• L’inspecteur des impôts à l’origine de l’affaire Cahuzac raconte
    France 3France Télévisions | Mis à jour le 08/12/2016
    http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/cahuzac/l-inspecteur-des-impots-a-l-origine-de-l-affaire-cahuzac-raconte_195916

    Ce paisible retraité n’a jamais été inactif. Dans son atelier, Rémy Garnier travaille avec soin et précision comme il a toujours bâti ses dossiers. En 2007, cet inspecteur des impôts du sud-ouest du pays avait trouvé le premier la trace d’un compte en Suisse d’un certain Jérôme Cahuzac. Fonctionnaire zélé et placardisé, il avait meublé ses journées de désoeuvrement en faisant des recherches grâce au nouveau logiciel de l’administration fiscale. « Je tape Jacques Chirac. Réponse : ce dossier n’est pas accessible. Idem pour François Hollande. Je tape Jérôme Cahuzac. Bingo : le dossier est accessible », raconte Rémy Garnier au micro de France 3.

  • Procès Cahuzac : « Il y a un décalage entre le discours du parquet et ses réquisitions », regrette Monique Pinçon-Charlot
    Propos recueillis par Thomas Baïetto | France Télévisions
    Mis à jour le 15/09/2016
    http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/cahuzac/proces-cahuzac-il-y-a-un-decalage-entre-le-discours-du-parquet-et-ses-r

    (...) Cette affaire illustre pourtant le problème qu’il pose. Il y a des éléments, rappelés par l’avocat de la banque Reyl, qui montrent le silence de Bercy. Cela va dans le sens de notre travail, comme sociologues, sur le traitement de la fraude fiscale à Bercy. Les 40 000 dossiers qui sont aujourd’hui au STDR (service de traitement des déclarations rectificatives) ne sont pratiquement pas le résultat d’une traque fiscale de Bercy...

    D’où viennent-ils ?

    Les deux principales causes de repentance pour les fraudeurs fiscaux sont les lanceurs d’alerte, comme Hervé Falciani avec HSBC, qui a rapatrié des dizaines de milliers de personnes qui se sont dit « Eh merde, si je suis dans la liste, il vaut mieux prendre les devants », et les divorces, comme on l’a vu dans l’affaire Wildenstein. Dans le cas de Jérôme Cahuzac, ces deux causes de révélation de la délinquance en col blanc sont réunies sur sa personne [elle fait référence à Rémy Garnier, l’agent du fisc qui tenté d’alerter sa hiérarchie sur le compte de l’ancien ministre]

    Selon vous, est-ce que la situation s’est améliorée depuis l’affaire Cahuzac ?

    Après les réquisitions de ce matin, nous sommes un peu dubitatifs. Après l’affaire Cahuzac, il y a eu cette loi qui faisait passer la peine maximum pour blanchiment de fraude fiscale de 5 ans à 7 ans d’emprisonnement. Le réquisitoire a été très vif, en mots, et très faible, dans les propositions de peine. Pour Jérôme Cahuzac, non seulement il assume, mais les circonstances aggravantes sont quand même lourdes. Pourtant, on est en dessous de ce que proposait la première loi : cinq ans.

  • un homme peut tromper 40 millions de personnes 40 millions de fois, en France (ou en Italie) c’est possible

    Au delà du procédé de victimisation surjoué, il est intéressant de voir quelles sont les conditions qui font que depuis plus de 15 ans, le numéro de Sarko fonctionne toujours...
    http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/se-poser-en-victime-un-bon-calcul-politique-pour-nicolas-sarkozy_638449

    Oui, la polémique sur les juges détourne l’attention
    Au lendemain de l’interview de Nicolas Sarkozy, c’est son attaque sur le manque d’indépendance des juges d’instruction qui monopolise l’attention médiatique. Un coup de maître, selon le communicant Philippe Moreau-Chevrolet : « Même en situation de faiblesse, sa faculté à orienter le débat comme il le souhaite est étonnante. La gauche se retrouve entraînée sur le débat sur les magistrats alors que ce n’est pas le sujet. »

    Faut dire que la gauche et la presse française sont d’une médiocrité, entre ceux qui tombent dans le panneau et ceux qui servent la soupe, Sarko s’amuse toujours autant...

    La position de Nicolas Sarkozy peut sembler délicate, mais d’autres personnalités politiques qui ont vécu la même situation sont parvenues à rester sur le devant de la scène. « On peut rapprocher sa rhétorique de celle de Silvio Berlusconi : ’on essaie de m’abattre, c’est une coalition des juges rouges’, analyse l’historien Christian Delporte. Berlusconi est tombé pour une affaire de fraude fiscale, mais il a quand même tenu quinze ans, et il s’en est sorti sur tout le reste. »

    En France, Philippe Moreau-Chevrolet rappelle que Jacques Chirac a survécu à l’affaire de la cassette Méry, au début des années 2000. « Il a invité PPDA [en fait, Elise Lucet] dans son bureau, s’est défendu comme Sarkozy en bottant en touche, et ça a fini par passer. Les affaires ne sont pas rédhibitoires pour le grand public. Chirac est celui qui en avait le plus sur le dos, et il a été réélu. »

