• Une carte de géographie parodique, la bouse du jour qui buzze sur Internet

    http://www.20min.ch/ro/news/insolite/story/Une-carte-de-geo-parodique-choque-15592526#

    Cette « oeuvre » signalée par un copain que je ne dénoncerai pas ici :)

    Vous me permettez, une fois n’est pas coutume, un immense coup de gueule. Je sais pas pourquoi mais je suis très en colère (je devais déjà être de mauvais poil) et je n’ai envie que d’une chose, trouver les coordonnées géographiques de cet « artiste » pour lui balancer un Scud B dans la gueule. Sébastien Laurent, donc. Qui a créé une oeuvre qu’il intitule « l’Europe vue d’en bas ». Et en effet, c’est très très vue d’en bas. Il semble que l’éditeur de la carte et l’artiste aient voulu créer une oeuvre provocatrice et faire apparaître ce qu’étaient vraiment des idées reçues « attérantes » du petit peuple européen. Et les deux se plaignent que la carte ait été publiée hors-contexte. Soit.

    Mais était-ce vraiment bien nécessaire de la publier anyway ?

    Ça fait un ou deux ans maintenant que je vois passer ces cartes parodiques, et je dois vous avouer que je les déteste. Vraiment, à mort. Je ne sais pas pourquoi, j’ai du mal à expliquer. On va peut-être me dire que je manque d’humour, mais je ne les trouve pas drôle du tout. Sans intérêt, elles véhiculent souvent des idées et des principes contre lesquelles je me bats. A une ou deux exceptions près, quand on est face à un humour plus subtil, généreux ou bienveillant.

    On a déjà tellement de mal à sortir des clichés, à proposer aux lecteurs de nos textes, aux utilisateurs de nos cartes de sortir de ces clichés, des idées reçues, des poncifs parfois nauséabonds (et la richesse des débats en cours sur seenthis le montre presque tous les jours). Et ces putains de cartes dites satiriques nous y précipitent à nouveau. A chaque fois j’ai l’impression de tomber dans un gouffre sans fond, même quand ces cartes sont placées dans leur « contexte » (and only god knows what it means really)

    L’article dit que la carte choque. Mais pour choquer, il faudrait qu’elle ait un sens ! Et ce festival de profonde débilité n’a aucun sens et je suis certain que ce qui se lit sur cette « carte » ne représente même pas les idées reçues (aussi connes soient-elle) d’un petit peuple « européen » si tant est qu’il existe. A ce niveau, ce n’est même plus du mauvais goût, c’est de l’irresponsabilité.

    C’est une « maladresse » dit l’article : en effet, pour être maladroit...

    On appréciera particulièrement l’Estonie avec ses « putes des bouffeurs de rennes » en référence à la Finlande qui bouffe des rennes. Donc, l’Estonie est le réservoir à putes des finlandais ? très drôle. et la Lettonie avec Riga et ses « putes en soldes ». Là aussi vraiment hilarant. Et en Russie, près de la frontière avec la Biélorussie, « encore des putes ». Et les Karakalpaks d’Ouzbékistan trouveront certainement très rigolo d’être transformés en enculeurs de chèvres. Quel humour subtil. Mais mon petit Sébastien, as-tu un petit problème avec ta bite ? faut te soigner.

    Je passe sur les jaunes (en Chine) et les fours à juifs (en Pologne) ça me déprime trop. Minable.

    « Une carte de géo parodique choque »

    https://dl.dropbox.com/s/t294m9sopxl8mf0/minable.png

    Un artiste belge a réalisé une carte de géographie qui fait polémique à la suite de sa publication sur un site pour enseignants. En lieu et place des noms de pays, une série de clichés qui ne plaisent pas à tous.

