• Les Européens doivent enrichir leur offre économique aux Etats de l’Europe orientale

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/19/les-europeens-doivent-enrichir-leur-offre-economique-aux-etats-de-l-europe-o

    Voir des centaines de milliers de personnes descendre dans les rues de Kiev pour exiger que leur pays rejoigne l’Union européenne (UE) devrait booster le moral de Bruxelles. Cela ne doit cependant pas masquer le fait que la politique de l’UE vis-à-vis de ses voisins orientaux a subi une série de revers au cours des derniers mois. Mais le plus inquiétant serait que l’Union ne dispose pas de plan B, et que ses frontières orientales restent floues.

    #russie #ukraine

  • Nelson Mandela est mort mais l’apartheid est toujours vivant - Le Monde

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/12/nelson-mandela-est-mort-mais-l-apartheid-est-toujours-vivant_4333270_3232.ht

    Nelson Mandela est mort, mais l’apartheid vit toujours sous une forme non codifiée, non légalisée mais bien réelle, notamment en Israël. Un apartheid masqué, rampant, une mise à l’écart. Beaucoup pensent que l’utilisation du terme « apartheid » est exagérée voire outrageante pour l’Etat juif, mais ils oublient que l’apartheid prend des formes diverses héritées de la domination d’un groupe sur un autre ou sur plusieurs autres et aboutit à l’exclusion, la marginalisation, voire l’expulsion. L’apartheid n’est pas seulement le produit de l’occupation, il est le corollaire de la colonisation et de la volonté de se débarrasser d’un groupe de population en le cantonnant dans des endroits spécifiques ou des bantoustans afin de faire de la place à un autre groupe. Ecarter ou cantonner les Palestiniens pour laisser le champ libre à la communauté juive. N’est-ce pas la définition qui en a été donnée par l’ONU en 1973 dans sa résolution 3068 (...)
    Chaque semaine ou presque, de nouveaux programmes de logement sont annoncés en Cisjordanie ou à Jérusalem. Chaque semaine ou presque, des Palestiniens sont tués.

    (...) Selon l’ONU, un tiers des blessés au cours de l’année 2013 sont des enfants. (...) Comment appeler les restrictions imposées en zone C (62% de la Cisjordanie) qui, si elles étaient levées, permettraient d’augmenter le PIB de l’Autorité palestinienne de 35% selon la Banque mondiale ? Que faut-il conclure de la toute récente enquête de l’OCDE qui souligne qu’un Arabe sur deux vit sous le seuil de la pauvreté alors que le pourcentage est de un sur cinq pour les Juifs. Depuis 1948, date de la création d’Israël, aucune ville ni village arabe n’ont été construits alors que la population a été multipliée par dix et que 600 municipalités juives ont été créées. Plus d’une trentaine de lois-cadres « discriminant directement ou indirectement les citoyens palestiniens d’Israël » ont été répertoriées (...). Y a-t-il un terme pour caractériser les 600 kilomètres de routes réservées aux seuls colons en Cisjordanie, la bonne centaine de permis de type différent que doivent posséder les Palestiniens pour pouvoir se déplacer, des infrastructures séparées pour chaque communauté et leur cloisonnement pratiquement intégral ?

    Faut-il allonger la liste, donner des détails supplémentaires ? En octobre 1999, lors d’une visite à Gaza, Nelson Mandela avait invité les Palestiniens à ne pas renoncer, à poursuivre la lutte car, comme il l’avait souligné lors de sa libération « notre marche vers la liberté est irréversible. Nous ne pouvons pas laisser la peur l’emporter ». La peur, ce sentiment qui domine la politique israélienne et au nom duquel tout peut se justifier. Mandela l’avait compris. Yitzhak Rabin aussi. Il a été assassiné. Personne ne l’a remplacé. Et si Marwan Barghouti, leader du Fatah, emprisonné depuis onze ans, affirme que « l’apartheid a été vaincu en Afrique du Sud, il ne l’emportera pas en Palestine », on ne voit pas qui, pour le moment, va pouvoir y mettre un terme.

  • Ces mille lignes Maginot qui bloquent la France
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/12/ces-mille-lignes-maginot-qui-bloquent-la-france_4333209_3232.html

    La France est-elle irréformable ? Paralysée par ses corporations et ses castes, ses privilèges et ses chasses gardées, ses statuts et règlements ? Impuissante à bousculer totems et tabous ? Décidément plus féodale que républicaine ? Désespérément attachée à la rente et rétive au risque ? Sans autre point commun que la crispation sur les droits acquis, quelques épisodes récents semblent le démontrer.

