EN VIDÉO • Amira Hass : sans changement de politique, « l’Etat d’Israël n’est pas viable »

/amira-hass-sans-changement-de-politique

  • « En vidéo • Amira Hass : sans changement de politique, "l’Etat d’Israël n’est pas viable" »

    Correspondante du quotidien israélien Ha’Aretz dans les Territoires palestiniens, Amira Hass documente l’occupation au quotidien depuis vingt ans. Courrier international l’a rencontrée aux Tribunes de la presse, en octobre 2013.

    http://www.courrierinternational.com/article/2013/11/21/amira-hass-sans-changement-de-politique-l-etat-d-israel-n-est

    Vous savez, j’ai une longue liste de mots que je déteste. J’ai commencé par détester « Oslo ». Puis « processus de paix ». Puis « paix », « réconciliation », « dialogue »... Parce que tous ces mots ont été vidés de tout sens et ont été sujets à manipulation par les autorités israéliennes – mais aussi américaines, européennes, etc. Pendant que tout le monde parlait de processus de paix, Israël perfectionnait en réalité ses moyens de colonisation et d’occupation.

    #Israël #Palestine #Amira_Hass #Proche-Orient #conflit_israélo-palestinien #occupation #plo

  • EN VIDÉO • Amira Hass : sans changement de politique, « l’Etat d’Israël n’est pas viable » | Courrier international | 21 novembre 2013
    Correspondante du quotidien israélien Ha’Aretz dans les Territoires palestiniens, Amira Hass documente l’occupation au quotidien depuis vingt ans. Courrier international l’a rencontrée aux Tribunes de la presse, en octobre 2013.
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/11/21/amira-hass-sans-changement-de-politique-l-etat-d-israel-n-est

    D’après vous, quelle serait la solution : une solution à un Etat ? à deux Etats ?

    Vous savez, j’ai une longue liste de mots que je déteste. J’ai commencé par détester « Oslo ». Puis « processus de paix ». Puis « paix », « réconciliation », « dialogue »... Parce que tous ces mots ont été vidés de tout sens et ont été sujets à manipulation par les autorités israéliennes – mais aussi américaines, européennes, etc. Pendant que tout le monde parlait de processus de paix, Israël perfectionnait en réalité ses moyens de colonisation et d’occupation.

    Maintenant, je dois ajouter à cette liste le mot « solution ». Car il faut commencer par parler des fondamentaux. J’en vois deux. Le premier, c’est que deux peuples vivent dans ce pays. Tous deux doivent l’accepter, et tous deux ont des liens très anciens avec ce pays – peu importe que ce soit depuis trois cents ans, cinq mille ans ou plus.

    Le deuxième, c’est le principe d’égalité. Sans ça, il n’y a pas de futur sain pour les deux peuples. Je pense qu’au final les Juifs – ma communauté juive – paieront un prix très lourd si nous ne mettons pas rapidement un terme à cette discrimination. Mais, en même temps, les Palestiniens doivent accepter que nous ne sommes pas des pieds-noirs, que cette comparaison n’est pas valable. Parce que ce qui a amené les Juifs en Palestine n’est pas simplement le colonialisme, et aussi parce que les Juifs ont des liens religieux avec ce pays. Il ne s’agit pas que de colonialisme ou de profit.

    De plus, avant les années 1930, la majorité des Juifs préféraient vivre dans la diaspora plutôt qu’en Palestine. Quand les Juifs ont dû partir, les autres pays n’en voulaient pas : l’Europe, le Canada, l’Amérique latine, les Etats-Unis. Donc on ne peut pas expliquer la présence juive en Palestine simplement en termes d’impérialisme.

    Voilà pourquoi je préfère partir de ces fondamentaux que parler de solution. Mais, si vous insistez, je dirais qu’il n’y a rien de définitif dans l’Histoire : chaque phase mène à une autre. Donc la question doit être : que peut-on faire pour que l’étape suivante soit juste, répare les injustices et ouvre la voie à une autre étape, une étape meilleure.