• Elle se nomme Denise et conserve fruits et #légumes de manière écologique | Mr Mondialisation
    https://mrmondialisation.org/elle-se-nomme-denise-et-conserve-fruits-et-legumes-de-maniere-ecol

    Les fruits et légumes, oubliés au fond du réfrigérateur, finissent bien trop souvent à la poubelle car ces appareils gourmands en énergie ne sont pas adaptés pour les conserver. Qu’à cela ne tienne ! De jeunes créatifs de Montréal ont inventé « La Denise » : une série d’accessoires de rangement conçus pour conserver les aliments tout autrement…

    Des fois le côté écolo-buzz-artisanat-crowdfunding éclipse complètement le côté #DIY ...

  • David Graeber pour un communisme au quotidien | Le Comptoir
    http://comptoir.org/2014/12/11/david-graeber-pour-un-communisme-au-quotidien

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la logique de l’échange marchand est parvenue à s’introduire jusque dans la pensée de ses adversaires les plus résolus, à commencer par l’anthropologie du don. Faire un don revient bel et bien à créer une dette qui obligera celui qui a reçu à rendre. Pour David Graeber, cette logique de l’échange réciproque ne permet pas d’expliquer à elle seule l’ensemble de la vie sociale. L’un des principes moraux qui échappe à la logique de l’échange est ce qu’il appelle le communisme, mais qui n’a pas grand-chose à voir avec la dictature du prolétariat ou la nationalisation des moyens de production. Il s’agit plutôt des comportements humains qui obéissent au principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Dans ce cadre, nous agissons d’une manière désintéressée, sans nous demander si nous y trouvons forcément notre compte. L’anthropologue soutient que tout le monde agit en communiste une bonne partie de son temps, même s’il reconnaît qu’une société organisée exclusivement sur ce principe ne pourra jamais exister.

    « L’obligation de partager les denrées alimentaires et tout produit que l’on juge de première nécessité devient souvent le fondement de la morale quotidienne dans une société dont les membres se perçoivent comme égaux. » David Graeber

    Au nom de l’efficacité, les entreprises capitalistes fonctionnent d’ailleurs elles-mêmes partiellement sur ce principe. Quand une canalisation s’est rompue et que celui qui la répare réclame une clé anglaise, son collègue ne lui demandera pas « Qu’est-ce que j’aurai en échange ? » mais s’exécutera, même s’ils travaillent pour Burger King ou Goldman Sachs. C’est également ce qui se passe au lendemain de grands désastres, qu’il s’agisse d’une inondation, d’une panne d’électricité géante ou d’un effondrement de l’économie. Dans ces circonstances extraordinaires, l’entraide prévaut sur les hiérarchies et les marchés, les étrangers deviennent soudain frères et sœurs et la société humaine semble renaître. Un grand nombre de nos comportements sont d’ailleurs déterminés par ce communisme au quotidien, qui constitue le fondement de toute sociabilité humaine. Quand nous échangeons dans une conversation, quand nous demandons une cigarette, quand nous aidons quelqu’un en train de se noyer ou un enfant qui tombe sur les rails du métro, nous ne nous posons pas la question de savoir si cela est dans notre intérêt. C’est ce que David Graeber appelle le « communisme fondamental » : si le besoin est jugé assez important ou le coût assez raisonnable, chacun suppose qu’entre des gens qui ne se considèrent pas comme des ennemis, le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » l’emportera.

    La notion de partage joue un rôle essentiel dans le communisme. Tout fumeur sait à quel point il est difficile de refuser une demande de cigarette dès lors qu’on a été identifié comme appartenant le partage sauvera le mondeà la communauté des fumeurs. En cela, nous ne sommes pas très éloignés des tribus Nuers de la haute vallée du Nil, pour qui il était impossible de rejeter une demande de n’importe quel article de consommation courante lorsqu’elle venait de quelqu’un qui avait été accepté comme membre du clan. Le communisme échappe fondamentalement à la logique de l’échange parce qu’il ne fonctionne pas sur le mode de la #réciprocité. La seule chose qui est égale, c’est la certitude que l’autre en ferait autant pour vous, sans forcément l’attendre. Dans un cadre où personne ne cherche à savoir s’il a reçu autant qu’il a donné, l’idée même de compter paraîtrait blessante.