    Prenons l’exemple des opticiens. En septembre, un rapport au vitriol de la Cour des comptes dénonçait ce marché peu concurrentiel et opaque : les lunettes sont, en France, deux fois plus chères que dans les autres grands pays européens, à peine remboursées par la Sécurité sociale et plus ou moins aveuglément couvertes par les mutuelles....

  • Le XXIe siècle peut enfin commencer
    Achille Mbembe
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/10/le-xxie-siecle-peut-enfin-commencer_3528398_3232.html

    Y-a-t-il quoique ce soit à ajouter à ce nom désormais universel, alors qu’est mis en terre celui qui incarna si étroitement dans sa chair, dans sa peau et dans ses os les espoirs de libération de toute une époque, de toute une partie de l’humanité, et de tout un peuple ? Ou alors, les temps accomplis, ne nous reste-t-il plus qu’un dernier geste, à savoir faire de ses obsèques la sorte d’œcuménique fête de la vie et de la réconciliation qui, en gommant les aspérités des choix qu’il fut amené à assumer, nous ferait oublier du coup ce contre quoi il se sera dressé et ce pour quoi il aura lutté ?

  • What does ’Israeli Apartheid’ mean, anyway ?
    http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.562477

    Par Amira Hass

    #Apartheid Afrique du Sud versus Apartheid #Israël : similitudes et différences

    What do those who say “Israeli Apartheid” mean?

    They definitely don’t mean the official and popular biological racism that ruled South Africa. True, there is no lack of racist and arrogant attitudes here, with their attendant religious-biological undertones, but if one visits our hospitals one can find Arabs and Jews among doctors and patients. In that regard, our hospitals are the healthiest sector of society.

    Those who say “Israeli Apartheid” refer to the philosophy of “separate development” that was prevalent in the old South Africa. This was the euphemism used for the principle of inequality, the deliberate segregation of populations, a prohibition on “mixing” and the displacement of non-whites from lands and resources for their exploitation by the masters of the land. Even though here things are shrouded by “security concerns,” with references to Auschwitz and heaven-decreed real estate, our reality is governed by the same philosophy, backed by laws and force of arms.

    What, for instance?

    There are two legal systems in place on the West Bank, a civilian one for Jews and a military one for Palestinians. There are two separate infrastructures there as well, including roads, electricity and water. The superior and expanding one is for Jews while the inferior and shrinking one is for the Palestinians. There are local pockets, similar to the Bantustans in South Africa, in which the Palestinians have limited self-rule. There is a system of travel restrictions and permits in place since 1991, just when such a system was abolished in South Africa.

    Does that mean that apartheid exists only on the West Bank?

    Not at all, it exists across the entire country, from the sea to the Jordan River. It prevails in this one territory in which two peoples live, ruled by one government which is elected by one people, but which determines the future and fate of both. Palestinian towns and villages suffocate because of deliberately restrictive planning in Israel, just as they do in the West Bank.

    But Palestinians who are Israeli citizens participate in electing the government, unlike in South Africa?

    That’s true. The two situations are similar, not identical. Arab citizens vote here, but they are removed from the decision-making processes that deal with their fate. There is another difference. In South Africa, an essential component of the system was a tight overlap between race and class, with the exploitation of the black working class in the interests of white-owned capital. Israeli capitalism does not depend on Palestinian workers, although cheap Palestinian labor played a major role in the rapid enrichment of different sectors in Israeli society following the 1967 war. South Africa had four racial groups (whites, blacks, coloreds and Indians.) Each one occupied a specific rung on the ladder of inequality, in order to perpetuate the privileges of the white population. The white race, English and Afrikaners, was defined as one nation, despite the large differences between them, whereas black Africans were divided into several tribe-based nationalities. This ensured that the whites were the largest group. Here, the separation is supposedly based on geography, designed to maintain and expand the privileges Jews enjoy.

    But Jews too have sub-divisions and discrimination?

