Noria Research

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  • Retour de l’État et concurrence milicienne dans le nord de l’#Irak - Noria Research

    http://www.noria-research.com/retour-etat-concurrence-milicienne-nord-irak

    La fin de la guerre contre l’État Islamique s’est traduite en octobre 2017 par un redéploiement de l’État irakien dans le nord du pays. Ce dernier s’opère à travers la mise en place de réseaux économiques et sécuritaires tenus par les élites miliciennes locales, cooptées par les grands partis chiites nationaux. À l’approche des élections parlementaires prévues en mai 2018, cette nouvelle réalité socio-politique constitue la clef du développement de l’Irak post-État Islamique mais porte également les germes de futures violences 1.

    La guerre contre l’#État_Islamique (EI) a offert à l’État irakien une opportunité historique pour réaffirmer son autorité dans les « territoires disputés » dans le nord du pays, où il se trouvait, depuis 2003, concurrencé par les forces kurdes et les mouvements insurrectionnels arabes sunnites. Ce retour de l’État s’est majoritairement fait à travers les groupes miliciens de la « mobilisation populaire » (al-hashd al-sha‘bi) composés de la jeunesse locale et liés aux grands partis chiites nationaux. Exclusivement décliné sur le mode sécuritaire et par délégation à des acteurs qui jouissent d’une grande autonomie, ce redéploiement de l’État se traduit ainsi par la généralisation d’un modèle politico-milicien. Celui-ci semble bien constituer le premier obstacle à un assainissement du fonctionnement des institutions et du rapport de l’État à la population. Le manque de moyens alloués aux services publics contribue à une situation de vide institutionnel qui profite principalement à une nouvelle élite, composée de chefs miliciens qui se sont imposés dans le Nord à la faveur de la guerre. Désormais à la tête des appareils sécuritaires et des réseaux économiques locaux, positionnés pour capter l’aide à la reconstruction du pays, les groupes armés issus du hashd empêchent la reconstitution de l’insurrection dans la région. Cependant, ceux-ci entrent aujourd’hui dans une phase de pénétration du champ politique qui, à la veille des premières élections post-EI, prévues en mai 2018, a toutes les chances de les voir s’assurer durablement le contrôle des structures de gouvernance locale, et de s’autonomiser vis-à-vis de leurs parrains à Bagdad. La pérennisation à moyen et long terme de ces nouvelles élites locales, supplétives de l’État central, mais sur lesquelles ce dernier exerce une autorité de plus en plus formelle pourrait alors attiser les conflits politiques et identitaires et favoriser le retour d’une résistance armée organisée.

  • SUR LA ROUTE DES BALKANS : LES EFFETS NÉFASTES DES POLITIQUES ANTI-MIGRATOIRES EUROPÉENNES - Noria Research
    http://www.noria-research.com/sur-la-route-des-balkans-les-effets-nefastes-des-politiques-anti-mig

    En 2015, plus de 800 000 personnes, majoritairement originaires de Syrie, ont traversé la mer Égée sur des embarcations de fortune depuis les côtes turques pour rejoindre les îles grecques puis l’Europe de l’ouest par le biais de la route balkanique.
    Face à l’importance de ces arrivées, deux types de politiques publiques sont mises en place : la fermeture unilatérale des frontières et un accord avec la Turquie.
    À partir du camp informel de Belgrade, cette analyse met en exergue les effets néfastes de ces politiques à savoir la marginalisation d’une partie des migrants et le développement des pratiques de contournement, qui poussent ces derniers à prendre chaque fois plus de risques.

    #balkans #photographie

  • Quand les femmes s’engagent dans la rébellion : le cas des ex-combattantes ivoiriennes - Noria Research

    http://www.noria-research.com/ex-combattantes-ivoiriennes

    À travers l’exemple des femmes engagées dans la rébellion en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011, cet article illustre la complexité de l’engagement féminin dans les groupes armés. Il propose une analyse des trajectoires de femmes enrôlées dans le conflit ivoirien dans différentes régions et à différentes périodes de la rébellion. Quelle a été l’implication des femmes dans le conflit ivoirien ? Quelles logiques ont présidé à leur engagement et, une fois engagées, quelles ont été leurs activités ? Comment peut-on comparer leur engagement dans la rébellion à celui des hommes ?

    #côte_d_ivoire #femmes #guerre

  • Quand les femmes s’engagent dans la rébellion : le cas des ex-combattantes ivoiriennes - Noria Research
    http://www.noria-research.com/ex-combattantes-ivoiriennes

    À travers l’exemple des femmes engagées dans la rébellion en #Côte_d’Ivoire entre 2002 et 2011, cet article illustre la complexité de l’engagement féminin dans les #groupes_armés. Il propose une analyse des trajectoires de femmes enrôlées dans le #conflit ivoirien dans différentes régions et à différentes périodes de la #rébellion. Quelle a été l’implication des #femmes dans le conflit ivoirien ? Quelles logiques ont présidé à leur #engagement et, une fois engagées, quelles ont été leurs activités ? Comment peut-on comparer leur engagement dans la rébellion à celui des hommes ?

