Comment se regroupent les populations dans l’espace urbain ?
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Le regroupement spatial des populations, qu’est-ce que c’est ?
Le plus facile pour répondre à cette question est de se demander ce que serait une ville ne connaissant pas de phénomène de regroupement. Si les citadins choisissaient leur lieu de résidence en ne tenant compte d’aucun facteur (économique, environnement...), on peut se dire qu’ils se répartiraient de façon aléatoire. En d’autres termes, leur répartition serait équivalente à celle que l’on observerait si l’on décidait d’attribuer au hasard un logement à chaque personne grâce à une loterie. Sous cet angle, le regroupement spatial est donc la capacité que vont avoir les individus à s’écarter de cette répartition aléatoire en raison de leurs envies ou de leurs contraintes, de résider dans des espaces précis.
C’est précisément cet écart que nous allons mesurer ici : en quelle mesure la localisation des ménages s’écarte de celle que l’on aurait observée si ces derniers n’effectuaient aucun choix résidentiel spécifique. Pour mesurer cet écart, nous utiliserons l’indice de ségrégation. Il représente le pourcentage d’individus qui devraient déménager afin d’obtenir une répartition aléatoire - et donc homogène - de la population au sein d’un territoire. Bien sûr, cet écart peut se manifester de diverses manières au sein des villes. Les individus peuvent ainsi se regrouper à un niveau géographique fin : forte présence dans des quartiers très précis ; ou, au contraire, se regrouper selon des échelles géographiques plus larges : forte présence dans le centre-ville et absence dans les quartiers périphériques par exemple. On l’oublie parfois, mais l’échelle à laquelle on va mesurer la ségrégation est essentielle.