Il semble que ma détestation de Cartier-Bresson ( ►http://www.desordre.net/bloc/2004_08_08_archive.htm#109353874503253130 ) soit quasi de notoriété publique, du coup je reçois des mails souvent sympathiques qui s’inquiètent pour moi en me disant que cela ne doit pas être facile facile en ce moment vu comment les ondes, surtout elles, sont saturées de causeries à propos du géomètre de mes deux.
Ce à quoi je réponds que pas du tout, c’est en fait très rare que la ville de Paris présente une offre aussi alléchante en matière de photographie. Qu’on y songe, Joan Fontcuberta à la MEP (que je recommande vivement, c’est une rétrospective avec de nombreux travaux que je ne connaissais pas encore, notamment les fausse œuvres photographiques de Picasso, Miro et Tapiès, du grand art), Medhi Meddaci au CPIF à Pontault Combault, Robert Adams au Jeu de Paume, Mathieu Pernot au Jeu de Paume également, mais aussi à la Maison rouge en compagnie de Philippe Artières à la maison rouge, une exposition intitulée l’Asile des photographes drôlement bien foutue, et enfin la très remarquable installation de Georges Didi-Huberman et Arno Gissinger au Palais de Tokyo (ça c’est vraiment à ne pas rater, cela ne se représentera pas de sitôt en plus). Vous pouvez y ajouter la rétrospective de Bill Viola au Grand Palais, qui n’est pas exactement de la photographie, mais le reste non plus, à part peut-être Robert Adams, n’est pas stricto sensu de la photographie.
Et pendant ce temps-là j’avoue être très diverti en entendant Clément Cherroux tenter une dernière justification de l’importance de l’oeuvre du petit maître de la qualité française, en la frappant au coin du surréalisme, ça me fait presque prendre espoir, il est possible que je vive assez longtemps pour connaître un temps béni où les photographies de Cartier-Bresson n’auront plus aucune importance, en grande partie parce que l’on aura épuisé le stock des courants d’air auxquels on aura essayé de les rattacher.