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  • Report: Western Balkans route not closed, just diverted via Bulgaria

    A report by a German think tank reveals the deficiencies of the deal with Turkey to stem the flow of refugees to Europe. Migration is on the menu of the two-day summit starting today (22 June).

    https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/report-western-balkans-route-not-closed-just-diverted-via-bulgaria
    #route_des_balkans #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #Bulgarie #rapport #refoulements #push-back #statistiques #chiffres

    Lien vers le rapport:
    The EU-Turkey Refugee Deal and the Not Quite Closed Balkan Route


    http://library.fes.de/pdf-files/bueros/sarajevo/13436.pdf
    #accord_UE-Turquie #Turquie #Grèce #nouvelle_route_des_balkans
    cc @i_s_

    • Bloqués en Serbie : les réfugiés perdus de la « route des Balkans »

      Malgré sa fermeture officielle, il y a bientôt deux ans, la « route des Balkans » est toujours active. Environ 5 000 réfugiés sont bloqués en Serbie qui, de pays de transit, s’est brutalement transformée en cul-de-sac. D’autres exilés continuent d’arriver, via la Turquie, la Grèce, puis la Macédoine ou la Bulgarie.

      Certains ont déjà essayé dix fois, quinze fois, de passer en #Hongrie, la porte d’entrée de l’espace Schengen. « La nuit, nous jetons des tissus sur les barrières de barbelés », poursuit Rauf. Ces tentatives répétées, les migrants ont fini par leur donner un nom : « #le_jeu ». Celui du chat et de la souris avec les forces de police qui patrouillent nuit et jour de l’autre côté de l’immense mur qui ceinture la frontière. La plupart se font vite rattraper. Au programme : prise d’identité et renvoi en Serbie, non sans un tabassage quasi systématique.
      #murs #barrières_frontalières #frontières

      C’est une ferme abandonnée, cachée derrière un bois touffu, au milieu de la plaine de Voïvodine, tout au nord de la Serbie, à quelques centaines de mètres de la frontière hongroise. Une cinquantaine de jeunes hommes vivent ici, s’entassant dans des pièces aux fenêtres depuis longtemps disparues. L’hiver, les températures descendent la nuit sous les – 10 °C.
      Pour se réchauffer, les migrants font brûler du bois et de vieux plastiques et entassent autant de couvertures qu’ils le peuvent. Rauf, originaire du Pendjab, n’a que 15 ans, mais cela fait plus d’un an qu’il est sur la route. « J’ai traversé le Pakistan, l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie », explique-t-il. Son objectif ? Rejoindre Paris, où son père est installé.

      « Depuis plus d’un an, nos médecins et nos infirmières entendent les mêmes histoires décrivant des hommes battus et humiliés », détaille Stéphane Moissaing, le directeur de la mission de Médecins sans frontières (MSF) en Serbie. « La Hongrie, la Croatie, mais aussi la Bulgarie utilisent intentionnellement la #violence pour dissuader les migrants de demander l’asile dans l’Union européenne. Cela ne les décourage pas, mais cela leur cause de sérieux dégâts physiques, les rendant plus vulnérables encore », s’indigne-t-il.
      #vulnérabilité

      Une équipe mobile de MSF passe une fois par semaine dans les bois proches de la frontière. « Nous soignons des grippes, des infections respiratoires et intestinales, des maladies de peau dues aux mauvaises conditions d’hygiène, mais aussi les blessures provoquées par les coups et les morsures des chiens et des policiers », explique Iva, la doctoresse serbe de l’équipe. Autour de #Subotica, entre #Horgoš et #Bački_Vinogradi, ils sont plusieurs centaines à survivre dans les carcasses d’anciennes fermes, se regroupant par nationalités.
      Ce matin ensoleillé de janvier, l’ambiance est pourtant détendue. L’ONG allemande Rigardu a installé un camion-douche et un « salon de beauté », permettant aux migrants de se raser ou de se couper les cheveux. Au sol, des téléphones sont en train de se recharger, branchés sur le groupe électrogène apporté par les volontaires. Pour franchir la frontière, il est essentiel de compter sur les #passeurs : deux sont présents, négociant sans se cacher leurs services avec ceux qui ont un peu d’argent. Ils demandent 300 à 400 euros par personne, largement redistribués en pourboire à des policiers hongrois de connivence. En revanche, la police serbe est invisible et tolère le campement de migrants, à l’écart des villes.
      #violences_policières