    • Un coup de gueule salutaire @reka Il y aussi le côté #classiste par le fait d’imputer ces idées au « petit peuple européen » comme si le « haut peuple d’Europe » ne pouvait pas être raciste, xénophobe et misogyne comme si c’était la caractéristique du prolétariat. Ça permet à « l’artiste » de se dédouané à bon compte. Lui ne penserait pas comme ça, lui il est un gensbien pas comme les petits peuples qui pensent ces trucs sur les Estoniennes.

    • "Je voudrais proposer quelques réflexions autour de la notion de « racisme d’Etat » mise à l’ordre du jour de notre réunion. Ces réflexions s’opposent à une interprétation très répandue des mesures récemment prises par notre gouvernement, depuis la loi sur le voile jusqu’aux expulsions de roms. Cette interprétation y voit une attitude opportuniste visant à exploiter les thèmes racistes et xénophobes à des fins électoralistes. Cette prétendue critique reconduit ainsi la présupposition qui fait du racisme une passion populaire, la réaction apeurée et irrationnelle de couches rétrogrades de la population, incapables de s’adapter au nouveau monde mobile et cosmopolite. L’Etat est accusé de manquer à son principe en se montrant complaisant à l’égard de ces populations. Mais il est par là conforté dans sa position de représentant de la rationalité face à l’irrationalité populaire..."(#Rancière) http://bougnoulosophe.blogspot.be/2010/09/le-racisme-populaire-nest-quun-mythe.html

    • ca me fait pensé à l’idée habituel que ce sont les ouvrier·e·s qui voteraient FN. Et que la monté du FN (averée ou fictive) serait seulement imputable aux prolétaires et bien sur jamais aux bourgeois et encore moins aux politiciens ou à la presse des dassault-lagardères et compagnie.
      sinon pour la carte ca peu être l’occasion d’un nouveau tag #mauvaise_cartographie

    • @mad_meg je suis d’accord avec tes deux réflexions (deux messages) qui en effet, rappelle que cette immonde brutalité n’est bien entendu pas l’apanage de ce que ceux du "haut appelle « le bas ».

      Pour le tag, je crois que cette grosse merde ne mérite pas le terme « cartographie » et dire qu’une carte est « mauvaise » ou « bonne » est aussi un exercice très subjectif et difficile (c’est toute une autre histoire dont on pourrait aussi débattre d’ailleurs). Ici, je pense que le tag le plus approprié est #grosse_merde ou #profonde_débilité

    • Réaction de l’éditeur de la carte qui essaye de la défendre sur le site enseignons.be (mais les arguments sont tragiques) :

      Merci de défendre une certaine forme d’humour, risquée en ces temps frileux - Enseignement : cours de profs pour enseignants & parents

      http://www.enseignons.be/actualites/2014/02/27/merci-de-defendre-certaine-forme-dhumour-risquee-en-ces-temps-frileux

      A mon sens, sa qualité est de confronter la discipline qui prétend à la plus grande objectivation du monde (à savoir la cartographie) à la pire subjectivation possible dont nous sommes capables à l’endroit de nos semblables (celle des clichés les plus féroces que nous avons les uns sur les autres en Europe). C’est la force de cette carte que de réunir ainsi les pensées et les représentations les plus caustiques, méchantes, idiotes, sarcastiques, inavouables ou inavouées – et si l’ensemble est efficace, cela tient précisément à leur rassemblement en vrac et à leur localisation subjective sur cet objet « carte » qui, par excellence, est sensé proposer la représentation la plus neutre et la plus objective qui soit de notre monde. Qui d’entre nous ne s’est pas reconnu dans l’une ou l’autre des identifications à la louche qui inondent cette carte de l’Europe revisitée sans ménagement par l’artiste, à l’aune de nos représentations les plus misérables et les plus refoulées ? Tout le monde y prend pour son grade.

      Le second, sinon le troisième degré, peut pourtant déclencher bien des réflexions sur notre propre bêtise ; je ne doute pas, notamment pour l’avoir confrontée à des adolescents et avoir pu en parler avec eux, que cette carte fasse mouche, précisément là où ça fait mal – à l’endroit de notre inconscient, sous le vernis satiné de nos bons sentiments. Les belles âmes peuvent bien draper leur indignation dans la dentelle de la morale et de ses innombrables ritournelles contemporaines : elles sont sans doute les premières concernées par ce miroir déformant de notre marais intérieur.