    #logique_du_don #gratuité #marchandisation

  • Comment la populaire #Marche pour le #Climat est devenue une campagne de relations publiques d’entreprises
    (et comment ça fait curieusement penser à ce qui se dénonce autour d’ #Alternatiba : en fait si on dénonce les supermarchés depuis longtemps, c’est p’t’être pas pour voir la même chose dans les causes ou campagnes !)

    #best_quote : "Néanmoins, pour citer Han Solo, « J’ai un mauvais pré-sentiment à ce sujet. » "

    « L’image (et non l’idéologie) vient en premier et façonne la réalité. Le PR et de marketing détermine les tactiques, la messagerie, l’organisation, et la stratégie. Que cela puisse avoir un effet positif est une question différente, et c’est pourquoi je vous encourage tous à participer. L’avenir est inconnaissable. »

    http://www.counterpunch.org/2014/09/19/how-the-peoples-climate-march-became-a-corporate-pr-campaign

  • Le retour des légumes moches

    Atrophiés, obèses ou difformes, les légumes bizarres atterrissent rarement dans nos assiettes. Pour mettre fin à ce #gaspillage_alimentaire, le collectif « Les #gueules_cassées » prône le retour de ces #fruits et légumes « #moches » dans nos étals.


    http://www.nationalgeographic.fr/12372-le-retour-des-legumes-moches
    #alimentation #légumes #consommation

  • Lutter contre le mildiou : Zoom sur le Bicarbonate de Soude
    http://www.tous-au-potager.fr/lutter-contre-mildiou-bicarbonate-soude

    Dans la lutte préventive contre #mildiou de la #tomate, nombreux sont les témoignages citant le #bicarbonate_de_soude comme étant efficace. Ce qui fait le soulagement des jardiniers car on a la un produit économique, biodégradable et non toxique pour l’environnement et pour la santé.

    A quelle concentration pulvériser ?

    Suivant les sites et les témoignages les concentrations varient de 2.5g à 10g par litre d’eau. Pour ma part je prépare une solution à 5g par litre, elle est suffisamment concentré pour être efficace.

    #potager #écologique

  • Le consumérisme vert : une nouvelle vulgate médiatique

    article d’Acrimed http://www.acrimed.org/article4233.html

    Dans le royaume enchanté du « capitalisme vert », l’argument de la sauvegarde de la planète se mue ainsi en simple recette publicitaire, un argument de vente parmi d’autres et grâce auquel il s’agit de rassurer le consommateur, ou ici la consommatrice, sur les conséquences de ses achats. Or, si Marie-Claire tenait tant à la préservation de l’#environnement, le magazine pourrait commencer par remettre en cause le mode de financement des #magazines_féminins (et d’un nombre croissant de #médias), centré sur les revenus générés par la #publicité. Cette dernière constitue en effet, non seulement une énorme source de #gaspillage, mais un puissant instrument d’intoxication idéologique qu’aucun projet écologique conséquent ne saurait épargner.

    La réappropriation du discours écologique passe parfois par une mise à distance explicite de l’#écologie militante. Ainsi peut-on lire sur le site de Marie-Claire cette profession de foi, qui se prolonge en une profonde interrogation : « Loin de l’image ringarde de l’écolo post 68, les lignes bio s’imposent comme des références mode. Comment se traduit ce discours militant dans nos adresses préférées ? » Suivent quelques couplets relatifs aux « looks écolo » ou aux créateurs « soucieux de l’environnement ». On apprend au passage que « la protection de la planète et le développement durable sont devenus les priorités des industriels du textile », ce qui sans doute amusera ces industriels eux-mêmes, puisqu’en régime capitaliste, c’est la protection et le développement (durable ou non) de leurs profits qui priment et primeront toujours, conditionnant l’ensemble des décisions d’investissement prises par les entreprises privées.

