La Presse de Tunisie - un-dessein-gagner-le-territoire-des-elections | 76024

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  • Emplois publics, nomination et clientélisme électoral en faveur d’EnNahda en Tunisie
    La Presse de Tunisie - un-dessein-gagner-le-territoire-des-elections | 76024 | 10122013
    http://www.lapresse.tn/10122013/76024/un-dessein-gagner-le-territoire-des-elections.html
    L’article n’est pas des plus clairs, mais il y un faisceau de présomptions...

    Au-delà de l’arbre que constituent les recrutements — enjeux de polémique—, comme ceux d’Oussama Ellouze à la Cnrps, de Hamza Hamza à l’Oaca (finalement écarté à la suite d’un mouvement de protestation des cadres de l’office) et des reconstitutions de carrières, au parfum de favoritisme d’amnistiés notoires, les élus Ferjani Doghman et Sahbi Atig et les ministres Mohamed Ben Salem et Moncef Ben Salem, respectivement chargés des portefeuilles de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur, se cache une forêt de nominations à l’intérieur du pays.
    Les découpages sectoriels et géographiques de l’échantillonnage de l’Union tunisienne du service public et de la neutralité administrative, un véritable observatoire de l’évolution du paysage de l’appareil administratif, révèlent que les nominations partisanes couvrent également les départements régionaux des ministères de l’Agriculture, de l’Education, de l’Enseignement supérieur, du Transport, de la Santé, de l’Intérieur, de la Justice, du Commerce et de l’Artisanat… Le mouvement se poursuit dans les établissements publics, les lycées, les hôpitaux, dans les gouvernorats, les collectivités locales, les délégations, les imadats… Et plus loin encore, comme l’affirme Hamed Ibrahim, SG du Syndicat de base des agents du ministère des Affaires étrangères, dans les circonscriptions électorales à l’étranger : essentiellement en France, en Libye, en Arabie Saoudite, où des dirigeants du mouvement Ennahdha se partagent ambassades et consulats stratégiques dans l’objectif de cibler un large vivier d’électeurs potentiels. D’autre part et paradoxalement aux autres ministères, celui des Affaires étrangères tourne à mi-régime parce que les autorités ne trouvent pas dans leurs fonds des cadres « dignes de confiance », des diplomates susceptibles d’être chargés de certains portefeuilles comme celui de directeur général des Affaires arabes et islamiques, de directeur général Afrique, de directeur du Moyen-Orient ou encore de directeur de l’Information.
    Visiblement le parti au pouvoir, parallèlement au démembrement de l’administration désormais démunie de sa neutralité originelle (Voir la première partie de notre enquête parue dans l’édition d’hier) et le recrutement anarchique de milliers d’agents dans différents grades de la fonction publique, formant ainsi un vivier d’électeurs redevables au pouvoir de leur emploi, est en train de placer ses pions sur le territoire de l’échiquier électoral. Dans les secteurs clés de la logistique électorale : les médias, la justice, les statistiques, la sécurité, les gouvernorats, les municipalités…A la manière du régime déchu. La machine électorale de Ben Ali, basée sur le quadrillage territorial, se réveille après deux années d’hibernation !

    Voir aussi la première partie de l’enquête : http://www.lapresse.tn/09122013/75962/le-demembrement.html
    Selon l’Union tunisienne du service public et de la neutralité administrative :

    « 87,12% des nominations et recrutements dans le secteur public ont été effectués au profit de partisans ou de sympathisants de la Troïka, dont 93% au bénéfice de proches du mouvement Ennahdha. 19 gouverneurs sur 24 et 94 P.-D.G et DG ont été nommés sur la base de leur allégeance politique vis-à-vis du parti dirigeant le gouvernement. Voilà des faits qui remettent sérieusement en question l’impartialité du service public en cette délicate période transitoire. Sans le principe de la neutralité, l’appareil administratif qui exerce un pouvoir quotidien, direct et silencieux vis-à-vis du citoyen, devient un instrument subordonné au pouvoir politique, souvent aux dépens de la loi. Rappelons-nous lorsque au temps de Ben Ali, certains militants politiques se sont vus déposséder de leurs passeports ».

    #Tunisie
    #clientélisme