      Selon Stéphane Moissaing, 1 000 à 1 500 migrants pénétreraient chaque mois en Serbie, majoritairement depuis la Macédoine et la Bulgarie, et autant en sortiraient. Depuis la fermeture officielle de la « route des Balkans », en mars 2016, les voies de passage demeurent globalement les mêmes, malgré le renforcement des moyens des polices locales et de ceux de #Frontex. En 2015 et 2017, le budget de l’agence européenne a été multiplié par deux, passant de 143 à plus de 280 millions d’euros.
      Pour déjouer ces mesures de sécurité, certains migrants tentent alors d’ouvrir de nouvelles routes. En 2017, 735 personnes en situation irrégulière ont été interpellées en #Bosnie-Herzégovine, huit fois plus que l’année précédente, dont la moitié à proximité de la frontière avec la Serbie. Et la tendance semble s’accélérer : plus du quart de ces arrestations ont eu lieu en décembre. « Ce sont les plus pauvres, ceux qui n’ont plus les moyens de se payer des passeurs, qui essaient de contourner l’obstacle hongrois par le sud, continue Stéphane Moissaing. Le phénomène reste pour l’instant marginal, mais l’on ne sait pas ce qu’il adviendra au printemps, quand les flux repartiront à la hausse. »
      Selon les données du Haut-Commissariat aux réfugiés, 4000 autres personnes sont hébergées dans des camps gérés par le gouvernement serbe, un chiffre stable depuis des mois. Celui d’#Obrenovac, dans la grande banlieue de Belgrade, n’accueille que des hommes seuls, dont 17 mineurs. Au dernier comptage, ils étaient 737, dont 235 Afghans et 395 Pakistanais, suivis par un impressionnant patchwork de nationalités : Algériens, Marocains, Népalais, Indiens, Somaliens, etc.
      À Obrenovac, les responsables du centre font visiter la salle de sport, le foyer, la petite école, qui offre des cours d’anglais, de serbe et de mathématiques aux mineurs. Les résidents peuvent circuler librement, se rendre en ville en déclarant leur sortie. Les conditions sont correctes, mais la promiscuité qui se prolonge finit par exaspérer. En novembre dernier, le camp a été le théâtre d’une bataille rangée impliquant plusieurs centaines de personnes, principalement des Afghans et des Pakistanais. Une autre bagarre a éclaté le 23 janvier. Miloš, un employé du Commissariat serbe aux réfugiés, résume le problème à une histoire « d’excès d’hormones entre jeunes adultes ». La très grande majorité de ces hommes ont entre 20 et 30 ans.
      Certains sont bloqués depuis plus de deux ans.
      #attente

      Beaucoup de migrants refusent de loger dans le centre, par peur d’être identifiés et de devoir donner leurs empreintes digitales. « Ceux-là, s’ils veulent bénéficier des services du centre, il faut qu’ils s’enregistrent », poursuit le jeune homme, qui a déjà travaillé dans d’autres camps, « plus calmes, où il y a des familles ». C’est aux abords du centre que les passeurs concluent leurs affaires, et la police s’accommode des allers-retours fréquents avec les squats permettant le passage clandestin de la frontière.
      Milica, également employée par le Commissariat serbe, s’occupe surtout des mineurs. « Certains restent prostrés. Ils ont tous essayé de franchir la frontière de nombreuses fois, ils ont été battus, refoulés. Beaucoup ont été renvoyés de Hongrie ou de Croatie. Ils ont perdu tout #espoir, et la perspective d’un retour au pays serait la fin de leur rêve, la reconnaissance de leur échec. » Pour les volontaires des ONG, le principal problème reste le désœuvrement. « Ils reçoivent trois repas par jour et prennent des douches chaudes, mais ne font rien de leur journée. Comment vivre comme cela durant des mois ? », s’interroge l’un d’eux.
      Idriss, 23 ans, étudiait le droit à Alger. Il a décidé de prendre la route voilà 18 mois à cause de « problèmes » qu’il ne préfère pas détailler. Il a d’abord gagné la Turquie, où il a brièvement travaillé, avant de s’engager sur la route des Balkans. Le jeune homme passe l’hiver à Obrenovac pour reprendre des forces. La poursuite du voyage dépendra de sa capacité de rassembler assez d’argent pour traiter avec les passeurs.
      À la frontière avec la Croatie, près de #Šid, environ 150 personnes vivent dans les bois qui jouxtent le Centre d’accueil, certaines depuis plus d’un an. Ils sont algériens pour la plupart, mais il y a aussi des Afghans et des Marocains. Ces jeunes hommes préfèrent rester dans la « #jungle », considérant que faute d’être syriens ou irakiens, ils n’ont aucune chance d’obtenir l’asile en Serbie et qu’un séjour dans un camp officiel ne ferait que retarder leur objectif : rejoindre un pays riche de l’Union européenne.
      #campement

      Sava, un autre employé du Commissariat, lui-même réfugié serbe chassé de la Krajina croate en 1995, lance : « Nous, les Serbes, savons ce qu’être réfugié veut dire. Nous considérons les migrants comme des êtres humains, ils sont bien mieux traités chez nous que chez vous, à Calais. » Sa supérieure surenchérit : « Tous les problèmes viennent des camps sauvages que dressent des anarchistes payés par l’Union européenne… Ils manipulent les migrants, alors que leur seul but est de récupérer des subventions ! » Les 25 et 26 décembre dernier, plusieurs dizaines de migrants ont entrepris un sit-in dans les champs qui séparent Serbie et Croatie, aux abords de la localité de #Tovarnik, avant d’être évacués par la police serbe, qui les a conduits vers des camps, comme celui d’Obrenovac.

      En 2018, la Serbie devrait toucher 16 millions d’euros de l’Union européenne pour financer les centres d’accueil. En ajoutant les moyens mis à disposition par les ONG, cela représente un budget annuel de près de 4 000 euros par réfugié, plus élevé que les revenus de nombreux Serbes. « La route des Balkans fonctionne toujours », explique Stéphane Moissaing. « L’UE s’accommode de ces flux, pourvu qu’ils restent discrets. » Les chiffres restent en effet bien éloignés de ceux de 2015. « Pour sa part, ajoute l’humanitaire, Belgrade essaie de concentrer les gens dans les #camps, alors que certaines familles sont bloquées dans le pays depuis deux ans. »