    Le lecteur curieux n’est pas au bout de sa peine puisque ce sont ensuite les « people » qui sont convoqués pour faire la promotion, d’ordre évidemment publicitaire, de ce que Marie-Claire nomme « écologie ». Outre ces écolos devant l’éternel que sont le prince Charles, Arnold Schwarzenegger ou le prince Albert II de Monaco, sont ainsi proposées des interviews avec les acteurs Leonardo DiCaprio et Cameron Diaz ou avec la chanteuse Jenifer, interrogés sur leur «  désir de sauver le monde ». On retiendra cette savoureuse question posée à l’acteur états-unien : « Vous voulez dire que l’environnement est un problème politique ? ». La chose a évidemment de quoi surprendre quand, plus bas sur la page du site et avec la mention « à voir sur le même thème », démarre automatiquement une vidéo intitulée : « Comment porter la jupe fendue cet hiver ? » #Dépolitisation, que ne commet-on pas en ton nom ?

    ça me rappelle un passage de « La Tyrannie de la Réalité » de @mona http://www.peripheries.net/article15.html

    Ce qu’exprime le geste du consommateur lorsqu’il achète un paradis dans un flacon ou dans une pochette plastique, c’est bien un désir éperdu de renouer un contact avec le monde naturel. Mais ce geste, évidemment, est un geste d’impuissance. Il renforce encore l’enfermement dont il procède et qu’il voudrait plus ou moins consciemment secouer. Tout notre système économique repose sur l’indifférence au milieu : on sait que, aveugle à tout ce qui n’est pas lui, il prospère en grande partie grâce aux frais engagés pour pallier les dégâts qu’il cause - lesquels alimenteront la sacro-sainte #croissance. Seul ce qui fait l’objet d’un échange commercial existe : le reste ne fait pas partie de la réalité. Considérée intrinsèquement bonne, la transaction économique éclipse la situation critique qui peut la motiver (en 1970, déjà, Jean Baudrillard, dans La Société de Consommation, citait en exemple l’augmentation des ventes d’ampoules due à une baisse de la luminosité de l’air de 30% en cinquante ans) ou apparaît même comme un moyen de la réparer.
    [...]
    Le Salon de l’agriculture qui se tient chaque année à Paris représente sans doute l’avatar le plus grossier du grand écart entre la réalité et sa représentation : on y célèbre la #nature avec de grands groupes agro-industriels, et on s’y berce d’images bucoliques pour mieux oublier que le productivisme broie les hommes, torture les animaux, pollue la terre et l’eau, que les #campagnes se désertifient et que le monde #paysan se meurt.
    Une fois que l’on a perdu l’échelle, qui seule pourrait permettre de rompre l’enfermement, on devient perméable à toutes les #duperies. Ou, si on n’est pas dupe, on se résigne néanmoins à se contenter d’#ersatz. Sans cet escamotage initial, il serait impossible de transformer chacun en cheval de trait affublé d’oeillères, comme c’est le cas aujourd’hui. Notre environnement est agencé de telle façon que nous ne voyions – et ne désirions – rien d’autre que les produits ; de façon qu’ils occupent tout l’espace et obstruent l’horizon.

    et un vieux commentaire que j’avais mis sur un forum, en espérant me tromper http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/3973-changer-de-travail-de-vie-pour-son-plaisir/#entry44257

    #greenwashing #récupération #marketing

  • #Hérault : poursuivis en justice parce qu’ils veulent vivre dans une #yourte

    Le couple d’#agriculteurs de #Gignac (Hérault) est poursuivi en correctionnel pour avoir installé une yourte, sur leur terrain, sans permis. Un choix de vie alternatif mis en cause par la #justice.

    http://www.midilibre.fr/2013/12/09/gignac-le-couple-d-agriculteurs-avait-une-yourte-sur-son-terrain,794783.ph

