• Au procès de l’UIMM, l’art de l’omerta et celui de l’euphémisme | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/10/21/proces-luimm-lart-lomerta-celui-leuphemisme-246811

    L’omerta, terme sicilien, vient de « omo » (homme) et « umirta » (de « umilita » « humilité ». A l’aune de cette étymologie, ce sont des hommes particulièrement humbles qui sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire UIMM et dont le procès s’achève cette semaine. Denis Gautier-Sauvagnac et les neuf autres coprévenus (dont l’UIMM elle-même) n’ont rien révélé des destinataires des 16 millions d’euros prélevés en liquide des caisses de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), principale fédération du Medef.

    Ils comparaissaient pour « abus de confiance », « travail dissimulé », « destruction de documents comptables », « recel »... Des hommes dans des costumes de bonne facture, les mains manucurées, l’allure posée, la boutonnière décorée de rouge et la conscience tranquille. Aucun n’a craqué, aucun n’a donné les noms des bénéficiaires des millions évaporés.

    Une petite partie pour des « compléments de salaires »

    « LA CHOSE »
    Au milieu des années 90, Denis Gautier-Sauvagnac, nouvellement nommé secrétaire général, reçoit un syndicaliste qui lui dit : « Je crois que c’est vous, Monsieur, qu’on vient voir désormais pour “la chose” ? » (Selon Challenges, il s’agissait d’André Bergeron, de FO)
    Ce sont des hommes (et une seule femme) qui savent, pour parler aux juges, trouver des mots moins sales que « détournement » ou « abus » pour décrire les jongleries financières auxquelles l’UIMM s’est livrée. Dans leurs propos, l’arrosage devient « fluidification du dialogue social » ou « abonnement » ou encore « alimentation en munitions ». Ils risquent jusqu’à 375 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement.

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