• Des chercheurs percent le secret de la météorite tombée en Russie en février | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/11/06/des-chercheurs-percent-le-secret-de-la-meteorite-tomb

    Parution simultanée de 3 études sur la météorite de Tcheliabinsk (signalée ici, à l’époque http://seenthis.net/messages/114757 )

    Voici donc la reconstitution scientifique de ce qui s’est passé ce 15 février 2013. C’est l’aube sur l’Oural mais c’est un astre inattendu, brillant comme 30 soleils, qui illumine soudain le petit matin. L’astéroïde mesure entre un peu moins de 20 mètres de diamètre et pèse entre 12 000 et 13 000 tonnes, soit plus que la tour Eiffel. Il est repéré pour la première fois à 97 km d’altitude et fonce à près de 69 000 km/h. Son entrée dans les couches de plus en plus denses de l’atmosphère l’échauffe rapidement et le porte à des températures infernales qui, tout en le rendant très lumineux, vont avoir raison de lui.
    (…)
    De ce trio d’études on tire plusieurs enseignements. Tout d’abord que l’énergie véhiculée par la météorite, estimée à plus de 500 kilotonnes de TNT, soit environ 35 fois la bombe atomique d’Hiroshima, est plus élevée que ce qui avait été estimé au départ.
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    Autre enseignement : l’origine de la météorite. Au cours des six semaines précédant son arrivée sur Terre, elle se cachait dans la lumière du Soleil, si bien qu’elle était invisible pour les programmes chargés de détecter les astéroïdes susceptibles d’entrer en collision avec notre planète. Cela n’a pas empêché une des équipes de chercheurs de reconstituer son orbite. L’objet en question provient de la grande ceinture d’astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Surtout, sa trajectoire est presque calquée sur celle d’un corps nettement plus grand, l’astéroïde 86039, qui fait 2,2 km de diamètre. Pour les astronomes, c’est probablement plus qu’une coïncidence : il n’y a qu’une chance sur 10 000 pour que cela soit l’effet du seul hasard. Les chercheurs émettent donc l’hypothèse que l’astéroïde 86039 a été heurté par un de ses collègues et que, sous le choc, un gros rocher s’en est détaché, qui a fini sa course au-dessus de l’Oural.
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    Enfin, une des deux études publiées dans Nature revient sur les statistiques de ces vingt dernières années concernant l’entrée dans l’atmosphère d’astéroïdes semblables à celui de Tcheliabinsk, c’est-à-dire ceux dont le diamètre est compris entre 10 et 50 mètres. Même si l’analyse, restreinte à un échantillon assez faible, reste limitée, ses résultats sont surprenants puisqu’il en ressort que ce genre d’événement est dix fois plus fréquent que ce que l’on croyait jusqu’à présent ! Or, à la différence des astéroïdes très massifs (et donc très dangereux) qui sont bien suivis, les objets plus modestes sont nettement moins connus, alors qu’ils sont susceptibles de provoquer, localement, d’importants dégâts.

    Remarque, P. Barthélémy ne donne pas les références des 3 études. C’est probablement dû au fait que celles qui sont fournies dans les articles en anglais ne sont pas correctes… Aussi bien au Scientific American http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=chelyabinsk-meteor-eyewitness-trajectory , pourtant du même groupe que Nature , qu’au Guardian http://www.theguardian.com/science/2013/nov/06/chelyabinsk-meteor-russia .

    À tout zazar…
    http://dx.doi.org/10.1038/nature12741
    http://dx.doi.org/10.1038/nature12671
    http://dx.doi.org/10.1126/science.1242642