• Réflexion sur mon blog sur la question de l’orgueil et de son influence sur la communication, notamment entre militants, suite à des discussion sur seenthis en particulier.

    Aussi, dans un contexte où la confiance des interlocuteurs n’est pas acquise, je crois qu’il est utile d’appréhender toute communication comme une partie de mikado, car nous devons nous concentrer sur le message, sans toucher tout ce qui pourrait alerter l’orgueil de l’interlocuteur.
    C’est un peu le sens de ce que l’on appelle communication assertive, communication sans jugement et autre communication non-violente.
    Ces techniques me semblent indispensables car avec un peu d’entrainement, cela peut vraiment « changer la vie ». Bien sûr la communication restera toujours un art difficile, où l’on a toujours à apprendre, où l’on peut même toujours se considérer comme débutant. Mais quand je pense qu’à l’école on continue à s’acharner sur l’imparfait du subjonctif et autres malformations héritées de la langue française, au lieu d’apprendre ces bases là, il y a de quoi être frustré.
    Les anglo-saxons eux sont moins frileux sur ces sujets, et (malheureusement) c’est le monde de l’entreprise qui semble à l’heure actuelle exploiter au mieux ces précieuses techniques, avec tous les écueils que l’on peut craindre. En effet tirer le meilleur de son prochain grâce à une bonne communication, si c’est à ses dépens, comme souvent en entreprise, c’est plutôt malsain. Justement, ne leur laissons pas le monopôle de ces outils.
    Je demande en tous cas à tous ceux qui ont des préjugés contre ces sujets, parce que justement trop connotés « entreprise », parce que vus comme des armes de manipulation et comme des munitions de l’oppression capitaliste, d’aller jeter un coup d’oeil à ces techniques.
    En particulier ce petit texte d’une consultante canadienne. Ne vous laissez pas rebuter par le contexte, par l’environnement qui cause de PNL, et lisez son « test du macho ».

    http://opinions-opiniez.blogspot.fr/2013/11/lorgueil-faux-ami.html

    • @aude_v : c’est vrai quand cet aveu se passe entre gens « civilisés », mais ça ne fonctionne pas toujours. A ma connaissance, Jospin est le seul politicien français que j’ai vu reconnaitre une erreur (erreur d’appréciation), mal lui en a pris.. Le peuple de petits coqs arrogants que nous sommes lui a réservé railleries et quolibets, bien loin de l’estime que cet acte (pour une fois) courageux aurait dû lui faire gagner...
      http://www.ina.fr/video/1961785001006

    • @aude_v pour ce qui est des alternatives au soja j’ai l’impression que c’est beaucoup par oubli/méconnaissance qu’elles ont été délaissées, notamment avec l’abandon des assolements en polyculture et leur remplacement par des grosses monocultures céréalières et fourragères.
      Il y a aujourd’hui quelques initiatives pour les redévelopper http://www.ehlgbai.org/content/les-associations-céréales-légumineuses

    • @lyhel : je parlais de cet épisode en particulier, pas de Jospin en général.
      Effectivement Jospin a été vexé et a boudé comme un enfant. Très clairement un bel exemple de manifestation d’orgueil. Ceci dit, dans un système de démocratie représentative, ça ne m’a pas spécialement affecté, on gagnerait à avoir plus de Jospin, plutôt que des mecs qui s’accrochent au pouvoir coûte que coûte, façon Jack lang, Fabius et compagnie, cumulent et ne laissent pas la possibilité à d’autres d’apporter du sang neuf même après des tôles électorales. C’est très Vème république de considérer que Jospin a « abandonné » la France. Comme si le destin d’un pays entier pouvait réellement dépendre du destin d’un individu, comme on l’a entendu ici ou là. La monarchie a décidément ses nostalgiques...

      @aude_v : bien sûr, la posture de Jospin lors de son interview a ses limites, il était candidat à la présidentielle, et de ce point de vue, tout à fait dans la lignée de ceux qui veulent faire croire que ce sont des sauveurs -super héros- gonflés d’orgueil, adeptes frénétiques du « moi je »... Mais bon « avouer sa naïveté », dans le milieu bien macho du politicat patriarcal qui doit toujours montrer qu’il en a des plus grosses que les autres, sur ce coup là moi j’ai trouvé ça courageux. Il a assumé une faiblesse, une erreur. Pour la plupart des mecs, c’est une humiliation publique inenvisageable...