      En ce moment, MSF tente de mettre sur pied un programme de relogement dans des appartements vides, mais les autorités serbes ne cachent pas leurs réticences. L’inscription de quelques enfants de réfugiés dans des écoles de la banlieue de Belgrade à l’automne dernier relevait avant tout d’une bonne opération de communication. Et deux demandes d’asile seulement ont été acceptées par les autorités serbes en 2017. Même les migrants employés par les ONG présentes en Serbie ne parviennent pas à l’obtenir.
      Pour les autorités serbes, le calcul est gagnant de tout point de vue. Belgrade démontre son empressement à jouer le rôle de gardien des frontières européennes. Cela sert de monnaie d’échange au président Aleksandar Vučić, tout en lui assurant un joli pactole. Quant au flux minime de ceux que les passeurs parviennent à faire pénétrer en Hongrie ou en Croatie, il ne sert qu’à faire tenir l’ensemble du système.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/260218/bloques-en-serbie-les-refugies-perdus-de-la-route-des-balkans

      Je copie-colle ici un passage de l’article, qui met en avant le #business de l’#accueil des réfugiés :

      En 2018, la Serbie devrait toucher 16 millions d’euros de l’Union européenne pour financer les centres d’accueil. En ajoutant les moyens mis à disposition par les ONG, cela représente un budget annuel de près de 4 000 euros par réfugié, plus élevé que les revenus de nombreux Serbes.

    • ON THE BALKAN ROUTE : PERNICIOUS EFFECTS OF E.U. ANTI-MIGRATION POLICIES

      The “Balkan route” refers to a migration route that links Turkey to Western Europe. In 2015, Hungary, Macedonia and Croatia unilaterally closed their borders, while in 2016 the EU signed an agreement with Turkey aimed at putting an end to migrant crossings of the Aegean Sea. These uncoordinated migration and containment policies led to an encampment situation in Greece and Serbia.


      http://www.noria-research.com/balkan-route-pernicious-effects-e-u-anti-migration-policies
      #encampement

      Et le reportage photo :


      http://www.noria-research.com/on-the-balkan-route
      #photographie

    • Réfugiés : la Bulgarie veut fermer les frontières des Balkans

      Le projet a été révélé mardi par Reuters. En pleine préparation du sommet européen des 28-29 juin, l’UE envisagerait la création de « hotspots » installés dans les pays à ses frontières. Les Balkans, qui font face à une forte hausse des arrivées, sont en première ligne, et le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, réclame la fermeture des frontières.

      Une semaine après la polémique de l’Aquarius, voilà qui risque de susciter de vifs débats, d’autant que le nombre de passes irréguliers est en forte hausse depuis le printemps. Cette information qui a fuité vient en tout cas confirmer les propos tenus un peu plus tôt par le Premier ministre bulgare, dont le pays tient la présidence tournante de l’UE jusqu’au 30 juin. Boïko Borissov a appelé les États membres à « fermer [leurs] frontières » à tous ceux qui ne passent pas par les postes de contrôle autorisés.

      « La Bulgarie a traversé (la crise des réfugiés, NDLR) ; sans trop parler, sans trop se plaindre. Nous avons sécurisé notre frontière avec la Turquie en posant (dès la fin 2013, NDLR) des grillages (https://www.courrierdesbalkans.fr/bulgarie-des-grillages-et-des-barbeles-pour-arreter-les-migrants), en déployant des forces de police supplémentaires et des gardes-côtes. Je vais donc recommander un compromis au Conseil européen : de la prévention, incluant la fermeture de toutes les frontières de l’UE », a-t-il déclaré. « Pourquoi l’Europe doit-elle être un terrain sans clôture ? », a-t-il ajouté, prenant les États-Unis comme exemple.

      Si Boïko Borissov vante sa politique vis-à-vis des migrants, Amnesty International rappelle dans son dernier rapport de février 2018 qu’elle a été mise en œuvre au prix de « nombreux recours excessifs à la force et de vols par la police aux frontières ».

      La déclaration du Premier ministre bulgare s’inscrit dans la lignée de la position du Chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays va reprendre la présidence tournante de l’UE après la Bulgarie le 1er juillet prochain. Il a fait du « combat contre l’immigration illégale » sa priorité.

      Elle s’inscrit également dans le contexte où la route des migrants jusqu’à l’UE passe de plus en plus par les Balkans, via l’Albanie, la Bosnie et le Monténégro, qui s’apprête à demander un « accord de statut » auprès de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) pour bénéficier de son aide dans la gestion de ses frontières.

      Mais c’est en Bosnie-Herzégovine que la situation est particulièrement tendue. Lundi après-midi, plus de 200 migrants qui étaient basés à Velika Kladuša ont tenté collectivement de franchir la frontière croate. Ils ont été bloqués par la police au poste de Maljevac. Cet épisode fait suite à l’agression au couteau qui a provoqué la mort d’un ressortissant marocain vendredi 15 juin à Velika Kladuša. Les migrants s’estiment en danger et demandent à pouvoir passer en Croatie.