    • désolé pour le blasphème cartographique @reka ^^
      C’etait un tag qui me fait pensé à celui sur le #bad_market qu’on avait fait pour identifié le marketing nocif avec beaucoup d’exemple de marketing genré de manière absurde. On peu discuter du fait que ca sous entend qu’il y a du marketing pas nocif ^^
      Là c’est vrai que c’est plutôt une carte de la connerie xénophobe. Peut être que #carte_nocives ou #evil_cartography serait plus adapté et encore si on a besoin de tels tags, ca se discute tout à fait.

      A part ca c’est tout de même assez commun ces « cartes » j’en ai vu pas mal en anglais sur des sites de type 9gag. Je ne sais pas si ce Sébastien se croi original, mais son « idée » en plus d’être stupide est très vue et revue (c’est déplorable).

    • Et voilà la brochure qui a probablement été distribuée par le directeur de l’Office des étrangers dans l’église du Béguinage... (v. article ci-dessus)

      Ce (vendredi) matin encore, le directeur de l’Office des Étrangers Freddy Roosemont s’est rendu à l’église du Béguinage et a distribué aux Afghans des cartes d’information sur le retour volontaire », a-t-elle rappelé.

      Retour volontaire

      À tout moment, un migrant peut prendre la décision de revenir vivre dans son pays d’origine : il peut le faire via le retour volontaire.

      Un programme pour tous

      Le programme de retour volontaire s’adresse à tous les migrants, qu’ils soient demandeurs d’asile, demandeurs d’asile déboutés ou migrants sans-papiers. Pour le cas des demandeurs d’asile déboutés, tout un accompagnement est prévu afin de préparer au mieux le retour volontaire : l’accompagnement prend alors la forme d’un trajet de retour.

      Un programme d’aide

      Le retour volontaire est avant tout un programme d’aide : le voyage est organisé depuis la Belgique jusqu’au pays de destination et comprend l’assistance et les frais de transport, le tout dans la tranquillité et la discrétion. De plus, le programme inclut des aides à la réintégration dans le pays d’origine, en fonction de la situation du migrant : prime, développement d’un micro-business, rénovation d’une habitation, assistance médicale, etc.

      Un réseau de partenaires

      Des conseillers sont présents au sein des centres d’accueil de Fedasil et de la Croix-Rouge, et soutiennent également les Initiatives locales d’accueil. En outre, Fedasil a créé un guichet retour permanent destiné davantage aux personnes en séjour irrégulier.
      À côté de cela, tout un réseau d’organisations est également habilité à informer les migrants sur le retour volontaire et à les accompagner dans leur décision : un large réseau de services sociaux, des ONG, des communes, des organisations pour les migrants…

      Contact

      Le migrant qui désire avoir plus d’informations sur le retour volontaire et ses avantages peut appeler le numéro gratuit : 0800 327 45 ou se présenter pendant les jours de travail entre 9h30 et 16h au guichet retour situé Chaussée d’Anvers 57, 1000 Bruxelles. Il peut également s’adresser à l’un des nombreux partenaires pour le retour.

      http://fedasil.be/fr/return/homeplace

    • Une centaine d’Afghans manifestent devant le cabinet d’Elio Di Rupo et le cdH à Bruxelles

