• Le virus de la contrainte
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1269

    Voici nos derniers rapports sur les événements en cours. D’abord, une analyse théorique de la société de contrainte, puis une illustration d’actualité à partir de l’état d’urgence sanitaire et de la mise en place de la traque électronique. Il se dit beaucoup ces jours-ci que la première victime d’une guerre – y compris d’une guerre sanitaire -, c’est la vérité (merci Kipling). Aussi, nous en apprenons chaque jour davantage sur les opérations du Virus. En janvier, nous avions pitié des Chinois incarcérés par leur technocratie et traqués par des moyens technologiques. En avril, nous sommes tous chinois. Gouverner, c’est mentir. Gouverner, c’est contraindre. Et ce qui nous est communiqué par la Voix des Ondes derrière le masque du Virus, ce sont les ordres de nos experts, scientifiques et technocrates. (...)

    https://vimeo.com/21667025

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ville-machine_et_socie_te_de_contrainte.pdf
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/le_virus_de_la_contrainte.pdf

  • Chèr·es utilisateurs et utilisatrices de seenthis,

    je commence à préparer un cours universitaire (Licence 3) un peu particulier. Un cours de recherche-action participative, où on demande aux étudiant·es de co-construire un savoir avec les habitant·es concerné·es.

    J’ai décidé de axer le cours sur la thématique de l’ alimentation dans les quartiers populaires .

    Toutes idées de doc, livres, films, musique, en ce moment de défrichage du thèmes sont bienvenues.

    Les sous-thèmes auxquels je pense :
    – alimentation et #pauvreté (et comme #indicateur le taux d’#obésité)
    #justice_alimentaire
    #mal_bouffe
    #déserts_alimentaires
    #fast-food et #slow_food
    #AMAP et #agriculture_de_proximité (#agriculture_urbaine) dans les quartiers populaires
    – alimentation dans les #cantines
    #prix et #accessibilité d’une nourriture (#buget_alimentaire, #budget_alimentation)
    – la question culturelle de l’alimentation (y compris #identité)... dans des quartiers où la diversité culturelle est importante. #cultures_culinaires
    – alimentation et #lien_social
    #récupérations_des_invendus
    #Incroyables_comestibles : http://lesincroyablescomestibles.fr
    #distribution_de_repas aux plus démunis
    #spécialités_locales -vs- #spécialités_exotiques #spécialités_ethniques (oh les gros mots)
    #marchés
    #origine_des_approvisionnements
    #repas_associatifs #fêtes #convivialité
    #bio (ou pas)
    – ...

    cc @franz42, qui maintenant qu’il est à la retraite aura certainement beaucoup de temps pour bouquiner !
    Liste à laquelle a aussi grandement contribué @odilon

    #ressources_pédagogiques #RAP2019

  • La #bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale - #Béatrice_Hibou - Éditions La Découverte

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-La_bureaucratisation_du_monde____l___re_n__olib__rale-978

    #livres_à_lire !

    Nos sociétés modernes sont victimes d’un envahissement croissant de la vie professionnelle et quotidienne par la bureaucratie. Comment qualifier autrement l’exigence toujours croissante de papiers, fussent-ils numériques ? Et que dire de la confrontation incessante avec des procédures formelles pour avoir accès au crédit ou à un réseau in-formatique, pour louer un logement, noter des banques ou bénéficier de la justice ? Ou encore du besoin de respecter des normes pour que les comptes d’une entreprise soient certifiés ou qu’un légume soit qualifié de biologique ?
    Au point de rencontre entre Max Weber et Michel Foucault, Béatrice Hibou analyse les dynamiques politiques sous-jacentes à ce processus. La bureaucratie néolibérale ne doit pas être comprise comme un appareil hiérarchisé propre à l’État, mais comme un ensemble de normes, de règles, de procédures et de formalités (issues du monde de l’entreprise) qui englobent l’ensemble de la société. Elle est un vecteur de discipline et de contrôle, et plus encore de production de l’indifférence sociale et politique. En procédant par le truchement des individus, la bureaucratisation ne vient pas « d’en haut », elle est un processus beaucoup plus large de « participation bureaucratique ». Pourtant, des brèches existent, qui en font un enjeu majeur des luttes politiques à venir.

    #néolibéralisation #capitalisme

  • Liquid Traces - The Left-to-Die Boat Case on Vimeo

    https://vimeo.com/89790770

    Pour ne pas oublier, les protagonistes surtout, et le remarquable travail d’enquête des auteurs au sein du groupe « Forensic Architecture » du Goldsmiths Institute à Londres

    Directed by Charles Heller and Lorenzo Pezzani, 17 min, 2014

    Liquid Traces offers a synthetic reconstruction of the events concerning what is known as the “left-to-die boat” case, in which 72 passengers who left the Libyan coast heading in the direction of the island of Lampedusa on board a small rubber boat were left to drift for 14 days in NATO’s maritime surveillance area, despite several distress signals relaying their location, as well as repeated interactions, including at least one military helicopter visit and an encounter with a military ship. As a result, only 9 people survived.

    In producing this reconstruction, our research has used against the grain the “sensorium of the sea” – the multiple remote sensing devises used to record and read the sea’s depth and surface. Contrary to the vision of the sea as a non-signifying space in which any event immediately dissolves into moving currents, with our investigation we demonstrated that traces are indeed left in water, and that by reading them carefully the sea itself can be turned into a witness for interrogation.

    #mourir_en_mer #migrations #asile #crie_d_etat

    • Avec un très long texte paru dans Open Democraty, qui vient éclairer utilement la vidéo :

      Time to end the EU’s left-to-die policy | openDemocracy
      http://www.opendemocracy.net/can-europe-make-it/charles-heller-lorenzo-pezzani/time-to-end-eu%E2%80%99s-lefttodie-policy

      Time to end the EU’s left-to-die policy
      Charles Heller and Lorenzo Pezzani 25 June 2014

      Researchers participating in the reconstruction of the 2011 “Left-to-die boat” case in which 63 migrants lost their life under NATO’s eyes, summarize three years of inconclusive demands for disclosure and justice. As the European Council addresses the EU’s long-term migration policy, they say deaths of migrants at sea will continue short of ending the EU’s policy of closure towards non-European migrants.

      Two years ago, we published a report on what came to be known as the “left-to-die” boat case.

      Two years ago, we published a report on what came to be known as the “left-to-die” boat case. Co-authored with the architectural office SITU Studio, the report used imaging, mapping, and modelling technologies in order to produce a visual and spatial picture of how, in March 2011, sixty-three migrants lost their lives in the Central Mediterranean while attempting to reach the small Italian island of Lampedusa from the coast of Libya.

  • Je découvre aujourd’hui ce site, qui fait le point sur la tragédie du #3_octobre_2013, quand quelque 360 personnes sont décédées en #Méditerranée, à #Lampedusa, à moins d’un km de l’#isola_dei_conigli.
    C’est la tragédie à partir de laquelle l’opération #Mare_Nostrum a été mise en place par l’#Italie :
    https://askavusa.wordpress.com/03102013-il-naufragio-della-verita

    Je mets ici pour archivage...

    Il y a d’ailleurs aussi le lien vers un #film #documentaire "#I_giorni_della_tragedia :
    https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E&feature=youtu.be


    #vidéo

    #mourir_en_mer #décès #naufrage

    • Naufragio Lampedusa, chiuse le indagini, l’accusa è omissione di soccorso

      Quattro anni dopo il naufragio del 3 ottobre 2013 di fronte Lampedusa si chiudono le indagini. Sei gli indagati. L’accusa ipotizzata dalla procura di Agrigento è di omissione di soccorso. Indagati i sei uomini che componevano l’equipaggio del peschereccio Aristeus di Mazara dl Vallo. La sola barca che secondo le rilevazioni del sistema satellitare di controllo del mare, era in quelle acque nell’ora del naufragio.

