• Pauvreté : les impasses du RSA et de la « solidarité active » | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
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    Le revenu de « solidarité active » (RSA), présenté comme porteur d’une conception renouvelée de la lutte contre la pauvreté, n’est pas un système satisfaisant. La lutte contre la pauvreté demande un changement d’approche, qui doit être fondée sur le principe de solidarité et déconnectée de la politique de l’emploi.

    Le RSA a remplacé en 2009 le revenu minimum d’insertion (RMI) et l’allocation de parent isolé (API). Ces derniers ont été conçus comme des mesures de soutien au revenu des ménages pauvres. L’API cherchait en 1976 à lutter contre le développement de la pauvreté des « parents isolés », essentiellement des mères précaires élevant seules leurs enfants.

    Le RMI visait en 1988 à concrétiser, dans un contexte de montée du chômage et de dégradation de ses conditions d’indemnisation, un principe inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946 :

    « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».

    Sous la pression d’une idéologie néolibérale pointant le risque de piéger les allocataires dans l’assistance et la pauvreté, le RMI et l’API ont été réformés de manière à encourager le retour à l’emploi.

    #pauvreté
    #RSA (revenu de « solidarité active »)
    #RMI (revenu minimum d’insertion)
    #API (allocation de parent isolé)

    • Le RSA sera réformé, mais comment ? La Commission Sirugue chargée de plancher sur la pauvreté des « travailleurs modestes » s’est concentrée sur les dispositifs d’intéressement [PDF]. Même mieux affûtées, les fléchettes n’approcheront pas la lune.

      Pour lutter contre la pauvreté, il faut redonner tout son sens au principe de solidarité inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946.

      Il est urgent de revaloriser le socle du RSA qui ne l’a pas été suffisamment depuis 20 ans, mais aussi de personnaliser la prestation (un point qui fait débat au sein des économistes atterrés), afin que ceux (et surtout celles) qui n’ont pas (ou plus) de droit à l’assurance chômage cessent d’en être exclu/es du fait des revenus de leur conjoint/e.

      Quant à l’emploi des allocataires, il ne découle pas de leur seul comportement de recherche d’emploi, mais suppose un soutien à l’activité économique et des dispositifs d’emploi ambitieux. La pauvreté laborieuse, enfin, réclame de s’attaquer aux très bas salaires avec les instruments adéquats : la politique salariale (hausse du Smic) et la régulation des temps de travail.