Pas de sortie de crise sans euthanasie des rentiers, Chroniques
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Pour guérir d’un excès de dettes, un endettement encore plus grand est une impasse. Des économistes cherchent d’autres solutions, qui passent par l’impôt ou le défaut. Dans les deux cas, l’épargnant est le perdant.
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Un drogué peut-il lutter contre une overdose avec un shoot encore plus puissant ? Evidemment non. Un ivrogne contre le coma éthylique en ouvrant une nouvelle bouteille ? Pas plus. Une économie contre un excès de dettes en empruntant encore plus ? Sans doute pas… sauf que les gouvernants des pays avancés racontent aujourd’hui le contraire. Cinq ans après avoir connu une terrible crise de surendettement, le monde occidental serait aujourd’hui reparti sur la voie de la croissance avec une dette encore plus élevée (à l’exception notable de l’Allemagne). Le fardeau dépasse pourtant désormais deux années de PIB. La faute à la dette publique, bien sûr, mais aussi à la dette privée. Dans un pays comme la France, la dette des entreprises et des particuliers a augmenté de 30 points de PIB en une décennie - autant que celle de l’Etat.
Au risque de se répéter, il n’y a que quatre moyens de se débarrasser de ce satané excès de dette. Le premier est la croissance, qui donne des moyens supplémentaires pour honorer ses engagements. Mais elle est plombée, à la fois par le fardeau financier, les destructions de capital humain et physique provoquées par la crise et des gains de productivité amoindris. Le deuxième est l’inflation, qui érode la valeur réelle de la dette et de son service. Mais le surplomb de dette freine les prix et les banques ont trop besoin d’argent pour faire circuler les énormes quantités fabriquées par les banques centrales. Sans oublier le vieillissement de la population, qui induit une préférence accrue pour une stabilité des prix préservant l’épargne. Le troisième moyen est la rigueur. On se serre la ceinture pour rembourser. Mais, à trop serrer, on risque l’étouffement, comme l’a montré l’histoire de l’Europe ces trois dernières années. Reste alors… le défaut.