Zochrot : de la Naqba au Retour

?article2918

  • Zochrot : de la Naqba au Retour - [UJFP]
    dimanche 13 octobre 2013 par Michèle Sibony
    http://www.ujfp.org/spip.php?article2918

    De la Naqba au retour des réfugiés : c’est le parcours de Zochrot et la ligne directrice qui a animé le colloque international de Zochrot qui s’est tenu à Sheikh Mounis. Dit comme cela c’est un peu provocateur mais l’histoire de cette terre est faite de ces provocations et courts-circuits. Sheikh Mounis c’est le village palestinien détruit en 48 sur lequel se sont édifiés l’université de Tel Aviv et aussi le musée du pays d’Israël. Le colloque se tenait dans l’auditorium de 500 places du musée, et rappelait dans son annonce la situation géographique du musée. Résultat un article dans Haaretz, le musée très inquiet essaye de refuser la salle, puis accepte.

    C’est d’ailleurs le premier mérite de ce mouvement Zochrot qui veut littéralement dire en français « elles se souviennent » plus joliment traduit dans le film de Jacqueline Gesta « les souvenantes » que d’avoir fait émerger dans la mémoire du public israélien juif tous ces villages détruits, ces quartiers vidés et réappropriés. Ce que Ilan Halévy avait magnifiquement appelé « Sous Israël la Palestine ». Par exemple ceux qui avaient longtemps cru (dont moi-même) ou feint de croire la mythologie sioniste d’une Tel Aviv ville construite sur des marécages asséchés, en ont été pour leurs frais, et ont aujourd’hui du mal à ignorer les noms des 8 villages détruits sur laquelle elle est installée. Bien sûr on parle ici d’une population du « centre » par opposition à celle d’une périphérie dont il est bien plus difficile d’apprécier son niveau d’aliénation et d’accès. Pourtant Zochrot intervient aussi dans les périphéries.
    Zochrot a travaillé sur l’amnésie israélienne de la Naqba ces 10 dernières années, mais aujourd’hui et dans ce colloque, cette association choisit d’ en éclairer une des conséquences majeures, la question incontournable du droit au retour des réfugiés, principe et application inclus.

    L’auditorium de 500 places était comble le premier jour, et plein aux deux tiers le second, les inscriptions étaient closes quelques jours avant le début du colloque. Beaucoup de gens lors des interventions et dans les conversations avec le public rappellent combien ce sujet est extraordinairement déconnecté de la réalité israélienne (juive bien sûr) .Mais ils considèrent qu’il faut aborder ce tabou et s’y confronter afin de le vider de sa charge explosive, le dédramatiser.

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    [Info-Palestine] - La droite d’Israël s’attaque aux manuels scolaires
    dimanche 13 octobre 2013 - Jonathan Cook
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article14081

    Zochrot transgresse le plus grand tabou d’Israël : le droit de millions de Palestiniens de revenir dans leurs foyers dont eux-mêmes et leurs ancêtres ont été expulsés en 1948. Mais de nombreux Israéliens s’opposent avec véhémence à une telle démarche parce qu’ils la considèrent comme entraînant la fin de la judéité de leur État.

    Eitan Bronstein, fondateur de Zochrot, a déclaré que la conférence de deux jours avait été particulièrement menaçante pour la droite. « Pour la première fois, nous sommes allés plus loin que le simple droit théorique au retour » a-t-il dit.

    « Cette fois, l’accent a été mis très fort sur la façon dont nous pourrions faire entrer le retour dans la réalité. Des réfugiés nous ont même proposé des modèles simulés par ordinateur sur la façon dont il pourrait être mis en oeuvre sur le terrain ».

    Le moment est embarrassant pour Israël alors que les pourparlers de paix longtemps gelés avec les Palestiniens viennent d’être relancés sous la pression des États-Unis. L’une des questions clés à résoudre est de savoir si les réfugiés doivent être autorisés à retourner dans les plus de 500 villages qu’Israël a détruits plus tard.

    Plus généralement, les organisations d’extrême droite proches du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont cherché à bloquer les financements pour les organisations considérées soit comme étant trop critiques à l’égard d’Israël, soit comme travaillant à la protection des droits humains des Palestiniens sous occupation.