      Depuis janvier 2018, plus de 6000 personnes ont traversé la Bosnie-Herzégovine. La semaine dernière, le directeur du Service des étrangers de Bosnie, Slobodan Ujić, a mis en garde que si l’Autriche et la Slovénie fermaient leurs frontières aux migrants, la Bosnie-Herzégovine serait forcée de fermer ses propres frontières avec la Serbie et le Monténégro.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Migrants-Pourquoi-l-Europe-doit-elle-etre-un-terrain-sans-cloture

  • Deux ans après les accords de Minsk, les dynamiques politiques du conflit en #Ukraine. Anastasia Fomitchova, entretien avec Alexandra Goujon - Noria Research

    http://www.noria-research.com/dynamiques-politiques-conflit-ukraine

    En Novembre 2013, suite à la décision du président en exercice Victor #Ianoukovitch de suspendre la signature d’un accord d’association avec l’Union Européenne, des mobilisations émergent sur la place centrale de la capitale. D’abord tournées vers une question de politique étrangère, les revendications s’élargissent à la contestation de la légitimité des autorités face à la répression du régime. Devenues un mouvement national de protestation contre la corruption généralisée du système politique et l’autoritarisme du pouvoir, ces mobilisations conduisent à la démission du président le 21 février 2014 après la mort de 80 manifestants dans le centre de Kiev. Cette révolution est présentée comme un coup d’État par la Russie qui soutient les mouvements séparatistes qui se développent dans le sud et dans l’est de l’Ukraine. En mars 2014 la Fédération de Russie annexe la Crimée suite à la prise des bases militaires ukrainiennes et à l’organisation d’un référendum conduit en l’absence d’observateurs internationaux.

  • Les enjeux politiques de la bataille de Mossoul - Noria Research
    http://www.noria-research.com/enjeux-politiques-de-bataille-de-mossoul

    Le PKK, allié aux milices chiites et à Bagdad, est de plus en plus présent dans les territoires disputés. Une partie de la branche yézidie du PKK, les Unités de protection du peuple (YBŞ, Yekîneyên Berxwedana Şengalê) est en effet accréditée par le ministère de la Défense dont elle reçoit ses salaires au même titre que le reste des milices chiites. Sous couvert de la lutte contre l’EI, ces unités permettent à Bagdad de contrer la réimplantation du PDK dans les territoires contestés. Profitant du vide politique dans certaines zones kurdes d’où l’EI se retire, le PKK développe ses institutions civiles et un modèle de gouvernance propre. Des camps d’entrainement lui permettent d’augmenter ses effectifs en cas d’avancées rapides. Son implantation dans le Sinjar par l’intermédiaire des YBŞ lui permet de se positionner en vue d’une possible implantation future dans les quartiers kurdes et yézidis de Mossoul.
    Enfin, la Turquie représente un autre acteur dans cette bataille. Elle cherche à contrer le PKK et l’arrivée des milices chiites dans le nord de l’Irak, par le déploiement d’un contingent militaire autour de Mossoul. Alliées au PDK, les forces turques ont équipé trois mille Arabes sunnites officiellement dirigés par l’ex-gouverneur de Mossoul, Atheel al-Nujafi. Cette milice leur permet d’intervenir dans les opérations sans l’accord de Bagdad et à l’écart de la coalition internationale dont Ankara se méfie.

  • En Syrie : La stratégie de Jabhat al-Nusra / Jabhat Fath al-Sham face aux trêves - Noria Research
    http://www.noria-research.com/strategie-treves-syrie

    Face au ralliement de la quasi-totalité des forces de l’opposition au principe d’une résolution politique du conflit, Jabhat al-Nusra a développé un discours d’intransigeance révolutionnaire qui le positionne comme l’unique force œuvrant à la chute définitive du régime de Bachar al-Assad.5
    Depuis la fin de l’année 2015, la propagande de Jabhat al-Nusra prend un accent de plus en plus révolutionnaire, mettant les références au jihad au second plan. Les références aux soulèvements de 2011 et à la « volonté du peuple » de faire tomber les dictatures, remplacent celles des combats passés d’al-Qaïda. Dans cette nouvelle stratégie, c’est le jihad qui est le moyen de faire la révolution, et non les révolutions qui seraient une opportunité pour al-Qaïda de poursuivre son jihad international. Le changement de nom et la fin des liens assumés avec al-Qaïda en juillet 2016 relèvent de cette stratégie.
    Selon al-Qaïda, les tentatives révolutionnaires de 2011 auraient été avortées par les pièges tendus par l’Occident et les forces « contre-révolutionnaires ». Dans un enregistrement audio diffusé en mai 2016, Ayman al-Zawahiri, dirigeant d’al-Qaïda Centrale et dont Jabhat al-Nusra est formellement sous l’autorité jusqu’en juillet 2016, met en garde les rebelles syriens contre l’acceptation du compromis et du jeu démocratique, à l’origine, selon lui, de l’échec de la séquence des « printemps arabes ».6 Ce message ressort de façon très claire du film de propagande Les héritiers de la gloire II7, où des images de manifestants dans le monde arabe réclamant la chute du régime dans leur pays sont immédiatement suivies d’illustrations de la « contre-révolution » à l’œuvre en Tunisie et en Égypte après une révolution inachevée. Ces images sont mises en perspective avec celles d’opérations militaires de Jabhat al-Nusra en Syrie. Elles sont également entrecoupées d’interventions de dirigeants du mouvement qui expliquent le choix de l’organisation, en 2011-2012, de soutenir et d’accélérer la militarisation du soulèvement et, en 2016, de continuer la lutte armée jusqu’à la chute totale du régime alors que la rébellion adopte l’idée d’une solution politique. Ainsi, l’objectif de la propagande de l’organisation jihadiste est d’apparaître comme le seul groupe révolutionnaire à la hauteur de l’enjeu.

