Le bilan toujours plus meurtrier de la Forteresse Europe
▻http://www.wsws.org//fr/articles/2013/oct2013/fort-o12.shtml
La responsabilité de cette immense tragédie sociale revient aux gouvernements de l’Union européenne et leur politique de création d’une « Forteresse Europe. »
Avec l’augmentation du nombre de morts et de la colère populaire, le gouvernement italien et divers représentants de l’Union européenne (UE) ont adopté une position hypocrite de compassion envers les victimes. La pire de toutes étant les commentaires du premier ministre italien Enrico Letta qui a annoncé que « les centaines de gens qui ont perdu la vie au large de Lampedusa hier sont des citoyens italiens à compter d’aujourd’hui. »
Quant aux survivants de la tragédie, dont beaucoup ont perdu des membres de leur famille et des amis, ils risquent toujours d’être déportés une fois que les autorités en auront décidé ainsi. Les 155 personnes traumatisées sont détenues à Lampedusa sous étroite surveillance dans un refuge surpeuplé, et sont considérées comme des « immigrés clandestins. » D’après des lois passées en 2002, ils risquent non seulement la déportation mais aussi des amendes allant jusqu’à 5000 euros.
L’hypocrisie du gouvernement italien a continué avec l’annonce mercredi que des funérailles nationales seraient organisées pour les immigrés décédés.
Si ce type de déclarations étaient délibérément rédigées pour faire une satire de la politique réactionnaire de l’UE, elles seraient au niveau d’un Jonathan Swift. Pour qu’un immigré obtienne un statut légal qui lui accorde des droits démocratiques élémentaires, il lui faudrait d’abord mourir au large des côtes européennes dans d’atroces circonstances.
Depuis le désastre, les demandes du gouvernement italien et de l’UE ne visent pas un relâchement des restrictions sur le nombre de migrants qui entrent en Europe, mais un durcissement.