• Si Ryanair se pose un jour à Roissy, Air France l’aura bien cherché
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    Fallait-il être la seule compagnie aérienne européenne à porter plainte contre les pratiques de ces aéroports délaissés depuis belle lurette par la compagnie nationale, obligés, pour maintenir l’attractivité de leur territoire, de casser leur tirelire, dans des conditions pour le moins opaque ?

    Fallait-il ainsi contribuer fortement à pousser Bruxelles à durcir sa règlementation comme elle s’apprête à le faire début 2014 et finir par convaincre Ryanair de revoir son modèle pour s’installer sur les grands aéroports ? Bref, fallait-il déployer autant d’énergie pour faire condamner le "système Ryanair" (le verdict de Bruxelles est lui aussi attendu en 2014) si, in fine, cette stratégie contre la compagnie irlandaise se retourne comme un effet boomerang ?

     Car si Ryanair se pose un jour à Roissy, au cœur du hub d’Air France, voire à Orly si elle obtient des créneaux horaires, on se dira peut être à Air France qu’il valait mieux voir Ryanair à Carcassonne ou à Beauvais qu’au coeur de ses outils industriels sans aucun soutien des collectivités.
    (…)
    Car, il ne faut pas s’y méprendre, en termes de coûts, Ryanair est imbattable en Europe. Si un grand nombre de routes exploitées aujourd’hui par la compagnie irlandaise ne sont rentables que par l’apport des aides financières des collectivités locales, ce n’est pas tant pour une mauvaise qualité opérationnelle ou d’une mauvaise gestion de coûts que par l’absence d’un marché "naturel" suffisant sur des lignes parfois « improbables ». Sa présence sur les grands aéroports risquerait de faire des dégâts. A condition que la compagnie parvienne à opérer une autre métamorphose : celle d’une compagnie plus proche du client, plus humaine, capable d’offrir quelques services suffisants pour attirer les hommes d’affaires.
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    S’approprier une culture du client quand, pendant deux décennies, on n’a pas jugé bon de le faire, prendra énormément de temps. Surtout si la direction ne parvient pas à mobiliser son personnel sur ce thème, qui ne pourra passer que par un assouplissement de sa politique sociale. On n’en est pas là bien entendu.

    Drôle de raisonnement…

    Apparemment, Fabrice Gliszczynski, rédacteur en chef adjoint, spécialisé aéronautique transports, ne voit qu’un seul aspect du vol du boomerang, celui qui concerne Air France. Il feint d’oublier la hausse des coûts que Ryanair ne pourra pas éviter