• Rythmes scolaires : « Ça va être encore plus compliqué à appliquer l’an prochain » (Libération.fr)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/10/18/rythmes-scolaires-ca-va-etre-encore-plus-complique-a-appliquer-l-an-proch

    Elles pensaient avoir gagné du temps pour se préparer et mieux anticiper la rentrée prochaine. Loupé. La grande majorité des communes (83%), qui n’appliqueront la réforme scolaire des quatre jours et demi qu’en 2014, ne sont pas plus avancées. Pire, certaines angoissent encore plus que l’année dernière à la même époque. Le discours politique ambiant, et les récits relatés dans la presse des mauvaises expériences, n’arrangent rien au tableau. Rajoutez à ça l’approche des élections municipales, le décor est planté.

    […]

    « On va être face aux mêmes problèmes. En pire, je pense. Chez nous, la grosse difficulté c’est de trouver des animateurs. Il n’y en a pas. Nous sommes en milieu rural (4 000 habitants dans la communauté de communes, dont 599 à Orbais-l’Abbaye). Les animateurs de la ville la plus proche n’accepteront jamais de venir chez nous pour une heure par jour. On va donc devoir composer avec les bénévoles. On compte sur les retraités mais c’est pas évident. Certains qui s’étaient proposés l’année dernière hésitent maintenant.
    « Financièrement, c’est n’est pas évident non plus. La réforme va nous coûter environ 200 euros par élève. On en a 438 scolarisés… Ça fait une somme. Les fonds débloqués par l’Etat (50 euros par enfant) ne représentent pas grand chose. On va devoir rogner sur nos dépenses obligatoires comme l’entretien des routes. Ce n’est pas bien, je sais, mais comment faire ? Les gens sont taxés de partout, je me vois mal augmenter les impôts locaux. Non, on ne peut pas faire ça. »

    […]

    « Je pensais, et je continue d’ailleurs à penser, qu’il faut essayer d’étaler au mieux le temps scolaire et réduire la journée des élèves, même s’il est évident que ce n’est pas la principale réforme dont l’école a besoin… C’est d’ailleurs ce qui explique la vive opposition des parents et profs à cette réforme. Pour eux, ce n’est vraiment pas la priorité. Il y a beaucoup plus urgent. Assurer la présence d’un enseignant tous les jours devant les élèves. L’année dernière, on a comptabilisé jusqu’à cinquante classes sans maître, sur une seule semaine ! Voilà la réalité. »

    #éducation #école #réforme_rythmes_scolaires