Accord de libre-échange : l’UE et le Canada signent un vrai cheval de troie

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  • Allons-nous manger du bœuf aux hormones sans le savoir ? | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/10/22/allons-manger-boeuf-hormones-sans-savoir-246836

    José Bové s’inquiète. Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce mardi, le Don Quichotte de la « malbouffe » revient sur les accords de libre-échange transatlantique – en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne, conclus vendredi avec le Canada – et surtout sur leurs conséquences en terme de sécurité alimentaire.

    « Le problème, c’est que personne n’a vu le texte, le gouvernement ne l’a pas vu. Dans ce texte, la question des importations de bœuf qui pourraient être hormonés risque d’être un problème.

    On a eu les grands chapitres : il y a aura deux types de bœuf importé, le bœuf “de qualité”, et le bœuf “standard” : c’est du bœuf aux hormones ! »

    Une guerre commerciale qui dure depuis 1988

    Pour comprendre de quoi parle José Bové, il faut rappeler le contexte. Depuis 1988, l’UE soumet le bœuf canadien et américain à des restrictions sur son territoire, pour des raisons de santé publique : l’élevage dans ces deux pays utilise des hormones de croissance interdites en Europe.

    En guise de représailles, le Canada et les Etats-Unis sanctionnent des produits européens. Ce conflit commercial dure depuis 25 ans.

    Côté européen, la seule viande de bœuf canadienne et américaine tolérée, c’est la viande « haute qualité », c’est-à-dire avec une traçabilité suffisante pour garantir au consommateur qu’elle est sans hormones.

    Des négociations permettent d’augmenter épisodiquement les quotas de viande « haute qualité » acceptés en Europe. En échange, le Canada et les Etats-Unis allègent les sanctions sur les produits européens. En mars 2011 par exemple, la Commission européenne et le Canada étaient arrivés à un accord de ce type. Même chose entre les Etats-Unis et l’UE en 2012.

    15 000 tonnes de bœuf congelé, 31 000 tonnes de bœuf frais

    Pour ses partisans, le traité Canada-UE négocié depuis quatre ans permettrait d’accroître de 20% les échanges commerciaux entre les deux zones. Au terme de quatre ans de négociations, le texte prévoit notamment l’abaissement des droits de douane sur un ensemble de services, de produits manufacturés et agricoles.

    « Au final, Ottawa a accepté de doubler le quota de fromage européen admis sans droits tarifaires, en échange d’un plus grand accès au marché européen pour les producteurs de bœuf canadiens. »

    En vertu de cet accord, l’UE « importera sans droits tarifaires 15 000 tonnes de bœuf congelé et près de 31 000 tonnes de bœuf frais ».

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    • http://www.humanite.fr/monde/accord-de-libre-echange-lue-et-le-canada-signent-u-546596

      L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, négocié depuis 2008, a été signé entre le Premier ministre canadien et Stephen Harper, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. S’il a fait très peu de vagues en Europe, c’est un véritable cheval de troie préfigurant le partenariat avec les États-Unis. Au Canada à l’inverse, la résistance à la doctrine néolibérale s’est activée contre ce traité. Un exemple à suivre pour les Européens, car l’accord UE-USA n’en sera qu’une copie.

      http://www.humanite.fr/sites/default/files/imagecache/une_article_horizontal/canada_ue.jpg
      Nous republions ici notre décryptage de cet accord publié fin août :

      Dans le plus grand secret, l’Union européenne et le Canada négocient un traité de libre-échange depuis 2008, l’Accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais, pour Comprehensive Economic and Trade Agreement). Le Canada réclame un accord avec l’UE, deuxième partenaire économique du Canada, depuis 2004. La signature était prévue pour fin 2011 mais les négociations ont pris du retard et les plus optimistes parlent maintenant de fin 2013.

      « Indifférence générale »

      Car depuis l’ouverture des discussions sur un accord de libre-échange avec les États-Unis d’Amérique (TAFTA, pour Transatlantic Free Trade Area, qui devrait voir le jour en 2015), l’UE traîne des pieds dans le dossier canadien. Le Canada n’est que le 12e partenaire économique de l’Union, ne représentant que 1,8 % des échanges commerciaux totaux, loin derrière Oncle Sam et ses 14 %. Une puissance commerciale de seconde zone donc pour l’Union européenne, qui toutefois teste pour la première fois son pouvoir de négociation avec un pays du G7. En effet, depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, les accords de libre-échange sont conclus directement au niveau européen, par la Commission européenne, et l’AECG devrait être le premier partenariat signé.

      Le premier mais pas le seul, car l’Union européenne noue des accords de libre-échange à la pelle : outre les USA, l’Union négocie sec avec l’Inde et la Corée du Sud. De quoi faire oublier le Canada. « Nous sommes moins importants au commerce européen que l’Inde ou la Corée du Sud. Et notre pays ne compte que 34 millions d’habitants, bien moins que les USA, qui seront un négociateur beaucoup plus coriace lors des discussions. », admet Stuart Trew, responsable du commerce au Conseil des Canadiens, une organisation militante canadienne créée en 1985 pour s’opposer à l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « C’est vrai que ce traité est négocié dans l’indifférence générale », déplore Marie-Christine Vergiat, eurodéputée Front de gauche. « Et le silence le plus total de la Commission européenne n’aide pas à sa médiatisation........ »

      Argumentaire du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) contre l’accord de libre-échange Canada-UE
      http://www.humanite.fr/sites/default/files/pdf/2013/argumentaire_aecg_mars2011.pdf