• Incident sur un réacteur nucléaire EPR dans le sud de la Chine
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/nucleaire-incident-dans-l-epr-chinois-de-taishan_6084070_3234.html


    Travaux de construction de l’EPR de Taishan, en Chine, lors de la visite du premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, le 8 décembre 2013.
    PETER PARKS / AFP

    Une « fuite » serait apparue récemment dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan développée par la France, a révélé, lundi, la chaîne américaine CNN. Les autorités chinoises n’ont pas communiqué sur le sujet.

    C’est un nouveau coup dur pour l’EPR, la dernière génération de centrale nucléaire développée par la filière française. On en ignore encore l’importance, mais une « fuite » s’est récemment produite dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, a révélé, lundi 14 juin, la chaîne de télévision américaine CNN. EDF évoque une « augmentation de la concentration de “gaz rares” dans le circuit primaire », qui se trouve dans la double enceinte en béton renfermant la chaudière. Un incident suffisamment sérieux pour susciter l’inquiétude des autorités américaines. De son côté, le gouvernement français a été prévenu jeudi 10 juin, et le ministère des affaires étrangères s’est saisi du dossier, fait-on savoir à Paris.

    C’est la filiale américaine de Framatome (ex-Areva NP) qui a alerté les autorités américaines d’une « menace radiologique imminente », selon des responsables américains et des documents consultés par CNN. L’autorité de sûreté chinoise aurait repoussé les limites acceptables pour la détection des rayonnements à l’extérieur de la centrale pour éviter son arrêt, selon une lettre de Framatome au ministère de l’énergie américain. La centrale EPR chinoise continuait de fonctionner, au grand étonnement d’experts français.

    • A défaut de produire de « l’électricité décarbonnée » proprement, EDF et la Chine font de la #rétention_d'information sur quelques « crayons fuitards » :

      https://www.huffingtonpost.fr/entry/centrale-nucleaire-epr-de-taishan-ce-que-lon-sait-de-la-situation_fr_

      D’après CNN, une possible “fuite” dans la centrale nucléaire de Taishan en Chine aurait conduit Framatome à demander de l’aide aux États-Unis. Pour l’heure, EDF dédramatise.

    • l’analyse de la Criirad :

      "La chaine américaine CNN fait état ce jour d’une « augmentation de la concentration de gaz rares » dans le circuit primaire du réacteur 1 de la centrale EPR de Taishan, premier de ce type à avoir été couplée à un réseau électrique (le 29 juin 2018) et située dans un rayon de 100 à 150 km par rapport aux villes de Canton et de Hongkong.

      La branche américaine de Framatome, filiale du groupe EDF et qui fait partie des entreprises engagées dans la construction et dans l’exploitation du site, aurait alerté les autorités américaine d’une « menace radiologique imminente » il y a déjà plusieurs jours.

      La CRIIRAD rappelle que l’augmentation de la quantité de gaz rares radioactifs dissous dans l’eau du circuit primaire d’un réacteur peut indiquer une dégradation des gaines du combustible. Cette situation doit conduire normalement à l’arrêt du réacteur pour extraire les combustibles défectueux avant que la contamination du circuit primaire ne soit trop importante.

      Il faut également souligner que les gaz rares ne sont pratiquement pas retenus par les dispositifs de filtration des effluents gazeux. D’après CNN, la note de Framatome du 8 juin dernier précise que l’autorité de sûreté chinoise a déjà multiplié par plus de 2 la limite fixée pour les rejets de gaz rares dans l’environnement. Malgré cela, les rejets radioactifs effectués au 30 mai correspondaient déjà à 90% de la limite annuelle. Une nouvelle augmentation de la limite règlementaire serait envisagée.

      En France, les autorisations de rejets de gaz rares radioactifs sont fixées à des niveaux très supérieurs aux rejets effectifs. Dans un tel scénario, une très forte augmentation des rejets radioactifs du réacteur n°1 est probable.

      Cette situation doit être suivie avec vigilance tant sur le plan de la sûreté que de la radioprotection. Priorité doit être donnée à la protection des travailleurs du site et des habitants de cette région.

      A cette occasion, la CRIIRAD rappelle également que le secret pèse toujours sur les informations du réseau de surveillance mis en place dans le cadre du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN en français, CTBT en anglais). Il devrait permettre l’accès libre et en continu aux résultats des mesures. Dans le cas présent, il devrait être possible de consulter les données relatives à la station RN22 de Guangzhou, qui est équipée pour la détection des gaz rares."

      #nucléaire #epr

    • pour l’instant je n’ai pas trouvé plus de détails que ça :

      EDF says “the presence of certain noble gases in the primary circuit is a known phenomenon, studied and provided for in the reactor operating procedures,” but did not elaborate on gas levels.
      Later on Monday, a spokesperson for EDF said the increased levels of radiation were caused by a “degradation of the housing of the fuel rods.”
      The spokesperson affirmed that the levels of radioactivity observed at the plant were below the threshold stipulated by the Chinese authorities, adding that the affected housings are the first of three containment barriers between the rods and the atmosphere.
      The spokesperson noted that the risk of a potential leakage in the rod housing was first discussed following a planned refueling outage in October 2020 after initial measurements led to suspicions of a “lack of tightness” in the housings.
      However, the spokesperson stressed that without a full analysis, it is too early to confirm whether a complete shutdown of the reactor is needed, adding that EDF currently has no information regarding the origin of the rod housing degradation.

      https://edition.cnn.com/2021/06/14/politics/china-nuclear-reactor-leak-us-monitoring/index.html

      L’hypothèse d’une rupture de gaine de combustible reste donc à confirmer. Le problème est qu’ici on est en présence de deux couches de pratique du secret et de la langue de bois : la couche des autorités chinoises, et celle de EDF-Framatome, les deux étant assez champions en la matière.

