• J’ai bien l’intention d’en faire une chronique, mais contrairement à ce que pense @reka, cela ne me vient pas aussi facilement que cela et peut-être que, dans cet intervalle de temps, avant que la chronique n’arrive sur seenthis , certaines personnes parmi vous pourraient avoir l’occasion de la voir et puis ensuite plus, mais voilà l’exposition de Cy Twombly à Beaubourg en ce moment est un absolu enchantement. Et ce n’est pas @touti qui va vous dire le contraire.

    Petit bémol pour ce qui est de la sculpture, ou même de la photographie, qui sont toutes les deux sous représentées, en dépit de la très grande richesse de l’oeuvre de cet artiste dans ces deux domaines, mais pour ce qui est de l’oeuvre peinte, c’est à peine croyable cette exposition.

    Courrez-y. Vite. Si vous pouvez.

    • Edwin Parker Twombly Jr., dit Cy Twombly (1928 – 2011), est un peintre, un dessinateur, un sculpteur et un photographe américain, que l’on peut difficilement rattacher à un mouvement quel qu’il soit.

      Franchement, je ne vois pas très bien la difficulté à inclure Twombly à l’expressionisme abstrait américain, à hauteur égale presque de Jackson Pollock.

      Il séjourne en 1952-1953 au Black Mountain College, haut-lieu d’échanges et de rencontres intellectuelles de l’avant-garde new-yorkaise en Caroline du Nord, où il se lie avec De Kooning, Franz Kline, et Robert Motherwell. Il fait avec eux l’expérience de l’Action Painting, et découvre un automatisme qui lui convient assez, mais il y rencontre aussi Ben Shahn, le poète Charles Olson, le musicien John Cage, ainsi que le danseur et chorégraphe Merce Cunningham.

      Sacrée promotion ! Je me demande même s’il s’est déjà produit une fois dans l’histoire de l’art, une telle réunion de talents en devenir. Je n’arrive même pas à imaginer un équivalent pour une autre époque, même l’atelier de Frédéric Bazille (http://www.desordre.net/accessoires/peinture/bazille/atelier_bazille.htm ), c’est rien à côté, Charbier n’étant pas l’équivalent de Cage, loin s’en faut.

      Sur ses dernières années, des fleurs apparurent dans certaines de ses œuvres. Cy Twombly a aussi réalisé tardivement 148 sculptures dont seules quelques-unes furent tirées en bronze.

      Pas sûr que le tirage en bronze était la destinée de ce travail de sculpture qui justement s’exprime par la pauvreté des matériaux et la peinture et ces quelques traces de couleur qui disparaitraient entièrement dans le bronze. il n’est pas impossible d’ailleurs que le travail de sculpteur de Twombly découvert tardivement, et celui de photographe, encore plus tarridvement n’aient eu à empatir, l’un et l’autre, d’une certain déconsidération du fait de la pauvreté des matériaux, ce qui en dit long sur la compétence d’une certaine critique.

      Le musée du Louvre lui a passé commande d’un plafond de 400m2 qui orne, depuis 2010, la salle des bronzes grecs. D’un bleu Giotto, il porte en sept cartouches le nom des plus célèbres sculpteurs de l’Antiquité grecque : Céphisodote, Lysippe, Myron, Phidias, Polyclète, Praxitèle, Scopas.

      Mais pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ? Tiens je sens que je vais aller au Louvre samedi après-midi, avant mon traditionnel sandwich au jambon, avec des cornichons puisque c’est Noël, du 24 au soir.

      donc pédagogique, dans sa chronologie comme dans son respect des séries auxquelles Cy Twombly était particulièrement attaché.

      C’est la tès grande force de cet accrochage à Beaubourg, il donne merveilleusement à lire l’évolution de l’oeuvre, sa progression, sa liberté invraisemable, dès les premières années de jeunesse, et ensuite, la recherche, toujours la recherche jusqu’à des formes admirables de dépouillement.

