• Pauvreté : les impasses du RSA et de la « solidarité active » | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/12/04/pauvrete-les-impasses-du-rsa-et-de-la-solidarite-active-231851

    Le revenu de « solidarité active » (RSA), présenté comme porteur d’une conception renouvelée de la lutte contre la pauvreté, n’est pas un système satisfaisant. La lutte contre la pauvreté demande un changement d’approche, qui doit être fondée sur le principe de solidarité et déconnectée de la politique de l’emploi.

    Le RSA a remplacé en 2009 le revenu minimum d’insertion (RMI) et l’allocation de parent isolé (API). Ces derniers ont été conçus comme des mesures de soutien au revenu des ménages pauvres. L’API cherchait en 1976 à lutter contre le développement de la pauvreté des « parents isolés », essentiellement des mères précaires élevant seules leurs enfants.

    Le RMI visait en 1988 à concrétiser, dans un contexte de montée du chômage et de dégradation de ses conditions d’indemnisation, un principe inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946 :

    « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».

    Sous la pression d’une idéologie néolibérale pointant le risque de piéger les allocataires dans l’assistance et la pauvreté, le RMI et l’API ont été réformés de manière à encourager le retour à l’emploi.

    #pauvreté
    #RSA (revenu de « solidarité active »)
    #RMI (revenu minimum d’insertion)
    #API (allocation de parent isolé)

    • Le RSA sera réformé, mais comment ? La Commission Sirugue chargée de plancher sur la pauvreté des « travailleurs modestes » s’est concentrée sur les dispositifs d’intéressement [PDF]. Même mieux affûtées, les fléchettes n’approcheront pas la lune.

      Pour lutter contre la pauvreté, il faut redonner tout son sens au principe de solidarité inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946.

      Il est urgent de revaloriser le socle du RSA qui ne l’a pas été suffisamment depuis 20 ans, mais aussi de personnaliser la prestation (un point qui fait débat au sein des économistes atterrés), afin que ceux (et surtout celles) qui n’ont pas (ou plus) de droit à l’assurance chômage cessent d’en être exclu/es du fait des revenus de leur conjoint/e.

      Quant à l’emploi des allocataires, il ne découle pas de leur seul comportement de recherche d’emploi, mais suppose un soutien à l’activité économique et des dispositifs d’emploi ambitieux. La pauvreté laborieuse, enfin, réclame de s’attaquer aux très bas salaires avec les instruments adéquats : la politique salariale (hausse du Smic) et la régulation des temps de travail.

  • Les bonnets rouges sont devenus noirs ou blancs | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/12/les-bonnets-rouges-sont-devenus-noirs-ou-blancs-231644

    Autant j’ai compris la révolte bretonne des bonnets rouges initiaux contre l’écotaxe, appliquée à une économie agro-alimentaire bretonne connaissant de grosses difficultés, autant les suites de ce mouvement m’écœurent et me révoltent.

    Elles m’écœurent d’autant plus que ce 11 novembre, des « bonnets » soi-disant rouges, se sont associés aux derniers adversaires du « mariage pour tous », pour huer le Président de la République, durant les cérémonies commémoratives de la guerre de 14, sur les Champs-Elysées et à Oyonax.

    La revendication compréhensible contre l’écotaxe des agriculteurs et membres des entreprises agro-alimentaires s’est transformée, avec substitution de participants, en résurgence d’un poujadisme antifiscal, qui n’a plus aucun rapport réel avec leur activité, doublée d’un anarchisme destructeur de plus de 40 radars de contrôle de vitesse, ce qui va coûter environ 1,32 millions d’euros à ajouter aux 3,75 millions pour les dégradations ou destruction de portiques d’écotaxe.

    Quel est le rapport entre des radars qui sanctionnent les excès de vitesse et l’écotaxe ?

    Ces destructions nuisent beaucoup au mouvement initial. Plusieurs interlocuteurs, autour de moi, font un amalgame évidemment injustifié, rejettent maintenant globalement le mouvement des bonnets rouges.

    Et certains soulignent, exagérément aussi, qu’après avoir pollué nombre de sites maritimes avec les algues vertes issues d’un excès de fertilisants et d’engrais, les bretons voudraient maintenant qu’on les laisse émettre tout le gaz carbonique qu’ils jugent utile à leurs transports.

    La Bretagne doit bénéficier de la solidarité nationale pour sortir de la situation actuelle. Mais les dirigeants politiques et économiques bretons devraient immédiatement peser de tous leurs poids pour mettre un terme aux agissements des anarchistes casseurs, et des mouvement politiques d’extrême-droite qui s’efforcent de récupérer le mouvement à d’autres fins.