    • Du même article :

      The issue first emerged when Framatome, a French designer and supplier of nuclear equipment and services that was contracted to help construct and operate the Chinese-French plant, reached out to the US Department of Energy late last month informing them of a potential issue at the Chinese nuclear plant.
      The company, mainly owned by EDF, the French utility company, then submitted an operational safety assistance request on June 3, formally asking for a waiver that would allow them to address an urgent safety matter, to the Department of Energy, warning American officials that the nuclear reactor is leaking fission gas.
      The company followed up with DOE on June 8 asking for an expedited review of their request, according to a memo obtained by CNN.
      “The situation is an imminent radiological threat to the site and to the public and Framatome urgently requests permission to transfer technical data and assistance as may be necessary to return the plant to normal operation,” read the June 8 memo from the company’s subject matter expert to the Energy Department.
      Framatome reached out to the US government for assistance, the document indicates, because a Chinese government agency was continuing to increase its limits on the amount of gas that could safely be released from the facility without shutting it down, according to the documents reviewed by CNN.
      When asked by CNN for comment, the Energy Department did not directly address the memo’s claim that China was raising the limits.
      In the June 8 memo, Framatome informed DOE the Chinese safety authority has continued to raise regulatory “off-site dose limits.” It also says the company suspects that limit might be increased again as to keep the leaking reactor running despite safety concerns for the surrounding population.
      “To ensure off-site dose limits are maintained within acceptable bounds to not cause undue harm to the surrounding population, TNPJVC (operator of Taishan-1) is required to comply with an regulatory limit and otherwise shut the reactor down if such a limit is exceeded,” the June 8 memo reads.
      It notes that this limit was established at a level consistent with what is dictated by the French safety authority, but “due to the increasing number of failures,” China’s safety authority, the National Nuclear Safety Administration (NNSA) has since revised the limit to more than double the initial release, “which in turn increases off-site risk to the public and on-site workers.”
      As of May 30, the Taishan reactor had reached 90% of the allegedly revised limit, the memo adds, noting concerns the plant operator may be “petitioning the NNSA to further increase the shutdown limit on an exigent basis in an effort to keep running which in turn would continue to increase the risk to the off-site population and the workers at the plant site.”
      The NNSA is China’s nuclear safety regulatory authority. It oversees the implementation of safety standards at facilities like Taishan.

      De ce que je comprends : Framatome s’est adressée aux états-unis car sa branche US est impliquée dans la construction (et la maintenance ? ou le suivi d’exploitation ?) de Taishan, et que la réglementation US veut que dans une telle situation on doit leur demander l’autorisation de transférer des savoirs technologiques.

      Ce qui inquiète framatome visiblement c’est que les autorités chinoises n’arrêtent pas de relever les seuils de radioactivité acceptables pour éviter d’avoir à arrêter la centrale.

    • Et pendant ce temps là, Le Monde relaie complaisamment la propagande d’EDF :

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/edf-relativise-l-incident-survenu-a-la-centrale-nucleaire-de-taishan-en-chin

      Toujours la même façon de procéder :

      On n’est pas sur une dynamique d’un accident avec fonte du cœur

      Donc vos gueules, bande d’abrutis, tant que ça n’a pas pourri une région entière vous n’avez rien le droit dire.

      Même si l’exploitant a dû « réaliser des rejets atmosphériques » de gaz rares « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise », ajoute-t-il.

      Ben tiens, et en omettant l’info sue depuis le départ de cette histoire que ce qui a amené Framatome à s’alarmer, c’est que les autorités chinoises relèvent les limites en question pour éviter l’arrêt.

      Quand je serai grand je voudrai être journaliste au Monde, ça a l’air assez peinard comme métier : tu relèves ta boîte mail en provenance d’EDF et tu balances direct, sans filtre.

    • Ce matin les seules nouvelles qui n’en sont pas vraiment nous viennent de Reuters :
      https://www.reuters.com/world/china/what-happened-chinas-taishan-nuclear-reactor-2021-06-15
      Rien de bien neuf, si ce n’est que la Chine a fini par réagir sur l’air de « Tout va très bien » par l’intermédiaire du porte-parole du ministère des affaires étrangères :

      The regulator did not immediately respond to requests for comment. Foreign ministry spokesman Zhao Lijian told reporters in a regular briefing the plant was fully compliant with all requirements and operating normally.

      En réponse au commentaire évasif d’EDF (en substance : le krypton et le xenon dans le circuit primaire, c’est pas grave, c’est un phénomène connu), un ancien vice-président de la commission à l’énergie atomique du Japon a commenté :

      Under normal operating conditions it is true some gases like krypton and xenon will escape and be detected but in this case the concentrations are much higher, so something is happening

      .
      Source : autre article reuters : https://www.reuters.com/world/china/china-says-radiation-levels-normal-around-taishan-reactor-2021-06-15

      Donc le gars a les chiffres vu ce qu’il affirme.

      L’article mentionne qu’effectivement il pourrait y avoir un problème de rupture de gaine d’un crayon de combustible (un tube en fait, qui contient des pastilles de combustible), ce qui peut arriver, mais qui nécessite normalement un arrêt pour retirer l’assemblage fautif (et non pas juste le crayon fautif contrairement à ce qu’on a lu ça et là, ça c’est pas possible).

      Et il reste ce que Framatome a dit aux autorités US, c’est-à-dire que les seuils maximum de rejets autorisés ont été relevés par l’opérateur pour éviter d’arrêter la tranche. Sur ce front là pas de nouvelle.

      J’aime bien la petite remarque glissée au milieu du premier article Reuters :

      Nuclear experts have generally played down the risks.

      Ah sinon on a l’habituel neuneu probablement formé chez nous, avec une resucée du nuage-qui-s’arrête-aux-frontières : il s’agit, selon l’article Reuters, d’un « scientifique nucléaire chinois installé aux états-unis » :

      Li Ning, a Chinese nuclear scientist based in the United States, told Reuters that CNN was “making a mountain out of a molehill” and that it was unrealistic to expect “zero failure” in the fuel cladding of nuclear projects anywhere in the world.

      Li said the media were “often unwilling to put risks into proper perspective”, which he said had effectively killed off the nuclear industry in the west.

      “Coal fired power plants can emit and discharge more radioactivity than nuclear power plants,” Li said.

