des marchés à Macao et Bahreïn

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  • Qosmos : des marchés à Macao et Bahreïn
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/10/28/qosmos-des-marches-a-macao-et-bahrein_3504048_3224.html

    Qosmos, comme saint Paul, a été touché par la grâce sur le chemin de Damas. Après avoir travaillé sur des sondes qui permettaient d’espionner sur Internet les opposants libyens ou syriens – sondes « qui n’ont jamais été opérationnelles », répète l’entreprise –, elle a décidé en 2011, « pour des raisons éthiques », de ne plus travailler pour les dictatures.

    Qosmos n’a certes jamais négocié directement avec Kadhafi ou Bachar Al-Assad ; elle fournissait des outils qui permettent d’extraire les données qui transitent par Internet à des intégrateurs, des entreprises qui avaient, elles, signé des contrats avec ces régimes. Qosmos ne pouvait ignorer qui était le client final, d’autant que ses sondes doivent être adaptées à chaque système local d’interception.

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    Le PDG de Qosmos va plus loin : « Ce que nous pouvons dire, c’est que parallèlement à l’arrêt du projet Asfador [sur la Syrie], nous avons pris en 2011 la décision d’arrêter toute commercialisation de produits Qosmos à des intégrateurs et équipementiers d’interception légale », a indiqué au Monde Thibaut Bechetoille.

    C’est un peu contradictoire avec le cœur de métier de Qosmos, d’autant que l’interception légale – au service des Etats – est l’un des marchés les plus rémunérateurs.

    Qosmos travaillait d’ailleurs avec la police judiciaire de Macao, l’ancienne colonie portugaise sous administration chinoise – pas connue pour son indulgence avec la société d’interception de communications Al-Fahad de Dubaï, ou avec Nokia Siemens Network (NSN), l’un de ses gros clients à partir de 2008. Le système d’espionnage de Nokia a fait scandale à Bahreïn – « la torture à Bahreïn est devenue une routine avec l’aide de Nokia Siemens », indiquait en août 2011 l’agence Bloomberg. NSN a ensuite délégué le contrat à l’entreprise allemande Trovicor GmbH, à laquelle Qosmos a livré des sondes d’interception de courriels.

    Franck Johannès