Pour des raisons étranges qu’il appartiendra au CNN d’analyser, les filles, malgré de bons résultats dans les matières scientifiques à l’école, ne s’orientent pas vers les métiers du numérique. Question d’image. De nombreux messages plus ou moins subliminaux viennent asséner que ce n’est pas pour elles (voir Ingénieures, pas call girls ou Si tu es ingénieure, baisse les yeux) et les messages positifs ont du mal à s’imposer (voir Science au féminin, clip gagnant). Même l’algorithme du moteur de recherches Google accompagne l’internaute vers des contrées sexistes (voir La misogynie passe aussi par Google)
Pour les mêmes raisons étranges, les femmes qui veulent entreprendre dans le numérique ne trouvent pas d’investisseurs pour les accompagner. « Il y a clairement une corrélation entre la capacité des femmes à lever des fonds et le fait qu’elles s’adressent à des financeurs masculins » note la ministre. Le financement des entreprises créées par des femmes est un réel handicap (voir La course d’obstacles de l’entrepreneuriat au féminin)
Incitations à la violence
Au-delà du sexisme ordinaire qui veut insidieusement remettre les femmes à « leur » place, la Toile est envahie de clichés, propos insultants, voire d’incitations à la violence envers les femmes. Récemment, une vidéo incitant les garçons à embrasser de force les filles dans la rue a fait un gros « buzz » (voir Guillaume, 28 ans, prof de sexisme), mais il y a aussi les jeux vidéos qui envoient du sexisme en barre (Voir Paroles de gamers sur le sexisme geek). Et des questions encore pas tout à fait résolues sur l’incitation au viol sur la toile (voir #FBRape : Facebook promet d’agir ) .
A chacun de ces dérapages, ce sont des débats homériques sur les thèmes : c’est de l’humour, votre combat est ringard, on n’y peut rien... Et bien sûr : ce n’est pas au numérique qu’il faut s’attaquer, le sexisme viendrait d’ailleurs, circulez... Débats que l’on retrouve à l’identique sur n’importe quel sujet sur le sexisme. « Il faut rappeler les dirigeants à leurs responsabilités. Et réfléchir à la manière d’inciter les jeunes femmes à embrasser ces carrières en rejoignant la "French Tech", via par exemple une campagne de communication avec des portraits d’entrepreneuses, de développeuses... Le Conseil fera des propositions fin mars » annonce la ministre.