      J’en profite pour tagguer : #nucléaire #EPR

    • Inutile d’aller sur CNews pour juger le degré de fake-news quotidiennes à la télévision française. Pujadas est aussi tous les jours sur LCI et il distille des inepties plus grandes que lui. Ce qui n’est pas bien difficile vu qu’il est petit avec le charme d’un pied de chou. Hier, il invitait sur son plateau une ingénieure et enseignante au CNAM pour éclairer ses téléspectateurs sur la fuite radioactive de l’EPR de Taishan, Mme Galichet assure que ce qui sort d’une centrale (déchets nucléaire) est inoffensif et peut retourner à l’état naturel. Et le « pied de chou » de conclure ce tour de table par « nous voilà rassuré par ce brillant exposé sur le fonctionnement d’une centrale nucléaire » le tout en 20 minutes chrono.
      https://twitter.com/24hPujadas/status/1404841034203504647

      Nucléaire – « Je vous rappelle que l’uranium est un minerai, c’est naturel, ça se trouve dans la terre »
      Emmanuelle Galichet – Chercheure en sciences et technologies nucléaires au CNAM

      https://video.twimg.com/amplify_video/1404840879207157767/vid/1024x576/3d_cXZdyA1lDcdjt.mp4?tag=14


      WIN France le nucléaire au féminin
      http://www.win-france.org/retrouvez-emmanuelle-galichet-laureate-femenergia-2018

      Nous avons posé 3 questions à Mme Emmanuelle Galichet, maître de conférence en Sciences et technologies nucléaire au CNAM, pour comprendre le rapport de la filière nucléaire avec l’innovation, la diversité et comprendre comment transmettre cette culture de l’innovation aux futurs ingénieurs.

      https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/jni-2019-linnovation-dans-le-domaine-du-nucleaire-64464
      Si le projet Cigéo est abandonné, il faudra demander à l’agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) de réserver une place pour cette dame au fond du trou.

    • https://www.nytimes.com/2021/06/16/business/china-nuclear-reactor.html

      SHANGHAI — The Chinese government said on Wednesday that “about five” of the uranium fuel rods inside a nuclear power plant in southeastern China had been damaged, but added that no radiation had leaked out of reactors at the site.

      Regulators have also reviewed and approved limits on how much radioactive gas is allowed to accumulate in the water at the reactor, China’s National Nuclear Safety Administration said in a statement. Nuclear scientists in the United States and Europe said in interviews this week that a buildup of radioactive gas in the water surrounding the fuel rods, while not uncommon at reactors elsewhere, was often a sign of poor design, manufacturing or management.

      Donc : soit Framatome a fabriqué des éléments combustibles foireux (poor design or manufacturing), soit il les a transportés sans faire gaffe, soit les chinois les ont manutentionnés sans faire gaffe (poor management).

      It is fairly common for a few fuel rods to suffer damage in a nuclear reactor, said Najmedin Meshkati, an engineering professor specializing in nuclear safety at the University of Southern California. But it is less common for radioactive gases to accumulate in the water around the fuel rods to the point that regulators need to review what levels are safe, he said.

      “There is no question that something has happened,” he said, adding that events inside the reactor are unlikely to pose a serious safety threat.

      Mouaip... la dernière phrase relève une fois de plus de l’indécrottable optimisme (ou aveuglement) des spécialistes du nucléaire.

    • Éléments de sûreté nucléaire, Réacteurs à Eau Pressurisée - IRSN ch. 28 : Le combustible : gestions, surveillance et évolutions
      https://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/collection-ouvrages-IRSN/Documents/Element%20sûreté%20REP%20chapitre%2028.pdf

      Étude détaillée des problèmes liés à la dégradation des crayons de combustible ; ce que l’on peut savoir de l’incident (présence de gaz rares dans le circuit primaire) a l’air de correspondre fidèlement à ce qui est décrit dans le manuel.

      Par ailleurs, on ne sait pas très bien (on est incapable de savoir…) ce qui se produit précisément dans le crayon lorsque survient un défaut d’étanchéité. Où l’on retrouve la question des seuils dont la fixation est assez arbitraire, mais dont il faut souhaiter qu’ils évoluent à la baisse.

      Le problème majeur rencontré pour la fixation des seuils résulte de la difficulté d’évaluer correctement l’état de la première barrière de confinement au cours d’un cycle de fonctionnement. En effet, il n’existe pas de méthode simple permettant de déterminer, à partir des données aisément accessibles (principalement les mesures de la radioactivité de quelques-uns des principaux produits de fission), l’état des gaines des crayons combustibles, en termes de nombre et de taille des défauts. La radioactivité relâchée par un défaut dépendant de nombreux paramètres inconnus a priori (taille, position, thermohydraulique locale, taux de combustion et puissance du crayon...) et les phénomènes physiques de relâchement des produits de fission étant encore imparfaitement compris, les modèles de « prédiction » des défauts à partir de la radioactivité de l’eau du circuit primaire présentent des incertitudes significatives et le nombre et la taille des défauts ne peuvent être déterminés de façon fiable qu’a posteriori, après arrêt du réacteur et déchargement des assemblages.
      Par ailleurs, au-delà du relâchement direct des produits de fission (notamment gazeux) initialement contenus dans les volumes libres du crayon, les conséquences d’une perte d’étanchéité de la première barrière de confinement peuvent être beaucoup plus importantes.

      (p. 824)

    • Dossier de L’Usine nouvelle : le chapeau du dossier

      Pourquoi l’incident nucléaire à l’EPR chinois de Taishan secoue tant EDF - Transition écologique et énergétique
      https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-l-incident-nucleaire-a-l-epr-chinois-de-taishan-secoue-tant-

      La malédiction de l’EPR atteint la Chine. Lundi 14 juin, EDF et sa filiale Framatome ont révélé une augmentation de la concentration de gaz rares dans le circuit primaire d’un réacteur de la centrale nucléaire de Taishan. Si l’anomalie ne semble pas grave pour l’instant, elle soulève des interrogations sur l’éventuelle responsabilité de Framatome et sur l’équilibre des forces dans le partenariat franco-chinois. L’affaire entache aussi l’image d’un site qui fait office de vitrine pour EDF alors qu’il abrite les deux seuls EPR en service à travers le monde.

