haro contre l’ESS, qualifiée de « poison national »

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  • Michel Abhervé » Blog Archive » Atlantico : haro contre l’ESS, qualifiée de "poison national"
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/11/04/atlantico-haro-contre-less-qualifiee-de-poison-national

    Atlantico, site où le libéralisme économique et politique exprime des idées qui ont pour ambition de rénover fondamentalement la pratique politique de la droite ouvre à sa manière le Mois de l’ESS par un article intitulé “Economie sociale et solidaire ou les bonnes intentions toxiques de la “gauche-fantasme”“, précédé du qualitatif sans nuances de “Poison national“

    Julien Gonzalez et Bertrand Rothé apportent aux questions d’Atlantico un éclairage révélateur. Nous reproduisons leurs propos en y intercalant nos commentaires

    “Premièrement, il me semble important de faire la distinction entre les nouvelles formes solidaires de développement et le concept d’ESS de Benoît Hamon. L’économie positive comprend certaines innovations intéressantes. Le concept d’entrepreneur social, par exemple, permet, via un modèle économique reposant sur l’acceptation d’une productivité par emploi inférieure à la moyenne des entreprises « classiques », de lutter contre le chômage des personnes peu qualifiées. Autre exemple, les monnaies complémentaires, par leur caractère fondant, induisent une accélération des échanges et peuvent apporter des solutions à une échelle locale”

    Qu’est ce que l’économie positive ?ne serait-il pas sain de définir ce qu’on entend à traers un concept pour le moins flou, en termes économiques. Quant à réduire l’entrepreneuriat social à l’insertion comme le fait ce texte, c’est une conception pour le moins réductrice de l’entrepreneuriat social

    En revanche, l’économie sociale et solidaire telle que définie par le projet de loi Hamon repose essentiellement sur le statut juridique des structures. Si les organisations statutaires de l’ESS (associations, coopératives, mutuelles et fondations) y sont admises de fait, les entreprises privées doivent engager une procédure de labellisation auprès des autorités pour obtenir le « tampon » ESS. Cette lecture purement juridique exclut donc de fait une grande partie des acteurs économiques qui pourraient y prétendre. La définition « hamoniste » de l’ESS permet ensuite de revendiquer un poids économique complètement biaisé : cet « emploi privé sur huit » et les « 10% du PIB » sont essentiellement le fait d’entreprises à statut mutualiste ou coopératif (Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel, Groupama ou encore Système U) qui s’apparentent davantage au capitalisme « classique »”.

    On est en droit d’avoir sur l’ESS un point de vue qui s’éloigne de celui qui fonde le projet de loi. Mais cela ne donne pas le droit de déformer la liberté, comme quand il est écrit “ cet « emploi privé sur huit » et les « 10% du PIB » sont essentiellement le fait d’entreprises à statut mutualiste ou coopératif “. Ces “économistes” semblent totalement ignorer que 80 % des emplois du secteur de l’ESS sont dans le monde associatif

    “C’est à ce moment du raisonnement qu’on bascule de la bonne conscience à l’opportunisme politique et qu’apparaît l’un des objectifs inavoués du texte : légitimer les structures de l’ESS dans le paysage des organisations patronales et introduire des voix discordantes au sein des collèges employeurs des différents organismes paritaires (Conseil économique, social et environnemental, URSSAF, Pôle Emploi, etc.). On passe alors du capitalisme responsable à l’associatif militant vivant sous perfusion de subventions publiques, pour de simples motifs politiciens.”

    Curieux d’analyser ici la question de la représentativité des employeurs de l’économie sociale, qui n’est nullement traitée dans la loi. et encore plus curieux de voir ici apparaitre le secteur associatif omis dans le paragraphe précédent et mentionnant le thème classique du MEDEF, “la perfusion de subventions publiques“, comme si l’essentiel de ses subventions n’était pas, de fait, une rétribution d’un service rendu à la collectivité, en matière de santé, d’action sociale, d’éducation…

    “Le fantasme c’est donc de croire que tout doit être communication et que plus rien n’est politique, que l’on peut faire un mois de l’économie sociale et solidaire, puis un mois des droits de la femme, puis un mois de l’écologie, de l’éducation ou des minorités, etc. Ce qui me gêne c’est l’idée du « mois » plutôt que celle de l’économie sociale et solidaire.”

    Il faut avouer qu’on n’a du mal à comprendre en quoi mettre l’accent médiatique sur une cause trop peu connue (ce que les erreurs de cette interview montre) peut être criticable. On pourrait faire de l’ESS sans le dire !

    Quant à la suite de l’article elle sort largement du champ de cet article, tout en illustrant la prééminence de l’idélogie sur l’économie, ce qui effectivement montre une évolution non négligeable de la pensée de droite

    A travers ce texte, on sent une évolution qui s’amorcé à droite vis-à-vis de l’ESS. D’un soutien distant dans le discours, accompagné d’un désengagement dans la pratique qui caractérise le quinquennat Sarkozy, on est passé à un silence total durant la campagne présidentielle de 2012 (voir Les positions des deux candidats du deuxième tour sur l’Economie Sociale et Solidaire), avant de s’acheminer aujourd’hui vers une opposition résolue, fondée sur une affirmation idélogique assumée.

    #économie
    #Atlantico, site où le #libéralisme-économique et #libéralisme-politique exprime des idées qui ont pour ambition de rénover fondamentalement la pratique #politique de la #droite ,,
    haro contre l’ #ESS, qualifiée de “ #poison-national