C dans l’air : du toc à la subversion ?

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    C dans l’air : du toc à la subversion ?
    vendredi 4 octobre 2013

    T.O.C. (trouble obsessionnel compulsif) ou tic, la référence obstinée des discours médiatiques sur la politique française aux indices sondagiers de la popularité des dirigeants politiques devient sidérante. L’émission C dans l’air du 25 septembre 2013 offre un exemple de « l’arbre à palabres » médiatique incarné par François Hollande et de son impopularité sondagière (extrait). 

     Yves Calvi (C dans l’air) : « Il est en train de battre des records d’impopularité des impôts à la Syrie, les Français disent ne pas comprendre la politique de François Hollande et en creux la victoire écrasante d’Angela Merkel accuse le trait d’un président en grande difficulté dans l’opinion ».

     Bruno Jeudi (JDD) : « Angela Merkel est une personnalité qui écoute son opinion alors qu’en France les deux derniers présidents sont vites devenus impopulaires ».

    Comme de nombreux autres commentateurs français des résultats des élections allemandes, les fidèles intervenants de l’émission posent l’équation sondage=élection. Quant au diagnostic sur la cause de la réélection d’Angela Merkel, à savoir sa conformation aux attentes exprimées dans les sondages, on comprend mal qu’une vision aussi puérile ne puisse pas être troublée par le seul score du parti de la chancelière allemande (41,55%).

     Pascal Perrineau (Sciences-Po Paris) : « Je regardais tout à l’heure les données de l’eurobaromètre, c’est un sondage dans les 27 pays de l’Union Européenne avec les mêmes questions, et on demande aux Européens : mais sur la crise est-ce que vous croyez que le pire est encore à venir ? Hé bien le pays qui considère que le pire est encore à venir, il y a 2 pays en tête, la Grèce et la France ».

     Bruno Jeudy (JDD) : « Oui, enfin la France, c’est un peu les champions du pessimisme, sous ce mandat là comme les précédents ».

     Pascal Perrineau (Sciences-Po Paris) : « Sarkozy n’avait pas réussi à améliorer ce pessimisme, Hollande n’y arrive pas mais même ça s’accroit. Quand vous regardez, cette question avait été posée dans le passé, c’était tout de même un peu détendu ».

    La dimension nationale de l’impopularité de François Hollande ne suffisait pas à Pascal Perrineau. Il fallait qu’il l’étende à l’échelle européenne. Les sympathies que nourrit ce professeur à Sciences-Po Paris pour l’UMP (c’est son droit le plus strict) explique sans doute cette opération, malgré tout un « peu grossière ». Impossible en tout cas d’y voir de la science politique, du moins celle enseignée dans les universités françaises. Les Français sont les plus pessimistes d’Europe : c’est la faute de François Hollande. L’homme ressemble fort à un coupable émissaire. S’il dirigeait l’Espagne ce seraient sans doute les Espagnols. Quant à L’eurobaromètre, il constitue quasiment un cas d’école pour la critique des sondages tant les présupposés sur les connaissances et les compétences « universelles » des sondés à propos de l’Europe, et de ses habitants, de ses institutions de son économie sont flagrants [1]. Mais à force de pessimisme on pourrait désespérer le pays. Un bémol s’imposait comme d’habitude sur le sujet.

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