Sur l’absence de limites et la perte de sens, les liens entre science et irrationnalité, la…

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  • #EDF construira bien des #Grands_barrages en Amazonie
    http://multinationales.org/EDF-construira-bien-des-grands

    Il en était question depuis plusieurs mois. EDF vient d’officialiser son arrivée dans le secteur ô combien controversé des grands barrages en Amazonie brésilienne. Le groupe énergétique français a racheté 51% des parts du consortium chargé de construire le barrage de Sinop, dans le bassin du Rio Tapajós, un affluent de l’Amazone. En ligne de mire pour EDF, les enchères pour deux autres barrages encore plus importants dans la même zone, São Luiz do Tapajós et Jatobá, qui doivent se tenir fin 2014. Au même (...)

    Actualités

    / A la une, #Brésil, EDF, #GDF_Suez, Grands barrages, #changement_climatique, #droits_humains, #impact_social, #impact_sur_l'environnement, #gaz_à_effet_de_serre, communautés (...)

    #communautés_locales
    « http://economia.estadao.com.br/noticias/negocios,governo-federal-marca-leilao-da-hidreletrica-sao-luiz- »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/sinop »
    « http://news.mongabay.com/2014/0915-tapajos-dam-deforestation.html »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/sao-luiz-do-tapajos »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/jatoba »
    « http://exame.abril.com.br/negocios/noticias/tractebel-ve-recuperacao-com-resultado-satisfatorio-em-2014 »
    « http://www.agenceecofin.com/electricite/0409-22544-rio-tinto-edf-et-la-sfi-recherchent-5-experts-pour-la-centr »
    « http://www.climatecentral.org/news/tropical-dams-methane-18019 »
    « https://www.flickr.com/photos/55449636@N07/8509547867

    Flickr
     »

  • Progrès technoscientifique et regrès social et humain
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=509

    Le site Reporterre (www.reporterre.net) nous a proposé d’écrire une tribune sur "Progrès technoscientifique et regrès social et humain". La voici. * « Il reste entendu que tout progrès scientifique accompli dans le cadre d’une structure sociale défectueuse ne fait que travailler contre l’homme, que contribuer à aggraver sa condition. » (André Breton. Le Figaro littéraire, 12 octobre 1946) « En comparant l’état des connaissances humaines avec les états précédents, Fontenelle découvrit non pas précisément l’idée de progrès, qui n’est qu’une illusion, mais l’idée de croissance. Il vit assez bien que l’humanité, à force de vivre prend de l’expérience et aussi de la consistance. (…) Progrès ne voulut pas dire autre chose d’abord qu’avancement, marche dans l’espace et dans le temps, avec ce qu’implique d’heureux (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Progre_s_technoscientifique_et_regre_s_social_et_humain-2.pdf

  • “La liberté d’utiliser ou de repousser la #technologie est inexistante aujourd’hui”, #Alain-Damasio, écrivain de SF - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/la-liberte-d-utiliser-ou-de-repousser-la-technologie-est-inexistante-aujour

    Ma thèse est la suivante : la technologie accroît notre pouvoir sur les choses mais diminue notre puissance de vivre. Elle nous pousse à déléguer ce que nos forces intérieures sont capables d’accomplir seules. Des philosophes comme Jean-François Lyotard et Spinoza font cette distinction entre pouvoir et puissance et je la trouve très probante dans notre relation aux nouvelles technologies.

    • Nous sommes aussi en train d’externaliser le cerveau ! Nous déléguons toutes nos facultés cognitives automatisables. L’orientation avec le GPS, la mémorisation avec les moteurs de recherche, l’organisation rationnelle à coup d’applis dédiées. Michel Serres a joliment développé ces enjeux. Il fait preuve d’une sorte d’optimisme technologique et trouve formidable d’externaliser la mémoire pour se concentrer sur le plus beau de l’être humain : la créativité.