      Il ne rencontra pas toujours le succès auprès de ses contemporains... Twombly se heurtera même à l’incompréhension et au rejet brutal du public, notamment pour ses 9 tableaux réalisés en référence à l’empereur romain Commode. Leurs empâtements venaient sous le règne du minimalisme.

      C’est extrêmement relatif, Twombly n’aurait jamais pu se plaindre du manque de reconnaissance, et cela dès le tout début de sa carrière. Il a até très tôt collectionné de par le Monde et n’a jamais eu de difficultés à vivre de sa peinture à laquelle il était entièrement dévolu.

      Et sinon quel drôle d’article qui, pas une fois, ne mentionne la notion de geste du peintre qui est absolument centrale dans l’oeuvre de Twombly (c’est d’ailleurs une chose incroyablement émouvante devant de nombreuses de ses peintures, d’être en mesure de le voir faire presque, ses avancées, ses remords, ses retours en arrière, puis ses fulgurances parmi lesquelles, parfois un seul signe, une seule tâche, un seul geste qui font tenir l’ensemble), ni même les dimensions des oeuvres dans ce qu’elles engagent du coprs du peintre, bref c’est à croire que l’auteur de cet article n’a jamais entendu parler d’expressionisme abstrait américain et n’a jamais lu une ligne de clement Greenberg.

      @reka, il te sortirait son tag de #journalisme, en moins de deux à la lecture d’un tel article.

    • @odilon Oui, je sais, mes colères sont souvent prévisibles, je devrais y réfléchir.

      En revanche c’est toujours étonnant pour moi de lire des articles de ce genre, c’est tellement scolaire, un peu à la mesure des sorties du même nom au cours desquelles j’antends parfois dans les musées des explications professorales dans lesquelles les rappels biographiques ou contextuels mangent toute l’explication aux scolaires, passant entièrement à côté de ce qui fait la beauté d’une oeuvre et qui ne s’atteint, à mon sens, qu’au travers d’une certaine contemplativité, un état d’esprit, une mise en condition.

      Réfléchissant aux termes de ma future chronique de cette exposition, je m’aperçois par exemple que je ne dispose de presque aucun reprère biographique à propos de Cy Twombly et que je ne suis pas sûr de connaître ne serait-ce qu’un seul titre d’oeuvre. Et pourtant il me semble qu’à certains endroits, c’est du moins le sentiment que j’ai eue lors de ma première visite de l’exposition, que j’ai une connaissance intime de certains tableaux, de certaines sculptures ou même de certaines photographies, en grande partie parce que je me suis planté devant certains tableaux pendant assez de temps pour que cela advienne.

      Ce type d’articles, je me demande quelle en est la fonction finalement, quel genre de rapports à l’oeuvre cela, peut créer pour un lecteur qui deveindrait un visiteur sur la seule foi de cet article ?

      Je commence à entrevoir ce que @reka recouvre sous son tag, une manière d’ironie libératrice un peu à la manière du tag #socialistes de @fil.

    • Ah mais c’est précisément pour cette raison que j’ai mis le lien vers l’article alors qu’au départ, après un rapide survol, je ne voulais mettre que les dates de l’expo. Mais finalement, je l’ai mis pour te titiller. C’est en effet toujours avec une approche scolaire voire administrative que sont présentées les expos alors qu’on devrait parler d’émotions, de beautés, de ressentis, d’engagement, que sais-je encore. Mais je ne m’attarde pas, j’ai un billet sur le feu que je veux terminer cette semaine et l’accouchement est difficile.

