Réinsertion, d’anciennes prostituées témoignent | La-Croix.com

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  • Réinsertion, d’anciennes prostituées témoignent | La-Croix.com
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    Pour les victimes de la traite, venues de l’étranger, l’#emprise psychologique prend diverses formes. « On sait qu’au Nigeria, on fait passer à certaines jeunes filles un “pacte vaudou” avant leur départ pour la France, où elles sont mises sur le trottoir.Elles ne peuvent rompre ce pacte au risque que le malheur s’abatte sur elles ou leur famille », indique Grégoire Théry.

    La crainte pour ses propres enfants maintient aussi les prostituées dans l’étau. « L’enfant reste au pays, le réseau ou la famille complice a la main sur lui, cela suffit à exercer un contrôle très efficace sur les personnes que l’on met sur le trottoir », fait observer le militant associatif. Même sans proxénète, Rosen a, pour sa part, longtemps craint de se voir retirer ses enfants. « Malgré l’horreur, les violences que je subissais, j’avais peur de me confier aux services sociaux, confie-t-elle. J’étais tétanisée, je me sentais coupable, alors je ne disais rien. »

    « L’emprise psychologique est le problème majeur, relève également la psychiatre Muriel Salmona, spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences (2). Souvent, le scénario s’est construit dès l’enfance, au travers de violences sexuelles, d’une dévalorisation profonde qui fait croire aux jeunes femmes qu’elles ne sont “bonnes qu’à ça”, que le corps est à disposition. » Conséquence, poursuit le médecin, « la mémoire traumatique parle souvent à leur place, colonise leur esprit. Cela conduit également à une dissociation, à une anesthésie émotionnelle qui leur permet – en apparence – de supporter les pires violences. Les proxénètes et les clients jouent de cela ».

    #prostitution