fallait-il retirer l’étude Séralini ? »

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  • « OGM : fallait-il retirer l’étude Séralini ? »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/30/ogm-fallait-il-retirer-l-etude-seralini_3523176_3232.html

    La procédure de retrait (retraction en anglais) est utilisée dans des situations très précises : plagiat, manipulation ou fabrication de données, erreur expérimentale ou faute de calcul… L’éditeur en chef de Food and Chemical Toxicology l’a écrit à M. Séralini : il n’y a rien de cela dans l’étude ou dans les données brutes de l’expérience (l’ensemble des paramètres biologiques relevés au cours du temps sur les animaux). Le seul motif de retrait avancé par la revue est l’« inconclusivité » du travail de M. Séralini – caractéristique commune à des milliers d’études qui ne sont et ne seront jamais retirées.

    En retirant l’article du biologiste français – c’est-à-dire en l’effaçant de la littérature savante –, Food and Chemical Toxicology prive les recherches ultérieures d’éléments de comparaison, de confrontation, d’analyse. Pour inconclusives qu’elles sont aujourd’hui, rien ne dit que dans l’avenir ces données – considérées comme intègres par la revue elle-même – ne seront pas utiles ou éclairantes. La décision de Food and Chemical Toxicology ne semble donc pas motivée par les exigences de la science, mais plutôt par la volonté de faire place nette – ce qui satisfait les industriels concernés. Une telle décision satisfera les partisans des biotechnologies végétales et consternera leurs adversaires. Elle devrait surtout inquiéter ceux qui sont attachés à l’indépendance de la science.