Les neuf Libanais avaient été enlevés à Aazaz, près d’Alep, alors qu’ils rentraient d’un pèlerinage en Iran. Un accueil officiel et populaire leur a été réservé à leur retour, samedi soir, au terme d’une difficile négociations menée par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui a effectué plusieurs fois la navette entre Damas, Beyrouth et Istanbul, jeudi et vendredi, pour mettre la dernière touche à l’échange. Parallèlement à la libération des otages libanais, les autorités syriennes ont remis en liberté plusieurs dizaines de détenus, des femmes en majorité. Au Liban, les deux pilotes turcs enlevés sur la route de l’aéroport, le 9 août, ont également été relaxés par leurs ravisseurs.
Le Qatar a joué un rôle important dans l’accord d’échange et a assuré le rapatriement des otages à bord d’un avion spécialement affrété. Le général Abbas Ibrahim a d’ailleurs remercié le Qatar mais aussi la Turquie et la Syrie, cette dernière ayant accepté d’examiner les demandes des ravisseurs et d’en satisfaire la majeure partie. Le quotidien libanais Al Akhbar a estimé qu’"en jouant un rôle de facilitateur, Doha cherche à se faire pardonner son attitude agressive et hostile à l’égard du Hezbollah et de la Syrie ces deux dernières années". Le journal estime que l’occupation d’Aazaz par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, proche d’Al-Qaïda)) et le retrait de la Brigade de la tempête du Nord, dont sont issus les ravisseurs, a transformé les otages en fardeau pour la Turquie et le Qatar, surtout que l’EIIL aurait exécuté les pèlerins s’ils étaient tombés entre leurs mains. Selon le quotidien, ces deux pays n’ont engrangé aucun dividende politique et ont seulement voulu clore un dossier qui risquait de devenir encombrant et embarrassant pour eux.
D’autre part, des sources proches du dossier ont démenti le paiement de toute rançon pour la libération des neuf pèlerins. Le quotidien saoudien Ach Charq Al-Awsat avait rapporté, dimanche, qu’une rançon de 100 millions d’euros avait été versée pour clore cette affaire, sans préciser la partie qui aurait payé.