      En vérité, nous avons délégué tellement de nos capacités à la technologie que si l’on n’y prend garde, il ne nous restera que l’émotion brute. La créativité n’apparaît pas du jour au lendemain, elle demande des années de construction. Il faut avoir des piles de pont mémorielles pour pouvoir relier les choses, pour pouvoir même penser. Sans cette mémoire de travail, sans ces structures cognitives de base que sont l’analyse, la synthèse, l’effort de classer ou de hiérarchiser, nous deviendrons tout doucement des légumes qui feront des likes et des dislikes sur Internet, retransféreront des tweets et singeront des mèmes parce que nous n’aurons plus l’appareil cognitif pour manipuler tout ça.

      Il est urgent d’apprendre aux gens à aller au bout de ce qu’ils peuvent, avec leur propres forces – intellectuelles, corporelles, spirituelles – leur rappeler que percevoir est un art qui prend des années de minuscules efforts quotidiens. Le transhumanisme est une fermeture frustrée au monde parce que l’humain n’a pas encore livré toute sa saveur, sa grandeur et son intelligence sensible, qui jaillit à la jonction de la chair et de l’esprit. Notre intellect est infini, certes, mais comme le disait Spinoza, il y a plus fascinant encore : « on ne sait pas ce que peut un corps ». Alors apprenons.

    • C’est juste @aude_v, ce sont aussi les mêmes arguments « pour aider les handicapés » dans les technologies sécuritaires : surveillance par bracelet GPS des personnes atteintes d’Alzheimer.

      On tente de pallier au handicap de la liberté, de ce qui n’est pas contrôlable ou échappe à la raison.

      Le « progrès » fabrique nos handicaps en nous faisant perdre l’autonomie de la connaissance (je pense à Ellul) savoir faire notre pain, nos vêtements, jusqu’à notre épanouissement personnel, sans être relié à un réseau technologique (informatique, électrique) devient impossible voire impensable. Nous faisant perdre donc notre capacité à nous penser autrement que comme handicapé.

    • Oui, mais c’est toujours le même scénario fascisant qui se rejoue sur le dos des libertés, et ce n’est pas faute de ne pas avoir dénoncé comme une manipulation le processus que tu évoques .
      L’handicapé est sans capacité à agir, comme il ne peut pas, il n’a pas le pouvoir de, on se subordonne à lui dans l’agir.
      De la même façon que le système représentatif fait que le citoyen se laisse subordonner par le principe du vote et qu’il est de ce fait considéré comme incapable de politique, handicapé des décisions collectives, relégué à l’urne.

      Les dérives technologiques de surveillance globale étaient plus que prévisibles, mais les représentants politiques, comme le législateur n’ont rien fait pour protéger les principes fondateurs du vivre ensemble. Bien au contraire, en se mettant à la botte des industriels de l’armement ils ont alimenté le moteur antidémocratique.

      Comme pour la peine de mort, ce n’est pas à la morale des médias de comptoir d’en décider mais à un projet philosophique globale de société et de respect de l’humain pour lequel il fallait s’unir.
      Parce que tout se construit, la morale comme les

      vrais besoins ou de situations inacceptables

      il faut savoir défendre des idées et un choix de société bien au delà de faits douloureux, un courage qui manque aujourd’hui.

      http://souriez.info/Un-oubli-a-reparer-le-rapport-du-commissariat-a

      Le 4 octobre 2001, Le commissaire à la protection de la vie privée au canada, George Radwanski :

      « Dans les États policiers, il peut y avoir peu ou pas de criminalité, mais il y a également peu ou pas de liberté. Ici au Canada, nous modérons les activités d’application de la loi en fonction du genre de société que nous choisissons. Nous ne tolérons pas d’énormes violations des droits de la personne, peu importe la mesure dans laquelle elles peuvent s’avérer utiles pour prévenir ou résoudre les crimes.

