Comment la Sécurité sociale veut réduire ses coûts de gestion

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  • Jean-Marie Harribey » Blog Archive » La haine de la République et l’incapacité de penser
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2013/11/24/la-haine-de-la-republique-et-lincapacite-de-penser

    Le texte que j’ai écrit sur ce blog « Les fonctionnaires sont productifs. Ras-le-bol des âneries ! », ainsi que sa version publiée dans Libération le 29 octobre 2013, « Les fonctionnaires, créateurs de richesse et de valeur », ont soulevé un torrent de haine et d’insultes sur le site de Libération et sur un site de droite extrême délirant d’idéologie ultra-libérale nommé « Contrepoints », relayées ici même. La haine et les insultes déversées contre moi sont une chose qui, somme toute, ne devraient susciter qu’un haussement d’épaules. Mais elles donnent une idée effrayante de la haine de la République qu’éprouvent leurs auteurs, en même temps que de leur incapacité de penser.

    La haine de la République

    Je reviens donc une nouvelle fois sur un point de théorie qui bouscule à droite et aussi à gauche parce qu’il vise à montrer que la terre économique tourne autour du soleil et non pas l’inverse.

    Ce que ne comprennent pas ceux qui enverraient bien dans un camp de rééducation, ou pire, s’ils en avaient le pouvoir, tous les citoyens qui ne pensent pas en rond comme eux, a trait à l’économie vue comme un circuit. Ils ne comprennent pas qu’on puisse mettre en doute l’idée selon laquelle seule l’économie marchande crée de la richesse, en tant que biens et services utiles, mais aussi de la valeur, en tant que quantité de monnaie qui circule dans l’économie en contrepartie de la production. La thèse que je soutiens est que, à l’inverse, les travailleurs employés dans la sphère non marchande créent eux aussi de la richesse qui a une valeur économique monétaire, bien que non marchande, qui s’ajoute à celle produite dans la sphère marchande.

    Il s’ensuit que les impôts et autres prélèvements sont effectués sur un PIB total, incluant sa part marchande et sa part non marchande. Donc, les fonctionnaires ne sont pas payés par les seuls citoyens travaillant dans la sphère marchande, ils sont payés par tous les citoyens, eux compris....

    #haine
    #République
    #incapacité-de-penser

    • D’abord, parce que les délireurs ultra-libéraux ne supportent pas que la collectivité décide qu’une partie des ressources humaines et matérielles disponibles soit affectée à la production de services qui ne pourront pas engendrer de la plus-value grossissant le capital avide de rentabilité, ces ressources n’étant dès lors plus disponibles pour cela.

      Oui cette idée que la part de richesse produite qui est gérée (c’est à dire affectée à des dépenses, donc par raccourci « dépensée ») par la collectivité ne serait pas une vraie richesse (puisqu’elle n’enrichit pas directement un investisseur privé), c’est vraiment un lieu commun à combattre.
      Les capitalistes, à travers leur belle mythologie néolibérale, ont réussi à convaincre les masses qu’une activité privée rentable pour des investisseurs était forcément économiquement meilleure, plus performante, plus saine qu’une activité publique utile pour la collectivité. Ils sont très forts ( = on très naïfs)

      Cette confusion entre la richesse produite par l’activité du territoire dans son ensemble (PIB) et la richesse qui intéresse les capitalistes (la production du secteur privé), @monolecte en avait dégoté un bel exemple ici
      http://seenthis.net/messages/161287

      Cette controverse n’est pas anecdotique, cette volonté de nier à la puissance publique son rôle/efficacité économique, on comprend bien quel intérêt cela a pour le pouvoir capitaliste, pour lesquels les Etats redistributifs sont le dernier obstacle à leur pouvoir total.

      D’où l’importance pour tous de bien comprendre de quoi on cause quand on parle de PIB..
      http://seenthis.net/messages/190597
      #idéologie

    • Le privé n’a pas démontré sa performance en matière de gestion. Je prends pour exemple celui de la Sécurité sociale qui a réduit ses coûts de gestion entre 2005 et 2010 de 3,6% des dépenses à 3,07%. ▻http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20110323trib000610153/comment-la-securite-sociale-veut-reduire-ses-couts-de-gestion.html

      Les mutuelles se situent actuellement vers 12% .
      En 2014, obligation d’informer les assurés du pourcentage de frais de gestion prélevé sur leur cotisation http://www.argusdelassurance.com/acteurs/mutuelles-de-sante-ip/un-arrete-reporte-a-2014-la-publication-des-frais-de-gestion-sant
      ,

    • Au delà des préjugés sur la « productivité » du secteur public, il y a un autre aspect idéologique qui fait que les libéraux ont du mal à admettre que le secteur public puisse créer des richesses : pour eux toute dépense collective qui ne passe pas par le « marché » n’est pas une richesse car elle est « subie » par le consommateur (le libéralisme a transformé le citoyen-contribuable en consommateur-tout-court).
      Si celui ci n’a pas la liberté de dépenser son argent comme il l’entend sur un marché, si le financement de ce bien passe par l’impôt au lieu de passer par une transaction de marché, ce consommateur compulsif se sent dépossédé, floué, appauvri.

      Dans le libéralisme, le moteur c’est la liberté d’assouvir ses instincts égoïstes. Et dans la psychologie libérale, le collectif c’est l’oppression. Une richesse produite/consommée collectivement c’est un non-sens pour eux. La richesse publique, c’est pour eux quasiment un oxymore.. D’où l’agressivité des réactions aux propos de JM Harribey..

