• Les 1% des salariés les mieux payés le valent-ils bien ? | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/11/28/les-1-des-salaries-les-mieux-payes-le-valent-ils-bien-231801

    Un écart moyen de 1 à 77

    A ce sujet, deux questions se posent : d’une part, ces inégalités des revenus du travail (à l’intérieur des entreprises et dans le pays) sont-elles trop élevées ? D’autre part, quelles sont les explications de ces évolutions ?

    L’Observatoire des multinationales nous renseigne sur les écarts de rémunérations à l’intérieur des grandes entreprises du CAC 40 et du SFB 120. La majorité des entreprises dépassent allègrement les seuils cités en introduction. L’écart moyen entre le revenu le plus élevé et le revenu moyen par salarié est de 1 à 77. Seules treize grandes entreprises ont des écarts inférieurs à un rapport de 1 à 40.

    Plus grave, depuis la crise ouverte en 2008, la tendance ne s’est pas inversée alors que ces entreprises demandent toujours plus d’efforts à leurs salariés pour être plus compétitives.

    Mais ces rémunérations exorbitantes au sein des grandes entreprises sont-elles l’illustration d’une tendance plus générale au capitalisme financier ?

    Les revenus du travail des plus riches

    La réponse est oui et l’ouvrage récent de Thomas Piketty (« Le Capitalisme au XXIe siècle », Seuil) le démontre clairement. A la différence de celles du début du XXe siècle qui étaient le résultat de l’accumulation du patrimoine des rentiers, les inégalités de revenu actuelles sont portées par l’augmentation vertigineuse des revenus du travail des salariés les plus riches (les 1% les plus riches).

    L’évolution de ces revenus « du travail » explique une grande partie de l’augmentation des inégalités en général. Ces inégalités sont beaucoup plus grandes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni qu’en Europe occidentale, même si les pays européens suivent la même trajectoire avec vingt ans de retard. La part captée par les 1% des plus riches est ainsi passées de 8% du revenu national dans les années 1970 à presque 20% en 2010. C’est considérable !

    Pour ces 1%, les revenus du travail sont la principale source de revenu.

    Une explication libérale non étayée

    Alors pourquoi ces évolutions ? Quelles sont les raisons économiques qui peuvent expliquer ce phénomène ? Ces faits ne sont pas sans poser problème au corpus théorique libéral des sciences économiques.

    Pour faire simple, ce corpus suppose que les rémunérations dépendent de la productivité marginale (c’est-à-dire individuelle) des individus, cette dernière est elle-même dépendante du capital humain (formation et talents). Ainsi, si l’écart augmente, c’est que les talents et les qualifications des hauts revenus de ces individus (cadres dirigeants, traders et managers de la finance, stars du sport et du divertissement) ont fortement augmenté.

    Dans le cas des Etats-Unis, ce « capital humain » aurait été multiplié par 2,5 et il aurait augmenté de 30% en France…

    Au-delà de la très grande fragilité théorique et empirique de la notion de productivité individuelle dans un contexte où la richesse est toujours créée par des collectifs de travail, aucun fait ne vient étayer cette explication libérale. En effet, comment expliquer que l’augmentation concerne surtout les 1% et même les 0,1%n les plus riches alors que les qualifications à l’intérieur du décile supérieur sont globalement les mêmes ?

    #salaire
    #inégalités
    #économie
    #entreprises
    #1%
    #salariés

  • Les leçons des jacqueries fiscales des agriculteurs d’Ile de France | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/23/les-lecons-des-jacqueries-fiscales-des-agriculteurs-dile-de-france-2317

    A leur tour, les agriculteurs d’Ile de France se sont joints jeudi au concert des « jacqueries » fiscales.


    Le revenu moyen de ces agriculteurs a été en 2012 de 97 800€. Comme le signale le Figaro lui-même, le revenu moyen a été de 73 000€ en Picardie et 67 100€ en Champagne-Ardennes.

    Ces régions sont des régions de grandes cultures, céréales et oléagineux. Les hausses de 20% du prix des céréales ( 58% des agriculteurs d’Ile de France sont des céréaliers) et de 15-20% des prix des oléagineux, expliquent ces revenus. D’ailleurs, dans la France entière les revenus des céréaliers ont été de 72 000€.

    A l’inverse les revenus des éleveurs et des viticulteurs ont diminué. Les premiers en raison :

    de la hausse du prix des céréales et oléagineux pour l’alimentation animale,
    des prix d’achat trop bas des grandes surfaces, pour les filières bovines,
    d’une concurrence allemande salariale insupportable pour la filière porcine,
    des intempéries pour les viticulteurs.
    Dans ces conditions, la participation des agriculteurs d’Ile de France à la fronde fiscale plurielle, a, comme d’autres, un relent politicien évident.

    #économie
    #jacqueries-fiscales
    #agriculteurs

    #Ile-de-France

  • #Chômage : la #réalité derrière les « bons » chiffres #américains
    | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2013/11/12/chomage-la-realite-derriere-les-bons-chiffres-americains-231633

    En septembre, ô miracle, la France inversait sa courbe du chômage avec 64 000 chômeurs de moins déclarés. Avant de revenir sur terre lorsqu’est révélé le nombre des résiliations autoritaires mensuelles de Pôle emploi : 290 200 (selon le blog Vrais chiffres du chômage en France).

    Eh bien, les Etats-Unis viennent de faire plus fort en octobre : « Des chiffres de l’emploi bien meilleurs que prévus... » mais avec près de 1 million de personnes sorties des statistiques le même mois ! 932 000 très précisément (selon le site américain Zero Hedge).

    91,5 millions d’indécrottables « inactifs »

    Malgré une augmentation de la population du pays, le taux d’Américains encore un peu actifs (aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur) est descendu à 62,8 %. Pire résultat depuis 1978.


    Plus risible encore, le nombre total d’Américains sortis de la population active se monte aujourd’hui à 91,5 millions. Une fois et demie la population française totale. Un chiffre grandissant... à mesure que s’améliore les statistiques du chômage américain !..."

    #Etats-Unis
    #chômage
    #chômeurs-déclassés
    91,5 millions d’indécrottables « #inactifs »