God journalistikk har en pris - Aftenposten

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  • God journalistikk har en pris - Aftenposten

    http://www.aftenposten.no/meninger/kommentarer/God-journalistikk-har-en-pris-7382596.html

    Cet article explique que le journalisme de qualité ne peut pas être gratuit. Mais il ne précise pas à quel point le journalisme payant peut-être aussi à chier.

    Kvalitetsjournalistikk har aldri vært gratis. Men noen lesere overlater til andre lesere å betale for journalistikken. Det skal ikke lenger gjelde Aftenposten.

    https://dl.dropbox.com/s/jldbbnclc9df6bg/aftenposten.png

    • +1 pour le commentaire de @reka.
      Finalement, le #journalisme souffre exactement du même mal que le reste de la société : la très mauvaise répartition des ressources. J’en suis convaincue depuis que j’ai appris, à peu près en même temps, que Zemmour émargeait pour 9800€/mois au Figaro en ayant sorti un seul article en 18 mois pendant que le même journal était près à m’embaucher dans un contrat hyper-précaire pour tenir leur site le WE.
      Ils ont fait marche arrière quand je leur ai signalé qui j’étais, et je suppose qu’il ont pris un stagiaire pour faire tourner la boutique, un de plus.

    • Oui, et il n’y a pas que ça. L’analyse selon laquelle l’information coûte cher etc... commence à prendre l’eau.

      L’argument du papier, c’est que pour envoyer des « professionnels » sur le terrain pour enquêter, pour garantir l’indépendance (sic), pour approfondir les analyses, pour ne pas tomber dans l’écueil du « vite fait mal vérifié », pour ne pas « singer ce qui se fait dans l’immédiateté sur Internet » (sic) il faut du fric, donc il faut faire raquer... quelqu’un.

      Le Diplo a offert à ses lecteurs un texte troublant pour expliquer (en plus subtil, il faut l’admettre) la même chose que ce que Hilde Haugsgjerd, la rédactrice en chef du quotidien conservateur Aftenposten décrit ici.

      Nous ne sommes pas des robots
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/HALIMI/49703

      Troublant, parce que si l’analyse se tient (il faut payer tous les acteurs de cette « production de savoir »), il y a un « léger » paradoxe à tirer en même temps à boulets rouges sur Internet et les immenses possibilités que la toile offre pour développer de toutes nouvelles formes de journalisme. Et Seenthis en est un exemple remarquable, même si pour l’instant, l’essentiel des billets se nourrissent d’articles de presse - donc de journaux payants.

      Mais nous voyons tous bien par les quelques expérimentations, débats, discussions, analyses perso, récits de voyage, que Seenthis peut aussi être un lieu de production de savoir, et je pressens qu’il le sera de plus en plus.

      L’article du diplo explique donc les (sans doute) bonnes raisons pour lesquelles « L’information gratuite n’existe pas » mais se livre a une étonnante attaque contre un Internet qui contribuerait grandement à « détruire le journalisme qui enquête et vérifie » (lire la partie « Tout conspire à détruire le journalisme »).

      Conspire ? Mais rabaisser Internet à la seule fonction de reclasser et rediffuser automatiquement les infos déjà digérée ailleurs est une analyse étroite et de courte vue. Comme si Internet n’était qu’une vaste machine à copier coller, à médiocrement singer la presse traditionnelle avec « en plus » cet avantage de « l’immédiateté ». ET enfin, le journalisme n’a pas besoin d’Internet pour s’auto-détruire lui même.

      Tenir cette position, c’est totalement ignorer le potentiel extraordinaire qu’offre Internet, justement, pour un nouveau journalisme, un nouveau mode de création des savoirs façon partage tout aussi valide que ceux de la presse traditionnelle dite « sérieuse ».

      Le texte du diplo explique que si « les journalistes s’informent et écrivent en restant derrière leur ordinateur, leur emploi sera bientôt délocalisé ». Mais qui a dit que ceux qui publient sur Internet ne sont pas sur le terrain ? Et comment sait-on qu’ils seront « délocalisés » ? qu’est-ce que ça veut dire d’ailleurs, à l’heure où beaucoup d’entre nous travaillons « au large », chez nous ou ailleurs, comme moi en Norvège, ou au Gabon ou au Canada ?

      Par ailleurs, « ceux qui commentent, comparent, enquêtent, analysent, vérifient. » ne sont pas exclusivement des collaborateurs des journaux/médias dit sérieux et payant : on les trouvent aussi sur Internet.

      On trouve aussi sur Internet des contributeurs sérieux et talentueux qui font le pari qu’une diffusion gratuite et large des contenus est, à terme, tout à fait rentable, permet d’être présent et visible pour diffuser des valeurs importantes.

      Le Diplo poursuit :

      une surabondance découle à la fois de la multiplication des contenus et de celle des supports, les nouveaux écrans s’ajoutant aux médias traditionnels. Face à ces milliards de textes, de sons, de vidéos postés chaque jour et qui dégorgent de partout, ce journal limite tous les mois son propos à vingt-huit pages, et il privilégie la pertinence au bavardage.

      Une cacophonie des producteurs d’information : des centaines de millions d’internautes envoient et partagent en permanence leurs centres d’intérêt sur les réseaux sociaux. Le Monde diplomatique compte plutôt sur quelques centaines de collaborateurs — journalistes, universitaires, militants associatifs — dotés de facultés rarement associées, qui maîtrisent leur sujet et s’emploient à transmettre leurs connaissances sans céder aux raccourcis.

      Cacophonie ? bavardage plutôt que pertinence ? Internet ne serait « que ça » ? C’est une vision très sévère et plutôt paradoxale quand on veut être un journal ouvert, progressiste et vecteur de valeurs de partage et de générosité, que de se priver d’un outil qui montre des potentialités extraordinaires.

      Cela voudrait dire que la seule relation possible serait « 1. je produis un savoir, un texte » —> « 2. quelqu’un doit payer pour ça directement ». Hop, du producteur au consommateur. Alors qu’Internet permet de diversifier à l’infini cette relation entre le contributeur et l’utilisateur : ils se fondent, ils se confondent, ils s’enrichissent. Internet montre (non sans difficultés et sans échecs malheureusement pour l’instant) que de nombreuses formes de journalisme, de création de savoir, d’expérimentation artistiques ou intellectuelles sont possibles, intéressantes, inédites et même souvent indirectement rentables.