• L’affaire du drapeau israélien au Qatar ou le miroir des contradictions

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    C’est une affaire qui fait grand bruit au Qatar et en Israël. Du 20 au 22 octobre, Doha accueillait la cinquième étape du championnat du monde de natation en petit bassin. Ce rendez-vous sportif constitue l’un des très nombreux évènements organisés dans la zone Aspire, véritable ville sportive située en bordure de la bouillonnante capitale qatarie. Comme pour chaque étape, les drapeaux des différentes délégations flottent sur le parvis de l’espace dédié à la compétition. Ils apparaissent également sur les écrans de télévision lorsque les nageurs s’apprêtent à concourir. Jusque-là tout va bien.

    Sauf qu’à Doha, le scenario a subi quelques variations. La polémique démarre avec un tweet signé par Ghanem Alsulaiti, acteur qatari très connu dans la région. Son message posté sur le réseau social exprime sa colère face à la présence de la bannière de David flottant sur Aspire[1]. Le tweet est très largement relayé et suscite une vague d’indignation. L’association des jeunes Qataris contre la normalisation avec Israël exprime elle aussi sa vive préoccupation. Même le journaliste vedette d’Al Jazeera Sport, Mohamed Sa’doune Al Kuwairi, apporte son soutien à celui qui est à l’origine de la fronde[2]. Devant le tollé, les autorités font marche arrière et le drapeau est retiré. Mais la polémique ne s’arrête pas là. Avant de s’élancer sur la course du 100 mètre nage libre, la nageuse israélienne Amit Ivri a été présentée sur la chaîne diffusant la compétition avec un drapeau blanc en lieu et place de celui de son pays. Cette image du drapeau israélien effacé a provoqué la colère de nombreux sites israéliens et enflammé la blogosphère[3]. Même Arthur Dreyfuss, ancien porte-parole adjoint du ministère français de la Justice s’est ému du coup de gomme en demandant au Quai d’Orsay une réaction. Rappel opportun : lors de l’arrestation brutale de Marion Fesneau-Castaing par des militaires israéliens le mois dernier, M. Dreyfuss n’avait pas condamné l’attitude des soldats d’occupation mais stigmatisé le « militantisme » de la diplomate française[4].