Lors de ma traversée du XXe arrondissement en pleine nuit, j’avais effectivement remarqué que l’espace public était entièrement occupé par des hommes : ▻http://blog.monolecte.fr/post/2009/07/05/police-de-proximite
L’omniprésence des hommes qui discutaient dans le rue, sur les places, rendait très nerveuse mon accompagnatrice qui, du coup, avait un peu un comportement de bête traquée. Je lui avais fait remarquer alors qu’elle devait au contraire se déplacer de manière franche et assurée et aller à la rencontre des groupes d’hommes pour demander son chemin. En fait, c’est moi qui le faisais. Mais c’est vrai que je choisissais plus les groupes d’hommes âgés pour parler que les groupes de jeunes.
À aucun moment, nous n’avons été inquiétées dans ce qui est considéré comme un quartier assez chaud de Paris.
Le plus marrant, c’était le comportement de la patrouille de flics qu’on avait croisé, ramassés dans leurs bagnoles comme des souris en territoire ennemi. Leur inquiétude transparaissait dans chacun de leur mouvement et avait de nouveau contaminé mon accompagnatrice.
Deux femmes seules, manifestement paumées dans ce quartier, en pleine nuit et vraiment, pas eu la moindre remarque désobligeante. Les groupes d’hommes auxquels je me suis adressée ont tous été cordiaux mais sans excès, il y a eu plusieurs occasions où de petits groupes se sont formés autour de nous pour discuter du problème de la désertion du quartier par les flics, du fait que tous les ilots du quartier avaient fermé les uns après les autres et qu’il était difficile de savoir où s’adresser.