FAUT-IL METTRE EN PLACE UN DROIT À UNE ALLOCATION UNIVERSELLE ?, par Mateo Alaluf
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L’#allocation #universelle pose, nous l’avons vu, des questions de principe importantes jusqu’à déstabiliser les #droits sociaux qui sont issus du travail. En pratique, un tel système paraît aussi devoir produire des effets opposés aux intentions de ses promoteurs. En termes de faisabilité d’abord, dans tous les cas, les montants s’avèrent médiocres. En conséquence les perspectives d’activités libres et autonomes pour les bénéficiaires seraient illusoires. S’il devait fonctionner, le système représenterait une subvention aux employeurs et serait un facteur de dérégulation du marché de l’emploi, de #précarisation et de #dualisation de la société.
Par contre, un revenu d’existence, dans le sens que lui avait d’ailleurs donné Beveridge dans le cadre d’un état social, peut prendre consistance par l’#universalisation des régimes de protection sociale comme c’est le cas actuellement pour les allocations familiales. On pourrait l’étendre à d’autres régimes. Une augmentation de minima sociaux, une diminution du temps de travail et de la durée de l’activité et des pensions décentes permettraient le développement d’une sphère d’activités libres, créatrices de valeurs utiles à la société et exercées de manière autonome.
La socialisation du #salaire, selon les termes de Bernard Friot, a permis qu’une partie substantielle des revenus des salariés soit détachée du travailleur particulier et redistribuée. La distinction établie entre « le salaire direct » versé au travailleur et « le salaire indirect » formé par les prélèvements sociaux, a permis le financement du non emploi par l’emploi. Les vacances, la santé, la retraite, le chômage, la formation s’inscrivent désormais dans ce processus de socialisation. Le #travail ne procure donc pas seulement un #revenu, mais aussi des droits sociaux.