• A propos du #revenu_universel, un argument que je n’ai lu qu’une seule fois dans #Siné_Mensuel il y a longtemps, par #Pierre_Concialdi :

    Quand bien même ce serait une bonne idée pour "nous", dans la mesure où cette idée ne peut être étendue à tou.te.s, alors c’est encore une idée bourgeoise, égoïste, coloniale, raciste...

    Qu’en pensez-vous ?
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    Soyons fous, soyons trans !
    Pierre Concialdi, Siné Mensuel, mai 2015

    L’idée d’un véritable revenu universel n’est pas crédible. La solidarité transhumaniste s’arrête aux frontières des pays les plus riches.

    L’idée d’un revenu universel a de quoi séduire. Je reçois un chèque et, si je veux avoir plus, je peux aller me vendre à un patron. Cette idée n’est pas, loin de là, portée par les seuls « transhumanistes ». Mais si certains d’entre eux en parlent, essayons de prendre la chose au sérieux. Soyons fous, soyons trans, et envisageons un véritable revenu universel, c’est-à-dire un revenu inconditionnel qui serait donné à tous les habitants de la planète.

    Commençons très modestement en fixant le niveau de ce revenu universel à celui du RSA, soit un peu plus de 500 euros par mois, ce qui est loin de permettre une vie décente. En réalité, on ne donnerait pas la même somme à tout le monde, mais le même équivalent en pouvoir d’achat, afin de tenir compte du fait que les prix sont généralement plus élevés dans les pays riches développés. Dans la plupart des pays d’Afrique, par exemple, on peut acheter avec 100 euros au moins deux fois plus de biens et services qu’en France. Le montant du chèque tiendrait compte de ces différences de prix.

    Sortons la calculette. Pour donner à tous les habitants du globe l’équivalent en pouvoir d’achat du RSA, il faut distribuer à peu près la moitié du total des revenus mondiaux. Même en tenant compte du fait que ce revenu universel viendrait se substituer aux garanties minimales de revenus existantes, l’ordre de grandeur reste très voisin. Mais l’addition ne s’arrête pas là. Car il faudrait aussi prévoir au minimum de financer des services collectifs, notamment en matière de santé, d’éducation, de transport, etc. Soit au bas mot encore 15% à 20% du revenu mondial. On arrive au moins à 70%. On continue ? Inutile. Aucune taxe ne pourrait organiser une redistribution aussi massive. Sans parler de la faisabilité politique d’un tel projet. Le Global Basic Income (GBI) - un petit réseau créé il y a une dizaine d’année pour promouvoir un revenu universel mondial - propose de commencer par un lilliputien revenu de 10 $ par mois, avec comme objectif de le porter à 1 $ par jour. On mesure l’ambition.

    Ce résultat ne fait que traduire le formidable creusement des inégalités depuis deux siècles. L’évolution des technologies a permis de très forts gains de productivité – une première dans l’histoire de l’humanité – mais ces gains se sont concentrés dans quelques régions du monde. Conséquence : plus du tiers de l’humanité vit aujourd’hui sous le (très bas) seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale (2$ par jour), soit l’équivalent en pouvoir d’achat d’à peine un peu plus de 10% du RSA. C’est dans ces pays que se situe l’urgence et leurs habitants ne sont pas près de voir « la fin du travail ». L’utopie (le délire ?) transhumaniste peut faire miroiter le mirage d’une vie de cyborg quasi éternelle libérée du travail. C’est un rêve réservé à une minuscule élite d’ultra riches. Pour les autres, le cauchemar continue.

    #revenu_garanti #revenu_de_base

  • En Inde, l’expérience du revenu garanti revitalise les villages
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/FERNANDEZ/49068

    Dans l’Etat indien du Madhya Pradesh, un syndicat de femmes a lancé en 2011 une expérience-pilote de revenu inconditionnel. La somme versée ne suffit pas pour se passer d’emploi, mais favorise les initiatives individuelles ou collectives, et permet de mieux vivre. / Inde, Économie, Enfance, Femmes, (...) Source : Le Monde diplomatique