      Une centaine de demandeurs d’asile afghans déboutés ou en cours de procédure ont manifesté lundi matin aux abords du cabinet du Premier ministre Elio Di Rupo puis devant le siège du cdH, à Bruxelles. Ils ont une fois de plus protesté contre la politique migratoire belge. La manifestation s’inscrivait aussi dans le cadre du soutien de Belges qui entament lundi, à l’église du Béguinage, leur quatrième jour de grève de la faim.Le groupe d’Afghans en a une fois de plus appelé à un moratoire contre les expulsions en Afghanistan. Ils ont également réclamé un titre de séjour pour les Afghans présents sur le territoire belge. Enfin, ils ont demandé l’organisation d’un débat politique concernant l’implication militaire de la Belgique en Afghanistan et le rôle que le gouvernement a à jouer dans la protection de la population civile afghane. Depuis plus deux mois, ce groupe d’Afghans déboutés a mené des actions similaires devant plusieurs cabinets ministériels et sièges de partis politiques pour faire entendre sa cause.

      http://www.dhnet.be/dernieres-depeches/belga/une-centaine-d-afghans-manifestent-devant-le-cabinet-d-elio-di-rupo-et-le-cdh-

    • Communiqué public des grévistes

      Nous avons entamé une grève de la faim le 22 novembre à 15h, pour affirmer notre désaccord face aux politiques répressives de notre gouvernement à l’égard des réfugiés afghans.
      Le choix d’une grève de la faim n’est pas rien, c’est un acte fort ; dans lequel on montre que l’on préfère mettre notre vie en danger plutôt que de vivre dans un pays où la démocratie s’évapore. La grève de la faim est une action non violente. Elle fut utilisée dans de nombreuses luttes gagnées pour la démocratie, comme l’ont fait Gandhi ou Martin Luther King. Depuis le début, le combat des afghans est non violent et plein de dignité. Pourtant, ils ont fait face à une violence d’Etat rarement égalée en Belgique.
      Nous marquons notre soutien et notre respect à la non-violence du combat des afghans et nous dénonçons l’extrême violence de l’Etat Belge à leur égard : gaz lacrymogène sur des femmes et des enfants en sit-in, mort d’Aref, expulsions, ... Les enfants sont traumatisés. Les nombreuses expulsions de bâtiment ont entrainées une peur profonde des uniformes.
      Nous partageons le quotidien de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants depuis des mois. Actuellement, nous sommes dans une église et nous avons froid. Nous ne trouvons pas les mots pour répondre à leur détresse.
      Dans les dessins des enfants, ce sont des bombes, des flammes et de la peur. L’espoir des jeunes filles est de pouvoir aller à l’école. L’espoir des parents est d’offrir un avenir à leurs enfants.
      C’est seul que nous avons fait le choix d’entamer une grève de la faim. Nous le faisons en notre propre nom. Nous le faisons en tant que citoyen belge indigné par la situation. Le but n’est pas d’obtenir une reconnaissance de qui que ce soit mais d’avoir un changement réel. Car nous croyons encore en la démocratie. Nous espérons voir du courage politique. Nous espérons un respect des droits et un retour à la dignité.
      Nous revendiquons :
      Une enquête parlementaire sur la mort d’Aref pour déterminer la responsabilité de la Belgique dans celle-ci. Aref était un afghan privé de titre de séjour. Il a introduit 4 demandes d’asile qui ont été refusé sous prétexte qu’il n’était pas en danger. Aref a accepté un retour volontaire en Afghanistan et il en est mort, tué par les talibans qu’il craignait !
      Un audit indépendant de la police de 1000 Bruxelles sur les violences policières. En effet, ces derniers temps, nous avons été témoin de plusieurs manifestations réprimées avec violence, dont celles des afghans.
      Un moratoire sur les expulsions des afghans. L’Afghanistan est un pays en guerre où l’armée belge est engagée. Même le ministère des affaires étrangères déconseille aux belges de partir en Afghanistan.
      Un statut légal qui permet une vie digne et humaine. Avec le moratoire, les afghans devront rester en Belgique. Donc ils doivent avoir des droits humains comme cela se fait dans d’autres pays.
      Une réflexion approfondie sur la politique d’immigration en Belgique.
      Nous espérons rencontrer Monsieur Di Rupo, Madame Deblock, Madame Onckellings, Monsieur Magnette, Madame Milquet, Monsieur Reynders ainsi que d’autres politiciens afin de pouvoir entamer un dialogue. Par ce biais, nous demandons aux différents ministres un rendez-vous.
      WE WILL TAKE JUSTICE

      https://450afghans.owlswatch.net/docs/BEL_131128_Communique_Grevistes.pdf

      https://450afghans.owlswatch.net

    • Entre temps, une autre personne s’est jointe aux 2 grévistes de la faim, il s’agit d’un autre belge, Grégory Meurant .