    • Je fais un effort pour ne pas m’étrangler.
      Cet « aveu » est totalement faux et hypocrite. C’est même une renonciation de Jospin qui avait jusqu’alors refusé de jouer le jeu du FN, de Chirac et des médias en se laissant embarquer sur le terrain du « problème de l’insécurité » au cours de cette campagne. À partir de là c’était cuit, il n’a rien gagné côté droite ou chevènementistes et a perdu des voix à gauche - il a failli ne pas avoir la mienne alors que j’étais encarté à l’époque. Merci Royal, Vaillant, Bartolone et compagnie pour leurs précieux conseils.
      Et il voulait nous faire avaler qu’il avait cru, « naïvement » pouvoir changer le monde d’un coup de baguette magique, lui qui à propos de Vilvoorde s’était magnifiquement défaussé - l’état, pourtant actionnaire majoritaire de Renault, ne pouvant pas tout ?

      Pour ce qui est de la personnalisation à outrance sous la Vème République, rappelez-moi quel est le crétin qui a fait voter l’inversion du calendrier électoral pour élire d’abord le président puis seulement l’assemblée ?
      J’ai dit une connerie plus haut, c’est là que Jospin et le PS ont perdu l’élection.

      Personnellement, je n’ai pas ressenti d’abandon, les sauveurs suprêmes c’est pas trop ma tasse de thé, juste de l’atterrement devant le degré d’incompréhension éberluée manifesté par tous les caciques PS de l’époque - en tout cas tous ceux qui ont pu prendre la parole entre le 21 et le 24 avril dans les fédés du 93 et du 75, les Cambadélis, Guigou, Désir, etc.

    • @Iyhel : je ne parlais pas du fond de l’affaire, moi aussi je me suis étranglé devant ce reniement à l’époque, comme je me suis étranglé pour Vilvoerde.
      Je parlais juste de la réponse atypique d’un politicien disant « je me suis trompé ».
      Si on veut vraiment parler de Jospin, il faudrait aussi alors parler de ça, quelques semaines plus tard, on a eu une autre vision de sa personnalité, orgueilleuse et peu honnête, quand il s’est montré irrespectueux envers Chirac, et incapable d’assumer :
      http://www.liberation.fr/politiques/2002/03/20/la-repentance-de-jospin_397568
      Enfin si vous doutez de ma capacité à discerner l’orgueil de Jospin, sachez que j’ai lu cela et qu’on ne trouvera sans doute pas de meilleur condensé :-) http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/01/03/1868094_lionel-jospin-il-revient-et-il-n-est-pas-cont

      Pour finir de vous rassurer, vous pourrez vérifier que je parle régulièrement de #capitulation idéologique sur seenthis, et je considère que Jospin en est un des grands initiateurs avec ses prédécesseurs socialistes. Enfin je fais partie de ces gens de gauche qui ont « propulsé » Le Pen au second tour en votant Besancenot, comme ils aiment à le dire, mais qui n’en ressens aucune culpabilité, car je ne peux être tenu pour responsable de ce résultat.

      Donc mon exemple n’est pas là pour réhabiliter ou encenser Jospin, comme je le disais, je le cite parce qu’à ma connaissance c’est la première fois que j’entendais dire de la part d’un politicien « oui je me suis trompé » et qu’il a été raillé pour cela, entretenant l’idée qu’un politicien naïf qui reconnait sa faiblesse est une mauviette, voire que ça le discrédite à jamais http://www.lesinrocks.com/2010/08/03/actualite/delinquance-le-ps-naif-un-vieux-refrain-1127165

      Cet exemple était destiné à rebondir sur la phrase d’@aude_v indiquant qu’on gagnait l’estime de l’autre à avouer sa faiblesse, pour nuancer (hélas) cette idée face à la réalité d’un milieu « macho ».

      Voilà, je souhaite juste que vous n’extrapoliez mes propos et ne me faites dire ce que je n’ai pas dit :-)
      Il se trouve que c’est Jospin le protagoniste de cette scène, mais j’aurais cité cet exemple quelle que soit l’identité et la couleur politique du politicien.