    Une « capacité d’oubli » que Céline Bracq explique par un certain cynisme des Français. « Ils considèrent la corruption comme une composante de la vie politique, ce qui crée une sorte de banalité. Un homme peut être jugé coupable et revenir sur la scène politique comme si rien ne s’était passé. »

    oui l’opinion a une mémoire de poisson rouge, et effectivement il semble que la magouille soit une spécificité de la culture française..
    #french_corruption

    • Perso, je n’ai pas regardé. Je suis juste sidéré par l’absence de reprise d’une des monstruosités énoncées par NS : ma campagne n’a pas coûté un centime au contribuable.

      Ou comment se faire gloire d’une sanction pour défaut de régularité des comptes émise par une instance dont NS est membre…

      La phrase est extrêmement peu reprise (cf. recherche gg) et jamais commentée. Le plus caricatural étant dans l’article du Figaro dont le titre, est évidemment, Nicolas Sarkozy met en cause l’impartialité de ses juges qui m’est retourné par le moteur de recherche quand je cherche la phrase ci-dessus, mais d’où le mot contribuable a disparu entre la mise en ligne et la version éditée…

      Du coup, j’ai regardé le passage de l’interview à ce sujet http://www.europe1.fr/Politique/EXTRAIT-Nicolas-Sarkozy-Ma-campagne-n-a-pas-coute-un-centime-au-contribuable
      Tout ce qu’il raconte est ahurissant, son comportement est extrêmement menaçant voulez-vous que je réponde ? J.-P. Elkabbach est égal à lui-même, glissant un à votre insu pour atténuer la question, s’estimer au dessus de tout soupçon, en invoquant les enquêteurs du Conseil constitutionnel (qui lui ont refusé la validation des comptes, re-rappelons-le, tout en leur ayant dissimulé des dépenses) est grotesque. Et l’entourloupe qui consiste à faire comme s’il ne s’agissait que d’un problème entre l’UMP et Bygmalion… Il me semble d’ailleurs qu’il est particulièrement mal à l’aise à ce moment-là, ce qui fait qu’il en rajoute dans l’intimidation.

    • la servilité des journalistes serait anecdotique si elle n’avait pas une incidence énorme dans le fait que sans contradiction réelle, Sarko peut galvaniser les plus vulnérables avec les ficelles les plus énormes, et malheureusement ça peut suffir pour reconquérir le pouvoir, comme il en est question ici

      Si le grand public risque de rester de marbre face au discours de Nicolas Sarkozy, peut-être n’est-ce pas lui que l’ex-chef de l’Etat cherche avant tout à convaincre. « Il s’adressait plus particulièrement à son électorat, qui aurait pu douter et qui avait envie qu’il parle », analyse Christian Delporte, professeur d’histoire politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Et les sympathisants UMP adhèrent fortement à son discours, qui dénonce la gauche et les juges. « 80% des sympathisants UMP considèrent qu’il est poursuivi pour des raisons politiques, confirme Céline Bracq. Le fossé est énorme avec l’opinion publique en général (35%), ça montre que le jugement sur lui est très clivé. »

      Contraint de se défendre face à cette mise en examen, conscient de la difficulté de convaincre l’ensemble de l’électorat de son innocence, Nicolas Sarkozy s’est donc concentré sur son cœur de cible, celui qui élira le prochain président de l’UMP.

      Oui, comme Hollande est devenu président de la république à partir du moment où il a remporté la primaire du PS, Sarko sait que, sauf parasitage MLP, virer en tête à l’UMP lui garantit l’Elysée.. Il a donc tout intérêt à galvaniser les brave-patriotes et autres gorafiens authentiques !
      un exemple (y compris et surtout les commentaires) :

      http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2014/07/le-pouvoir-socialiste-na-pas.html

      La proximité d’un des deux juges d’instruction, Claire Thépaut, avec le syndicat de la magistrature qui avait épinglé Sarkozy sur son fameux « Mur des cons » alimente le soupçon d’une animosité militante contre l’ancien président. Il est vrai qu’il n’avait pas été économe de son mépris pour les magistrats, comparés grossièrement à des « petits pois ». L’écoute policière des conversations entre Me Herzog et son bâtonnier est une autre aberration qui rapproche cette affaire des pratiques judiciaires utilisées par des pays sans scrupules pour la protection de la vie privée et des libertés élémentaires. Sarkozy avait tenu, dans Le Figaro du 21 mars, une comparaison bien venue entre sa mise sous écoute et « les activités de la Stasi » retracées dans le film « La vie des autres ».

      Juste un peu déçu que la Corée du Nord ne soit pas mentionnée, mais sinon j’aime bien...

