Comment la soubrette fut inventée | Mediapart
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Cette porosité entre fonction professionnelle, sociale et sexuelle n’est pas réservée aux domestiques. Il y a tout ce qu’on appelle le « cinquième quart », qui désigne le complément des faibles salaires des ouvrières ou des revenus de certains petits métiers féminins (vendeuses de bouquets, métiers de la couture, lingères, blanchisseuses…). Elles pratiquent occasionnellement la #prostitution sur les grands boulevards à Paris pour subvenir à leurs besoins.
soubrette, grisette, cousette, approche historique et iconographique qui part de l’#exploitation des #femmes domestiques, jusqu’à l’infirmière, la dactylo, la pin-up.
« C’est pendant la IIIe République que se fixent la plupart des codes et les accessoires érotiques qui seront repris ensuite tout au long des XXe et XXIe siècles : les bas, les porte-jarretelles, les talons... Fin XIXe, début XXe, on est dans un #érotisme de la jambe, du French Cancan à la mode garçonne. »
Entretien avec Camille Favre, qui prépare un doctorat d’histoire intitulé « Une histoire de la presse érotique hétérosexuelle française, l’exemple de La Vie Parisienne, 1860-1950 »
« Existe-t-il un équivalent masculin de la soubrette ?
Il n’y a pas d’équivalent, à cette époque, avec le valet ou le domestique. Cela correspond encore à cette double morale sexuelle. On trouve quelques photographies érotiques ou pornographiques mettant en scène des hommes issus du prolétariat ouvrier, de la paysannerie ou de la rue avec des dames, des bourgeoises.
[...]
Mais l’inversion des hiérarchies sociales où une dame se fait trousser par son valet date plutôt du XVIIIe siècle. C’est un imaginaire plus aristocratique que bourgeois. Au XVIIIe, la pornographie a une dimension subversive et politique (elle est par exemple très anticléricale), alors qu’au XIXe on est davantage dans une pornographie de consommation et de loisirs. »
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