      #condamnation #Aristeus

      https://www.articolo21.org/2017/09/naufragio-lampedusa-chiuse-le-indagini-laccusa-e-omissione-di-soccorso
      #non-assistance_à_personne_en_danger #omissione_di_soccorso

    • La prima versione di questo documento è stata pubblicata nel 2015. Oggi pubblichiamo una versione rivista e corretta alla luce degli sviluppi legati alla strage del 3 ottobre del 2013.
      A 5 anni dall’accaduto pensiamo sia giusto mantenere viva l’attenzione su alcuni punti quali il mancato soccorso e gli interessi economico-politici che stanno alla base di questo e di altri naufragi.
      Riteniamo che il problema delle migrazioni contemporanee nell’area del Mediterraneo si debba far derivare dalle leggi che l’UE ha imposto agli stati membri per aderire al Mercato Interno Europeo e a Schengen.
      Si possono pagare fino a dieci mila euro e impiegare anche molti anni prima di arrivare in Europa. Spesso si scappa da una guerra, altre volte dallo sfruttamento del proprio territorio, altre volte si è semplicemente alla ricerca di un lavoro.
      Se i soldi spesi nella militarizzazione delle frontiere (Sicurezza) e nei centri di detenzione per migranti (Accoglienza) fossero stati impiegati nella regolarizzazione dei viaggi e nelle politiche sul lavoro, sicuramente non avremmo visto morire migliaia di persone con queste modalità.
      Dal nostro punto di vista il problema rimane il sistema economico attuale che ha fatto del profitto il fine ultimo di ogni azione. Il capitalismo neoliberista, di cui l’UE è una delle espressioni politiche, fa ogni giorno migliaia di vittime che non hanno spazio nei TG e nelle rappresentazioni di Stato, non servendo a giustificare alcun tipo di politica: ne sono semplicemente le vittime. Nessuno parlerà di loro, nessuno nominerà i loro nomi.
      Una delle cose più aberranti della strage del 3 ottobre è proprio questa: le vittime vengono continuamente evocate divenendo uno strumento per giustificare le politiche di quei soggetti responsabili delle loro morti.
      Alle vittime dell’imperialismo capitalistico.

      Deuxième version ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E

    • Nomi per tutte le vittime in mare (#Dagmawi_Yimer)

      In un attimo, in un solo giorno, il 3 ottobre 2013, tanti giovani che si chiamavano Selam “pace”, oppure Tesfaye “ speranza mia”, ci hanno lasciato.

      Diamo i nomi ai nostri figli perché vogliamo fare conoscere al mondo i nostri desideri, sogni, fedi, il rispetto che portiamo a qualcuno o a qualcosa. Gli diamo nomi carichi di significati, così come hanno fatto i nostri genitori con noi.

      Per anni questi nomi, con il loro carico di carne e ossa, sono andati lontano dal luogo della loro nascita, via dalla loro casa, componendo un testo scritto, un testo arrivato fino ai confini dell’Occidente. Sono nomi che hanno sfidato frontiere e leggi umane, nomi che disturbano, che interrogano i governanti africani ed europei.

      Se sapremo capire perché e quando questi nomi sono caduti lontano dal loro significato, forse sapremo far arrivare ai nostri figli un testo infinito, che arrivi ai loro figli, nipoti e bisnipoti.

      Malgrado i corpi che li contenevano siano scomparsi, quei nomi rimangono nell’aria perché sono stati pronunciati, e continuano a vivere anche lontano dal proprio confine umano. Noi non li sentiamo perché viviamo sommersi nel caos di milioni di parole avvelenate. Ma quelle sillabe vivono perché sono registrate nel cosmo.

      Le immagini del film danno spazio a questi nomi senza corpi. Nomi carichi di significato, anche se il loro senso è difficile da cogliere per intero.

      Siamo costretti a contarli tutti, a nominarli uno per uno, affinché ci si renda conto di quanti nomi sono stati separati dal corpo, in un solo giorno, nel Mediterraneo.

      https://vimeo.com/114849871


      #noms

    • Tribune du 4 octobre 2013 :
      Lampedusa : l’Europe assassine

      Le drame de Lampedusa n’est pas une fatalité. L’Union européenne doit sortir de sa logique sécuritaire et renouer avec les valeurs qu’elle prétend défendre.

      Le nouveau naufrage dans lequel ont péri ou disparu, tout près de l’île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d’un bateau en provenance de Libye, n’est pas dû à la fatalité. En 2010, au même endroit, deux naufrages simultanés avaient provoqué près de 400 victimes. En 2009, 200 personnes se sont noyées au large de la Sicile. Pour les seuls six premiers mois de l’année 2011, le HCR estimait à 1 500 le nombre de boat people ayant trouvé la mort en tentant d’atteindre les rives de l’île de Malte ou de l’Italie. Depuis le milieu des années 90, la guerre menée par l’Europe contre les migrants a tué au moins 20 000 personnes en Méditerranée.

      La guerre ? Comment nommer autrement la mise en place délibérée de dispositifs de contrôles frontaliers destinés, au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, à repousser celles et ceux que chassent de chez eux la misère et les persécutions ? Ces dispositifs ont pour nom Frontex, l’agence européenne des frontières, qui déploie depuis 2005 ses navires, ses hélicoptères, ses avions, ses radars, ses caméras thermiques et bientôt ses drones depuis le détroit de Gibraltar jusqu’aux îles grecques pour protéger l’Europe des « indésirables ». Ou encore Eurosur, un système coordonné de surveillance qui, depuis 2011, fait appel aux technologies de pointe pour militariser les frontières extérieures de l’Union européenne afin de limiter le nombre d’immigrants irréguliers qui y pénètrent. Comment nommer autrement la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants – Libye, Algérie, Tunisie, Maroc – afin qu’ils jouent le rôle de gardes-chiourmes et les dissuadent de prendre la route du nord, au prix de rafles, arrestations, mauvais traitements, séquestrations ?

      Plus spectaculaire que d’habitude par son ampleur, le nouveau naufrage de Lampedusa n’a pas manqué de susciter les larmes de crocodile rituellement versées par ceux-là même qui en sont responsables. A la journée de deuil national décrétée par l’Italie – pays dont les gouvernants, de droite comme de gauche, n’ont jamais renoncé à passer des accords migratoires avec leurs voisins proches, y compris lorsqu’il s’agissait des dictatures de Kadhafi et de Ben Ali, pour pouvoir y renvoyer les exilés - font écho les déclarations de la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui appelle à accélérer la mise en place d’Eurosur, destiné selon elle à mieux surveiller en mer les bateaux de réfugiés. Où s’arrêtera l’hypocrisie ? Peu d’espaces maritimes sont, autant que la Méditerranée, dotés d’un maillage d’observation et de surveillance aussi étroit. Si le sauvetage était une priorité – comme le droit de la mer l’exige – déplorerait-on autant de naufrages entre la Libye et Lampedusa ?

      Déjà sont désignés comme principaux responsables les passeurs, mafias et trafiquants d’êtres humains, comme si le sinistre négoce de ceux qui tirent profit du besoin impérieux qu’ont certains migrants de franchir à tout prix les frontières n’était pas rendu possible et encouragé par les politiques qui organisent leur verrouillage. Faut-il rappeler que si des Syriens en fuite tentent, au risque de leur vie, la traversée de la Méditerranée, c’est parce que les pays membres de l’UE refusent de leur délivrer les visas qui leur permettraient de venir légalement demander asile en Europe ?

      On parle de pêcheurs qui, ayant vu le navire en perdition, auraient continué leur route sans porter secours à ses passagers, et des voix s’élèvent pour exiger qu’ils soient poursuivis et punis pour non-assistance à personne en danger. A-t-on oublié qu’en 2007, sept pêcheurs tunisiens accusés d’avoir « favorisé l’entrée irrégulière d’étrangers sur le sol italien » ont été poursuivis par la justice italienne, mis en prison et ont vu leur bateau placé sous séquestre parce qu’ils avaient porté secours à des migrants dont l’embarcation était en train de sombrer, les avaient pris à leur bord et convoyés jusqu’à Lampedusa ?