    • … premier article du dossier :

      « Ce qui est arrivé à Taishan n’est pas qualifié comme un incident de sûreté », souligne Valérie Faudon (Sfen)
      https://www.usinenouvelle.com/article/epr-de-taishan-la-chine-n-attend-pas-que-l-asn-lui-donne-des-lecons-p

      Déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen), Valérie Faudon apporte un éclairage technique sur la situation à l’EPR de Taishan (Chine). L’ingénieure revient également sur les aspects géopolitiques de l’affaire et sur la situation de la filière française de l’atome.
      […]
      D’où vient la concentration de gaz rares constatée par EDF ?
      Dans un réacteur nucléaire, les pastilles d’uranium sont disposées dans des crayons de zirconium, le tout dans des assemblages de combustible. Dans un EPR, il y a 64 000 crayons. Ces crayons sont situés dans la cuve, qui est remplie avec de l’eau pressurisée. D’où le nom de réacteur à eau pressurisée. Cette eau circule dans le circuit primaire et elle est analysée périodiquement. Ils ont constaté dans sa composition chimique une augmentation des gaz rares (xénon, crypton…). Lors de la réaction de fission, la molécule d’uranium se coupe en petits morceaux. C’est cela qui libère de l’énergie. Dans ces petits morceaux, il y a des gaz rares. Normalement, ils restent enfermés dans la gaine du combustible et le combustible est déchargé. En France, on parle d’un arrêt de tranche pour maintenance et rechargement du combustible. Cela arrive tous les 12 à 18 mois. Les combustibles sont retirés, on les laisse refroidir dans une piscine et au bout d’un certain temps ils sont transportés à La Hague (Manche) chez Orano et on les laisse encore refroidir dans des piscines avant de les retraiter.
      Dans ce cas précis, le fait qu’il y ait un peu de gaz rares qui soient passés dans l’eau veut dire qu’un certain nombre de crayons ne sont pas complètement étanches. Le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement a parlé de cinq crayons sur 64 000. D’habitude, dès que le problème d’étanchéité est constaté, l’exploitant surveille d’autant plus l’eau. Les gaz rares y sont dissous, donc ils ne sont pas à l’état gazeux. L’eau est lavée périodiquement avec un petit circuit de filtrage et on vérifie que la concentration n’atteint pas ce qu’on appelle le « seuil de repli ». Ce seuil est fixé entre l’exploitant et l’autorité de sûreté. C’est un niveau de concentration à partir duquel la tranche va être arrêtée. Si on regarde le rapport de l’inspecteur général d’EDF, il y a eu sept assemblages non étanches en France. [Ce nombre correspond à un taux de défaillance de 0,11 %, un résultat salué comme un « bon niveau » par l’inspecteur, ndlr] Pour l’instant, les autorités chinoises disent que les seuils ne sont pas atteints.

    • … et le non-dit majeur actuellement sur le nucléaire (qui commence à devenir criant) le parc est vieillissant et il n’y a rien dans les tuyaux pour le renouveler. En supposant que la filière EPR finisse par marcher en France (tousse, tousse !…) il deviendrait urgent de lancer le renouvellement.

      Quelle place occupe la France dans cette compétition ?
      Nous n’avons pas vocation à avoir le plus grand parc nucléaire mondial. Notre objectif est de décarboner notre économie et d’assurer notre souveraineté. La sécurité d’approvisionnement électrique redevient un enjeu. Il y a quand même eu en 2020 des coupures d’électricité en Californie (États-Unis) durant l’été. En période de canicule, ils n’arrivaient plus à fournir suffisamment d’électricité pour la climatisation, faute de capacités pilotables suffisantes. Il y a eu le même problème au Texas (États-Unis), cette fois lors d’une vague de froid.

      En France, nous avons vraiment un sujet. Les bilans prévisionnels de RTE montrent que nous allons avoir besoin de beaucoup d’énergies renouvelables mais aussi de renouveler notre socle nucléaire. Si on se rend compte que les autres technologies ne sont pas disponibles, il faudra accélérer la construction du parc nucléaire. La question posée à la filière est : « Êtes-vous en mesure d’accélérer ? » Mais la filière n’a toujours pas la première commande ! [Le gouvernement français étudie un programme de construction six nouveaux EPR mais la décision a été renvoyée au prochain quinquennat qui débutera en 2022, ndlr] Dans la filière de la défense, notamment avec les sous-marins, les industriels ont une visibilité pour vingt ans. Donc ils peuvent s’organiser, maintenir les compétences et leur outil industriel, former des personnes… Une souveraineté industrielle ne se bâtit pas avec du « stop and go ».

    • EPR de Taishan : gaz rares, gaz nobles, gaz radioactifs ou gaz inertes ?
      http://www.fukushima-blog.com/2021/06/epr-de-taishan-gaz-rares-gaz-nobles-gaz-radioactifs-ou-gaz-inertes.h

      L’évènement de la centrale nucléaire de Taishan révélé ce jour par CNN permet de mettre un coup de projecteur sur le rejet de gaz rares dans l’environnement. Tout d’abord, concernant l’industrie atomique, considérez la formulation « gaz inertes » comme étant de la désinformation car les gaz rares issus d’une centrale nucléaire sont tout sauf inertes ! Inerte, cela signifie inactif. Or la radioactivité, c’est de l’activité : les rayons projettent des particules et de l’énergie dans leur environnement.

      Fuite radioactive en Chine : le coup fatal pour le réacteur nucléaire français EPR
      http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article381

      http://www.dissident-media.org/infonucleaire
      GLOSSAIRES des sigles du NUCLEAIRE
      https://www.gazettenucleaire.org/?url=/2017/283.html

    • @simplicissimus Merci pour le complément d’info bien sourcées. Donc effectivement ce qu’il faut retenir c’est qu’ils ont quelques crayons abîmés, et que tu coup du krypton et quelques autres gaz rares parmi les produits de fission se baladent dans le circuit primaire. C’est emmerdant mais ça ne génère pas de rejets extérieurs. Reste à savoir comme je le mentionnais plus haut qui est responsable : Framatome comme fabricant et livreur, ou les chinois comme manutentionnaires et utilisateurs ? Ou encore y a-t-il un souci genre vibration dans la cuve qui provoquerait ce genre de dégât ? (ceci ne sont que pures supputations).