    Definitely, according to origin (European Jews versus Arab Jews,) place of residence (center vs. periphery,) veterans vs. newcomers, or based on service in the military. However, compared to the Palestinians, even the most discriminated against and downtrodden Jews have more rights than the Palestinians living between the sea and the river. For example, the Law of Return applies to Jews of any origin but not to Palestinians, even those who themselves or whose parents were born here, but who now live in exile. Similarly, Jews can change their residence freely. Someone from Tel Aviv can re-locate to the West Bank, but someone from Bethlehem cannot move to the coastal areas.

    The ladder of inequality has separate rungs for residents of the Gaza Strip, the West Bank, East Jerusalem and Palestinian citizens of sovereign Israel. These groups suffer from different degrees of violation of human and civil rights. There are sub-divisions at play that are designed to further fragment the other nation living here, with different approaches to “C”-designated areas on the West Bank, to Druze citizens, to Bedouin, Palestinians, Christians and Moslems. Any bureaucracy that creates such meticulous sub-divisions and classifications is guided by a principle of inequality that benefits one hegemonic group.

    Are there other examples?

    One can briefly mention the Afrikaner-style Prawer laws and Area C in the West Bank. From the 1950’s, the Afrikaner-led government in South Africa uprooted black, colored and Indian residents from their lands and homes to make room for white settlers. Everything was done in accordance with the prevailing white laws and legal logic. Those were the colonial underpinnings of the apartheid regime, which was established later. Here, too, the colonial component of uprooting the natives from their lands is proceeding in tandem with the policies of “separate development”.

    Is there any hope?

    Class-based apartheid in South Africa was not defeated. Critics on the left blame Nelson Mandela and other leaders for reaching an understanding with the previous regime whereby blacks would get the vote but whites would keep the money. While poverty remains “black” in South Africa, there is an alibi group of black Africans who became very wealthy. Nevertheless, one should not dismiss the transition to democracy and the social changes that took place in South Africa, as well as the methods of struggle demonstrated by Mandela and his comrades. That is why Israeli and Palestinian demonstrators last week carried his photos in demonstrations that the Israeli Defence Forces quelled by force.

    But Shimon Peres eulogized Mandela warmly?

    Mandela was a great forgiver. Peres played a major role in the security and economic ties Israel which established with the racist regime in South Africa and its pro-Nazi founders. As one of the founding fathers of the settlement enterprise in the West Bank and the instigator of the “functional solution,” he bears a large responsibility for the policies of “separate development” that prevail here.

  • Un moratoire inutile sur les insecticides tueurs d’abeilles

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/07/un-moratoire-inutile_3527407_3232.html

    La deuxième raison d’être déprimé par la décision européenne est qu’elle ne servira probablement à rien. Le moratoire (deux ans) est en effet inférieur à la durée de vie de ces molécules dans l’environnement. Dans une synthèse publiée cette année dans la revue Current Opinion in Environmental Sustainability, Jeroen van der Sluijs (université d’Utrecht) et ses coauteurs expliquent que « les néonico- tinoïdes montrent un potentiel d’accumulation dans le sol et peuvent être repris par les cultures ultérieures jusqu’à au moins deux ans après l’application ».

    Les pollinisateurs continueront donc, à l’évidence, à être exposés à ces molécules malgré leur suspension… Enfin, comble de l’absurde, un nouveau produit vient d’être autorisé, sur la foi des tests ayant conduit à l’homologation de ceux que l’on suspend aujourd’hui. Les mêmes erreurs sont reproduites en connaissance de cause.

    La troisième raison est la plus déprimante de toutes. David Goulson (université du Sussex, Royaume-Uni) la donne dans une review publiée cette année dans Journal of Applied Ecology. Le biologiste britannique s’est amusé à chercher un lien entre les rendements du colza et du blé (au Royaume-Uni), et la quantité totale de néo- nicotinoïdes utilisée. Le résultat est éloquent. Les traitements préventifs déployés depuis une vingtaine d’années ne semblent pas avoir eu d’impact notable sur les rendements. Et en France ? Un comparatif semblable (sur le maïs et le colza), publié en 2012 par l’Agence européenne de l’environnement, donne un résultat analogue. Ce que nous avons détruit, semble-t-il, nous l’avons détruit en pure perte.

    • Un point noir supplémentaire : rares sont les études prenant en compte un « effet cocktail » des molécules utilisées (néo-nicotinoïdes ou autres). Ce dernier se conjugue de surcroît avec l’accumulation des molécules dans la cire dont une étude (2010 il me semble) avait prouvé un effet affaiblissant à l’échelle d’une colonie (en opposition à une cire sans pesticides)