      Non, le drame de Lampedusa n’est pas le fruit de la fatalité. Il n’est dû ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu’elle prétend défendre. Une Europe assassine.

      https://www.liberation.fr/planete/2013/10/04/lampedusa-l-europe-assassine_937029

    • Lampedusa, 5 anni dopo

      Il quinto anniversario di questa tragedia arriva proprio all’indomani del nulla osta del Consiglio dei Ministri a un decreto che erige l’ennesima barriera di morte in faccia a migliaia di altri rifugiati e migranti come i ragazzi spazzati via in quell’alba grigia del 3 ottobre 2013. Non sappiamo se esponenti di questo governo e questa maggioranza o, più in generale, se altri protagonisti della politica degli ultimi anni, intendano promuovere o anche solo partecipare a cerimonie ed eventi in memoria di quanto è accaduto. Ma se è vero, come è vero, che il modo migliore di onorare i morti è salvare i vivi e rispettarne la libertà e la dignità, allora non avrà senso condividere i momenti di raccoglimento e di riflessione, che la data del 3 ottobre richiama, con chi da anni costruisce muri e distrugge i ponti, ignorando il grido d’aiuto che sale da tutto il Sud del mondo. Se anche loro voglio “ricordare Lampedusa”, che lo facciano da soli. Che restino soli. Perché in questi cinque anni hanno rovesciato, distrutto o snaturato quel grande afflato di solidarietà e umana pietà suscitato dalla strage nelle coscienze di milioni di persone in tutto il mondo

      Che cosa resta, infatti, dello “spirito” e degli impegni di allora? Nulla. Si è regrediti a un cinismo e a una indifferenza anche peggiori del clima antecedente quel terribile 3 ottobre. E, addirittura, nonostante le indagini in corso da parte della magistratura, non si è ancora riusciti a capire come sia stato possibile che 366 persone abbiano trovato la morte ad appena 800 metri da Lampedusa e a meno di due chilometri da un porto zeppo di unità militari veloci e attrezzate, in grado di arrivare sul posto in pochi minuti.

      La vastità della tragedia ha richiamato l’attenzione, con la forza enorme di 366 vite perdute, su due punti in particolare: la catastrofe umanitaria di milioni di rifugiati in cerca di salvezza attraverso il Mediterraneo; il dramma dell’Eritrea, schiavizzata dalla dittatura di Isaias Afewerki, perché tutti quei morti erano eritrei.

      Al primo “punto” si rispose con Mare Nostrum, il mandato alla Marina italiana di pattugliare il Mediterraneo sino ai margini delle acque territoriali libiche, per prestare aiuto alle barche di migranti in difficoltà e prevenire, evitare altre stragi come quella di Lampedusa. Quell’operazione è stata un vanto per la nostra Marina, con migliaia di vite salvate. A cinque anni di distanza non solo non ne resta nulla, ma sembra quasi che buona parte della politica la consideri uno spreco o addirittura un aiuto dato ai trafficanti.

      Sta di fatto che esattamente dopo dodici mesi, nel novembre 2014, Mare Nostrum è stato “cancellato”, moltiplicando – proprio come aveva previsto la Marina – i naufragi e le vittime, inclusa l’immane tragedia del 15 aprile 2015, con circa 800 vittime, il più alto bilancio di morte mai registrato nel Mediterraneo in un naufragio. E, al posto di quella operazione salvezza, sono state introdotte via via norme e restrizioni che neanche l’escalation delle vittime è valsa ad arrestare, fino ad arrivare ad esternalizzare sempre più a sud, in Africa e nel Medio Oriente, le frontiere della Fortezza Europa, attraverso tutta una serie di trattati internazionali, per bloccare i rifugiati in pieno Sahara, “lontano dai riflettori”, prima ancora che possano arrivare ad imbarcarsi sulla sponda sud del Mediterraneo. Questo hanno fatto e stanno facendo trattati come il Processo di Khartoum (fotocopia del precedente Processo di Rabat), gli accordi di Malta, il trattato con la Turchia, il patto di respingimento con il Sudan, il ricatto all’Afghanistan (costretto a “riprendersi” 80 mila profughi), il memorandum firmato con la Libia nel febbraio 2017 e gli ultimi provvedimenti di questo Governo. Per non dire della criminalizzazione delle Ong, alle quali si deve circa il 40 per cento delle migliaia di vite salvate, ma che sono state costrette a sospendere la loro attività, giungendo persino a fare pressione su Panama perché revocasse la bandiera di navigazione alla Aquarius, l’ultima nave umanitaria rimasta in tutto il Mediterraneo.

      Con i rifugiati eritrei, il secondo “punto”, si è passati dalla solidarietà alla derisione o addirittura al disprezzo, tanto da definirli – nelle parole di autorevoli esponenti dell’attuale maggioranza di governo – “profughi vacanzieri” o “migranti per fare la bella vita”, pur di negare la realtà della dittatura di Asmara. E’ un processo iniziato subito, già all’indomani della tragedia, quando alla cerimonia funebre per le vittime, ad Agrigento, il Governo ha invitato l’ambasciatore eritreo a Roma, l’uomo che in Italia rappresenta ed è la voce proprio di quel regime che ha costretto quei 366 giovani a scappare dal paese. Sarebbe potuta sembrare una “gaffe”. Invece si è rivelata l’inizio di un percorso di progressivo riavvicinamento e rivalutazione di Isaias Afewerki, il dittatore che ha schiavizzato il suo popolo, facendolo uscire dall’isolamento internazionale, associandolo al Processo di Khartoum e ad altri accordi, inviandogli centinaia di milioni di euro di finanziamenti, eleggendolo, di fatto, gendarme anti immigrazione per conto dell’Italia e dell’Europa.

      Sia per quanto riguarda i migranti in generale che per l’Eritrea, allora, a cinque anni di distanza dalla tragedia di quel 3 ottobre 2013, resta l’amaro sapore di un tradimento.
      – Traditi la memoria e il rispetto per le 366 giovani vittime e tutti i loro familiari e amici.
      – Traditi le migliaia di giovani che con la loro stessa fuga denunciano la feroce, terribile realtà del regime di Asmara, che resta una dittatura anche dopo la recente firma della pace con l’Etiopia per la lunghissima guerra di confine iniziata nel 1998.
      – Tradito il grido di dolore che sale dall’Africa e dal Medio Oriente verso l’Italia e l’Europa da parte di un intero popolo di migranti costretti ad abbandonare la propria terra: una fuga per la vita che nasce spesso da situazioni create dalla politica e dagli interessi economici e geostrategici proprio di quegli Stati del Nord del mondo che ora alzano barriere. Tradito, questo grido di dolore, nel momento stesso in cui si finge di non vedere una realtà evidente: che cioè

      “…lasci la casa solo / quando la casa non ti lascia più stare / Nessuno lascia la casa a meno che la casa non ti cacci / fuoco sotto i piedi / sangue caldo in pancia / qualcosa che non avresti mai pensato di fare / finché la falce non ti ha segnato il collo di minacce…” (da Home, monologo di Giuseppe Cederna.)

      Ecco: ovunque si voglia ricordare in questi giorni la tragedia di Lampedusa, sull’isola stessa o da qualsiasi altra parte, non avrà alcun senso farlo se non si vorrà trasformare questa triste ricorrenza in un punto di partenza per cambiare radicalmente la politica condotta in questi cinque anni nei confronti di migranti e rifugiati. Gli “ultimi della terra”.

      https://www.meltingpot.org/Lampedusa-5-anni-dopo.html

    • Che cosa è un naufragio, cosa è la speranza

      Che cosa è un naufragio ce lo racconta, nel libro La frontiera, #Alessandro_Leogrande, giornalista, scrittore, intellettuale scomparso un anno fa. Una perdita enorme per il nostro paese.

      Alessandro traccia, in questo libro-ricerca, grazie alle testimonianze dei sopravvissuti, il viaggio intrapreso da alcuni migranti che poi culminerà nel terribile naufragio del 3 ottobre 2013. Dopo un lungo peregrinare iniziato nel Corno d’Africa, i futuri naufraghi sono lasciati in pieno deserto da un gruppo di sudanesi. Qui poi sono arrivati i libici. Man mano che si avanza si ingrossa il numero dei disperati, donne, uomini, bambini che arriveranno a un’ora da Tripoli in 500. Per un mese vengono rinchiusi in una specie di villa senza poter mai uscire, sotto il controllo di uomini armati. La maggior parte di loro arriva dall’Eritrea occidentale.

