Des opinions paniquées

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  • #voile, #hijab, #niqab, #burqa et #ladygaga : la foire aux symboles pour spectateurs désengagés
    La #Chartedesvaleurs au pays de #Québécor
    Des opinions paniquées
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/03/des-opinions-paniquees_3489350_3232.html

    On cancane à propos des musulmanes voilées comme le feraient des lecteurs de presse people à propos d’une célébrité. Cette fixation des regards européens sur les signes religieux portés par les musulmanes partage beaucoup de points communs avec le phénomène de la visibilité médiatique qui se déploie autour de stars, dont on finit, pour certaines, par ne plus les reconnaître que par leur excentricité. Tout le monde sait à quoi ressemble un foulard ou une burqa. Ils sont reconnus, quel que soit le contexte de leur apparition, et reconnaissables, quand bien même vous et moi ne sommes jamais allés en Afghanistan ou n’avons jamais croisé de femmes portant un foulard en bas de chez nous.

    Un peu comme Lady Gaga finalement, que vous et moi n’avons probablement jamais vue ailleurs que sur un écran de télévision. La capacité à être vue et reconnue de Lady Gaga rejoint celle des femmes portant le foulard ou le voile intégral. A cela près que Lady Gaga est « blanche ». Et que la femme voilée tient de l’antimodèle dans les contextes européens : il s’agit bien d’un exemple à ne pas suivre.

    • La plupart des discussions publiques se sont concentrées sur les enjeux politiques et les préjudices potentiels que le port d’un vêtement religieux pourrait causer à la société, sur le plan de sa cohésion sociale et de la fidélité à ses « valeurs » nationales, révélant la tension entre la protection de droits fondamentaux comme la liberté de conscience et l’exercice de ces droits. L’impact de ces interdictions sur l’ensemble des musulmanes, voilées ou non, reste à faire. Tout comme l’analyse du « bien » produit par ces lois prohibitionnistes : qu’ont-elles permis de réaliser ? Quelles situations se sont trouvées, à la suite de leur application, améliorées ? Pourquoi le lien entre ces lois, leurs effets, et la situation plus générale des musulmanes qu’elles visent, jeunes filles ou adultes, dans leur accès à l’éducation, au marché de l’emploi, à la santé n’est-il jamais fait ?