  • Iraq: two Years after the Fall of Mosul | Noria

    http://www.noria-research.com/iraq-after-fall-mosul

    The political and social developments in Iraq since the fall of Mosul to Islamic State/the conquest of Mosul by Islamic State

    Lire l’introduction en français

    On June 7th, 2016, Noria, in association with Amnesty International France, organized a conference on Iraq focusing on the theme of “the political and social developments in Iraq since the fall of Mosul to Islamic State/the conquest of Mosul by Islamic State”. In order to further the discussions from the event, Noria’s Dynamics of Power in the Middle East programme and Amnesty International France have compiled a special report on the Iraq crisis.

    This report comprises expert analyses and maps produced by Noria’s cartography department. The dossier’s aim is to comprehend the strategies of the different Iraqi political organisations. Its main objective is to go beyond the prism of a purely sectarian reading of the conflict to better understand both its impact on the civilian population and the social developments which it has caused. The articles and maps presented in the dossier are the result of several fieldwork investigations carried out by researchers and experts associated with this project.

    #irak #syrie #daesh #is #isis #ei

  • Qui est l’État Islamique ?

    Noria analyse les processus de continuité et de ruptures politiques et sociales qui reconfigurent le paysage politique international. Cette série de publications, signée collectivement par nos chercheurs, vise à apporter des clés de compréhension des problématiques liées à la question de l’Etat islamique et aux conséquences des attentats en France.

    http://www.noria-research.com/qui-est-letat-islamique
    #ISIS #EI #Etat_islamique

  • Land Grabbing and Peace Negotiations in Colombia (Maps)

    These maps were designed by Xavier Houdoy for Noria. They were based on data gathered by Mathilde Allain in 2013 and 2014. To use these maps from Noria’s website, please provide their title along with Noria’s name and the URL of the webpage.

    http://www.noria-research.com/land-grabbing-and-peace-negotiations-in-colombia-maps
    #Colombie #cartographie #visualisation #terres #paix #accaparement_des_terres
    cc @odilon

  • Sudan: The ICC and the Crime of Genocide

    http://www.noria-research.com/icc-and-the-crime-of-genocide-maneuvering-the-status-of-minority-in-

    The International Criminal Court (hereafter the ICC) first indicted the Sudanese head of State, Omar Hassan Ahmad Al-Bashir, in March 2009 for the crimes committed by the Sudanese Armed Forces, the National Intelligence and Security Service, and affiliated Arab militias in the course of the Darfur civil war that broke out in early 2003.

    Western media, NGOs or governments have occasionally embraced the depiction of the Darfur conflict made by the Sudanese government.That is: a conflict opposing autochthonous African rebels – mainly factions belonging to the Sudan Liberation Army (SLA) and the Justice and Equality Movement (JEM) – to the Arab government of Sudan over issues such as power-sharing, resource-sharing, or traditional land rights. This common representation of the conflict obscures the fact that Arab tribes instrumentalized by the government of Sudan suffer the same structural and systemic discrimination as African tribes do in Darfur. It also begs the question of former transnational affiliations of JEM and SLA factions to Chad or Libya.

    #soudan

  • Un autoritarisme discret ? Les élections municipales de 2012 en Cisjordanie - Noria
    http://www.noria-research.com/un-autoritarisme-discret-les-elections-municipales-de-2012-en-cisjor

    Les critiques sur la dérive autoritaire ou la confiscation du pouvoir dont se rendraient coupable le Président Mahmoud Abbas et son entourage commencent à se faire entendre au sein même de l’appareil étatique palestinien 1. Or, l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) continue d’afficher tous les indicateurs d’une certaine vitalité démocratique : pluralisme politique, tenue plus ou moins régulière d’élections (alors que le pays vit sous occupation), rapports élogieux des institutions internationales en charge d’épauler l’ANP dans sa mission. Le dernier rendez-vous électoral fut donné aux électeurs palestiniens en 2012, lors des élections municipales en Cisjordanie. À cette occasion, les bailleurs de fond de la Palestine et les observateurs qui peuplaient les bureaux de vote donnèrent leur satisfecit à l’Autorité Palestinienne pour la « bonne tenue démocratique » de ces élections. Néanmoins, une étude qui s’affranchit des contraintes habituelles de l’observation électorale2 permet d’exposer les éléments fondamentaux observables hors du bureau de vote : modifications de la loi électorale, pressions au sein du parti présidentiel, mobilisation des ressources – y compris sécuritaires – étatiques afin de favoriser la victoire du clan au pouvoir.

  • The 2012 Local Elections in the West Bank: a Display of Discreet Authoritarianism? - Noria
    http://www.noria-research.com/local-elections-in-the-west-bank-adisplay-of-discreet-authoritarism

    Criticisms of the authoritarian drift or power confiscation engaged in by Mahmoud Abbas and his entourage arise from the very heart of the Palestinian state apparatus1. Yet, the Palestinian National Authority (PNA) continues to display all the indicators of a certain democratic vitality: political pluralism, more or less regular elections (whilst the country is under occupation), glowing reports by the international institutions in charge of supporting the PNA. Palestinians were last called to vote in 2012 for local elections in the West Bank during which Palestine’s donors and observers crowded the polling stations and hailed the Palestinian Authority for the “democratic performance” of its election process. Nonetheless, a study that breaks free from the usual constraints of electoral observation2 allows us to expose some of the fundamental elements observed outside of polling stations: changes in electoral law, pressures inside the presidential party, mobilisation of state resources – including security resources – in order to sway a victory for the clan in power.