      Ici une lettre ouverte de Anissa (gréviste de la faim de la première heure) : « j’ai honte d’être belge »

      Lettre ouverte d’Anissa Aliji à destination des responsables politiques, des associations et de la population.

      Je vous écris pour expliquer pourquoi j’ai commencé une grève de la faim.

      Depuis le début, je suis cette occupation, j’ai vécu les défaites successives, j’ai vu les Afghans pleurer, j’ai vu la frustration... Je pense pour que bien comprendre, il faut que je retourne en arrière.

      On a commencé par occuper un bâtiment à la rue du Trône, les Afghans ont commencé à manifester presque quotidiennement et le comité se formait. Et nous voilà dans la première rafle, fin septembre. J’ai été arrêtée avec eux, j’ai vu les flics taper sur des afghans qui étaient inconscients à cause des lacrymogènes. J’ai reçu du gaz lacrymogènes, je me suis ramassé des coups, j’ai vu les Afghans pleurer sans pouvoir rien faire, j’ai été avec eux aux casernes, j’ai vu la manière dont les flics se comportaient. La première confrontation à la violence policière, elle était dure. Pendant cette arrestation, les Afghans me disaient "Adieu". Quand je suis rentrée dans les casernes, ils criaient tous " Commandant ". Et qu’est ce qu’on a fait ? Dites le moi. Moi j’ai la réponse : RIEN, à part 4 expulsés. Je suis désolée de le dire comme ça mais c’est réel, ils jouent avec la vie des gens et nous on discute.

      Par la suite, on a eu l’expulsion illégale du bâtiment rue du Trône. La police est rentrée par le toit ! Quoi, on est des terroristes ? Avons-nous a été une seule fois violents ? Qu’est-ce qu’on essaye de nous faire comprendre ? Est-ce qu’il y a eu de vraies négociations ? Ils ont proposé aux familles d’aller dans des centres de retour volontaire !

      Après, on a été à la VUB, où on s’est fait très vite virer. Les sympathisants ont alors hébergé les Afghans sans logement pendant 3 jours. Et nous avons été à l’église Sainte-Croix, 45 minutes après notre arrivée les flics ont bloqué les portes. Les Afghans étaient à l’intérieur, seuls. Les flics ont dit à une sympathisante "RAUSS". On est partis en cachette pour aller vers l’ULB. Arrivée à l’ULB, on a reçu un refus. Pour moi, c’est rien d’autre, ouvrir un bâtiment de 23h à 7h du matin pendant 3 jours, c’est pour garder la face publiquement.

      Après on est repartis de l’ULB pour aller à la chaussée de Charleroi, où nous sommes restés 3 jours. Les flics ont à nouveau bloqué toutes les entrées. Les Afghans ont à nouveau eu peur, plusieurs ont pleuré. Les flics sont repartis mais on nous avait donné une échéance d’approximativement 24h car on avait mis la pression sur Charles Picqué. Le soir, j’ai vu Charles Picqué, qui m’a gueulé dessus "Il y aura une expulsion, je vous promets qu’elle sera violente si vous partez pas et ce sera vous la responsable !”.