    Bonnets rouges d’accord, mais pas noirs ni blancs… même si ce sont les deux couleurs du drapeau breton !

    #écotaxe
    #économie
    #social

  • Pourquoi l’agroalimentaire est en crise en Bretagne | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/04/pourquoi-lagroalimentaire-est-en-crise-en-bretagne-231553

    On compte 14,5 millions de têtes en France, dont 8 millions en Bretagne. Il faut y consacrer 45 à 50 minutes de temps de travail par an par porc élevé. Cette productivité est beaucoup plus faible que celles du Danemark (12 millions de porcs), et des Pays Bas (11 millions), qui sont à 35-40 minutes par animal. Elle est équivalente à celle de l’Allemagne (26,5 millions de porcs) .

    Si l’on mesure la productivités par le nombre de truies détenues (que les exploitations soient purement naisseuses, ou naisseuses-engraisseuses), on voit aussi que la France avec 85% d’exploitations de plus de cent truies, est plus performante que l’Allemagne (77%), mais beaucoup moins que Danemark et Pays-Bas avec (97%-99%)

    La France et la Bretagne ont, par ailleurs, des performances de croissance et des productivité par aliment (tant de kilos de viande par kilo d’aliment) égales à celle de ces deux pays.

    #Bretagne
    #écotaxe
    #porc
    #crise
    #agroalimentaire

  • Faut-il vraiment réduire les dépenses publiques ? | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/10/14/faut-il-vraiment-reduire-les-depenses-publiques-231365

    Allons la messe est dite… Les médias le proclament tous. C’est à sa capacité de réduire les dépenses publiques que sera jugé le gouvernement. Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve le revendique :

    « Je veux être le ministre des économies, pas celui des impôts. »

    François Hollande le disait le 13 novembre 2012 :

    « La dépense publique atteint aujourd’hui 57% de la richesse nationale. C’était 52% il y a cinq ans. Est-ce que l’on vit mieux pour autant ? Non ! »

    La France n’est-elle pas le deuxième pays du monde (après le Danemark) pour le niveau des dépenses publiques ? Réduisons-les, et nous serons sauvés !

    Pourtant, cette politique présentée comme salvatrice, les gouvernements, celui de François Fillon et celui de Jean-Marc Ayrault, ne l’engagent qu’à petites doses. Manque de courage ? Et si la baisse des dépenses publiques était une stratégie illusoire ?

    Se résigner au chômage de masse

    D’abord, nous sommes en période de chômage de masse et de déficience de la demande. De sorte que la baisse des dépenses publiques se traduit par une nouvelle baisse de la demande, donc de la production, puis de la demande privée. Et non pas par un essor de l’activité.

    Un jeune qui n’est pas embauché comme enseignant ne devient pas ingénieur dans une entreprise innovante ; il devient chômeur.

    Certes, on peut toujours prétendre que les chômeurs supplémentaires pèseront sur les salaires, que la baisse des salaires entraînera des gains de compétitivité, ce qui à terme relancera l’emploi. Mais avec quels délais ? Faut-il miser sur des gains de compétitivité sur des pays qui eux-mêmes essayent de gagner en compétitivité sur nous ? Ne peut-on craindre au contraire que la zone euro s’engage ainsi dans une spirale sans fin : baisse du PIB, chute des recettes fiscales, nouvelles politiques d’austérité ?

    Surtout que la France a perdu dix points d’activité du fait de la crise. Ne pas se donner comme objectif de les regagner, c’est se résigner à la persistance d’un chômage de masse.

    #économie
    #impôts
    #budget
    #dépenses-publiques
    #chômage
    #austérité
    #croissance
    #reprise

  • Non, il n’y a pas de « matraquage fiscal » des « classes moyennes » | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/10/13/non-il-ny-pas-de-matraquage-fiscal-des-classes-moyennes-231353

    Les ténors de l’opposition passent leur temps à dénoncer un « matraquage » fiscal des classes moyennes. Le Midi Libre, quotidien de ma région auquel je suis abonné et attaché, a publié le 20 septembre une étude fiscale fort intéressante sur cinq cas, sous le titre : « Impôts : la douloureuse ».