      Nous faisons ces choix parce que, même si nous voulons une société sûre, nous reconnaissons que notre sécurité et notre qualité de vie ne se limitent pas à l’absence de criminalité »

  • des croûtes aux coins des yeux » Blog Archive » la fin de @tanxxx (?)
    http://tanxxx.free-h.fr/bloug/archives/6997

    Ben ouais : comment passer à autre chose maintenant que je suis bien coincée dans Tanxxx ? Le #dessin léché m’emmerde désormais assez prodigieusement. Je crois que c’est Benasayag qui, parlant de progrès dans une de ses conférences, expliquait qu’avec la technique on sait ce qu’on gagne mais on ne sait pas ce qu’on perd. Je remonte le temps parfois et je ressors des vieux dessins. Je vois tout de suite ce que j’ai gagné depuis, comme dit Grégory, ce que je me “suis fait chier à maitriser”, mais je vois surtout, avec beaucoup d’amertume, ce que j’ai perdu. Et malheureusement c’est beaucoup plus difficile à retrouver que la bête #technique.
    La technique, ça s’apprend, ça se travaille, y’a rien de sorcier à ça. N’importe qui qui décide de passer du temps et de travailler l’acquerra. Et au final, au bout de 10 ans si je sais dessiner comme je le voulais ou presque, j’ai perdu de vue le #plaisir et la spontanéité. La technique a bouffé tout ça.

    • Je souligne une citation dans la citation parce qu’elle me parait être fondamentale :

      avec la technique on sait ce qu’on gagne mais on ne sait pas ce qu’on perd

      J’aimerai bien en discuter un de ces jours. Quand on aura le temps :)

    • Je vais rebondir mais un peu plus tard, je ne suis pas en vacances, moi ! Enfin si mais non. Justement :) Je cale des périodes pour expérimenter de nouveaux outils et/ou produire des sujets perso mais ça va de paire. Par exemple, j’ai officiellement fermé boutique pour travailler sereinement sur des travaux perso en cours. L’an passé, j’ai profité des vacances de Noël pour m’initier à l’aquarelle parce ça faisait un petit bout de temps que ça me titillait, notamment pour la carto mais depuis je la pratique dans d’autres domaines. C’est mon côté papillon, je ne me suis pas laissée enfermée par une technique particulière, ça ne m’a jamais intéressé la technique en tant que technique. Je trouve toujours enrichissant d’explorer d’autre univers. Les expériences qui en sortent sont plus ou moins heureuses mais ça me permet d’avancer. En fait, plutôt que de parler de technique, je préfère parler d’outil, de l’outil qu’on utilise pour exprimer des choses, celles qu’on ressent, celles qu’on veut mettre au grand jour. Parce que l’outil on fait en sorte qu’il s’adapte à nos besoins, et non l’inverse. Et donc chaque fois j’aborde l’outil en tâtonnant. Je me renseigne sur les principes de bases et rapidement ça va m’ennuyer alors j’expérimente avec ce minimum de savoir faire et je vais dialoguer avec l’outil et les matériaux pour mieux me les approprier pour parvenir à mes fins, l’image que je veux communiquer. C’est un travail en perpétuel mouvement. Je dis travail mais c’est un réel plaisir de naviguer ainsi, et parfois une réelle souffrance pour parvenir à ce qu’on veut.

    • Ça m’intéresse beaucoup ce questionnement de ni tanxxx ni Mathilde sur l’outil, la technique, l’identité ...
      Il me semble qu’il y a la question du système, la maîtrise de la technique peut nous enfermer dans une identité « génétique » qui nous fait perdre notre être comme l’explique Benasayag. Dans mon travail j’utilise très peu d’outils, papier, bic et encre de Chine à la plume. Je pense souvent à ce risque d’enfermement dans le « beau dessin » et je m’y complaît certainement d’un certain point de vue. Il y a une citation de Hokusai qui m’a beaucoup influencée et guidée :