      Je reviens sur l’histoire du renouvellement du parc : si on se place dans la logique nucléariste, effectivement, c’est maintenant qu’il faudrait renouveler le parc. C’est peut-être maintenant aussi qu’il faut repenser globalement l’énergie, tant du point de vue consommation que production (rien n’est plus assommant que l’argument qui veut qu’il faut renouveler à hauteur de la consommation actuelle). Il me semble que les échéances climatiques réclament un débat extrêmement large, sur lequel on s’interroge avant tout sur les baisses de consommation envisageables (en particulier les industries fortement consommatrices).

      Parce que bon, continuer à miser sur une production d’énergie qui : 1) lègue un tas de merde aux générations futures et 2) est certes acceptable tant que les installations fonctionnent bien, a certes un taux d’accident au regard des heures cumulées d’utilisation extrêmement bas, mais est parfaitement innacceptable du fait que quand accident il y a, ça te raye des centaines de km² habitables.

  • La piscine commune de combustible usé de Fukushima Daiichi - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/article-la-piscine-commune-de-combustible-use-de-fukushima-daiichi-9

    Avant la catastrophe de #Fukushima, le Japon envisageait la construction d’un nouveau centre de #stockage, les piscines de nombreux sites nucléaires approchant le maximum de leurs capacités de stockage. Même si le programme #nucléaire nippon va être amoindri, voire abandonné, il n’est pas certain que ce projet ne voie pas le jour. En effet, sortir du nucléaire ne signifie pas abandonner toutes les installations. La production d’électricité nucléaire des 40 dernières années va devoir être assumée par les générations futures durant des milliers d’années.

    Un site sous surveillance

    Tepco reste très discret sur cette piscine, voire ne communique pas. Pourtant c’est bien le lieu le plus dangereux du site nucléaire car la somme des déchets rassemblés en ce seul endroit est énorme : plus de 1000 tonnes de #combustible_usé y sont actuellement entreposées, autrement dit 6375 assemblages rassemblant plus de 400 000 barres. Le site est étroitement surveillé : lors des études géologiques, c’est toujours cet endroit précis que l’on a choisi pour faire se croiser les coupes de terrain. La construction antisismique a donc dû être très soignée, car d’une part les barres ne doivent pas s’entrechoquer, et d’autre part l’étanchéité de la piscine doit demeurer parfaite.

    #10_ans_dans_3_mois

  • Des lycéens français visitent la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/2019/05/des-lyceens-francais-visitent-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-dai

    On voit bien la #manipulation : aucun jeune dans le bus ne semble montrer la moindre inquiétude. Pourtant, 70 µSv/h, ce n’est pas anodin. Pourquoi imposer ça à des enfants ? Pourquoi leur faire croire qu’ils ne risquent rien ? Sinon pour aller répandre la bonne parole rassurante aux quatre coins de la planète ? #Fukushima, on maîtrise, ce n’est plus dangereux, on peut même y faire du #tourisme_nucléaire et ne prendre qu’une dose de 0,01 mSv. La propagande pour des JO propres est bien en cours, sur tous les fronts. « La façon la plus simple de partager cette expérience, c’est tout simplement de la raconter, d’expliquer ce que nous, on a vu, que ce soit à nos amis, à nos parents », explique Adèle, du lycée Notre-Dame de Boulogne-Billancourt, à la fin du reportage.

    Au Japon, on utilise également les enfants pour faire croire à la population que la #pollution_radioactive n’est pas un problème sanitaire : il n’est pas rare, toujours dans un intérêt collectif, de faire participer des élèves à la décontamination, comme ces collégiens et lycéens qui avaient participé en 2015 au nettoyage de la route nationale 6 en t-shirt alors que cette route était interdite jusque-là pour cause de forte #contamination radioactive.

  • Les incendies en Californie et les radiations nucléaires

    http://www.fukushima-blog.com/2018/08/incendies-en-californie-et-radiations-nucleaires.html

    En achetant un détecteur de radiation facilement trouvable dans le commerce juste après la catastrophe de #Fukushima en 2011, je n’aurais jamais imaginé quel impact il finirait par avoir sur ma façon de voir le monde. J’ai alors commencé à vérifier régulièrement le niveau de #radioactivité autour de chez moi dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie. Les mesures restaient ordinaires et se rangeaient en général entre 30 et 50 coups par minute (cpm). Tout allait bien, c’est du moins ce que je pensais.

    Mais au printemps tout a changé, quand je me suis rappelé par hasard que le fait d’utiliser le détecteur sur un filtre à air pouvait détecter la présence de particules “chaudes”. Comme j’avais deux purificateurs d’air avec un filtre HEPA, j’ai pris mon détecteur et je l’ai posé sur l’un des filtres HEPA. Aussitôt le détecteur s’est déchaîné et s’est mis à cliquer tandis que la lumière rouge clignotait à chaque fois qu’il était bombardé par une radiation ionisante. Pensant qu’il y avait quelque chose qui clochait, j’ai essayé à nouveau et j’ai obtenu le même résultat. J’ai essayé ensuite sur l’autre purificateur d’air et j’ai trouvé un résulté encore plus élevé, plus de 800 cpm.

    Arès une semaine ou deux, je me suis souvenu que bien des années après la catastrophe de Tchernobyl, les gens qui vivaient là-bas et chauffaient leur maison au bois, comme nous le faisons, émettaient de nouvelles radiations dans l’atmosphère au cours du processus de combustion. Nous avons deux poêles à bois chez nous, un grand dans le salon et un plus petit dans la chambre parentale. Craignant que les particules fines des cendres n’endommagent mon détecteur, j’ai mis des feuilles d’essuie-tout sur la cendre sous le poêle de la chambre et j’ai mis le détecteur en route. Il a immédiatement enregistré des mesures nettement plus élevées que les niveaux ambiants. Même chose dans le salon. Même chose chez un voisin. La source était apparemment le bois de chauffage, coupé principalement sur mes propres terres. La plupart de mes voisins chauffent également au bois, au moins en chauffage d’appoint. La fumée émanant du bois, j’en était tout à fait conscient, est composée de particules extrêmement petites qui peuvent être facilement inhalées et absorbées par l’organisme.

