Série “Meilleurs voeux de #Mostar” (1) : Introduction : Mostar et les espaces de la #nostalgie
Le 9 novembre 1993, l’artillerie croate détruisait le #pont de Mostar, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Ce haut-lieu de la multiculturalité de la ville de Mostar, mais aussi de toute la Yougoslavie en décomposition, était détruit avec acharnement, ne laissant plus que quelques pierres au fond de la rivière Neretva. En 2004, Stari Most (le “Vieux pont”, qui a donné son nom à la ville de Mostar – littéralement “la ville du pont”) était reconstruit “à l’identique”. Pourtant, la ville a profondément changé, et l’efficacité géographique de la #guerre dans la ville se lit dans la #géographie_du_peuplement. Beaucoup d’habitants se sont déplacés à l’intérieur de leur ville, parce que devenus des “#autochtones_étrangers” dans leur propre espace de vie (Stéphanie ROLLAND, 2004, “Autochtones étrangers : les #déplacés à Mostar après la guerre de #Bosnie-Herzégovine“, Balkanologie, vol. 8, n°1, juin 2004, pp. 189-209). D’autres ont quitté la ville, voire le pays.
Parmi eux, #Frano_Petruša qui a passé son adolescence à Mostar dans la période de l’immédiat avant-guerre. En 1987, orphelin de sa mère, cet adolescent croate vient s’installer chez sa grand-mère à Mostar. Les 5 années avant le déclenchement de la guerre, il arpentera les collines environnant la ville, découvrira le “rituel du plongeon” sur le pont de Mostar, et deviendra ami avec Goran (un adolescent serbe) et Amra (une adolescente bosniaque), amitié rythmée par le basket-ball, alors sport très populaire en Yougoslavie. 20 ans plus tard, il revient pour la première fois à Mostar.
Sa #bande_dessinée Meilleurs voeux de Mostar (Dargaud, 2012) est la deuxième dans lequel l’auteur revient sur son adolescence, après Guerre et match (Dargaud, 2010), elle aussi rythmée par le #basketball et la guerre (mais dans le contexte de l’immédiat après-guerre, alors que Meilleurs voeux de Mostar se situe juste avant). Cette bande dessinée de non-fiction, où l’auteur livre son histoire personnelle, est l’occasion de discuter de la représentation de la ville dans la bande dessinée, comme “terrain de jeu” pour des adolescents qui la perçoivent avant tout comme un espace de vie “ordinaire”, là où les adultes y voient déjà entrevoir un espace politique disputé.
▻http://labojrsd.hypotheses.org/1047
#biographie #BD