• La Presse de Tunisie - ces-tunisiens-qui-detestent-leur-travail | 75669 | 02122013
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    leur travail, alors que seulement 5% aiment ce qu’ils font. Record...
    Pourquoi les Tunisiens éprouvent-ils de l’aversion pour leur travail ? Quelles sont les causes à l’origine d’une démotivation générale qui balaie, comme une lame de fond, tous les secteurs ? Les rapports envenimés avec l’employeur, les brimades quotidiennes, la surexploitation, le manque de reconnaissance du travail bien fait, l’absence de promotion reviennent, aujourd’hui, comme une litanie sur les lèvres de nombre d’employés qui vont, tous les jours, à contrecœur à leur travail.
    Agent dans une entreprise d’édition, Mehdi s’épanche sur le dégoût qu’il éprouve pour un travail d’exécution qui ne lui apporte plus aucune satisfaction personnelle. « Il est difficile de continuer à aimer un travail dans lequel on n’évolue pas. A la longue, on se lasse d’effectuer la même tâche routinière tous les jours. Mais au-delà de la routine, c’est l’injustice dont on est témoin au sein de l’entreprise qui nous fait détester le travail. Il y a beaucoup de favoritisme. Assis dans leur bureau confortablement, les chefs de service obtiennent rapidement des promotions en passant sans difficulté d’un grade à l’autre avec les avantages que cela suppose. Ce n’est pas le cas des exécutants qui effectuent des tâches ingrates. Nous sommes là à courir derrière une promotion qui ne vient pas. On nous fait refléter des mirages mais il n’y a rien ».
    Infirmière depuis vingt ans dans un hôpital public de la capitale, Habiba griffonne machinalement les rendez-vous des patients sur le registre du médecin consultant. Ce n’est pas le travail qui rebute cette quadragénaire à l’air indifférent et blasé mais plutôt la relation avec le patient. Après vingt années de bons et loyaux services, cette femme d’âge mûr a de plus en plus de mal à communiquer avec les patients à la mine grincheuse et avec qui les altercations sont devenues quasi quotidiennes.