    Les implications de cette découverte étaient inquiétantes : l’air que nous respirions contenait des particules radioactives, et ce dans des quantités importantes. Ces particules s’étaient, depuis des années, apparemment bioaccumulées dans les bois entourant ma maison et, en brûlant, se remettaient en suspension.

    #césium #contamination #nucéaire

  • Alerte : contamination de l’Europe à l’iode131 en cours suite à un accident nucléaire en Norvège - Chronimed
    http://www.psychostrategy.net/alerte-contamination-de-l-europe-a-l-iode131-en-cours-suite-a-un-acc

    Par redaction le dimanche 12 mars 2017,

    Alerte : en ce jour (12 mars 2017) on apprend que la Norvège contamine toute l’Europe avec de l’iode 131 radioactive depuis plusieurs semaines (on évoque même fin octobre).

    Un accident nucléaire sur le réacteur de recherche atomique de Halden en serait à l’origine.

    Le risque de contamination des populations du nord et jusqu’à la France n’est pas négligeable notamment pour les enfants et adolescents.

    Les autorités norvégienne comme française pratiquent la rétention d’informations.

    En Norvège, un coeur de réacteur atomique expérimental serait, comme à Fukushima, hors de contrôle.

    • http://balises.criirad.org/pdf/2017-03-14_Note_CRIIRAD_Norvege.pdf

      Confusion
      Depuis quelques jours, circulent sur les réseaux sociaux, des messages très inquiétants comme “Alerte en ce jour (12 mars 2017) on apprend que la Norvège contamine toute l’Europe avec de l’iode 131 radioactive depuis plusieurs semaines (on évoque même fin octobre)..”. Il s’agit d’une confusion entre deux évènements :
      De l’iode 131 (isotope radioactif artificiel) a été détecté à de faibles niveaux dans l’air ambiant de plusieurs pays européens en janvier 2017. L’origine exacte de cet iode 131 n’est pas connue et plusieurs hypothèses sont envisageables. Voir communiqué CRIIRAD du 14 février 2017.
      Il y a eu un incident sur un réacteur nucléaire en Norvège en octobre 2016, mais il n’y a pas à notre connaissance d’incident ou accident nucléaire actuellement en Norvège et les stations de mesure dont les résultats sont publiés sur le site du réseau Européen EURDEP ne montrent pas actuellement de radioactivité anormale en Norvège ou sur les pays proches.

      Et puis :

      Ces résultats posent un certain nombre de questions.
      On peut s’étonner par exemple de l’absence d’échantillonnage pour la station d’Osteras pendant la période des rejets supposés. En effet les analyses portent sur un premier filtre pour la période du 17 au 24 octobre à 6H34, puis un second du 25 octobre à 11H30 au 26 octobre à 10H49. Il n’y a donc pas de mesure du 24 octobre à 6H35 au 25 octobre à 11H29 ?
      On peut également déplorer l’absence de mesure de l’iode 131 sous forme gazeuse qui est dans de nombreux cas prépondérante par rapport à la forme particulaire. Et bien entendu, il convient de souligner que les stations de mesure sont à grande distance de la centrale et ne renseignent pas sur la contamination de l’air dans un rayon de quelques kilomètres.
      A ce jour, rien ne permet de faire le lien entre les rejets d’iode 131 du réacteur de Halden en Norvège en octobre 2016 et la détection d’iode 131 dans l’atmosphère de plusieurs pays européens en janvier 2017.
      Rappelons que la période physique de l’iode 131 est de 8 jours, l’activité de l’iode 131 rejeté le 24 octobre 2016 serait donc divisée par un facteur 1 300 au 15 janvier 2017. Par ailleurs, les niveaux d’iode 131 particulaire les plus élevés détectés en Europe en janvier 2017 étaient en Pologne (5,9 μBq/m3).
      Il serait par contre souhaitable que des analyses indépendantes soient effectuées au voisinage du réacteur de Halden afin d’évaluer les niveaux d’exposition des riverains (analyses d’air, sol, précipitations et chaîne alimentaire).

    • La pollution radioactive à l’iode 131 en Europe au début de l’année 2017 a permis de mettre en lumière l’activité d’un réacteur inconnu du grand public, le réacteur de recherche de Halden en Norvège. Bien qu’il ne puisse être tenu responsable du nuage radioactif qui s’est étendu de l’Espagne à la Norvège en janvier-février, on a appris grâce à l’ONG norvégienne Bellona que ce réacteur avait connu un « incident » en octobre dernier. La lecture d’un rapport de l’agence de sûreté nucléaire norvégienne daté du 13 février 2017 permet de se rendre compte du danger que font courir aux Européens les utilisateurs de ce réacteur. On s’éloigne un peu de Fukushima mais pas tant que ça car la problématique est la même : panne de refroidissement du réacteur, risque d’explosion d’hydrogène, rejet d’iode 131 et autres radionucléides cancérigènes, MOX, … ça ne vous rappelle rien ?

      Pierre Fetet

      Suite de l’article : http://www.fukushima-blog.com/201S7/03/le-reacteur-nucleaire-de-halden-en-norvege-un-danger-pour-l-europe.h

    • Le 13/02/17, l’IFE (fondation de recherche internationale pour l’énergie et la technologie nucléaire) communique par le biais de Per Strand (chef de service) et de Tonje Sekse (conseiller principale) un rapport à la NRPA (l’autorité norvégienne de radioprotection), incident dû à une « erreur sur du combustible » dans le réacteur de Halden.

      http://data.over-blog-kiwi.com/0/54/77/39/20170325/ob_43d3b0_rapport-entier-halden.pdf

      On se veut également rassurant sur la page « officielle » de l’IFE :
      https://www.ife.no/en/ife/ife_news/2016/status-ved-haldenreaktoren-fredag-28.oktober

  • N’oublions pas !
    L’après #catastrophe #nucléaire de Fukushima avec le « #blog #Fukushima ». http://www.fukushima-blog.com

    Le gouvernement japonais et le gouvernement métropolitain de Tokyo inondent l’actualité de promotions pour les Jeux olympiques de 2020 prévus à Tokyo.