      All’improvviso una sera vengono portati sulla spiaggia dove aspettano l’arrivo della nave che li trasporterà a Lampedusa. Iniziano a trasportali con i gommoni una ventina alla volta sulla nave madre. «Ammassati nella stiva, sul ponte, in ogni minimo pertugio rimasto libero... Per tutto il tempo del viaggio viene ribadito di fare attenzione al balance, al bilanciamento dei pesi. Chi sta a poppa non deve andare a prua, e chi sta a prua non deve andare a poppa, sennò la barca affonda».

      Partono alle 11.30 di sera, alle 4 del mattino sono al largo di Lampedusa. Quando sono a circa 800 metri dalla piccola isola dei Conigli si cambiano gli abiti: indossano i vestiti migliori per lo sbarco.

      Due grosse navi gli passano accanto, poi si allontano. A questo punto sul piccolo peschereccio che ha imbarcato i 500 iniziano ad agitarsi. Nella stiva si accorgono che stanno imbarcando acqua. Le urla salgono al cielo. Per calmarli il capitano dà fuoco a una coperta e la agita in aria. Si scatena la tragedia. Le persone si muovo e rompono l’equilibrio dei pesi fra prua e poppa. Il peschereccio si capovolge immediatamente. «Tutto avviene con grande rapidità, non hanno il tempo di accorgersi di quello che sta accadendo: in mezzo minuto tantissime persone sono in acqua e altrettante stanno morendo nella stiva».

      A bordo ci sono diversi quintali di gasolio, che si rovesciano in mare. «Crea un lago d’olio, mescolandosi all’acqua. Impregna ogni cosa, stordisce chi annaspa con il suo odore acre. Scoppia il finimondo».

      Molte persone muoiono perché non sanno nuotare, altre perché troppo deboli per resistere, da giorni vanno avanti a tozzi di pane e acqua. I più forti provano a raggiungere la spiaggia a nuoto. «Le donne e i bambini che riempiono la stiva muoiono per primi. Li ritroveranno abbracciati, con le mani delle donne messe a coppa sulla bocca dei bambini per cercare di farli respirare qualche secondo in più, per impedire all’acqua di entrare nei polmoni».

      Un anno dopo la strage, Alessandro va a Lampedusa per seguire le commemorazioni ed è lì che incontra alcuni sopravvissuti: ora vivono in Norvegia o in Svezia, hanno poco più di venti anni.

      Tra di loro c’è Adhanom, nella strage ha perso il fratello e lo zio e racconta del suo viaggio per lasciare l’Italia e arrivare in Svezia. Riesce a non farsi prendere le impronte digitali a Roma e così una volta giunto in Svezia può chiedere asilo lì (il Regolamento di Dublino obbliga i rifugiati a chiedere asilo politico nel primo paese in cui sono sbarcati). Da Lampedusa viene trasferito a Roma con gli altri sopravvissuti, da qui fa perdere le sue tracce. In treno raggiunge Francoforte, Amburgo, Flensburg e poi la Danimarca e infine la Svezia. Viaggia di notte per evitare controlli. In Svezia riceve un assegno mensile e frequenta un corso di due anni per imparare la lingua. Dopo un anno fa il viaggio al contrario per raggiungere Lampedusa e pregare insieme agli altri sopravvissuti i morti della strage del 3 ottobre. «È troppo duro ricordare. È troppo duro pensare a quei giorni, al fratello morto accanto a lui, alle urla avvertite nell’acqua, alla sensazione di vuoto sotto i piedi». Adhanom e gli altri sopravvissuti tornano sull’Isola dei Conigli, una delle spiagge più belle del mondo. «Un paradiso davanti al quale almeno 366 persone sono morte affogate».

      Nella piccola chiesa dell’isola si tiene un momento di preghiera. Nello spiazzo davanti alla parrocchia, racconta Leogrande, una lunga fila di cartelli bianchi ricorda i naufraghi degli ultimi mesi... «Quelli minori, quelli dimenticati, quelli mai narrati». Dall’inizio del 2014 a ottobre sono già morti 2.500 migranti. «Morire di speranza» si legge sulla copertina del breviario distribuito per l’occasione. Davanti all’altare le foto degli scomparsi del 3 ottobre 2013. I canti degli eritrei si susseguono per tutta la celebrazione e accompagnano la lettura del lunghissimo elenco delle vittime del 3 ottobre. Un elenco che sembra non avere fine: è qui che Alessandro capisce che i morti non sono 366, ma 368. 360 eritrei e 8 etiopi.

      A rendere onore alle vittime ci sono i familiari, associazioni di volontariato e molti abitanti dell’isola. Così Alessandro incontra Costantino.

      Costantino non è un pescatore di professione, ma quella mattina del 3 ottobre decise di uscire a pescare col suo amico Onder. «Siamo arrivati sul luogo del naufragio intorno alle 7 e 10 e abbiamo raccolto i superstiti del mare fino alle 8. Ne abbiamo presi 11. A galla non c’erano molti morti, in parte li avevano già recuperati, in parte erano rimasti intrappolati nella stiva». Ma in quel momento loro non sapevano della tragedia che si era consumata. Costantino li tira su con un braccio solo. E questa facilità di presa resterà impressa nella mente dei salvati oltre che nei racconti dei bar dell’isola. «Li tiravo su come sacchi di patate, prendendoli dai pantaloni, dalla cintola». Stavano andando via quando all’improvviso avvertono un lamento, nonostante il motore acceso Costantino ed Onder sentono una voce debolissima chiedere aiuto. Salvano anche lei, Luam, una ragazzina di 16 anni.

      Verso mezzogiorno Costantino chiama la moglie. "Guarda - gli dice la moglie - che si sono 150 morti e c’è lo scafo sotto che ne contiene almeno altri 250. «Che stai dicendo? - grida Costantino - che stai dicendo?» E così sono rientrati di corsa. Il giorno dopo incontra le persone che ha salvato, lui e la moglie si segneranno su un quaderno i loro nomi, per non dimenticarli.
      Tra di loro c’è Robert, per mesi prigioniero dei miliziani libici, nella tragedia ha perso un’amica che gli chiedeva aiuto. «Ma non ha potuto fare niente - racconta Costantino - Se aiutava lei, morivano tutti e due. È dura da sopportare una cosa del genere, penso. Ora vedo che sta meglio, ha la ragazza. Sorride ogni tanto».

      Le persone che Costantino quel giorno ha salvato sono tutte andate via dall’Italia. Vivono in Germania, Norvegia, Svezia.

      Intanto il corteo prosegue fino al monumento Porta d’Europa. Il canto degli eritrei continua e si fa sempre più forte. «Un lungo canto funebre che a tratti risulta addirittura gioioso». Tutti indossano una maglietta nera con la scritta bianca: «Proteggere le persone, non i confini». «Non ho mai partecipato a niente di così intensamente religioso in tutta la mia vita. Non ho mai percepito, come in questo momento per certi versi assurdo, una tale tensione verso se stessi e gli altri, un tale stringersi intorno a un testo cantato e a delle persone che non ci sono più».
      Che cos’è la speranza

      Che cos’è la speranza ce lo racconta il giornalista e scrittore Agus Morales in Non siamo rifugiati, un libro immenso lungo le orme degli esiliati della terra: Siria, Afghanistan, Pakistan, Repubblica Centroafricana, Sudan del Sud, Morales cammina con i centroamericani che attraversano il Messico, con i congolesi che fuggono dai gruppi armati. Segue i salvataggi nel Mediterraneo, le sofferenze e le umiliazioni dei rifugiati in Europa. Morales ci racconta la crisi non dell’Europa, ma del mondo. Un mondo di esodi, in un momento storico che vede il maggior numero di persone sradicate dal proprio paese.

      Il libro si apre con la storia di Ulet. Un somalo di 15 anni, ridotto in schiavitù in Libia. Viaggiava solo, senza amici, senza famiglia. Quando il gommone su cui si era imbarcato è stato salvato, lui è stato immediatamente ricoverato sulla nave di soccorso. «Era incredibile che, in quelle condizioni, fosse arrivato fin qui, in questo punto di incontro tra l’Europa e l’Africa, fino alle coordinate in cui ogni vita inizia a valere – solo un po’ – ... La soglia simbolica tra il Nord e il Sud: una linea capricciosa, in mezzo al mare, che segna la differenza tra l’esistere e il non esistere...»