      Le soir-même, on est partis à la rue du Trône. On s’est enfermés dans le bâtiment pendant 5 jours pour éviter la confrontation avec la police. On a dormi devant la porte d’entrée pour être sûrs que les policiers ne rentrent pas. Quand on a pu se montrer, l’après-midi on avait 2 combis de police qui empêchaient l’entrée au bâtiment. Les Afghans étaient terrorisés, ils avaient peur des violences et des arrestations. Une petite gamine de 7 ans est venue me poser une question “Est-ce qu’on va encore se faire taper ?”. Vous trouvez ça normal qu’à cet âge, elle pense à ça ? J’ai réussi à négocier et les policiers sont repartis mais pas pour longtemps. Le comité a décidé de faire une action devant l’Office des étrangers, 5 personnes se sont fait arrêter et lors du rassemblement, 6 autres se sont fait arrêter. Depuis quand les policiers arrêtent les rassemblements devant le commissariat ?

      La seconde rafle a été lors de la manifestation à Madou quand il y avait un débat parlementaire. Ils ont expulsé du bâtiment, et fermé les portes. Par la suite, les gens ont pu rentrer un à un. Quand je suis rentrée une policière m’a dit : “Ohhh cette salope je l’ai déjà arrêtée" et puis j’ai entendu des flics parler de "chiens" en parlant des Afghans. Par la suite, j’ai rejoint les Afghans au carrefour Arts-Loi. Je suis arrivée au moment où le commissaire Vandersmissen a essayé d’arrêter Samir. Il est reparti en nous signifiant que dans 15 min si on n’était pas partis, on serait tous arrêtés. Deux minutes chrono plus tard, on se levait tous pour partir. Et hop une nouvelle rafle !! 170 personnes arrêtées, une commotion cérébrale, plusieurs blessés, et tout ça sans bâtiment. Tous les gens que je connais qui se sont fait arrêter, ont été traumatisés. Vous auriez dû voir la violence et la haine. Un homme du cabinet Di Rupo nous a vus nous faire arrêter, et qu’est-ce que ça a changé ? Pendant que les gens étaient aux casernes, les autres devaient trouver un autre bâtiment. Ils étaient avec les femmes et enfants dans un parc sous la pluie !

      On a été à la rue Vandeuren dans un bâtiment du Foyer Ixellois. Le début s’est très bien passé et on espérait même pouvoir y rester. Mais après les 24 premières heures, le foyer a commencé à dire que le bâtiment n’était pas aux normes, ce qui était faux. Ils nous ont coupé l’électricité, et le type qui est venu nous la couper nous a dit que c’était une nouvelle installation et qu’il ne comprenait pas pourquoi ils devaient la couper. Et encore une violence supplémentaire.

      On est partis pour aller à la rue de la Poste, où nous avons été bien accueillis. Nous avons pu nous reposer un peu jusqu’au moment où le propriétaire a voulu nous expulser et que la commune ne savait pas nous donner des solutions,...

      Maintenant, nous sommes à l’église du Béguinage, nous sommes arrivés avec des matelas et des couvertures. Au fur et à mesure, on nous a donné des tentes. Mais ce ne sont pas des conditions de vie. Pas un seul moment d’intimité, pas de douche, 2 toilettes et 1 lavabo pour tous, le froid,.... c’est comme ça qu’on traite les gens.

      D’un point de vue négociation, qu’est-ce qu’on a obtenu ? Un rendez-vous chez le premier ministre qui a dit que Maggie De Bock faisait du bon boulot, deux rendez-vous chez Maggie De Block où elle nous a dit que "la loi c’est la loi" ou que le CGRA est une instance indépendante,... Dites-moi une seule chose qui a vraiment changé et qui montre aux Afghans qu’on a un minimum de respect pour eux et qu’on les traite comme des humains et pas comme des animaux. Moi, ce que je vois, c’est 3 afghans en grève de la faim au 127 bis et le directeur de l’office qui est passé...pour proposer un retour volontaire ! Non seulement ça n’avait pas de sens mais on l’a carrément vécu comme de la provocation !

      Moi, ce que je vois c’est que la situation s’est gravement empirée et qu’on fait beaucoup moins qu’avant. Va-t-on laisser traiter des gens comme ça ?