      « Depuis l’âge de cinq ans, j’ai la manie de recopier la forme des choses et depuis près d’un demi siècle, j’expose beaucoup de dessins ; cependant je n’ai rien peint de notable avant d’avoir soixante-dix ans. A soixante-treize ans, j’ai assimilé légèrement la forme des herbes et des arbres, la structure des oiseaux et d’autres animaux, insectes et poissons ; par conséquent à quatre-vingt ans, j’espère que je me serai amélioré et à quatre-vingt-dix ans que j’aurai perçu l’essence même des choses, de telle sorte qu’à cent ans j’aurai atteint le divin mystère et qu’à cent dix ans, même un point ou une ligne seront vivants. Je prie pour que l’un de vous vive assez longtemps pour vérifier mes dires. »

      On peu y voire du « toujours plus », toujours plus de maîtrise, mais il me semble qu’elle n’est pas une quête en soi, ce n’est pas le but de « avoir de la technique » mais se débarrasser des contraintes technique pour avoir la possibilité de s’occuper à l’être des êtres. Je sais plus ou j’avais lu ou entendu ça mais dessiner est une quête de compréhension, pour dessiner il faut avoir en tête qu’on observe de la lumière réfléchit, que la chose dessiner est un volume de telle ou telle nature et que le fait de chercher à dessiner ces choses demande de comprendre cette nature. Comme je pense ne jamais être capable de comprendre la « vrai nature » de quoi ou qui que ce soit puisque les choses et les êtres ne sont pas fixes, la nature est de fait insaisissable mais en même temps cette recherche ne me semble pas vaine. C’est plutôt une tentions vers qui me semble le moteur (un truc vivantes mouvement) plutôt que l’arrivée a des objectifs qui me paraît un truc de mort, quant on arrive au but, c’est quant on arrête de bouger soi même et que les vers peuvent passer à table.

      Bon d’un autre côté j’ai aussi souvent des doutes par rapport à ce risque de système, de recettes. Des moments ou la lenteur de la technique me décourage ou me paralyse. Je suis de plus en plus lente parceque je m’enfonce de plus en plus dans des petits détails. Il y a la contrainte de vouloir faire du beau qui me bloque, la peur de gâcher du papier me paralyse encore. D’un côté je légitimé ma quête du beau dessin dans une idée qu’elle est une politesse faite aux regardeureuses, mais d’un autre côté je déteste les œuvres que je qualifie de décoratives et je pense aussi que mon côté bourgeoise doit intervenir pour beaucoup dans mon goût pour le « beau dessin bien fait techniquement ». J’ai l’impression d’être toujours sur le fil du paradoxe. Il y a aussi le fait que la technique est un moyen de me protéger des attaques du style Mermet a la Fiac « un gosse de 5 ans pourrait faire mieux ». Truc qui fait que même si une personne n’aime pas mon travail elle ne m’agresse pas en me traitant de nulle.
      Il y a quelques années lors de la dernière édition du festivals periscopage il y avait un dessinateur dont j’ai oublier le nom qui a fait une conférence hyper intéressante et surtout très décomplexante sur cette question du beau dessin ou de la technique. Il expliquait que la quête de beauté graphique et technique est un frein à la créativité, une idée élitiste et discriminante. Je pense qu’il a tout à fait raison, la maîtrise technique est réservée à celleux qui disposent du temps, et elle exclue celleux qui n’en ont pas pour s’entraîner. D’une part on exclue celleux qui n’ont pas ce temps, mais on s’exclue puisque pendant qu’on travail sur la technique on oublie que le principal c’est ce qu’on veux exprimer et ressentir. Pendant qu’on lutte avec son crayon, on perd le plaisir immédiat d’être en train de dessiner. On travail alors qu’on devrait jouir.
      J’ai l’impression d’enfiler des évidences, désolé si c’est le cas.

    • Ce que tu dis @mad_meg me fait penser à ces expériences que je mène actuellement avec l’aquarelle (pour ne citer que celles-ci). Récemment j’ai fait une image « conceptuelle » on va dire pour mettre en comparaison des surfaces agricoles vivrières et des surfaces d’agriculture intensives. La façon de représenter ces surfaces d’agriculture vivrières n’étaient pas « conformes » : les petites parcelles sont représentées comme vues du ciel alors que les petites maisons sont représentées vues de face. Tous ceux qui ont vu l’image terminée ou en train de se faire n’ont rien vu. Il y a juste une amie peintre qui m’en a fait la remarque. Je lui ai répondu oui, je sais, mais je m’en fiche, si j’avais fait les maisons vues du dessus, ça n’aurait pas marché, alors que comme ça, ça fonctionne très bien, tout le monde comprends ce que je veux dire. C’est l’intention qui a guidé la technique, en quelque sorte.