      «Quando Ulet arrivò alla nave riusciva solo a balbettare, delirava, mormorava desideri. Con la violenza marchiata sulla schiena e una maschera d’ossigeno, lottava per sopravvivere, si aggrappava alla vita. Non c’era nessun volto noto a sostenerlo. Dopo il salvataggio la nave si diresse verso l’Italia... Ulet si sentì meglio e chiese all’infermiera di poter uscire in coperta». Stava guardando il mar Mediterraneo, lontano ormai dalla Libia, lontano dall’inferno che fino a quel momento era stata la sua vita. In quel momento Ulet perde conoscenza e muore. «Se fosse morto in Libia, non se ne sarebbe accorto nessuno».

      https://www.valigiablu.it/lampedusa-naufragio-3-ottobre
      #espoir

  • https://fr.ulule.com/zoo-project-hommage

    Un projet d’hommage en 2018 à Zoo Project

    Connu sous le pseudonyme de Zoo Project, Bilal Berreni, dessinateur et street artiste, est mort en juillet 2013 à l’âge de 23 ans. Quatre ans après son décès, nous avons décidé, sa famille, ses amis et ses collaborateurs, de mettre de nouveau son travail en lumière. Au printemps 2018 sera organisé un vaste hommage qui s’articulera autour de trois axes :
    •Edition de 8 ouvrages sur le travail de Zoo Project
    •Sortie en salle du film C’est assez bien d’être fou
    •Expositions / Installations

    https://vimeo.com/87666508

    C’est assez bien d’être fou , film d’Antoine Page et de Zoo Porject

  • révélations sur la crise d’Ebola et du HIV en Afrique : http://www.pambazuka.org/food-health/ebola-who-created-terrible-virus-and-why
    On en sait de plus en plus sur le rôle néfaste des CDC et de l’USARMY dans la transformation des virus ...Afrique du Sud et nombreux pays occidentaux sont en cause..https://blogs.mediapart.fr/mohamed-sangare/blog/130714/afrique-du-sud-wouter-basson-docteur-la-mort et plus précis a propos de l’Ebola et autres virus :
    http://reseauinternational.net/le-projet-coast-des-armes-biologiques-tels-que-lebola-ont-ete-c
    Effrayant que le génocide soit réellement une idée d’européen, anglo-saxon ! https://www.google.com/patents/CA2741523A1?cl=en témoignages vidéo viadéo :
    (http://vimeo.com/103031859

  • Compte-rendus des États Généraux de la santé des travailleuses et des travailleurs | Collectif pour la santé des travailleurs et des travailleuses
    http://neplusperdresaviealagagner.org/compte-rendus-des-etats-generaux-de-la-sante-des-travail
    Le Collectif pour la santé des travailleuses et travailleurs a organisé à Paris, à la #bourse_du_travail, les 16 et 17 mars 2016 les États généraux de la santé des travailleuse et travailleurs. Ce #collectif est issu de l’appel « Pour ne plus perdre sa vie à la gagner » lancé en janvier 2015
    Le collectif regroupe à ce jour des #organisations_syndicales interprofessionnelles de la CGT, de Solidaires, des syndicats professionnels de #médecins_du_travail, d’avocats, de magistrats, d’inspecteur-rice-s du travail, des associations et des individus, chercheur-se-s et professionnel-le-s de la #santé_au_travail.
    http://vimeo.com/162912457

  • The Angry Cats explorent plusieurs facettes du Rock,
    s’appropriant les sons de New-York ou de Londres en
    passant par Berlin et Manchester.
    L’album est enregistré et mixé à Paris par François-Maxime
    Boutault (Black Bomb A, Loudblast, Bérurier Noir) au
    légendaire studio Garage.
    Comme il l’a déjà fait pour les deux premiers EP du groupe,
    c’est Drew Cappotto qui masterise au Vérité Sound Studio
    à New York les 11 titres du trio.
    Influencé à la fois par le Rock’n’Roll, le Punk-Rock,
    le Texas-blues, la Musique Industrielle ou encore le Stoner,
    le son de cet album est très personnel, à la fois classique
    et dopé par une énergie multiforme et révoltée,
    celle du Rock depuis ses origines.

    http://vimeo.com/178212576


    http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/10/13/the-angry-cats-concert-samedi-au-chinois-montreuil
    http://fr.ulule.com/the-angrycats
    #angry_cats #fred_alpi #rockn'roll

  • J-219 : J’y vais, je n’y vais pas ? Mettre Qui ça ? en ligne, maintenant, ou, seulement quand ce sera fini ?

    A vrai dire je m’étais déjà posé la question, il y a plus de deux ans, quand j’avais commencé à construire Ursula . Et puis, après des années et des années de Bloc-notes du Désordre , je me suis dit qu’au contraire, je ferais bien de garder Ursula bien au chaud, de l’abriter des regards, de construire patiemment, d’autant que je n’étais sûr de rien. De rien. Je ne suis jamais sûr de rien. Là, je n’étais pas sûr que cela allait donner quelque chose ― et d’ailleurs je ne suis toujours pas très sûr que cela ait donné quelque chose. Et en fait, ici, avec Qui ça ? , non plus.

    Je pense qu’il y a quelques années, je me moquais bien de telles questions. Je faisais les choses et puis je les mettais en ligne, la distance entre le moment où je pensais à ce que je voulais faire et le moment où je mettais le résultat en ligne était aussi réduite que possible, en gros, le temps de faire les choses. Et puis cela n’a plus été, j’ai senti, il y a un lustre, que cela n’allait pas, que cela ne me laissait pas le loisir d’essayer, de rater, de recommencer et de rater mieux ( Ever tried. Ever failed. No matter. Try Again. Fail again. Fail better . Samuel Beckett). C’est curieux, cette phrase de Beckett, je la trouvais déjà très belle et puis, l’année dernière, j’ai eu l’occasion de remercier, ponctuellement, un simple geste, la psychologue d’Adèle, qui est irlandaise, je voulais un petit cadeau symbolique, je lui ai offert Molloy en français ― parce que Beckett avait écrit ce livre en français et que je me doutais que si elle l’avait déjà lu, elle avait dû le lire en anglais ―, elle avait souri, en me disant que c’était befitting ― entendre par là que je ne m’étais pas trompé en soupçonnant, au-delà de ses origines irlandaises, qu’elle puisse être une lectrice de Beckett ― et avait alors tenté de traduire, à la volée, cette merveilleuse formule de Beckett à Adèle en français, ce qu’elle avait très bien fait, en utilisant le verbe échouer , Essaie, échoue, essaie encore, échoue encore, qu’importe, échoue mieux. Je lui avais alors dit que dans la traduction française, aux éditions de Minuit , c’était le verbe rater qui avait été finalement choisi, mais que c’était très beau avec le verbe échouer, surtout quand on l’entend, aussi, dans son acceptation maritime.

    Il n’empêche, il s’agit bien de rater. De rater mieux. Mais de rater quand même. Et il s’agit de rater bien. De rater comme il faut. De rater en secret. De rater sans craindre le regard, et le jugement, d’autrui. Or, pendant des années, je ne me suis pas du tout préoccupé de rater en face de tous, cela ne me faisait ni chaud ni froid, en somme. J’aimais mieux réussir, mais cela arrivait quand même drôlement souvent que je rate.

    Alors qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui a changé en moi ?

    C’est Ursula qui m’a changé.