  • Complémentaires santé : le scandale ! | Frédéric Bizard
    http://www.fredericbizard.com/publication/complementaires-sante-le-scandale

    Au cœur du débat actuel sur le dispositif controversé de “la complémentaire santé pour tous”, la mise en place de l’accord ANI de janvier 2013 et le projet de loi Le Roux sur les réseaux de soins, les Français ont besoin de mieux comprendre un système des complémentaires santé complexe et opaque afin d’évaluer à leur juste valeur l’intérêt de ces décisions politiques.

    Nous sommes aujourd’hui à un tournant historique en matière de protection sociale, où le secteur privé de l’assurance santé cherche à se voir confier un rôle structurant dans le fonctionnement de notre système de santé. Dès lors la question se pose : est ce que cette évolution est réellement dans l’intérêt général en matière de couverture du risque santé et d’égalité d’accès à des soins de qualité pour tous ? Dans les conditions actuelles du marché de l’assurance complémentaire, la réponse est clairement négative. Les ressources publiques se raréfiant, le recours au financement privé est inévitable. La réforme du secteur s’impose donc sauf à laisser la couverture du risque santé se dégrader dans notre pays.

    #santé (à la votre ...) #assurance_maladie

    • Article bien orienté :

      Depuis plusieurs années, les déficits récurrents de l’assurance maladie et la forte croissance des affections de longue durée (prises en charge à 100%) entraînent un transfert de remboursement pour les soins courants vers les complémentaires santé.

      D’où viennent les déficits ? Quid de la gestion de la Sécu et des fraudes aux cotisations, des exo non compensées, des tarifs hallucinants des labos, des gestes techniques sursotés à destination d’une toute petite part de la population ?

      Près de la moitié des contrats ne remboursent quasiment que les tickets modérateurs, cette part du prix des actes médicaux non remboursée par l’assurance maladie pour responsabiliser les assurés et limiter les dépenses dans le modèle de 1945. Cela déresponsabilise les individus dans leurs dépenses de soins et incite à consommer des services et biens médicaux, aux dépens de l’assurance maladie qui reste le principal payeur.

      #bullshit : on ne consomme pas des soins, on est malade. Et on ne choisit pas d’être malade, pas plus qu’on est maître des prescriptions. Responsabiliser le malade est un discours de crétins des Alpes, puisqu’il s’agit, en fait, de limiter l’accès aux soins de plus en plus de gens, retardant la prise en charge de symptômes faciles à gérer et engendrant des pathologies plus importantes, plus coûteuses mais prises en charge en hospitalier.

      On a donc un système qui créé de l’inégalité en défaveur des plus défavorisés, l’inverse de la justice sociale. Tout ceci subventionné largement par les pouvoirs publics qui renforcent cette injustice (4 milliards € pour les contrats collectifs).

      On est d’accord sur les effets, pas sur les causes.

      La priorité n’est pas la généralisation à tous les Français de ce système défaillant mais la restructuration du secteur pour permettre aux assurés de souscrire des contrats adaptés à leurs besoins et au juste prix, de redonner le pouvoir et la liberté à l’assuré d’agir en connaissance de cause pour son assurance complémentaire, de favoriser la transparence du marché au bénéfice de l’assuré.

      On n’a pas les mêmes valeurs ni les mêmes priorités : l’efficience du marché, mise à part pour les benêts décérébrés, il est clair qu’il s’agit d’une contine à laquelle même ses thuriféraires ne croient plus. La somme des égoïsmes n’a jamais débouché sur le bien commun. La seule manière efficace de gérer la santé est de le faire de manière unifiée et universelle, ce que la Sécu faisait fort bien, jusqu’à ce que les assureurs obtiennent sa peau sur un plateau d’argent !

    • Les frais de gestion augmentent sans cesse au sein des OC, avec un record de frais d’administration pour les mutuelles (2,2 milliards€ soit 12% des cotisations)

      Tiens, 12%, ça reste 2 fois inférieur aux 25% au frais de gestion d’Ecomouv sur l’ecotaxe ... :-)

      Et pour abonder dans le sens de @monolecte sur la blague du marché :

      La priorité n’est pas la généralisation à tous les Français de ce système défaillant mais la restructuration du secteur pour permettre aux assurés de souscrire des contrats adaptés à leurs besoins et au juste prix, de redonner le pouvoir et la liberté à l’assuré d’agir en connaissance de cause pour son assurance complémentaire, de favoriser la transparence du marché au bénéfice de l’assuré.

      Oui ça veut dire quoi un contrat « adapté » ?
      ça veut dire que si t’es jeune et en bonne santé, tu paieras moins, et que si t’es vieux et malade, tu paieras plein pot.
      Le marché, c’est la possibilité au marchand de vendre le bon produit au bon client, c’est le ciblage, avec fourniture bientôt d’un check-up médical comme pour les emprunts bancaires pour prétendre à tel ou tel tarif..
      C’est juste la mort du principe essentiel de solidarité, le principe des mutuelles...

      #arnaque

    • ..à comparer avec celui de la Sécurité sociale.
      ..Performante en matière de gestion comme de services. Entre 2005 et 2010, le régime général a réduit ses coûts de gestion de 3,6% des dépenses à 3,07%,
      « Ce qui signifie que sur 100 euros, 97 euros sont utilisés aux prestations et 3 euros à la gestion des services. »
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20110323trib000610153/comment-la-securite-sociale-veut-reduire-ses-couts-de-gestion.html