Archive for juin 11th, 2011 « Le blog de Jean-Luc Mélenchon

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  • Ça sent le gaz !

    Cette semaine on a reçu les chiffres du #commerce extérieur, désastreux de notre pays. Aussitôt les pères fouettards sont ressortis de leurs tanières. Mise en cause : la compétitivité des produits français. Donc, les gars, il faut travailler plus et gagner moins, c’est la seule solution ! Pas un mot sur les décisions absurdes qui font mécaniquement monter le #déficit. Évidemment la surévaluation de l’#euro. Mais ce n’est pas tout. Les donneurs de leçon soulignent le recul de la part des exportations dans les « biens intermédiaires ». Comme si cette quantité pouvait s’apprécier1mai2011-001 honnêtement sans tenir compte, par exemple, des #délocalisations ! Pourtant celles-ci se transforment en obligation d’importation. Exemple ? L’essence qui n’est plus raffinée en Europe. Ni en France ! Mais au Moyen Orient, parce que monsieur de Margerie, patron de l’ancienne nationalisée Total, trouve que c’est trop cher à produire en France. Et maintenant aux français ça leur coûte combien ? On peut faire un large tour de ce style.

    Mathématiquement, les délocalisations aggravent le solde du commerce extérieur, puisqu’on est obligé d’importer ce que l’on produisait avant.
    "Edouard Tétreau, dans son livre « Quand le dollar nous tue » montre les dégâts que provoque la circulation spéculative des ces masses d’#argent. Par crainte de leur dépréciation autant que par effet de système elles font exploser les cours des matières qu’elles touchent. Tétreau s’attache spécialement à la question des cours des denrées alimentaires. Il fait observer notamment l’unité de lieu et de devise pour les spéculations à échelle mondiale. J’ai ainsi appris qu’à l’exception des échanges sur les matières agricoles entre européens et de quelques marchés spécifiques comme l’huile de palme et la laine, toutes les matières premières agricoles et énergétiques du monde sont échangées aux États Unis. Et, bien sûr, tous ces échanges sont en dollars ! Il montre l’enchaînement chronologique entre les injections massives de dollars dans l’#économie et les pics spéculatifs qui dérèglent le monde. Entre le 16 décembre 2008 date de la décision de la FED d’abaisser ses taux au plancher et le premier janvier suivant, soit en quinze jours, les indices de prix des céréales et du sucre augmentaient de 62%, 46% et 161 % et le prix du baril doublait. Il fait remarquer que le volume des échanges de produits agricoles bondissait de 42% dans les bourses spécialisées nord américaines au dernier trimestre 2010, avant donc la déflagration en Tunisie et en Egypte. Davantage donc comme une cause que comme une conséquence !"
    Il faut se le tenir pour dit : la bouffe n’est pas plus chère parce qu’il y a des problèmes d’environnement, de climat, de récoltes, non, la bouffe est plus chère parce que les riches spéculent dessus. Les mêmes qui trouvent ensuite que les salariés sont trop payés...

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    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/06/11/ca-sent-le-gaz
    #spéculation #agriculture #faim