    Ursula . En travaillant à Ursula , je n’ai pas eu peur d’échouer, à aucun moment, et même, je m’en rendais compte, si cela devait me coûter beaucoup de tra-vail, et cela m’en a coûté beaucoup, énormément, en fait, mais c’était comme de travailler à un jardin connu de moi seul, si ce que je plantais ne poussait pas, j’étais le seul à le savoir. Et de cette façon d’ailleurs, ce n’est pas le seul projet auquel j’ai travaillé de la sorte, j’ai bricolé un petit film d’animation de trois minutes, Philippe , ce que je n’avais jamais fait jusque-là, et il y avait toutes les raisons de penser que sans doute cela échouerait, par bonheur L.L. de Mars (http://www.le-terrier.net), nettement plus aguerri que moi avec ces choses animées, m’a mis le pied à l’étrier et a pris en charge le montage, voyant bien à quel point il était difficile pour moi de jeter des séquences sur lesquelles j’avais particulièrement transpiré, et cela a fini par donner ce petit film dont je suis finalement plutôt fier, je me suis lancé dans un petit film de time lapse ― un film d’intervalles ― et j’ai connu un plaisir extraordinaire à son montage en me fiant à la musique de Jean-Luc Guionnet, j’ai essayé des trucs qui ont plus ou moins bien fonctionné, comme de monter Film de Samuel Beckett sur une musique de Hubbub , et je continue de trouver le résultat de cette expérience étonnant, mais je peux difficilement m’en prévaloir (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/017.htm), je me suis de nouveau essayé à écrire des romans ― j’imagine que l’on peut tapisser ses toilettes de lettres de refus des éditeurs en prétendant être fort détaché de ces correspondances, plein de morgue même, mais, ne plus rien écrire pendant presque dix ans n’est-ce pas le signe qu’un certain message, décourageant, est peut-être passé ―, et puis finalement, dans le giron d’ Ursula , je me suis rendu compte que je prenais beaucoup de plaisir à raconter de ces histoires, leur donner corps, j’ai d’abord écrit Raffut , puis Arthrose ― dont un jour il faudrait que je me prenne par la main pour en réaliser la version électronique, sa bande-son, ses extraits de film, notamment du Fils de Saul de Laslo Nemes, tant ce livre est une entreprise de sa destruction finalement, et cela je ne le fais toujours pas parce que je me demande si j’en ai le droit, puisque c’est l’histoire de ma chance, de ma très grande chance de ne pas être allé dîner au Petit Cambodge un 13 novembre, le 13 novembre 2015, et la dernière chose que je voudrais faire c’est quelque chose d’obscène ―, et puis J. , un livre de fantasmes, Je ne me souviens plus et, cet été, Élever des chèvres en Ardèche (et autres logiques de tableur) ― ah mon, absence de talent pour les titres, en tout cas les titres courts, je crois que j’ai tout donné avec Désordre ― et puis les ébauches de Punaise ! ou encore des Salauds ― j’aimerais tellement avoir la force d’écrire ce livre jusqu’au bout, après je peux crever, je serais définitivement vengé ―, et, depuis peu, de X. et de Qui ça ? , et puis ces derniers temps ce projet de film documentaire, la Petite Fille qui sautait sur les genoux de Céline , oui, tout cela j’ai finalement eu le courage de le faire parce que je l’avais abrité des regards, au moins le temps de la construction et je crois bien que ce sera désormais ma conduite.

    Donnez-moi le temps et l’espace pour rater encore, pour rater mieux.

    Donc Qui ça ? , pour le moment va rester dans le seul cadre de seenthis, à l’état de brouillon. Je suis content d’y avoir réfléchi par écrit, une mauvaise fois pour toutes, pour emprunter la formule, à nouveau, à Samuel Beckett.

    https://vimeo.com/48765699

    #qui_ca

    • Exercice #2 de Henry Carroll : Prenez des photographies non touristiques d’un lieu touristique.

      C’est étonnamment de cette façon que je suis devenu photographe. J’ai fait mon service militaire au Service d’Information et de Relations Publiques des Armées dans l’Armée de l’air, en tant que photographe, dans un petit service qui comptait trois sous-officiers, tous les trois parfaitement photographes, avec de sérieux bagages techniques ― je leur dois beaucoup de mes connaissances tech-niques ― et pour l’un d’eux, un véritable regard de photographe ― je lui dois beaucoup dans ma façon d’appréhender un sujet et de chercher à en faire une image, il faisait notamment de la perruque en tant que photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes, il était remarquable de voir que de semaine en semaine, avec le même décor, le même arrière-plan et le même éclairage, il trouvait le moyen d’un renouvellement ―, et qui se sont d’abord montrés fort méfiants vis-à-vis du deuxième classe que j’étais. Et pour me tester, d’emblée, le chef de cette petite unité, et donc photographe de plateau sur Apostrophe , m’avait confié deux boîtiers Nikon, deux FM2 si mes souvenirs sont bons, deux ou trois optiques que j’avais eu le droit de choisir parmi pléthore d’objectifs, deux films de couleurs et trois de noir et blanc et la consigne, à la fois simple et piégeuse, d’aller photographier la tour Eiffel, qui avait l’avantage de se trouver à quelques stations de métro seulement du Ministère de l’Air. Il s’attendait à ce que je revienne de ce reportage, un bien grand mot, avec une très belle collection de cartes postales, il en fut pour ses frais, et en fus assez surpris, tant ce que je lui rapportais correspondait en rien à ses attentes, j’avais d’abord pris le parti de photographier la Tour Eiffel de plus loin possible, y compris depuis le balcon de chez mes parents à Garches, ce qui était encore possible à l’époque, puis j’avais également produit toute une série de photographies des boulons rouillés de la vieille dame d’acier et aussi quelques photographies à la dérobée des touristes serrés dans les ascenseurs ― avec le recul il est assez amusant pour moi de me dire que, si cela se trouve, ces photographies font partie des archives photographiques de l’Armée de l’Air, dûment répertoriées avec des numéros de film du genre 1985-0178 0179 et 0180, je n’avais utilisé qu’un film de couleur et deux de noir et blanc et c’était, de fait, au tout début de l’année 1985. C’est au prix de cette originalité, dont je me demande bien ce qui avait pu la provoquer à l’époque, j’avais tout juste vingt ans et une culture visuelle fort pauvre, à l’exception d’un stock d’anciens numéros du magazine Zoom que j’avais achetés aux Puces ― et comme je serais content par la suite de trouver dans la bibliothèque du labo photo du SIRPA de nombreux autres numéros de cette revue que l’adjudant tenait en grande estime, parmi lesquels un numéro spécial à propos des photographes brésiliens, dans lequel j’avais fini par isoler une image de piétons sur une rue de Sao Paolo, une vue au huitième de seconde, seuls les pieds des passants sont nets, le haut de leur corps fantomatique, et par je ne sais quel tour de magie que la vie a en stock, j’ai eu à rencontrer le photographe de cette image, qui a longtemps été punaisée dans ma chambre, étudiant lui-même de Barbara Crane à Chicago, c’est désormais le tirage qu’il m’a offert, après que je lui ai raconté l’histoire de cette image, qui orne un des murs de ma chambre ― c’est au prix donc de cette originalité que j’ai été accepté au purga-toire de ce petit labo, dans lequel j’ai appris, en tirant des centaines et des centaines de photographies d’avions, mais aussi de reportages à propos de troupes au sol, ou encore de défilés militaires et de portraits de généraux, le métier de photographe.

      La même histoire de l’origine en somme racontée différemment, dans Arthrose :