  • Affaire Bettencourt : non-lieu pour Nicolas Sarkozy

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/07/affaire-bettencourt-non-lieu-pour-nicolas-sarkozy_3491099_3224.html

    LES JUGES ONT SUIVI LE CODE PÉNAL À LA LETTRE

    La charge, indiquait ainsi la cour d’appel, « inclut l’existence d’éléments de preuve suffisants permettant d’envisager la culpabilité de quelqu’un, et donc son renvoi ». Or, comme Le Monde l’avait déjà indiqué le 11 avril, les éléments de preuves apparaissaient trop ténus pour envisager le renvoi d’un ancien président de la République devant un tribunal, en l’accusant d’avoir profité d’une vieille dame. Une relaxe aurait fait très mauvais effet, donné l’image d’une justice coupée en deux, voire politisée. Les juges ont donc suivi le code pénal à la lettre, n’en déplaise à leurs contempteurs, souvent situés dans le camp Sarkozy.

    #ben_merde_alors

    • Les plus gros poissons ne sont jamais pris dans les mailles des filets...

      D’autant que, six jours après cet acte de poursuite, les juges dressaient un procès-verbal assassin, récapitulant l’enchaînement des faits qu’ils étaient parvenus à mettre au jour, et notamment la troublante concordance entre les remises de fonds et les rendez-vous entre les différents protagonistes. Nicolas Sarkozy apparaît en effet dans ce procès-verbal d’analyse, daté du 27 mars, comme le véritable cerveau d’un système bien huilé, ayant permis de ponctionner les liquidités de la milliardaire Liliane Bettencourt, avant la présidentielle de 2007.

    • Woerth reste poursuivi, Sarkozy n’est pas « innocenté » dans la mesure où il était présumé innocent, c’est juste qu’il n’est pas poursuivi, faute de charges pouvant corroborer les indices.
      Reste à savoir si le procès établit que les commanditaires du délit sont Woerth et De Maistre ou bien un tierce personne absente des débats.
      On attend un travail méticuleux des journalistes pour savoir si dans ce genre d’affaires de type mafieuse (extorsion de fonds sur personne vulnérable) un commanditaire présumé n’est jamais inquiété, ou bien si ça dépend du « poids » du client et de son armée d’avocats...

      Le fait que, il y a quelques jours, la chambre d’instruction de la cour d’appel ait validé l’instruction et que quelques jours après, Sarko obtienne son non-lieu de la part des juges qu’il avait malmenés avec ses avocats, ça ressemble quand même à un arrangement pour que les juges capitulent sans perdre la face..

      De là à dire qu’intimider des magistrats est une stratégie gagnante..
      Nous aussi on a notre Berlusconi, mais encore en action...

    • Et sinon, des interprétations que je partage pleinement :

      http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/affaire-bettencourt/affaire-bettencourt-pourquoi-sarkozy-n-est-pas-renvoye-devant-la-justic

      Une mise en examen comme un « coup de sang »
      En mars, au moment de mettre l’ancien président en examen, les juges bordelais ne pouvaient ignorer cette absence de charges suffisantes pour un renvoi. Pourquoi ont-ils décidé de le mettre en examen pour prononcer un non-lieu sept mois plus tard ? Selon un avocat, interrogé par Libération, « cette mise en examen était un coup de sang. Elle ne reposait pas sur des faits nouveaux. Mais Gentil n’a pas supporté, entre autres choses, l’attitude de Thierry Herzog », l’avocat de Nicolas Sarkozy.

      Thierry Herzog, comme les soutiens de l’ancien président, n’ont en effet pas ménagé le juge tout au long de la procédure. L’avocat s’est même moqué ouvertement de lui, assurant, au moment du placement de son client sous statut de témoin assisté, que le juge avait confondu Liliane Bettencourt et Ingrid Betancourt dans l’agenda de l’ancien président. Excédé, Jean-Michel Gentil aurait alors décidé de répliquer, avec la mise en examen.

      Un accord pour sauver le dossier, attaqué par la défense
      Une autre thèse circule dans les couloirs du palais de justice de Bordeaux, selon L’Express. Les juges auraient consenti à exfiltrer Nicolas Sarkozy de la procédure contre la validation d’une instruction attaquée par la défense. Les avocats de la défense reprochaient notamment au juge Gentil d’avoir nommé une proche, Sophie Gromb, pour diriger le collège de cinq médecins chargé de mener l’expertise médicale sur Liliane Bettencourt.

      De fait, les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux ont validé le 24 septembre l’ensemble de la procédure et rejeté la demande de récusation des juges, déposée par certains mis en examen. Et le parquet a décidé, mardi 8 octobre, de ne pas faire appel du renvoi de dix autres mis en examen devant le tribunal correctionnel.

      Selon cette théorie, le juge Gentil aurait donc troqué le non-lieu de Nicolas Sarkozy contre le procès d’Eric Woerth, Patrice de Maistre et consorts. Le camp Sarkozy ferait d’ailleurs mieux de ne pas crier victoire trop vite. Avec Eric Woerth, sur lequel pèsent des charges plus solides, la question de l’abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt pour financer la campagne de l’ancien président en 2007 reste posée.