    Il est donc important de garder à l’esprit les réalités suivantes :

    En raison de l’importance des radiations, personne ne peut approcher les réacteurs 1, 2 et 3. Aucune solution pour retirer les coriums n’est envisagée pour au moins 40 ans.

    TEPCO utilise 400 tonnes d’eau par jour pour refroidir les cœurs fondus des trois réacteurs dévastés et 400 tonnes supplémentaires s’infiltrent chaque jour dans les bâtiments réacteurs endommagés. De plus, la pluie emporte dans l’océan les matériaux radioactifs restant sur le site.

    Le phytoplancton (algues) qui absorbe les isotopes radioactifs de Fukushima nourrit le plancton animal et ses larves microscopiques. Ces microorganismes, première source de nourriture des poissons et des mammifères marins, sont ensuite transportés le long du courant du Pacifique nord jusqu’à la côte ouest de l’Amérique du Nord et se retrouvent en Alaska et au Chili.

  • Pourquoi l’IRSN ment-il ? - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/2016/05/pourquoi-l-irsn-ment.html

    L’IRSN ayant déjà eu d’autres antécédents de ce type dans les années passées, il était logique de lui consacrer une parodie. En effet, peu d’humoristes se sont penchés sur cette organisation qui pourtant mérite largement qu’on se moque de sa minimisation presque systématique face au réel danger nucléaire. D’où la réalisation d’un sketch le 23 avril 2016 à l’occasion de la conférence évènementielle Tcherno23.

    https://youtu.be/Osgv31u8_Nk?list=PLJGHY7xxjPoO2DPZlTErGpQDbhPtZAa0v

    #IRSN #nucléaire #euphémismes #omissions

  • « Résilience », entretien avec Yannick Monget - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/2016/05/resilience-entretien-avec-yannick-monget.html

    Auteur et prospectiviste, Yannick Monget s’est particulièrement investi ces dernières années sur la problématique du nucléaire. Fruit de ces recherches, il vient de publier aux Editions de La Martinière un nouveau roman, Résilience, qui est véritablement une « fiction scientifique engagée ». A travers deux histoires passionnantes qui finissent par se rejoindre, l’auteur dresse un état des lieux atomique sans concession de la planète Terre. Mu par une volonté intarissable, il milite pour une sortie du nucléaire en dénonçant les dangers réels que l’humanité a créés et qui menacent radicalement son avenir. Bien que ce thriller captivant fourmille d’informations sourcées, j’ai voulu en savoir plus en interrogeant son auteur sur les thèmes spécifiques à ce blog : Fukushima, la catastrophe nucléaire, ses conséquences.

    Avec une solution théorique étonnante aux déchets dedans que je n’avais encore jamais entendu parler : l’enfouissement dans la croûte terrestre… ça dit pas en combien de temps là …

    Dans votre dernier roman, Résilience, vous évoquez une manière de se débarrasser des déchets nucléaires dans des fosses marines très profondes qui pourraient à long terme disparaître sous la croûte terrestre. Ce projet existe-t-il déjà et, selon vous, est-il réaliste ?

    « J’en ai parlé avec un ami vulcanologue, Jacques-Marie Bardintzeff avant de l’écrire. En fait, sur le papier, le scenario se tient, les difficultés sont la pression à une telle profondeur, mais en même temps, si on met en balance le problème de gestion des déchets et celui de la pression à grande profondeur… il est peut-être plus simple de résoudre ce problème de pression, aussi important soit-il. En tout cas on m’a expliqué qu’il n’y aura pas de soucis avec la température, car nous ne sommes pas dans une zone "chaude". C’est vraiment la profondeur qui pose souci. Il y aurait peut-être une autre solution : l’espace. Si je suis contre l’idée d’envoyer des déchets par le biais de fusées (ce serait bien trop dangereux en cas d’accident) reste que des projets d’ascenseurs spatiaux sont actuellement à l’étude. Là, on serait sur quelque chose de bien moins dangereux. Une fois dans l’espace il faudrait leur donner une impulsion pour qu’ils se dirigent vers le Soleil. C’est un calcul de trajectoire, et ça, on sait très bien faire. Je pense que ce projet d’ascenseur spatial est réalisable et se fera dans quelques décennies. Qui plus est, c’est un domaine où les japonais me semblent particulièrement à la pointe. »

    #nucléaire #fiction #déchets #fukushima

  • 40 ONG demandent la révision du rapport de l’#UNSCEAR sur #Fukushima - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/2014/11/40-ong-demandent-la-revision-du-rapport-de-l-unscear-sur-fukushima.h

    Les groupes de la société civile demandent la révision du récent rapport de l’UNSCEAR (Comité scientifique de l’ONU sur les conséquences des émissions radioactives *) intitulé : “Le niveau et les effets de l’exposition à des émissions radioactives due à l’accident nucléaire suite au Grand Tremblement de Terre à l’Est du Japon et au tsunami.“

    L’organisation “Human Rights Now”, accompagnée de 40 organisations de la société civile issues du Japon, des USA, de Tunisie, d’Azerbaïdjan, des Pays-Bas, d’Allemagne, de France et d’Irlande ont publié une déclaration demandant que l’UNSCEAR et la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale révisent le rapport et ses conclusions du point de vue de la perspective des droits de l’homme. Veuillez trouver la déclaration complète ci-dessous.

    Nous apprécions les efforts significatifs produits par les membres du comité de l’UNSCEAR pour évaluer les données vastes et complexes concernant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Cependant, leur conclusion comme quoi il n’y a « pas d’effet discernable », maintenant ou dans le futur, est un défi au sens commun et sape la crédibilité de l’UNSCEAR. La « Critique » fait remarquer que sur base du rapport de l’UNSCEAR lui-même, nous pouvons nous attendre à l’apparition, au Japon, d’à peu près 1000 cas de cancer de la thyroïde supplémentaires, et aussi de 4300 à 16800 autres cas de cancer supplémentaires, à cause des retombées radioactives de Fukushima. Nous croyons qu’il s’agit là d’effets très discernables pour les individus, les familles et les communautés affectées par ces cancers, ainsi que pour tous ces individus qui vont être affectés par les autres formes de maladies induites par la radioactivité.