  • Chronique d’un film catastrophe bien préparé - par Guillaume Lachenal (Libération)
    http://www.liberation.fr/monde/2014/09/18/chronique-d-un-film-catastrophe-bien-prepare_1103419

    Contrairement à ce qu’on a pu écrire récemment, Ebola n’a jamais été négligée : depuis la première épidémie de 1976, le virus a été un formidable moyen de faire financer des recherches fondamentales en virologie (notamment la construction de laboratoires de haute sécurité dès le début des années 80) et de ringardiser le soutien aux systèmes de médecine préventive et d’action sociale « vieille école ». Pas un appel d’offres, pas un communiqué de presse sur la « biosécurité » n’oubliaient de citer le virus Ebola, tant il incarnait, avant même la présente épidémie, l’archétype de la menace émergente. Depuis vingt ans, Ebola a bien été la raison d’être (avec le Sras, la variole et la grippe aviaire) des programmes gouvernementaux consacrés à la préparation aux pandémies.

    alors où est passé l’argent ?

    les exercices de simulation condensaient, sous une forme pure, le nouveau paradigme de la santé mondiale tel qu’il se manifestait en Afrique : une forme d’intervention où l’action réelle sur des maladies réelles devenait secondaire, au profit de vastes programmes spéculatifs de « surveillance virale », comme l’initiative du chasseur de virus californien Nathan Wolfe, de « traitement préventif » du VIH ou de projets de « mobile-health » qui voyaient dans les smartphones une manière d’abolir les distances, le manque de personnel et les carences des institutions africaines.

    * Maître de conférences à l’université Paris-Diderot et à Sciences-Po, chargé du cours « Global Health in Africa : Critical Perspectives »

    • « Comme dans un film catastrophe » : comme le suggère Baudrillard, réalité et fiction sont prises dans des effets de boucle. Parce que la préparation aux pandémies a fait du scénario et du jeu une technique politique à part entière, une manière « d’organiser le social », reléguant au second plan les approches préventives de la « vieille » santé publique et préparant, du même coup, le terrain à des vieilles épidémies comme le choléra (25 000 cas en 2013 en Afrique).

      À propos de scénarisation de la catastrophe, voire l’expo épidemik (dernière que j’ai supporté de voir à la villette). Au sein de l’exposition, un grand plateau interactif permettait aux visiteurs de jouer à la pandémie mondiale des virus du XXIem siècle… dommage les pages n’aboutissent plus aux solutions proposées, mon souvenir était que c’était vraiment glauque et préparait déjà le public à certains choix…
      http://www.cite-sciences.fr/archives/francais/ala_cite/expositions/epidemik/accueil
      http://www.evous.fr/Exposition-Epidemik-a-la-Villette,1158303.html

      Un grand diaporama audiovisuel raconte cette histoire mondiale et évoque même le futur, grâce à un jeu de simulation de crises épidémiques contemporaines.

      En partenariat avec Sanofi Aventis, EHESP, Institut Pasteur

      http://lewebpedagogique.com/geotrouvetout/page/141/?s

      … l’expo se termine à l’étage dans une véritable « salle de jeu » où les visiteurs vont devenir les propres acteurs d’un scénario catastrophe. Chaque membre du groupe (qui évolue dans un cercle représentant son personnage et ses caractéristiques : âge, sexe) va devoir faire des choix pour savoir quelles mesures la communauté doit prendre pour empêcher une épidémie de se répandre : tirer au sort ceux qui seront vaccinés ? vacciner les personnes vulnérables ? ou bien encore vacciner les personnels d’encadrement et de lutte contre la maladie ? En fonction des choix faits, les visiteurs seront ou non victimes de l’épidémie…

  • Les usagers de l’hôpital Georges Pompidou ne se perdront plus : : Paris 15e

    http://www.evous.fr/Les-usagers-de-l-hopital-Georges-Pompidou-ne-se-perdront-plus,1158907.html

    Les usagers de l’hôpital Georges Pompidou ne se perdront plus

    Depuis février 2011, l’Hôpital Georges Pompidou dans le 15e arrondissement s’est vu équipé de deux tables d’orientation high-tech, proposant une cartographie précise et complète des quelque 120.000 mètres carrés du complexe hospitalier. Leur utilisation est facilitée par une interface tactile et ergonomique.

    #cartographie #espacepublic