• ça doit te parler, cela @odilon :

    Les accords de coopération économique, financière et monétaire que les différents pays européens imposent aux pays africains impliquent une vente des matières premières à des coûts inférieurs à celui du marché mondial et interdisent la taxation des produits importés d’Europe. Prenons l’exemple du dernier #accord signé entre l’#Union_Européenne et les 15 États de l’#Afrique de l’Ouest dit « Accord de partenariat économique » (#APE). Cet accord interdit la taxation des 11, 9 milliards d’euros de produits importés par l’Union Européenne en 2013. Il met ainsi l’agriculture vivrière locale en concurrence avec l’agriculture industrielle européenne poussant à la misère des centaines de milliers de #paysans. Les conséquences coulent de source.

    #agriculture
    http://lmsi.net/Le-mur-meurtrier-de-la

  • Libreville, Gabon - Matitis, Mairie et Palais présidentiel

    C’est en cherchant un coiffeur hier que j’ai atterri dans un « matitis » du quartier « Montagne Sainte... » Un panneau, un petit sentier qui serpentaient entre tas d’ordures ménagères, des vieux pneus et des carcasses de voitures.

    https://dl.dropbox.com/s/8ow3x25lrmi95u5/libreville_coiffure_6743.jpg?m=

    Le petit salon de coiffure se trouve sur la pente, quelques dizaines de mètres en contre-bas.

    – Pas sur que j’arrive à te couper les cheveux plaisante-il, je n’ai pas l’habitude de cette texture !

    Le coiffeur est en fait débordé et ne pourra pas me faire passer tout de suite.

    A Libreville la géographie sociale suis assez fidèlement la topographie : sur les lignes de crête les beaux quartiers et les quartiers de ce qu’on pourrait appeler « une classe aisée mais loin d’être riche », dans les vallons et les bas-fond, les « matitis » où vivent dans des conditions très difficiles les populations les plus défavorisées, mais pas nécessairement « très » pauvres (concept toujours difficile à comprendre puisqu’on trouve dans ces quartiers bidonvilles des « très pauvres » comme des travailleurs qui n’ont pas pu se loger ailleurs et qui possèdent Internet et télévision).

    https://dl.dropbox.com/s/9b5d9voeedq7555/libreville_urbain_6735.jpg

    Lorsqu’il pleut, ces quartiers sont inondés, ce qui n’incite pas les occupants à faire des investissements pour aménager les logements qui restent très précaires.

    Construits de planches de bois, de tôles ondulées, de caoutchouc récupéré (aussi parfois en « dur ») les « matitis » sont occupés par les gabonais au chômage où ayant des activités très précaires, ainsi que les migrants venus d’Afrique de l’Ouest, Burkinabé et Ivoiriens en tête, ainsi que des « Sao-toméens » comme ils les appellent ici.

    La pression immobilière est très forte et les prix des logements assez élevés, il peut donc arriver que des travailleurs ayants des bas salaires même réguliers n’arrivent pas à trouver un logement ailleurs que dans ces bidonvilles.

    Voici comment la revue en ligne http://gabonreview.com parle ce ce problème :

    Crise du logement et surenchère effrénée sur le marché locatif

    http://gabonreview.com/blog/crise-du-logement-et-surenchere-effrenee-sur-le-marche-locatif

    Alors que le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, a présidé le 22 mai dernier le Conseil de cabinet consacré à la question de l’habitat, les Gabonais eux subissent de plus en plus le diktat des propriétaires de logements véreux qui profitent de cette situation calamiteuse pour assouvir leur soif du lucre.

    Faite depuis 2009, l’annonce de la construction de 5000 logements sociaux par an tarde à se matérialiser. Près de trois ans après, les Gabonais constatent plutôt la multiplication des « matitis » (bidonvilles) dans l’ensemble des villes du pays.

    Entre temps, sur le terrain, c’est une guerre des prix de loyers qui ne dit pas son nom. Du jour au lendemain, certains propriétaires de maisons augmentent les prix de leurs loyers et se justifient en prenant prétexte sur l’augmentation des prix des matériaux de construction.

    Lundi matin, c’est le départ pour l’université, mon hôte conduit vite mais beaucoup moins vite que les taximans, traverse le quartier « neuf étages » (le premier immeuble de neuf étages construit à Libreville, c’est devenu le nom du quartier), longe la mer et tourne sur le boulevard triomphal.

    A gauche en remontant, les Libanais ont enfin - selon mon hôte - une ambassade digne de ce nom, puis celle de Russie, l’assemblée nationale et des infrastructures publiques dont les Chinois ont ravi la construction au groupe Bouygues et à droite l’hôtel de ville construit par... les Yougoslaves.

    Les Gabonais en ont un plutôt bon souvenir, c’est la première fois, disent-ils, qu’ils voyaient des blancs travailler, alors qu’habituellement, ils ne faisaient que donner des ordres...

    Traversée de Sotéga (ici c’est une société gabonaise qui donne son nom au quartier), avant d’arriver sur le campus. Présence des camions de gendarmes à l’entrée, quelques étudiants « agités » sont en grève...

    Dans le campus, sur le flanc d’un petit coteaux, se trouvent les petites maisons de certains enseignants et le fond du vallon est recouvert de petits jardins maraîchers très bien entretenus... par les personnels domestiques burkinabé employés par les enseignants.

    https://dl.dropbox.com/s/zq1rf736dpc86oe/libreville_jardin1.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/jr1o4ex34p7s7ae/libreville_jardin2.jpg

    Les étudiants, eux, très studieux et silencieux, révisent leurs examens sur les pupitres installés à l’extérieur des salles de cours.

    https://dl.dropbox.com/s/c5ci932lox2pmv9/librevilles_%C3%A9tudiants1.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/rbcv2i5xntclso5/libreville_%C3%A9tudiants2.jpg

    Et chaque salle de cours porte le nom d’un penseur célèbre...

    https://dl.dropbox.com/s/01ehxduczk6xfe0/libreville_sallesdecours3.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/lq2jb2xybs30ja0/libreville_sallesdecours2.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/phev4kzzt3b140w/libreville_sallesdecours1.jpg

    A la fin des cours, pour rejoindre le front de mer et déguster un poulet fumé sauce nyembwe, passage rapide devant l’immense parc de l’ancienne deuxième résidence du président Omar Bongo (le père, donc) qui s’y était installé avec Edith Lucie, la fille aînée du président congolais Denis Sassou Nguesso, qu’il avait épousé en seconde noce.

    La résidence est immédiatement adjacente à la base militaire française et l’aéroport international, ce qui a fait dire aux mauvaises langues que Bongo père avait fait construire des passages secrets entre sa résidence et la base pour au cas où ça chaufferait pour lui.

    Mes accompagnateurs me font remarquer que dans le parc magnifique de la résidence, il y aurait de quoi loger 10 000 habitants de « matitis » dans des conditions beaucoup plus salubres...

    #libreville #gabon #urban_matter