      Maintenant, moi j’ai décidé de dire STOP à toutes ces violences. On ne veut pas utiliser la violence contre autrui. Et le seul moyen que j’ai trouvé est de faire une grève de la faim car toute la violence qu’elle envoie se retourne contre moi. Et si je dois avoir des séquelles ou plus, je les assume parce que j’ai honte d’être belge, d’avoir grandi dans une société qui permet ça. Ce n’est pas un suicide, j’utilise la seule chose qui m’appartienne réellement, mon corps, ma santé... en gros ma vie. Et les Afghans m’ont donné une grande leçon de courage, après tout ce qu’ils ont vécu, ils sont toujours présents !

      Anissa Aliji

    • #Anissa en est à 19 jours de grève de la faim pour soutenir les Afghans : « J’irai jusqu’au bout »

      Anissa est une jeune femme déterminée dans la cause qu’elle défend. Celle des familles d’Afghans qui occupent l’Eglise Saint-Jean-Baptise-Au Béguinage depuis trois semaines. Malgré les difficultés, elle en est à son 19ème jour de grève de la faim.

      http://www.rtl.be/info/vous/temoignage/1053915/anissa-en-est-a-19-jours-de-greve-de-la-faim-pour-soutenir-les-afghans-j-irai-ju

    • Belgique, Autisme d’Etat et grévistes de la faim en danger !

      Z’ont probablement d’autres chats à fouetter que de s’occuper de ce qui se passe, ça et là, et, partout, dans leur tout petit pays, mité de part et d’autre, d’îlots de pauvreté, pauvreté invraisemblable pour une contrée d’Europe, de l’ouest-qui-plus-est, îlots qui s’étendent, qui gagnent, la capitale, Bruxelles n’y échappe pas, plus, elle est touchée, sabordée, la ville, et comme ce n’est pas un navire, elle n’est pas échouée, mais c’est tout comme, une ville, capitale Européenne, avec 40% de chômage chez les jeunes et une pauvreté absolument hallucinante pour peu, que l’on sache faire, et peu y excelle, pour peu, donc, que l’on fasse abstraction de la puissance de représentation de ces bataillons, qui, par milliers, et leurs escortes diverses, de fonctionnaires européens, et, où autres « expats » français, en brouillent l’image, l’image d’une réalité plutôt sordide, où, entre cars bondés de touristes asiatiques - et autres - qui viennent se déverser sur les grands-places principales, et aux abords des immédiats alentours, et courent en rang d’oignons, en file indienne, tels des vers gigantesques, vibrionnants et colorés, filent se gaver de confiseries-et-autres-cochonneries-et- chocolats-contrefaits et fabriqués dans leurs pays-même d’origine, et peut-être même venus dans le même avion, et, pauvreté absolue de groupes entiers de population très malmenées et jetées régulièrement - terrible cauchemar - à la rue hivernale, ils finiront, c’est tout-déjà-cousu du fil noir qui fait les révoltes et du fil rouge des larmes qui, comme on boit à une source pour s’abreuver et tromper sa faim, ont appelé le sang à la rescousse, un beau jour qui vient à grands pas de loup, furtif et terriblement carnassier, par tous se ramifier, ces îlots, et, une fois tissés les liens indéfectibles entre pauvres, pauvres de toutes les pauvretés - il en est tant, tant et tant - et exploités, exploités et reniés, qu’on ne pourra plus monter les uns contre les autres, qui finiront par faire voler en éclat, ce parangon de l’ignominie que représente ce gouvernement imperméable à la souffrance et à la tragédie qui couve en permanence et à cet enkystement de la puissance financière européenne au beau milieu de leur pays, tout petit-pays, qui part en charpies.

      http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-guerrini/141213/belgique-autisme-detat-et-grevistes-de-la-faim-en-danger

    • Pourquoi je rejoins la grève de la faim en soutien des réfugiés afghans

      #Lettre à la #presse de #Grégory_Meurant (Comité de soutien des réfugiés afghans)