    #habitation #habiter

    via @LuisaPace

  • Quelques réflexions sur la #permaculture, l’autoproduction et la théorie du #don http://lezd.wordpress.com/2009/11/16/hirugarren-arauaz
    que m’ont rappelé certains éléments dont on causait avec @aude_v ici http://seenthis.net/messages/188975#message189968

    Je reviens sur un article de Toby Hemenway http://www.patternliteracy.com/sustag.html dans lequel il note à juste titre que le troisième principe éthique de la permaculture (celui concernant les surplus) est beaucoup moins clairement et simplement formulé que les deux premiers (“prendre soin de la Terre” et “prendre soin des gens”), ce qui traduit le manque d’aisance des permaculteurs quant au problème des surplus.

    Dans un autre article http://www.patternliteracy.com/surplus.html, il relie le problème des surplus au sentiment de la rareté. Cela dit je trouve moyennement convaincant son argumentaire quant à la conception cyclique ou linéaire du temps pour expliquer le sentiment de la rareté. Il me semble que les deux conceptions coexistent dans la plupart des cultures, pour décrire ce qui d’une part relève du cyclique-prévisible (journée/nuit, lunaisons, succession des saisons…), d’autre part du linéaire-singulier (croissance et vieillissement, différences entre années successives).
    Je trouve également assez alambiqués les liens qu’il fait entre angoisse existentielle, “connexion au divin” et offrande des surplus aux Dieux (ou au clergé).

    Il me semble que le sentiment de rareté dépend surtout de la largeur du champ des possibles sur lesquels on envisage de baser notre subsistance. Plus cette subsistance se base sur un petit nombre de choses, plus on percevra la rareté, lorsque l’une ou l’autre de ces choses viendra à nous faire défaut à un moment donné. En revanche, en basant notre subsistance sur une diversité suffisante, la raréfaction d’un élément à un moment donné pourra plus facilement être compensée par les autres.
    Pour prendre deux cas extrêmes, si sur un terrain donné on fait de la monoculture d’avoine on aura un certain risque d’être en situation de famine (en cas de mauvaise récolte) ou d’avoir de gros surplus sur les bras (en cas de bonne récolte). À l’inverse, si on fait sur la même surface de l’agroforesterie basée sur châtaigneraie, associée à de la biointensive, de l’élevage de volailles en parcours extensif, et de l’aquaculture, la production de l’ensemble sera relativement plus constante en quantité, car les fluctuations des rendements des divers éléments tendront à se compenser entre elles ; il faudrait vraiment avoir la poisse pour que tout foire ensemble, de même il serait peu probable qu’une saison soit exceptionnelle pour tous les éléments. Par ailleurs la diversité elle-même est un facteur de stabilité, stabilité qui atténuera les fluctuations en question (c’est une des propritétés émergentes des écosystèmes).
    En ce sens, le sentiment de rareté et la nécessité de stocker des surplus sont a priori plutôt liés aux systèmes agricoles qu’aux systèmes horticoles, les premiers étant de par leur diversité réduite plus sujets à des “anomalies quantitatives” de production.
    L’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles , nous dit Hemenway.

