• Masculin-féminin : cinq idées reçues sur les études de #genre
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    En 1968, le psychiatre et psychanalyste Robert Stoller utilise quant à lui la notion de « gender identity » pour étudier les transsexuels, qui ne se reconnaissent pas dans leur #identité #sexuelle de naissance.

    C’est dans les années 1970 que le mouvement féministe se réapproprie les questions de genre pour interroger la domination masculine. Les « gender studies » ("études de genre") se développent alors dans les milieux féministes et universitaires américains, s’inspirant notamment de penseurs français comme Simone de Beauvoir – et son célèbre « On ne naît pas femme, on le devient » –, Michel Foucault ou Pierre Bourdieu.

    En France, la sociologue Christine Delphy est l’une des premières introduire le concept en France, sous l’angle d’un « système de genre », où la femme serait la catégorie exploitée et l’homme la catégorie exploitante. Mais la greffe ne s’opère réellement que dans les années 1990, lorsque le débat sur la parité s’installe au niveau européen. La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes devient l’une des tâches essentielles de la Communauté européenne avec l’entrée en vigueur du traité d’Amsterdam en 1999, notamment dans son article 2.

    Le concept de genre s’est développé comme une réflexion autour de la notion de sexe et du rapport homme/femme. Loin de nier la différence entre le sexe féminin et le #sexe masculin, le genre est utilisé par les chercheurs comme un outil permettant de penser le sexe biologique (homme ou femme) indépendamment de l’identité sexuelle (masculin ou féminin). Il ne s’agit donc pas de dire que l’homme et la femme sont identiques, mais d’interroger la manière dont chacun et chacune peut construire son identité sexuelle, aussi bien à travers son éducation que son orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, etc.).

    En dissociant intellectuellement le culturel et le biologique, le concept de genre interroge les clichés liés au sexe. Par exemple, l’idée selon laquelle les femmes sont plus naturellement enclines à s’atteler aux tâches domestiques que les hommes est de l’ordre de la construction sociale et historique, et non pas liée au fait que la femme dispose d’un vagin et d’ovaires.

    Pour les détracteurs du genre, la construction d’une personne en tant qu’individu se fait dans l’assujettissement à des normes dites « naturelles » et « immuables » : d’un côté les femmes, de l’autre les hommes. Mais certains travaux de biologiste, tels ceux de l’Américaine Anne Fausto-Sterling, montrent que l’opposition entre nature et culture est vaine, les deux étant inextricables et participant d’un même mouvement. Il ne suffit pas de dire que quelque chose est biologique pour dire que c’est immuable. C’est l’exemple du cerveau humain : il évolue avec le temps, et de génération en génération.

    #plo