• Les Inrocks - La presse britannique se déchire autour de l’affaire Snowden
    http://www.lesinrocks.com/2013/10/29/actualite/snowden-divise-presse-britannique-11440519

    Au nom de la sécurité de l’Etat britannique, des journaux conservateurs ont fustigé le “Guardian” pour avoir révélé le système de cybersurveillance Prism. De tribunes en chroniques, c’est un vieux débat sur le rôle du journalisme qui a été ravivé : peut-on tout publier ?
    “Le journal qui aide les ennemis de la Grande-Bretagne.” A en croire le Daily Mail, le Guardian virerait collabo. Ce que lui reproche la presse conservatrice ? Avoir révélé l’existence des programmes de cybersurveillance mondiale de l’Agence américaine d’espionnage (la NSA), en coopération avec son homologue britannique (le GCHQ). Un comble.

    “Nous pensons que le Guardian, avec une irresponsabilité dangereuse, a franchi une ligne rouge en imprimant des dizaines de milliers de mots décrivant les techniques secrètes utilisées pour surveiller les terroristes”, argumente ainsi le Daily Mail. Au temps pour la mission de contre-pouvoir du journalisme…
    (...) Toutefois, rien ne laissait présager ce retour de bâton émanant de la même corporation. Le 9 octobre, le Daily Mail, le Daily Telegraph et le Times ont ainsi consacré leurs unes aux déclarations virulentes du chef du MI5, très remonté contre le Guardian. Et les quotidiens d’y aller de leur commentaire : “Les fuites publiées par le journal de gauche ont provoqué les plus gros dégâts de l’histoire à la sécurité du monde occidental” ; elles “sont un cadeau aux terroristes qui peuvent nous attaquer quand ils le veulent”… Rebelote dimanche dans les pages de The Independent, dont l’ex-rédacteur en chef Chris Blackhurst considère qu’il vaut mieux suivre les directives du ministère de l’intérieur si c’est pour le bien de l’Etat. “Je ne veux pas que ma liberté soient enfreinte, et en tant que contribuable je veux savoir autant que possible ce que fait le gouvernement avec mon argent, assure Blackhurst. Mais je veux que les services de sécurité fassent leur boulot correctement pour rendre le monde plus sûr.”

    Un raisonnement faussé si l’on en croit le New York Times : les révélations de Snowden n’ont quasiment pas causé de dommages, contrairement à une fuite issue du service de contre-espionnage en août dernier. Selon une source des services de renseignement américain, si les terroristes ont effectivement noté l’existence système Prism, ils ont continué à utiliser les mêmes moyens de communication qu’avant.

    #PRISM #Snowden #The_Guardian