    S’agissant de réduire l’influence de la peur et la cupidité sur les échanges humains, il fait une référence intéressante à des observations de Marcel Mauss http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Mauss sur les pratiques de dons dans différentes sociétés, où les liens personnels créés par les dons sont bien plus importants que les objets donnés en eux-mêmes. Dans certains cas se sont même développées des méthodes empêchant de pouvoir calculer qui avait donné combien à qui, précisément pour éviter qu’une comptabilité trop précise restreigne le flux des dons. Comme dans le cas des spirales de dons.
    Ces spirales de dons sont courantes dans des communautés de petite taille dont les membres produisent des choses d’utilité immédiate (aliments, matériel, services basiques) et où l’entraide et la confiance sont suffisamment intégrées pour ne pas avoir à formaliser les termes des échanges http://www.onpeutlefaire.com/forum/viewtopic.php?p=46375.
    Il en est tout autrement dans la vie hors-sol, où nos activités sont hyperspécialiées et produisent rarement des choses d’utilité immédiate, et où les liens humains sont bien plus distants et rigides. Nous allons alignés, dans ce défilé qui a encore peur de la fraternité, vers les bureaux, entrepôts, pavillons, secrétariats, classes, magasins et autres espaces clôturés, pour, par notre haleine, et par notre sueur, et par nos gestes, et par nos regards, et par notre bassesse, et par notre tendresse aussi parfois, et par autant d’ignorance que d’inquiétude constamment, d’abominable et fatigante inertie commune, mutiler nos mouvements, en rendant plus licite la prostitution que l’amour, les conventions que le courage, les lois que le droit. (Lisabö, Egun bat nonahi, 2002)
    La rigidité des liens humains dans un cadre de vie hors-sol contribue d’ailleurs à accentuer le sentiment de dépossession. Car comme disait Von Foerster http://en.wikipedia.org/wiki/Heinz_Von_Foerster, plus les relations interindividuelles sont rigides, plus le comportement de la totalité apparaîtra aux éléments individuels qui la composent comme doté d’une dynamique propre qui échappe à leur maîtrise.
    Bref le développement de la permaculture doit aller de pair avec une informalité dans la circulation des surplus, cette informalité ne pouvant exister que dans des échanges à échelle humaine.

    Je m’arrête ici (pour l’instant) en revisitant un peu les trois principes en question :
    1. Prendre soin de notre milieu et de sa diversité
    2. Prendre soin des gens, en commençant par soi-même
    3. Créer des liens par lesquels les surplus peuvent circuler

    (#autopromo)

    • Cette troisième éthique a toujours été un mystère pour moi. Déjà elle a été tronquée pour être plus politiquement correcte (ou alors Holmgren a changé d’avis), car elle contenait la réduction (de l’augmentation ?) de la population et de la consommation, et la redistribution des surplus. Du coup je me dis que c’est peut être le garde fou, une sorte d’auto-régulation/feedback négatif pour ne pas que notre espèce grignote la planète même à coup de système en #permaculture ?

    • Pour ma part plus j’y pense et plus je me dis qu’il y a des ponts à faire entre :

      – la permaculture en tant qu’outil d’aménagement du territoire, de production alimentaire et énergétique,

      – le concept d’ #écoumène , qui aide à ajouter une dimension plus humaine et symbolique ("recosmiser" comme dirait Augustin Berque, « réenchanter » comme disent certains décroissants) à notre rapport à l’environnement http://seenthis.net/messages/134989 http://seenthis.net/messages/166201

      – la participation directe aux #communs , désencastrée de l’état http://seenthis.net/messages/168483 et des outils hétéronomes

      – un savoir-vivre comprenant l’entraide et le respect de la parole donnée. Dans ma région par exemple une forme d’entraide est appelée auzolana (littéralement le « travail de voisinage »), présente surtout dans le milieu paysan ancien, et consistant en des chantiers collectifs (typiquement la fauche des prairies, qui ne se fait pas à la même date sur tous les terrains) où participent un groupe de personnes chez chacun-e des participant-e-s successivement, sans ergoter sur la stricte équivalence entre l’effort dépensé chez les autres et l’effort dépensé par les autres chez soi (non mesurable de toute façon). Ce qui rejoint le fonctionnement des spirales de dons décrites par Mauss, et qui va de pair avec un esprit de courtoisie et d’honnêteté, dans lequel les liens ont au moins autant d’importance que les échanges en eux-mêmes. Cela sert par ailleurs de mécanisme limitant dans ces spirales l’impact des comportements grugeurs ou mesquins.

      Je pense qu’on aurait besoin de tout ça pour reconstituer des ruralités solides http://seenthis.net/messages/173394, qui pourraient d’ailleurs inclure les villes, dans la mesure où des quartiers urbains (matériellement parlant) peuvent fonctionner selon ces modes-là.
      Le mouvement des #villes_en_transition, pourtant inspiré de la permaculture, n’explicite pas assez à mon sens ces points-là, même s’ils y sont en partie appliqués.