      J’ai appris le métier de photographe pendant mon service militaire au Service d’Informations et de Relations Publiques des Armées (SIRPA) au sein d’une petite équipe de photographes, trois sous-officiers et moi-même, l’Aviateur De Jonckheere, deuxième classe donc, homme du rang. Les trois sous-officiers étaient des photographes de reportage tout à fait accomplis, certes cantonnés dans ce travail de représentation, glorieuse si possible, de l’armée de l’air, il n’en est pas moins qu’ils avaient de robustes compétences de photographes de terrain, l’un d’eux, par ailleurs, en dehors de ses heures de travail, était passionné de littérature et était le photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes et j’ai beaucoup appris de lui, notamment sur la nécessité de réfléchir à l’image que je voulais faire avant de braquer mon appareil-photo, d’en réfléchir aux paramètres techniques, son enseignement était que la plupart du temps on disposait tout de même d’une trentaine de secondes de réflexion avant de prendre une photographie de reportage. Ces trois sous-officiers photographes étaient des passionnés et parlaient de photographie du matin jusqu’au soir, ils étaient abonnés à toutes sortes de magazines spécialisés et un de leur jeu préféré, qui devenait rapidement une joute amicale, était de deviner les circonstances d’une image, ses paramètres et ses astuces techniques et ce qui avait sans doute été produit au laboratoire pour parvenir à une telle image. J’ai beaucoup appris de ces discussions auxquelles j’étais parfois invité à participer en fin d’année de service militaire, ayant désormais acquis un vrai bagage technique. Parmi les nombreuses revues de photographie il y en avait une qui avait ma prédilection, il s’agissait de la revue Zoom , depuis défunte, et dans laquelle on trouvait les photographies les plus esthétiques comparées aux autres magazines, notamment les photographies de mode, sans compter quelques photographies à l’érotisme très esthétisant dont je ne pourrais jamais dire que, jeune homme, elles ne m’aient pas questionné et, si je devais les retrouver aujourd’hui, à quel point elles me feraient sourire. Et une bibliothèque occupait le couloir central de cet atelier de photographie dans laquelle se trouvaient de pléthoriques archives de toutes ces revues. Je me souviens d’un numéro spécial de Zoom consacré à la photographie brésilienne. Dans ce numéro une photographie avait particulièrement retenu mon attention, il s’agissait d’une photographie de rue, carrée, au 6X6, en noir et blanc qui représentait des passants flous à l’exception de leurs pieds qui étaient restés à peu près nets, flou de mouvement qui avait été particulièrement heureux pour permettre la création de ces fantômes aux pieds nets posés sur un pavé dont le piqué était remarquable. J’avais demandé à l’adjudant Rullaud. ce qu’il pensait de la vitesse d’obturation de cette image, 1/15ème ?, avais-je hasardé, plutôt 1/8ème avait-il répondu, donc l’appareil est sur un trépied ?, et, comme toujours, l’ironie avait fusé, avec une petite trace d’accent du Sud-Ouest, et bien si vous tenez le 1/8ème de seconde à main levée avec un Hasselblad, vous pouvez revendre votre trépied. Cet après-midi les tâches en cours étaient peu nombreuses et je lui avais demandé la permission de me servir du banc de reproduction pour me faire un tirage de cette image que j’aimais beaucoup. Fait inhabituel, il avait montré de l’enthousiasme pour cette perruque et m’avait même proposé de me servir de l’Hasselblad pour un meilleur rendu, homothétique qui plus est. J’ai longtemps eu ce tirage au-dessus de ma table de dessin quand j’étais étudiant aux Arts Déco, dans mon appartement de l’avenue Daumesnil. Ce qui est étonnant c’est que je n’avais pas pensé à noter le nom du photographe brésilien qui avait pris cette photographie. Trois ans plus tard je partais étudier à Chicago. J’ai fait des pieds et des mains pour suivre les cours de Barbara Crane sur le bon conseil de mon ami Halley. J’avais fini par obtenir d’intégrer le groupe d’étudiants en Master qu’elle prenait en tutorat ce qui était beaucoup plus que je ne pouvais espérer. Au début de l’année scolaire nous avons eu une réunion de ses étudiants de Master au cours de laquelle nous devions apporter quelques images de nos travaux en cours, pour ma part j’avais montré ma série sur Berlin, dont je ne peux pas dire, qu’en dehors de Barbara Crane, elle ait beaucoup enthousiasmé les autres étudiants. Puis ce fut le tour des deux Gregs. Les deux Gregs c’était un peu une autre limonade. Après eux, un autre étudiant étranger présentait un portfolio de photographies en noir et blanc, toutes prises à l’Hasseblad, les tirages étaient somptueux et en grande majorité montraient des paysages urbains de nuit avec cette particularité intéressante que sur aucune de ces images nocturnes on ne pouvait voir la source d’éclairage public qui pourtant éclairait ce paysage urbain de São Paulo. Barbara Crane n’était pas avare de compliments pour cet étudiant un peu plus âgé que nous et qui, comme moi, s’exprimait dans un anglais maladroit. Lorsqu’il est arrivé à la dernière image de son portfolio de photographies nocturnes, il était sur le point de remettre tous ses magnifiques tirages dans leur boîte quand je remarquai au fond de la boîte cette image que je connaissais si bien des fantômes sombres sur le pavé net. J’ai eu du mal, dans mon anglais encore balbutiant à l’époque, à raconter à quel point il était extraordinaire que je me retrouve en présence de cette photographie qu’un mois auparavant je décrochais du mur de ma chambre avenue Daumesnil à Paris, empaquetant mes affaires pour les stocker dans la cave de mes parents à Garches, avant de prendre le départ pour Chicago où je me trouvais désormais en face de son photographe en chair et en os. Carlos Fadon Vicente. Qui le jour de son départ de Chicago, en fin de premier semestre, m’avait cherché dans le labo pour me remettre un tirage de cette image, j’étais très ému de ce cadeau et avait balbutié le seul mot de portugais que je connaisse, Obrigado , nous nous étions embrassés dans l’éclairage inactinique du laboratoire collectif des étudiants en Master ― parfois internet ce n’est pas si pratique que cela, ainsi j’avais oublié du tout au tout le nom de Carlos, d’ailleurs dans un premier temps je me souvenais de Ricardo, et pourtant je voulais absolument que son nom figure en toutes lettres dans ce texte, pas juste son prénom, dont justement je me rends compte que ce n’était même pas le sien, j’ai passé beaucoup de temps à tenter toutes sortes de recherches pour retrouver Carlos-Ricardo, j’ai fouillé dans des listes et des listes de noms dans les anciens étudiants de the School of the Art Institute of Chicago (parmi lesquels j’ai été très déçu de ne pas trouver le mien), ce qui ne risquait pas beaucoup de réussir si je continuais d’appeler Carlos Ricardo, j’ai tenté de faire des recherches sur les archives du magazine Zoom sur internet, dont force est de constater qu’il n’en reste pas grand-chose, ce que je trouve regrettable, j’ai tenté des recherches sur les projets d’urbanisme de São Paulo parce que je savais que cette photographie faisait partie d’un ensemble de photographies qui avaient été commandées par un des urbanistes d’un grand projet de cette mégapole bré-silienne, j’ai fait des recherches de plus en plus larges à propos de photographes brésiliens contemporains, j’ai découvert une multitude de photographes aux travaux admirables, mais je ne retrouvais toujours pas Carlos-Ricardo, j’ai sorti la photographie du sous-verre posé sur ma table de travail et sous lequel j’ai composé un pêle-mêle parmi lequel se trouve la photographie de Carlos (mais aussi une lithographie de L.L. de Mars, une sérigraphie de Doug Huston, un polaroid agrandi de Jennifer Pilch, dont j’étais fou amoureux, une petite photographie de Natalie Bookchin, une photographie de Karen Savage, un tract de Formes d’une guerre , une lithographie sur papier kraft d’un étudiant portoricain à Chicago dont je me souviens seulement du prénom, mais de façon certaine, Alejandro, l’affichette de la lecture de @mona à la librairie Mille Pages à Vincennes, un tirage numérique de Barbara Crane, un petit collage photographique de Hanno me représentant à la Garde de Dieu en 1989, des billets de un dollar sur lesquels John Pearson, un autre étudiant de Chicago, avait imprimé des cyanotypes, une ancienne publicité pour le pneus Dunlop, pour ses couleurs qui me rappellent des tas de souvenirs d’enfance, un dessin de L.L. de Mars, une photographie de Mouli et moi chez nous, 943N Wolcott avenue à Chicago, une de mes photographies de la Très Petite Bibliothèque et une autre de la série 20040322.txt , un collage de quatre photographies représentant B. et moi nous embrassant à la Garde de Dieu, et enfin la photographie de Carlos) dont je pensais toujours qu’il s’appelait Ricardo, dans l’idée de la scanner de tenter une recherche en utilisant l’option de recherche par image du moteur de recherche, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte, comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ?, surtout quand on connaissait un peu Carlos, le genre de photographe sérieux, que naturellement, non seulement son nom figurait au crayon à papier au dos du tirage, mais aussi toutes sortes d’indications, Da Paulista, 1983, (Sao Paulo) © Carlos Fadon Vicente ƒ8 1/8 93˝ D 288/12 , pas toutes compréhensibles même par un autre photographe, le D majuscule souligné voulait-il signifier que le film avait développé dans du D76 ?, en revanche je remarque, trente ans plus tard, que le pronostic de l’adjudant Rullaud. était juste, c’était bien au huitième de seconde qu’avait eu lieu cette affaire : c’est fi-nalement là qu’internet est le moins pratique, quand on y cherche des choses que l’on a sous le yeux. J’ai toujours peine à me dire que ce jeune homme que j’étais devenu, presque 24 ans d’arrogance et de sûreté de soi, parti conquérir rien moins que l’Amérique, s’imaginant rien moins que le nouveau Robert Frank, n’était distant que de trois années de celui peu assuré qui s’arrangeait surtout pour ne pas trop déplaire aux trois sous-officiers photographes du SIRPA, ce faisant, tirant le meilleur de leurs connaissances techniques fort sûres, mais surtout ne les contredisant pas sur tant et tant de sujets, surtout politiques, mais aussi à propos de certaines des légendes courantes dans le monde de la photographie de reportage et notamment ces histoires abracadabrantes de scoops qui constituaient pour eux une manière de Saint Graal, se trouver sur les lieux d’une catastrophe, d’un événement historique, d’un attentat, d’un accident, sur le chemin d’un homme politique pris la main dans le sac, d’être le témoin photographiant de toutes sortes de malversations, de délits, de petits scandales minables écla-boussant à peine des personnalités du monde du spectacle, que sais-je encore, toutes sortes de situations dans lesquelles je rêvais moi de ne surtout pas me trouver, quand bien même, et c’était cela qui me désolait de la part de ces instructeurs chevronnés, cette attirance, de tels scoops pourraient mériter toutes sortes de rétributions de la part des grands hebdomadaires de la presse. Et à ce sujet les légendes urbaines qui émaillaient leurs conversations étaient à la fois nombreuses et invraisemblables, tel organe de presse, en cas de grande catastrophe aérienne, capable d’acheter en liquide, pour de fortes sommes, des films qui n’étaient pas encore développés et c’était tout un monde qui miroitait dans les yeux de ces photographes pourtant aguerris mais crédules de ces histoires dont au contraire, moi, si jeune, tellement en attente de leur validation, de leur reconnaissance comme un des leurs, alors je lisais Ultramarine de Malcom Lowry, et comme tout cela résonnait fort en moi, moi, leur deuxième classe de corvée des trucs pas toujours très drôles à faire, de ces batchs de films à déve-lopper dans la journée avec des planches-contacts, nettoyer les cuves, faire les mélanges et les tirages en cinquante exemplaires, c’était finalement moi qui était le moins crédule de telles fables. D’ailleurs quand j’entends le mot scoop, dans tout ce qu’il ne contient pas, c’est souvent à ces lointaines discussions en prenant le café que je tenais prêt au moment où les sous-officiers rentraient du mess des sous-offs, que je repense, pour moi le scoop ce serait toujours ces effets de récit d’une vie, ces spaghetti ramassés en désordre dans une assiette, mais que l’on tire sur un seul et cela bouge de l’autre côté de l’assiette, disparaît sous la masse des autres spaghetti, pour réapparaitre, ces moments de vie souterraine à l’intérieur de la vie-même, la photographie du magazine Zoom isolée, reproduite, accrochée sur le mur de ma chambre et dont je rencontre le photographe à l’autre bout du monde, ces photographies d’une jeune ivoirienne ramassée dans un bar et qui reparaît en Alsace, cette chambre en Espagne où je séjourne chez l’Oncle de mon amie Laurence, juge, et dont la fille, qui est en photographie de mariée sur la table de chevet de cette chambre et qui un jour devient mon avocate, ceux-là sont les vrais scoops de l’existence. Passer tout près de l’explosion d’une bombe, d’un accident ou d’un attentat terroriste, quelle que soit la manière dont ensuite on tente de donner du sens à ce frôlement continue d’être, par définition, un non-événement, le contraire même d’un scoop.