      A l’heure actuelle, la dégradation toujours progressive de la situation en Afghanistan n’est contestée par aucun analyste. Depuis bientôt trois mois, j’accompagne le collectif afghan dans son combat pour la dignité. Ensemble, nous avons été confrontés à plusieurs formes de violence. Une violence institutionnelle, par le refus d’octroyer un titre de séjour à des personnes civiles qui fuient un pays investi par l’armée belge et par la déportation de ces gens sans autorisation du gouvernement afghan. Une violence politique, par les tentatives, parfois réussies, de déportation d’afghans privés de titre de séjour et arrêtés le jour d’une manifestation politique. Une violence policière, par les morsures de chiens tenus sans muselière, par les charges multiples de la police, piétinant, gazant et matraquant des hommes, femmes et enfants.

      Il y a une semaine, deux personnes faisaient le choix d’entamer une grève de la faim pour interpeller les autorités politiques des tendances franchement inquiétantes qui ont été révélées sur le terrain. Aujourd’hui, à la veille de l’hiver et des congés parlementaires, je choisis de les rejoindre. Pour cela, je vous invite à une conférence de presse vendredi 29/11 à 15h à l’église du Béguinage.

      Dans le contexte politique actuel, aucun membre des partis politiques de la majorité ne semble avoir le courage de s’opposer à la montée dans les sondages de la Secrétaire d’État à l’asile et à la migration, tant qu’elle fait de l’ombre au nationalisme flamand. Or, la condition afghane en Belgique ne correspond ni à l’idéal socialiste, ni à l’humanisme libéral, ni à la compassion chrétienne. Elle est une responsabilité collective.

      A ces piliers et à l’ensemble du gouvernement, mon message est le suivant : il n’y a rien à attendre d’une société qui laisse se poursuivre ces différentes formes de violence pour se caler sur une stratégie de calendrier électoral.

      Dans ce contexte, j’ai décidé de me joindre aux revendications des grévistes, qui sont :

      – Une enquête parlementaire sur la mort d’Aref pour déterminer la responsabilité de la Belgique dans celle-ci. Aref était un afghan privé de titre de séjour. Il a introduit 4 demandes d’asile qui ont été refusé sous prétexte qu’il n’était pas en danger. Aref a accepté un retour volontaire en Afghanistan et il en est mort, tué par les talibans qu’il craignait !

      – Un audit indépendant de la police de 1000 Bruxelles sur les violences policières. En effet, ces derniers temps, nous avons été témoin de plusieurs manifestations réprimées avec violence, dont celles des afghans.

      – Un moratoire sur les expulsions des afghans. L’Afghanistan est un pays en guerre où l’armée belge est engagée. Même le ministère des affaires étrangères déconseille aux belges de partir en Afghanistan.

      – Un statut légal qui permet une vie digne et humaine. Avec le moratoire, les afghans devront rester en Belgique. Donc ils doivent avoir des droits humains comme cela se fait dans d’autres pays.

      Grégory MEURANT (0495/72.35.68)

      http://bxl.indymedia.org/spip.php?article2673&lang=fr

    • La lutte des réfugié-e-s Afghan-e-s en Belgique

      Depuis plusieurs mois, Bruxelles est le siège d’une importante lutte de plus de 400 sans-papiers afghan-e-s. Il s’agit de la plus importante mobilisation de réfugié-e-s afghan-e-s qu’ait connue la Belgique mais également la preuve que l’auto-organisation des sans-papiers est possible en Belgique. Venu-e-s de toutes les régions de Belgique, principalement de Flandre, ils-elles se sont auto-organisé-e-s dans le Collectif des Afghans, qui compte en son sein des hommes, des femmes et des enfants. Aux côtés des Afghan-e-s, un Comité de Soutien s’est créé afin de lutter quotidiennement contre les politiques migratoires de l’Etat belge.

      http://albruxelles.wordpress.com/2013/12/24/la-lutte-des-refugie-e-s-afghan-e-s-en-belgique/#more-591