  • Les musulmans à Bangalore sous Narendra Modi : une perspective du sud de l’Inde - Noria
    http://www.noria-research.com/south-asia-paper-2-les-musulmans-a-bangalore-sous-narendra-modi-une-

    En mai 2014, la victoire des nationalistes hindous aux élections législatives, sous la houlette du Bharatiya Janata Party (BJP), a permis à Narendra Modi de se hisser au pouvoir comme Premier ministre, alors même que son degré de responsabilité dans les pogroms anti-musulmans du Gujarat en 20022 avait soulevé nombre d’interrogations3. Modi a certes mené une campagne centrée sur le thème d’un développement de l’Inde associant l’ensemble de la société, y compris les minorités religieuses. Cependant, dès les premiers mois de la victoire du BJP, des tentatives de polarisation entre la majorité hindoue et les minorités religieuses ont été menées par les plus hautes sphères de l’État central. Dans quelle mesure le phénomène affecte-t-il l’Inde dans son ensemble ? Comment les différences régionales se manifestent-elles ?

    Cet article propose de répondre à ces questions en prenant comme cas d’étude la ville cosmopolite de Bangalore considérée comme la Silicon Valley indienne. Située dans l’État méridional du Karnataka, cette ville présente non seulement l’intérêt d’abriter un nombre de musulmans correspondant à la moyenne nationale (14%), et originaires de diverses régions de l’Inde, mais elle est aussi connue pour la relative harmonie communautaire caractérisant les relations entre hindous et musulmans et engendrant chez ces derniers un sentiment de sécurité4. Ce sentiment résiste-t-il aux coups de boutoir portés à l’échelle nationale, voire régionale (Karnataka), par les nationalistes hindous ?

    #inde #diversité_religieuse #minorités

  • Noria, c’est nouveau et ça à l’air assez #chouette
    http://www.noria-research.com/a-propos

    Noria est un Think Tank, fondé sur un réseau de chercheurs et analystes qui met en valeur le travail d’une nouvelle génération de spécialistes en politique internationale.

    Fondée en 2011, dans une année de grands bouleversements socio-politiques, Noria est animée par la volonté d’apporter un regard à la hauteur des changements en cours et propose une approche nouvelle pour la compréhension et l’analyse des enjeux internationaux. Notre réseau travaille sur des problématiques liées aux conflits, au crime organisé et à la politique étrangère des puissances dites émergentes.

    NOTRE APPROCHE

    La démarche de travail des membres de Noria est centrée sur une triple exigence :

    L’indépendance intellectuelle
    La rigueur scientifique
    La connaissance du terrain et des langues

    Noria regroupe aujourd’hui des chercheurs présents à Paris, Mexico, Istanbul, Londres, Ramallah, New York, Le Caire et Erbil.
    NOS TRAVAUX

    Plate-forme de publication originale, le site internet français/anglais de Noria se situe à la croisée de la recherche académique et de l’#analyse_politique. Il diffuse les travaux des membres du réseau et propose :

    des notes d’#analyse de l’#actualité,
    des #documents cartographiques,
    des #reportages photographiques.

    Enfin, Noria organise régulièrement des tables rondes à Paris, permettant à des doctorants de présenter l’état d’avancement de leurs travaux et de soumettre leurs expériences de terrain à la discussion.

    #recherche #cartographie #photographie #géopolitique

  • Accaparement foncier et négociations de paix en Colombie
    http://www.noria-research.com/accaparement-foncier-et-negociations-de-paix-en-colombie

    Les premiers résultats montrent des avancées importantes, et le processus peut compter sur le soutien d’une partie importante de la population colombienne [2], qui a manifesté sa volonté d’en finir avec un conflit qui dure depuis les années 1960. Cependant, elle n’a pas hésité non plus à exprimer son inquiétude envers les orientations économiques prises par le gouvernement de Juan Manuel Santos, comme en témoignent les très nombreuses grèves du secteur paysan en 2013 contre la signature des traités de libre échange [3]. De fait, les campagnes ont connu une mobilisation d’une ampleur sans précédent, pour rendre visible un conflit agraire qui reste toujours aussi palpable dans des zones rurales marginalisées par rapport aux centres économiques du pays.

    Cette marginalisation et l’imbrication historique des questions politiques et agricoles en Colombie, invitent à penser la question des négociations de paix en même temps que les questions foncières. Si Juan Manuel Santos a assuré sa réélection en juin 2014 en se plaçant dans le camp de la paix, d’autres propositions ont suscité de vives controverses, notamment son plan de développement économique autour des « locomotives du développement », basé sur l’extraction des ressources. Alors que les négociations de paix proposent de discuter de la politique agricole, les grands projets d’extraction sont déjà à l’œuvre en Colombie. Cette dynamique extractive accroit les tensions sur des parties du territoire qui concentrent une multitude d’acteurs armés : guérillas, narcotrafiquants, paramilitaires, bandes criminelles organisées ; tous attirés par les ressources (or, charbon, coltan, nickel, argent, zinc, molybdène, platine, etc.) et le potentiel renouvelé des terres colombiennes, en particulier avec l’exportation d’agro-carburants. Dans ce contexte, les groupes paramilitaires et les bandes criminelles s’affairent autour des ressources agricoles, minières et énergétiques à travers de nouvelles stratégies d’#accaparement des #terres. Même si l’enthousiasme autour du processus de paix est réel au niveau national, celui-ci est à mettre en parallèle avec un contexte local complexe que nous nous proposons d’expliciter dans cet article à travers le cas de deux régions stratégiques : le Bas Atrato et le Magdalena Medio [4].

