Le zirconium à usage nucléaire bientôt franco-chinois ? - RFI
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Areva envisage d’associer la Chine à une technologie dont le groupe français est l’un des leaders mondiaux : la métallurgie du zirconium. Ce métal a une petite production mondiale, 5000 tonnes par an, mais il est indispensable dans les réacteurs nucléaires. Les milliers de tubes contenant le combustible nucléaire sont en zirconium, parce que ce métal ne barre pas la route aux neutrons... à condition d’être très pur.
Cette pureté est très difficile à obtenir, seuls quelques États sont parvenus à maîtriser la métallurgie du zirconium : la Russie, la France, le Japon et les États-Unis, où ironie de l’histoire, ce sont des réfugiés chinois fuyant Mao qui la mirent au point.
Aujourd’hui, la Chine ne fabrique pas sur son sol de zirconium à usage nucléaire et elle dépend de l’étranger, ce qu’elle déteste, pour une industrie aussi stratégique. C’est pourquoi les transferts de technologie dans ce domaine sont si importants dans les accords que les électriciens chinois peuvent signer avec leurs partenaires étrangers.
Le Français Areva et le Japonais Westinghouse ont déjà monté des coentreprises en Chine pour fabriquer les tubes de zirconium. Une nouvelle étape vient d’être franchie lors du voyage du Premier ministre français puisque Areva propose de monter une coentreprise pour fabriquer la matière première, le zirconium lui-même, en Chine.
Ce n’est qu’une lettre d’intention pour l’instant, cela veut dire que les conditions sont à définir. Parmi ces conditions figure peut-être l’attribution de nouveaux chantiers à la filière française. Areva construit déjà les deux premiers réacteurs EPR de troisième génération à Taishan, dans le sud de la Chine. Pour la suite, les tranches 3 et 4, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a souligné que la France était prête.