    • Le dessin et ici pour ton exemple d’aquarelle ça marche aussi est la transcription d’une idée. Ici tu voulait faire passer une information de manière plaisante, le côté « photo réaliste » ou « conforme » du sens des maisons n’a aucune importance dans la transcription de ton idée. Toi @odilon tu veux qu’on comprenne l’idée de maison par un signe, pas imiter une vue de Google earth.
      Le dessin me semble être la forme graphique la plus proche de ce qu’est une idée. Les sculpteurices, les peintres, les architectes, passent presque toutes par un dessin avant de matérialiser leurs idées. Le dessin est d’ailleurs utiliser comme système d’écriture dans les idéogrammes, mais même l’écriture phonétique abstraite est aussi du dessin, les typographes ne me contredirons pas.

      La technique est très importante si on cherche à imiter, je pense au dessin d’observation qui demande de la pratique à mon avis mais le fait de bien savoir faire coïncider le degrés de détail nécessaire avec le message qu’on veut transmettre est aussi de la technique. En fait je sais pas si c’est la technique qui pose problème, elle pose problème quant elle deviens rechercher pour elle même et que le message disparaît pour elle.

    • oui oui @mad_meg, je suis tout à fait d’accord. Lorsque je peins un paysage, le dessin entre dans une grande part de l’œuvre finale. Par contre je vais sans doute jouer sur les couleurs et les contrastes pour donner une ambiance particulière ou mettre une partie plus en valeur. Selon ce qu’on veut faire, on va choisir telle ou telle technique. La technique doit rester un moyen, pas une fin c’est-à-dire rester au service du message qu’on souhaite transmettre. Sur la typo je ne vais pas te contredire, je viens des arts graphiques ;) D’ailleurs, c’est pareil pour un travail de graphisme, je commence toujours par dessiner pour poser les idées. Ou même le jardinage, je fais des esquisses avant de faire mes plantations.

    • Tout artiste cherche à démonter le mécanisme de sa technique pour voir comment elle est faite et pour s’en servir, au besoin, à froid. Néanmoins, une œuvre d’art ne réussit que lorsqu’elle a pour l’artiste quelque chose de mystérieux. Naturel : l’histoire d’un artiste est le dépassement successif de la technique utilisée dans l’œuvre précédente, par une création qui suppose une loi esthétique plus complexe. L’autocritique est un moyen de se dépasser soi-même. L’artiste qui n’analyse pas et qui ne détruit pas continuellement sa technique est un pauvre type.

       
      Cesare Pavese, Le métier de vivre

    • En fait je vis le dessin, la peinture, la photo ou le graphisme comme un apprentissage. Je suis toujours en apprentissage. C’est pour ça que j’explore par ci par là différents mode de représentation. J’ai pratiqué la photo un temps en produisant des images très personnelles. J’avais porté ce projet en moi longtemps avant de m’y mettre mais sans le penser. Et puis un jour le truc est parti, j’ai pris mon appareil, fait une petite installation et réalisé une première série. Ensuite j’ai travaillé des mises en scène avec différents objets et matériaux réfléchissants, et j’ai produits plusieurs séries assez différentes en testant d’autres choses. Et puis, comme dans ta citation @lyco, un moment je n’arrivais plus à dépasser cette production, un peu comme si j’étais parvenue à un seuil au-delà duquel je ne pourrais pas produire une nouvelle et belle émotion par ce moyen. J’ai arrêté la photo.