    Le résultat participe plus ou moins à la promotion de cette idée. Bonne occasion pour la tester, à condition de bien préciser ce que « classes moyennes » veut dire. Les cinq cas étudiés sont les suivants :

    Une veuve retraitée percevant sa pension et la reversion de celle de son mari, pour un revenu de 16 800 € par an ;
    un technicien célibataire sans enfant percevant un salaire de 26 400 € par an, incluant 20 heures supplémentaires mensuelles, soit 264 heures sur l’année ;
    un couple d’employés de la fonction publique avec deux enfants, à 30 000 € par an ;
    une femme isolée avec un enfant de 12 ans percevant 37 800 € par an ;
    un autre couple avec deux enfants, percevant 86 400 € annuels.
    On détermine généralement les classes moyennes comme celles qui constituent les 60% (6 déciles) du milieu dans le classement des revenus et niveaux de vie. Le calcul de ces niveaux de vie, qui n’est pas le même que celui des parts fiscales, s’obtient ainsi :

    une part pour le premier adulte ;
    une demi pour le second ;
    0,5 part pour les enfants de plus de 14 ans ;
    0,3 pour les moins de 14 ans.
    Pour vous situer dans le tableau des niveaux de vie ci-dessous, divisez par le nombre de parts de votre foyer votre « revenu disponible » annuel (ensemble des salaires net, revenus du patrimoine, transferts en provenance d’autres ménages, prestations sociales, moins les impôts directs).

    1er décile. Moins de 10 430 €
    2e décile. 12 990 à 15 180 €
    3e décile. 15 180 à 17 190 €
    4e décile. 17 190 à 19 270 €
    5e décile. 19 270 à 21 600 €
    6e décile. 21 600 à 24 430 €
    7e décile. 24 430 à 28 560 €
    8e décile. 28 560 à 31 860 €
    9e décile. 31 860 à 36 270 €
    10e décile. Plus de 36 270 €

    #matraquage-fiscal
    #lasses-moyennes
    #économie
    #fiscalité
    #dette

    • Le matraquage fiscal ne se limite pas du tout à l’impôt sur le revenu. Il y a aussi la TVA qui touche en proportion plus durement les bas revenus puisque ceux-ce, par définition, sont consommés entièrement. Il y a également les taxes d’habitation qui se sont considérablement alourdies ces dernières années et dont le monde de calcul complètement opaque débouche sur des situations où le SMICard dans son HLM raque plus que le bourgeois du même bled. Il y a aussi toutes les taxes bien cachées dans les factures de flotte et d’électricité et qui pèsent d’autant plus lourds qu’elles sont adossées à des biens de première nécessités.
      Donc, ça touche surtout les classes populaires dont beaucoup, par le jeu de la non revalorisation des barèmes se retrouvent à raquer l’IR sans que leurs revenus aient augmenté.

  • Politique industrielle : la France invente les « petits » projets industriels | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/10/01/politique-industrielle-la-france-invente-les-petits-projets-industriels

    On s’est beaucoup gaussé, et à juste titre, du clip « rétro » concocté par Bercy pour assurer la promo de la relance du « Made in France ».

    De son côté, et pour faire bonne mesure, Arnaud Montebourg, après s’être affiché en marinière, n’a pas fait dans la dentelle. Après le montage kitsch, voici l’ouvrage au titre non moins kitsch : « La bataille du made in France ».

    Au-delà des commentaires amusés ou acerbes auxquels tout cela a donné lieu, je voudrais ici revenir sur le fond. Pour avoir il y a vingt ans déjà, inauguré l’exercice en publiant le premier des « Made in France », je voudrais dire à quel point les annonces auxquelles on a eu droit ces dernières semaines sont consternantes.

    Un renoncement

    Car en effet, tout ce tintamarre (le clip, le livre, les interviews multiples données sur les grandes chaînes de TV … ), visent finalement à couvrir et enrober de sucre une bien triste annonce. Car ce dont il est question au fond n’est rien d’autre que ceci : la France sous Hollande et Montebourg a renoncé à toute politique industrielle digne de ce nom.

    Il n’y aura sous ce quinquennat aucun « grand projet ». Place désormais aux « petits » projets.

    Qu’on en juge : l’annonce faite aux Français concerne 35 projets prioritaires (35, rien que ça !) et pour un financement public global de 3,7 milliards d’euros. C’est-à-dire 100 millions d’euros en moyenne par projet ! Soit, en vérité, une vraie misère : tout juste de quoi remettre en caisse ce qui en aura été retiré pour payer les dividendes, quelques parachutes dorés et autres « welcome hello » ! …

    #Économie
    #Industrie
    #Gouvernement
    #Montebourg
    #Politique_industrielle
    #Petits_projets