Paris : manifestation Occident - Vidéo Ina.fr

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  • L’extrême droite et « Mai 68 ». Une obsession d’Algérie et de virilité

    "Pour les Français proches de l’extrême droite en 1968, les événements de Mai sont apparus étroitement liés avec l’Algérie. Ce n’est pas surprenant : dans les années 1960, l’engagement pour l’Algérie française, l’intensité de cette expérience, les prétendues victoires comme celle de mai 1958, la « résistance » autour de l’OAS, ainsi que la défaite en 1962, tout cela a constitué, pour eux, une expérience marquante. À la faveur de cette lutte, l’« opposition nationale », comme ils s’auto- désignaient, a été reconstituée, et des liens forts ont pu, au-delà des divergences idéologiques ou factionnelles, être resserrés. Le combat perdu pour l’Algérie française a aussi solidement arrimé une bonne partie de ces militants,notamment les plus jeunes, au sein de cette frange de la vie politique française.

    Plus remarquable, c’est comment un registre sexué et sexuel omniprésent s’est développé et a articulé cette obsession persistante de l’Algérie avec les thèmes de la virilité et d’une masculinité « éternelle », dans le sens que Francine Muel-Dreyfus donne à « l’éternel féminin ». Cela est le plus souvent passé par une mise en cause de la perversion sexuelle, de la féminisation (ou dévirilisation) et de la décadence.

    C’est le cas notamment dans la presse d’extrême droite. Entre la fin de la Guerre d’Algérie et Mai 68, alors que le consumérisme dominait les discussions autour de la masculinité dans la société française, à l’extrême droite, ce sont des mises en causes de la dévirilisation émanant, soit du régime gaulliste, soit des « Arabes » qui encadraient et colportaient ces soucis."

    Todd Shepard

    http://clio.revues.org/9187

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