    • Pour revenir à @tanxxx, je comprends bien son dilemme. Dans ma vie de graphiste, il y eu une période où je travaillais sur des bases riches en couleurs et en contraste avec des dessins au trait que je mettais en fond, etc, bref, un truc un peu personnel qu’on reconnaissait du premier coup d’œil. Et puis voilà, j’en avais fait à peu près le tour et je suis passée à des graphismes complètement dépouillés, zen on pourrait dire. Ça ne plaisait pas à beaucoup mais ça a plu à d’autres. Je crois que c’est à ce moment que ma situation c’est vraiment dégradé. Mais ce n’était pas à cause de ça mais plutôt de la conjoncture (l’arrivée de la pao dans les services com des collectivités locales) et les circonstances (des personnels des collectivités locales qui changent avec les prestataires de service) et du fait que je suis complètement nulle pour faire de la prospection. Je passe sur les détails, c’est un peu long. Donc je me suis retrouvée à manger beaucoup de pommes de terre et à couper le gaz pour me chauffer uniquement avec du bois dans la petite cheminée et c’était juste :). L’option qui me restait était de me faire embaucher dans une boite. Et là, rien qu’à l’idée, j’en avais une boule dans la gorge. Non pas que je ne voulais pas être salariée, mais le boulot en agence, j’ai testé 4 mois, ne m’intéresse pas. J’ai tenu comme ça et j’ai découvert la carto, celle notamment de quelqu’un qui nous est cher ici. Ça m’a apporté un nouveau regard sur la façon de penser le comment raconter une histoire parce que finalement, faire une image, c’est raconter une image.
      Tout ça pour dire que la façon dont on exerce son métier de dessinatrice ou de peintre ou de graphiste évolue aussi en fonction de sa propre histoire, des rencontres, des découvertes, des bouleversements. Pourquoi devrait-on avoir une production picturale linéaire alors que la vie ne l’est pas. Quand on parle de maitrise d’une technique ou d’un outil, en fait j’ai le sentiment qu’il ne nous apporte plus rien, qu’il ne nous surprend plus, bref, qu’on s’emmerde. A l’inverse, on peut trouver un intérêt toujours renouvelé dans la perfection du détail comme toi tu fais @mad_meg moi je trouve ton travail magnifique. Alors au-delà de toute considération, il faut tenir compte aussi du plaisir à faire ce qu’on fait. Je sais pas si l’artiste doit se dépasser, faire de l’art pour de l’art ça me parait pas très intéressant comme programme, il faut surtout avoir un truc à raconter.

  • Numéro spécial de S !lence sur la démesure et l’absence de limites -
    http://www.revuesilence.net/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=111&cntnt01retur

    La notion de #démesure et de dépassement des #limites se retrouve au cœur de notre société.

    Il nous paraît évident aujourd’hui que la démesure caractérise notre société au niveau écologique, au niveau des #inégalités sociales, au niveau économique avec le mythe de la croissance infinie, et au niveau de notre rapport au temps et à l’espace, par le désir d’aller toujours plus vite, plus loin et plus souvent.

    Mais on peut se demander si la démesure ne caractérise pas notre société encore plus profondément dans sa dimension politique et démocratique. Geneviève Azam explique ainsi que « l’une des premières conditions de la démocratie est (…) l’acceptation raisonnée et assumée de la #finitude du monde et de sa fragilité ». Jacques Testart, lui, aborde une dimension qui touche la nature même de l’humanité avec le développement de l’idéologie #transhumaniste et le refus de la « finitude » de l’humain, le rêve d’une jeunesse éternelle, le tabou sur la mort.

    A ces fantasmes de démesure, à cet #imaginaire collectif si peu remis en question, que pouvons-nous opposer ? Le fait que le bonheur passe par l’acceptation de ses limites et que la loi est le fondement de la liberté ? Au-delà des mots, nous pouvons agir pour proposer un autre modèle de société, ouvrir toujours plus de pistes vers un avenir où le bonheur de chacun ne se fera pas au détriment de l’autre et de la #nature.

    lien avec http://seenthis.net/messages/166428