      @nicolasm oui j’ai vu quelques fois ce troisième principe mentionné sous la forme d’auto-limitation. Je pense que si Holmgren a pu l’enlever c’est aussi pour des raisons basiques : à partir du moment où on base notre subsistance sur les milieux qu’on permacultive, et où on planifie de façon assez poussée, on s’adapte aux fluctuations de leurs ressources.

    • Moi je trouve que le modèle de la ferme familiale est assez nuisible, même si on a l’aide du voisinage. On a quand même peu de possibilité d’avoir d’autres activités, que ce soit au quotidien, ou si on veut partir quelques jours/semaines voir des amis dans une autre région/un autre pays.

      Pourtant, dans le milieu « paysan » (ce mot ne veut plus vraiment dire la même chose que ce qu’il disait jusqu’aux années 50/60, mais soit), c’est encore le modèle majoritaire, j’ai l’impression. Il y a pourtant des possibilités entre les extrêmes de la petite ferme familiale et de la grande propriété industrielle (souvent familiale aussi d’ailleurs, mais avec des salariés).

      Sans l’avoir pratiqué, donc ma réflexion est plutôt théorique, je trouve qu’un modèle coopératif serait plus sain. Qu’un terrain, des champs, du maraîchage, appartiennent à un groupe de personnes, et non a une famille. Et que si l’un des salariés/associés s’absente deux semaines avec sa famille, ça continue à tourner, parce que d’autres sont toujours là.

      Ce n’est pas une question de vacances, au sens libéral du terme, avec une distinction travail/loisir. C’est une question de ne pas s’enfermer dans une activité unique. Et c’est utile
      – à la fois pour l’individu, qui ne devrait pas ne jamais pouvoir s’arrêter sinon le terrain/l’activité périclite ;
      – et pour le groupe, qui ne devrait pas être dépendant d’une seule personne (ou de trop peu de personnes).

      Il ne s’agit pas non plus que tout le monde sache tout faire (cultiver, construire une maison, concevoir de la plomberie, etc), c’est impossible. Mais que pour une même activité sur une même unité de lieu (au niveau agricole, notamment), il y ait un nombre de personnes suffisant pour que ça tourne même lorsqu’un individu s’en va. Être dépendant les uns des autres, mais jusqu’à un certain point.

    • @nicolasm Dans le modèle que je connais c’est des fermes en polyculture et élevage, avec des basses cours et potagers, mais les chantiers collectifs se retrouv(ai)ent plus fréquemment pour les cultures céréalières et le foin, où il y a du gros boulot à faire sur peu de jours, et où le « coup de bourre » ne tombe pas chez tout le monde en même temps, du fait de la diversité des terrains.
      Cela dit je pense qu’il peut s’adapter à d’autres types de ferme.
      Surtout, je pense que ce qui manque, c’est des terrains communs (communaux) dont la responsabilité autant que la propriété sont collectives. http://seenthis.net/messages/102507 Ça a complètement disparu du paysage aujourd’hui. Cette disparition + la mécanisation du métier de paysan font que le peu de paysans qui restent vont plus facilement se replier sur leur ferme.
      Ça rejoint un peu ce que dit @rastapopoulos. Je pense pour ma part que propriété privée (ou familiale) et propriété collective sont d’égale importance. Aujourd’hui on n’a plus que la première. Des initiatives comme http://www.lurzaindia.eu/index.php/fr/qu-est-ce-que-lurzaindia prennent un petit peu le chemin de la deuxième, même si ça n’est pas encore dans la participation physique aux cultures et à l’élevage.
      Eviter les problèmes de dépendance à une seule personne et d’indispensabilité comme tu dis @rastapopoulos c’est entièrement dans l’esprit de la permaculture, où aucune fonction n’est assurée que par un seul élément, et où aucun élément n’assure qu’une seule fonction. Après je pense qu’on peut avoir la possibilité de compter sur les autres sans pour autant que ça implique que toutes les propriétés soient collectives.