      Avec le recul, j’en viens à réaliser qu’en matière de photographie j’aurais eu deux professeurs assez dissemblables, l’adjudant Rullaud et Barbara Crane.

  • http://www.lemarchenoir.org

    Depuis 2012, le Marché Noir permet de présenter toutes sortes de
    travaux de micro publications difficilement visibles autrement

    PCCBA ( http://www.le-terrier.net/pccba ) sera présent, dès demain soir (ça commence à 18h et ça finit à 22h demain, et les journées de vendredi et samedi sont ouvertes à partir de 14h, jusqu’à 18h).
    Des tas de trucs que nous avons tout juste achevé seront présentés à cette occasion : le dernier Amici et le dernier Pré Carré , Temple & Jardin , toutes choses montrées dans le Terrier ces derniers jours, mais aussi des choses sur lesquelles nous travaillons discrètement depuis un moment à l’atelier : un deuxième livre de Lucas Taïeb (« On s’y retrouve tous »), dans un grand format vertical, cette fois-ci, avec une couverture
    bichro en patamogravure de votre serviteur, un petit bidule
    expérimental né d’un week-end avec Noémie Lothe et Aurélien Leif « LLL », et « BLU » un travail de furieux sur lequel nous nous escrimons depuis presque trois mois, consacré à la couleur bleue (30 exemplaires de format carré réalisés avec de la taille-douce, du bois gravé, des pochoirs au crayon de couleur, à la bombe, au carbone frotté, de la patatogravure, de la patamogravure, des estampages d’objets, de l’aquarelle, du cynaotype, de l’alugraphie, de la couture sur calque, des vignettes d’imprimerie en destruction graduelle, des réhauts d’acrylique, le tout pris dans une belle reliure japonaise au raphia)
    j’espère pouvoir vous montrer tout ça ce week end, et causer avec vous pliage, couture, collage, estampe

  • The ODmaps, from Wood et al. (2010)
    http://www.gicentre.net/featuredpapers/#/woodvisualisation2010

    L’ODmaps de Wood & al. (2010) est une variante de la matrice ordonnée, réalisée du point de vue des lieux. Elle consiste à représenter l’effet des flux du point de vue des lieux d’origine (pour visualiser les destinations) et inversement pour les lieux de destination. Cette matrice ne décrit plus l’ensemble des relations entre les lieux d’une zone d’étude, mais une sélection.
    Le procédé, tel que mis en œuvre par Wood et al. émerge en réponse à la difficulté de représenter des matrices en points proportionnels (ou en étoiles, ...), à cause de problèmes d’ajustements de la taille (du plus petit et du plus grand symbole) à la dimension de la cellule de la matrice (qui est, elle, constante).
    Une présentation de la méthode est disponible ici :
    http://vimeo.com/45078794

  • Herbst in Peking - Movie Stops Tomorrow | 1990 Berlin Prenzlauer Berg -
    https://www.youtube.com/watch?v=gbVZjXHTg24

    Aus dem DEFA-Dokufilm „Berlin Prenzlauer Berg - Begegnungen zwischen dem 1.Mai und dem 1. Juli 1990“ von Petra Tschörtner († 2012).

    http://vimeo.com/47753945


    http://www.defa-spektrum.de/?Verleih/1022301

    Berlin - Prenzlauer Berg - Begegnungen zwischen dem 1. Mai und dem 1. Juli 1990
    https://www.amazon.de/Berlin-Prenzlauer-Berg-Begegnungen-zwischen/dp/B007V99FJ0

    WBB Willner-Brauerei-Berlin | Open Air-Film “Berlin-Prenzlauer Berg – Begegnungen zwischen dem 1. Mai und dem 1. Juli 1990″
    http://www.wbb-pankow.de/open-air-film-berlin-prenzlauer-berg

    DEFA - Stiftung - Filme
    http://www.defa.de/DesktopDefault.aspx?TabID=412&PersonID=Q6UJ9A002CHW

    Berlin-Prenzlauer Berg: Begegnungen zwischen dem 1. Mai und dem 1. Juli 1990 · architekturvideo.de
    http://architekturvideo.de/berlin-prenzlauer-berg-begegnungen-zwischen-dem-1-mai-und-dem-1-jul

    Bevor die Westmark kam – Prenzlauer Berg Nachrichten
    http://www.prenzlauerberg-nachrichten.de/kultur/_/bevor-die-westmark-kam-17850.html

    #Berlin #Prenzlauer_Berg #histoire #film #musique