    En outre, la conclusion de l’UNSCEAR, affirmant qu’il n’y a “aucun effet discernable” est en train d’induire en erreur le gouvernement Japonais, en le poussant à ne pas mettre en œuvre les contremesures permettant d’éviter la surexposition des individus, et à ne pas lancer une surveillance complète des effets sur la santé. De ce fait, cette conclusion cause de sérieuses violations des droits humains.

    #nucléaire #déni #ONU

  • Nouvelle spéciale de Kokopelli : Avaaz, bas les masques !
    http://cjb.r.mailjet.com/nl/xkg2/0s30k.html

    Cher(e)s ami(e)s de Kokopelli,

    L’organisation américaine AVAAZ a lancé il y a quelques jours une nouvelle campagne de levée de fonds, intitulée « La meilleure manière d’arrêter Monsanto », et diffusée largement sur Internet et par mail, visant supposément à créer le « tout premier eBay pour #semences à but non lucratif ».

    L’association KOKOPELLI n’est absolument pas à l’origine de cette campagne et ne connaît aucune organisation française ou européenne qui y participerait.

    De plus, le courriel faisant la promotion de cette campagne prétend que « une coalition de 20 groupes et personnalités de l’#agriculture durable tels que le Center for Food Safety et l’activiste Vandana Shiva sont prêts à lancer le projet. » Nous ne connaissons pas ces groupes, qui ne sont pas nommés, mais nous avons contacté Vandana Shiva à ce sujet et elle nous a répondu ceci : “I am not involved in this initiative, have never been contacted or consulted about it.” (je ne suis pas engagée dans cette initiative, et n’ai jamais été contactée ou consultée à son sujet) !!! Elle a également manifesté son indignation face à la récupération de ses nom et notoriété sur son blog SeedFreedom.

    Si, sur ce blog, l’organisation américaine Center for Food Safety endosse ces manœuvres grotesques et parle « d’erreur » et de « malentendu », nous n’y croyons pas du tout. De quel type d’erreur peut-il s’agir lorsqu’il est question de lancer une campagne mondiale, dans 17 langues, pour récolter plusieurs centaines de milliers de dollars, voire des millions – car les sommes globales récoltées sont soigneusement occultées, mais ce sont déjà plus de 55.000 personnes qui ont donné - ?

    Nous remarquons, de plus, que le texte de présentation de la campagne est très mal rédigé ; que ses termes sont particulièrement évasifs ; qu’il n’existe aucun site Internet relatif au projet évoqué ; que les “fermiers” et “organisations” partenaires ne sont pas nommés ; que les éventuels fournisseurs et bénéficiaires des semences ne sont pas identifiés ; que les actions projetées ne tiennent aucun compte des contraintes réglementaires qui nous obèrent depuis 60 ans, etc.

    Tout cela n’est pas sérieux, et il semble donc que cette campagne soit une nouvelle imposture de l’organisation AVAAZ - dont nous-même, et d’autres, avons déjà dénoncé le caractère plus que douteux par le passé - destinée seulement à récolter des fonds auprès d’internautes généreux mais bien trop crédules.

    Nous demandons donc le retrait immédiat de cette campagne - ou bien le détail exact et complet du projet évoqué dans celle-ci, s’il existe - et la transparence la plus totale sur l’utilisation des sommes récoltées, ou leur restitution aux donateurs trompés !

    Nous vous recommandons donc la plus grande prudence vis-à-vis de cette campagne, et, de manière générale, vis-à-vis de l’organisation AVAAZ, et vous invitons à faire circuler ce message au plus grand nombre de destinataires possible.

    L’équipe de Kokopelli - le 16 juillet 2014.

  • Atom Heart Fucker (16) : qu’est-il arrivé à l’USS Reagan le 12 mars 2011 ?
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/atom-heart-fucker-16-qu-est-il-150906

    Un bon article sur l’exposition de navires à la contamination radioactive issue d’essais nucléaires ou d’accident de centrale. Article qui attire l’attention sur l’évolution des « technologies de décontamination » dans l’histoire de la navy américaine.

    Dans une indication des tendances en matière de technologie de décontamination, voici une photo de 1946 de marins tentent de décontaminer l’un des navires d’essai, le Prinz Eugen (*). Des balais-brosses et de l’eau savonneuse semblent être un élément universel dans la stratégie de décontamination, et il est peu probable qu’il existe aujourd’hui une solution miracle qui permettra à un navire d’être complètement décontaminé

    Impressionnant...

    À lire.

    #nucléaire #histoire #US #fukushima #marine #greenpeace #japon

  • Des SDF japonais embauchés pour nettoyer Fukushima
    http://www.france24.com/fr/20131230-autorites-japonaises-embauchent-sans-domicile-fixe-nettoyer-fukus

    Presque trois ans après la catastrophe nucléaire de #Fukushima, les autorités japonaises ont toujours d’énormes difficultés à décontaminer la région touchée par les #fuites_radioactives. Manque de main d’œuvre, étendue de la zone, risques de radiation... autant d’obstacles qui ralentissent les différents chantiers. Pour faire face à ce retard, des sans-abri ont été embauchés directement par des entreprises sous-traitantes de l’État pour effectuer des travaux de nettoyage, comme vider des maisons abandonnées, balayer autour des sites, arracher l’herbe ou encore racler la terre.

    #sdf #emploi #tendresse #marché_du_travail

    Via l’indispensable http://www.fukushima-blog.com

  • Les effets de Fukushima sur les bébés californiens - Fukushima 福島第一
    http://www.fukushima-blog.com/2013/11/les-effets-de-fukushima-sur-les-b%C3%A9b%C3%A9s-californiens.html

    Alors que les officiels japonais commencent à peine à reconnaitre que tous les évacués de la zone interdite de Fukushima ne pourront peut-être pas rentrer chez eux, Chris Busby publie un article qui rappelle les dangers de la vie en secteur contaminé. Il dénonce encore une fois les mensonges des scientifiques pro-nucléaires sur la soi-disant innocuité des faibles doses, avec l’exemple d’une étude sur les bébés californiens…