Le dernier blog » Blog Archive » Starship Troopers

/?p=11219

  • Starship Troopers, par @jean_no
    http://hyperbate.fr/dernier/?p=11219

    Starship Troopers (1997), de Paul Verhoeven, a été à sa sortie un objet de consternation quasi-unanime.

    #film de #science-fiction que je revois de temps en temps ; marrant de lire les critiques de l’époque… Pour résumer : le #1 est un film parodiant la puissance militaire des Etats-Unis en nazis, le #2 est un navet nazi, le #3 est nazi.

    • – D’abord, c’est Paul Verhoeven. Starship Trooper n’est pas son premier film « incompris ». Après quelques films très forts (mais pas très connus) en Hollande (je me souviens de Turkish Délices et Spetters, grosses baffes vues bien après leur sortie, parce que j’avais 3 ans quand même pour Turks Fruit), il est allé aux États-Unis faire des grosses productions. Et le clivage a été systématique entre ceux qui prenaient ses films pour des gros blockbusters décérébrés faits par un européens qui s’était vendu aux studios ricains, et ceux (dont j’étais avec les copains) qui pensaient qu’il faisait des films de genre à gros budget, en moquant systématiquement la société américaine (globalisée donc mondiale) et les médias. Tout de même : Robocop, Total Recall, quand même.

      Starship Troopers est le film qui arrive après Showgirls, film déjà totalement rejeté, notamment parce qu’il arrive après l’énorme succès de Basic Instinct.

      – SURTOUT : à l’époque, on a déjà l’interwebz. Ça me semble important. La question du seconde degré et des références au nazisme, lorsque le film sort en France, elle est déjà totalement tranchée sur le Web. Il suffit d’être connecté et de savoir lire. (Jean No cite le DVD, je me souviens aussi du commentaire audio. Mais ça c’est arrivé bien après ; tout était déjà dit sur le Web à la sortie du film.)

      Du coup Starship Troopers, c’est le clivage entre les connectés (déjà tout de même vachement nombreux) qui sont prévenus, et le reste de la population, à commencer par les journalistes, qui continuent de balancer leurs jugements à deux balles et à alimenter les polémiques, alors qu’une bonne partie de leurs lecteurs considèrent que la question est déjà réglée depuis longtemps. La question de l’uniforme SS des héros, quand on a le Web à l’époque, c’est plus vraiment une question morale originale ou compliquée.

      Le critique de cinéma qui, en 1997, n’a jamais entendu parler du second degré de Verhoeven, c’est vraiment quelqu’un qui se faisait un devoir de ne pas savoir utiliser un modem et de ne pas faire son boulot. Et comme on peut le lire dans certains extraits de Jean-No : ce sont ceux-là qui balançaient les jugements définitifs non seulement sur le film, mais sur ses spectateurs. Les mêmes reprenaient en cœur les velléités anti-internet de Val et Finkye.

      Dans mon souvenir, Starship Trooper, c’est une de ces (nombreuses) situations où, dès 1997, du simple fait d’avoir un accès internet, tu constates avec sidération le fossé entre les gens connectés et les professionnels de la profession qui écrivent dans le journal et passent à la télé. (Pareil, évidemment, pour les politiciens et les experts médiatiques de tout crin – notamment les économistes.)

    • @cie813 : je ne pose pas la question du goût. Tu pouvais tout aussi bien avoir internet et ne pas aimer ni Starship Troopers ni Showgirls, légitimement.

      La question que je rappelle est celle de la « polémique » et des jugements de valeur particulièrement faibles au moment de la sortie du film, dans une société déjà partiellement connectée : le simple fait d’être connecté en 1997 te mettait dans une situation de surplomb surprenante par rapport à cette polémique médiatique. Tu pouvais difficilement ne pas constater que les professionnels des médias se complaisaient (sans doute volontairement, par intérêt, par fainéantise) dans des « questions » qui, en réalité, étaient déjà réglées depuis longtemps.

      Ce n’est qu’un cas parmi une multitude d’autres – et sans doute un des moins « graves » (pas totalement anodin non plus : la carrière de Verhoeven en a sans doute pris un sacré coup), mais je me souviens de ça quand le film est sorti. Cette nullité coupable des médias rendue visible du simple fait de la connexion à l’internet.

    • Le happy-end du film, c’est que la fédération terrienne, qui jusqu’ici était plutôt railleusement athée, épouse une religion monothéiste. Même si l’on voit le parallèle à faire avec l’institution du Christianisme comme religion impériale romaine, il ne semble pas qu’il y ait ici de critique, de clin d’œil à la bigoterie du bushisme, mais qu’au contraire, le scénariste prenne à son compte cette bigoterie et se contente de participer à l’ambiance de l’époque. Le passage à la foi religieuse est présenté ici comme la solution à la désunion politique.

      Comme par hasard le premier film de Leni Riefenstahl pour les nazis s’appelle Sieg des Glaubens (Victoire de la foi).


      https://archive.org/details/TheVictoryOfFaithsiegDesGlaubens

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Leni_Riefenstahl

    • Starship Troopers n’est pas un film destiné aux spectateurs expérimentés. Il a été élaboré juste pour faire un maximum d’entrées auprès de jeunes Américains pendant un week-end de vacances, des puceaux accros aux jeux vidéo qui entrent dans une salle comme ils se mettent aux manettes d’un Doom-like, avec pour seul objectif de voir bousiller tout ce qui apparaît dans leur champ visuel.

      Le dernier blockbuster dans la série « je te glorifie la politique meurtrière de mon gouvernement et tu vas t’amuser à max » c’est MIB III 3D. Dans cette chef-d’œuvre 3D on nous explique qu’il faut éliminer ses ennemis avant qu’ils puissent nuire. Dans l’histoire les bons sont obliger de retourner dans le passé pour empêcher la destruction imminente de la terre. « Tu vois, je t’avais bien dit, si tu l’avais exécuté tout de suite on aurait pas tous ces ennuis maintenant. »
      http://www.youtube.com/watch?v=IovjAZVtVs0


      http://fr.wikipedia.org/wiki/Men_in_Black_3