#Azerbaïdjan, le Monde se réveille à l’occasion des élections de demain…
En Azerbaïdjan, le clanisme et l’autocratie au pouvoir
▻http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/10/08/en-azerbaidjan-le-clanisme-et-l-autocratie-au-pouvoir_3490852_3216.html
Chef du Parti du nouvel Azerbaïdjan (YAP), Ilham Aliev, 51 ans, a su se maintenir au pouvoir en appliquant, avec autant de soin que de rigueur, les méthodes éprouvées par feu son père Heydar Aliev, disparu en décembre 2003 après avoir adoubé son fils. L’ex-membre du KGB, qui avait gravi une à une les marches de la « méritocratie communiste », a ainsi légué à son héritier la tradition du népotisme et de l’autocratie.
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Mais, derrière ces chiffres plutôt flatteurs, s’esquisse une réalité plus sombre : celle d’un pays mis en coupe réglée par le clientélisme du chef de l’Etat et de ses affidés. Le clan Aliev a ainsi fait main basse sur la plupart des ressources économiques. Et celles qui lui échappent sont accaparées par d’autres clans, dont celui des Pachaïev, formé par la famille de l’épouse du président, Mehriban Alieva.
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Si Ilham Aliev souhaitait renvoyer aux yeux du monde l’image d’un dirigeant vertueux, paré des atours de la modernité, il n’aura finalement réussi qu’à obtenir l’inverse : cristalliser davantage les critiques sur sa personne. De fait, il s’est efforcé, ces dernières semaines, d’accroître sa mainmise sur la presse. Aux dires du site Eurasianet, consacré au Caucase et à l’Asie centrale, près de 150 journalistes pro-gouvernementaux, et quelques autres d’opposition, auraient hérité gracieusement d’un appartement non loin de la capitale, dans un immeuble flambant neuf.
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Cette attitude velléitaire est avant tout motivée par des intérêts géostratégiques bien compris : l’UE veut bénéficier d’un accès direct aux richesses de la mer Caspienne et, ce faisant, contourner le géant russe. « Si, demain, le régime azerbaïdjanais se trouve en difficulté, cela entraînera une dépendance accrue vis-à-vis de Moscou sur le plan énergétique. Or, les Européens veulent éviter ce scénario. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan [ouvert en 2005] revêt une telle importance à leurs yeux », analyse M. Balci. Une situation dont Bakou fait son miel, qui en profite pour fouler aux pieds les libertés fondamentales.