    #Colombie #foncier #extractions #conflits #politique_agricole #cartographie

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    #Mathilde_Allain graduated with a Masters Degree in International Cooperation and Risk Analysis from Sciences Po Bordeaux. She is now a PhD candidate in Political Science at Sciences Po Bordeaux (Emile Durkheim Center). She is also Associate Researcher at French Institute of Andean Studies (IFEA).

    Her research focuses on peasant and Afro-Colombian mobilization in Colombia and their relations with international solidarity networks.

  • Yarmouk : une guerre de tous contre tous
    http://www.noria-research.com/yarmouk-une-guerre-de-tous-contre-tous

    « Cela fait plus de 650 jours que Yarmouk vit sous siège, plus de 200 jours que l’eau et l’électricité sont coupés… la souffrance de Yarmouk ne date pas de quelques jours ! » rappelle Basela, 45 ans, Palestinienne de Syrie et activiste dans le domaine humanitaire[1]. Alors qu’au mois d’avril, l’attention médiatique s’est dirigée pour un temps vers Yarmouk[2], camp de réfugiés palestiniens au sud de Damas, objet de l’incursion de l’organisation de l’État islamique (EI), le supplice vécu par sa population n’est pourtant pas un fait récent et sa fin ne semble pas s’annoncer.

    Massivement déserté face à la montée des affrontements entre les forces du régime syrien et les groupes de l’opposition armée, Yarmouk héberge aujourd’hui environ 18 000 personnes qui sont la cible, depuis juillet 2013, d’un siège implacable. L’armée régulière et les milices du FPLP-CG[3] bloquent l’accès nord du camp, interdisant la circulation de personnes et de denrées alimentaires. La violence qui s’est abattue depuis le 1er avril sur Yarmouk n’a fait qu’aggraver une crise humanitaire déjà manifeste, étouffant une vie civile qui, malgré le siège et le départ d’une grande partie de ses habitants, avait réussi à se maintenir grâce à l’action de multiples organisations civiles[4] et d’activistes palestiniens[5].

    #Noria_Research #Yarmouk #Syrie #Syria #Guerre #Guerre_en_Syrie #Camp_de_Réfugiés #Réfugiés #Migrations_de_Guerre

  • Être musulman(s) dans l’Inde de Narenda Modi : la vie de ghetto entre domination et résistance
    http://www.noria-research.com/etre-musulmans-dans-linde-de-narendra-modi-la-vie-de-ghetto-entre-do

    Le 26 mai prochain marquera la fin de la première année de mandature exercée par le nationaliste hindou Narendra Modi à la tête du gouvernement indien. A l’occasion de cet anniversaire, cet article se propose de revenir sur la situation de la minorité musulmane dans un pays gouverné par le Bharatyia Janata Party (Parti du peuple indien, BJP), formation politique nationaliste hindoue dont l’idéologie repose sur l’hindutva, soit l’« hindouité » supposée de l’Inde, aux dépens des autres minorités ethniques composant le pays[1] – notamment les 14% de musulmans et les 3% de chrétiens. Depuis un an, l’élection de Narendra Modi s’est traduite par des menaces accrues sur la liberté et les pratiques religieuses des minorités non hindoues, au premier rang desquelles les quelque 145 millions de musulmans indiens[2]. Cette situation est partagée par l’ensemble de la minorité dans le pays, avec des spécificités selon le contexte local. Pour cette raison, cet article traite du cas singulier des musulmans du Gujarat. Il propose une plongée dans le ghetto musulman de Juhapura, situé à sept kilomètres du centre-ville d’Ahmedabad, la capitale économique de l’État.[3] En effet, à plusieurs égards, regarder ce qui se passe à Juhapura, c’est comme poser une loupe sur la situation actuelle des musulmans indiens du Nord.

    Tout d’abord, le Gujarat est l’État dans lequel Narendra Modi a bâti sa carrière politique, et dont il a vanté les résultats économiques au cours de la campagne électorale de 2014 comme gage de sa bonne gouvernance. C’est également l’État dans lequel ont eu lieu les pogroms anti-musulmans de 2002 dont Narendra Modi est considéré comme l’instigateur, quoiqu’il ait toujours été innocenté par la justice[4]. On parle ici de pogroms et non d’émeutes car les attaquants étaient exclusivement hindous et soutenus par la puissance publique, face à des victimes uniquement musulmanes. Les modalités de ces violences sont également à rapprocher des massacres de population, en ce qu’ils témoignent d’une volonté de tuer le corps physique et le corps symbolique de la minorité[5]. Selon les estimations des ONG, les pogroms ont fait deux mille morts, dont mille dans la seule ville d’Ahmedabad, et 150 000 déplacés internes. Les violences de 2002 constituent donc l’attaque la plus violente qu’aient connue les musulmans indiens dans leur pays, qu’il s’agisse du nombre de victimes comme des modalités d’assassinat. [...]

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